Jeanne Daubenton

Jeanne (ou Pieroime) Daubenton, Daubentonne ou Dabentonne, est née à Paris au XIVe siècle. Prédicatrice, elle fut brûlée vive pour hérésie en 1372. Elle compte au nombre des martyrs de la liberté de penser.

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Contexte

Les Écritures triomphant sur l'Hérésie, dans l'