Jeffrey Nape

Jeffrey Nape, né en 1951[réf. nécessaire] et mort le à Port Moresby[1], est un homme politique papou-néo-guinéen. Président du Parlement national de 2004 à 2012, il exerce deux fois les fonctions de gouverneur général par intérim (lors de vacance du poste), et joue un rôle de premier plan lors de la crise constitutionnelle de 2011-2012.

Jeffrey Nape
Fonctions
Président du Parlement national de
Papouasie-Nouvelle-Guinée

(8 ans et 26 jours)
Prédécesseur Theo Zurenuoc
Successeur Sir William Skate
Gouverneur général de
Papouasie-Nouvelle-Guinée

(intérim)

(7 jours)
Monarque Élisabeth II
Premier ministre Sam Abal
Prédécesseur Sir Paulias Matane
Successeur Sir Michael Ogio

(1 mois et 1 jour)
Monarque Élisabeth II
Premier ministre Sir Michael Somare
Prédécesseur Sir William Skate
Successeur Sir Paulias Matane
Biographie
Date de naissance
Date de décès
Lieu de décès Port Moresby (Papouasie-Nouvelle-Guinée)
Nationalité papou-néo-guinéenne

Président du Parlement national de
Papouasie-Nouvelle-Guinée

Gouverneurs généraux de Papouasie-Nouvelle-Guinée

Biographie

Député de la circonscription de Sinasina-Yongomugl, dans les Hautes-Terres, pour le Parti de l'alliance nationale, il est élu président du Parlement le , lorsque la majorité parlementaire du gouvernement du Premier ministre Sir Michael Somare démet le président précédent du Parlement, Bill Skate. Le poste de gouverneur général étant vacant à cette date, Nape occupe immédiatement cette fonction par intérim, jusqu'à l'entrée en fonction du nouveau gouverneur général Paulias Matane le [2]. Nape est vivement critiqué au cours des années qui suivent, pour une présidence perçue comme nettement partisane : Il refuse de permettre à l'opposition parlementaire de soulever des points de procédure, et suspend « longuement et anticonstitutionnellement » le Parlement, empêchant les députés d'opposition d'interroger le gouvernement[3]. En 2010, sur demande du gouvernement Somare, il est fait compagnon de l'ordre de Saint-Michel et Saint-Georges[4].

Le , Nape déclare que Sir Michael Somare, qui est hospitalisé à l'étranger dans un état grave, n'est plus député, pour cause d'absentéisme, et que la fonction de Premier ministre est donc vacante. Le Parlement procède à l'élection d'un nouveau Premier ministre, Peter O'Neill[5]. Somare revient en Papouasie-Nouvelle-Guinée en septembre[6] ; le , la Cour suprême juge que la déclaration de vacance du est dénuée de fondement constitutionnel, et ordonne que Somare soit restauré dans ses fonctions[7]. Plus précisément, la Cour explique que les circonstances dans lesquelles peut être prononcée une vacance du poste de Premier ministre sont définies par la Constitution, et qu'il n'est pas loisible au président du Parlement de décréter une telle vacance en dehors des procédures constitutionnelles. La Cour suprême ajoute que seule la Cour nationale peut prononcer la vacance d'un siège de député, et que Sir Michael Somare n'avait par ailleurs été absent qu'à deux séances parlementaires, ce qui ne peut entraîner la vacance de son siège[8]. Le Gouverneur-général, Sir Michael Ogio, nomme donc Somare au poste de Premier ministre. Disposant du soutien d'une majorité au Parlement, O'Neill refuse de quitter ses fonctions, et, le , le Parlement destitue Ogio. Nape, en tant que président du Parlement, devient alors automatiquement gouverneur général par intérim, une deuxième fois[9],[10]. Quelques jours plus tard, lorsqu'il apparaît clair que Somare n'a que peu de soutiens, Ogio déclare que les conseils de la Cour suprême avaient été erronés. Restauré à son poste de gouverneur général le , il reconnaît à nouveau Peter O'Neill[11].

Le , le vice-président du Parlement, Francis Marus, ouvre une session parlementaire en reconnaissant le jugement de la Cour. Somare, et non O'Neill, est le Premier ministre, dit-il. Toutefois, ajoute-t-il, Somare ne peut être Premier ministre, puisqu'il n'est plus député, ayant été disqualifié de cette fonction pour avoir manqué plusieurs sessions du Parlement. En conséquence, il n'y a pas de Premier ministre en Papouasie-Nouvelle-Guinée. « Visiblement surpris », O'Neill, qui n'est pas sur place à ce moment-là, « se précipite » pour rejoindre le Parlement et s'entretenir avec les députés de sa majorité. Il annonce ensuite que le Parlement procèdera à l'élection d'un Premier ministre le lendemain[12],[13],[14]. Pour sa part, Sir Michael Somare estime cette déclaration de vacance « illégale et honteuse »[15]. « Lui-même surpris », Marus agissait sur instructions de Jeffrey Nape[16]. Le , seuls les députés de la majorité choisissent d'être présents pour le vote. Marus tente tout d'abord (suivant les instructions de Nape) d'interdire à O'Neill de se présenter, au motif qu'il serait coresponsable (avec Somare) de la crise, puis capitule, l'autorisant à postuler. Le Parlement élit à nouveau O'Neill au poste de Premier ministre. S'ensuit une nouvelle confusion lorsque Jeffrey Nape, exerçant les fonctions de gouverneur général en l'absence de Sir Michael Ogio (qui est à Londres pour le jubilé de diamant de la reine Élisabeth II, reine de Papouasie-Nouvelle-Guinée), annonce qu'il retarde l'investiture du Premier ministre afin d'« étudier les documents ». Trois heures plus tard, l'investiture a lieu : O'Neill est premier ministre, en attendant la tenue d'élections législatives[17].

Quelques jours avant l'issue des élections législatives de juillet 2012, Nape est arrêté et inculpé pour corruption, accusé d'avoir payé un candidat rival dans sa circonscription pour qu'il se retire de l'élection[18],[19]. Candidat sous les couleurs du Parti du triomphe, du patrimoine et de la responsabilisation, Nape perd néanmoins son siège de député, battu par Kerenga Kua, le candidat du Parti de l'alliance nationale[20].

Références

  1. (en) "Former PNG Parliament Speaker Jeffrey Nape Dies", Papua New Guinea Today, 9 juillet 2016
  2. (en) "PNG Government elects Jeffrey Nape Speaker", Radio New Zealand, 28 mai 2004
  3. (en) Bill Standish, "PNG’s new prime minister: Peter O’Neill", Université nationale australienne, 11 août 2011
  4. (en) "Queen's Birthday honours: the full list", The Daily Telegraph, 12 join 2010
  5. (en) "Soldiers oust PNG defence chief amid power struggle", BBC, 26 janvier 2012
  6. (en) "Failed Mutiny Highlights the Schism in Papua New Guinea", New York Times, 27 janvier 2012
  7. (en) "PNG's parliamentary Speaker Jeffrey Nape will only recognise O'Neill as PM", The Australian, 13 décembre 2011
  8. (en) « "Supreme Court orders Chief resume as PM" »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), Post Courier, 13 décembre 2011
  9. (en) "Governor-General Michael Ogio suspended for backing Michael Somare", The Australian, 15 décembre 2011
  10. (en) "GG ousted", The National, 15 décembre 2011
  11. (en) "PNG’s GG suspension lifting appears another nail in coffin of Somare bid", Radio New Zealand International, 19 décembre 2011
  12. (en) "PNG's top job up for grabs again", Sydney Morning Herald, 30 mai 2012
  13. (en) "PNG declares prime minister's office vacant", Australian Broadcasting Corporation, 29 mai 2012
  14. (en) "Papua New Guinea without a prime minister", The Telegraph, 29 mai 2012
  15. (en) "No PM, rules parliament", The National, 30 mai 2012
  16. (en) "O’Neill back as prime minister", The National, 31 mai 2012
  17. (en) "O'Neill sworn in as PNG PM - again", Sydney Morning Herald, 31 mai 2012
  18. (en) "Leading PNG politician arrested", Stuff.co.nz, 10 juillet 2012
  19. (en) "Former PNG Speaker Jeffery Nape Arrested", The National, 18 septembre 2012
  20. (en) "PNG Parliament Speaker Jeffrey Nape Dropped From Provincial Seat", The National, 31 juillet 2012
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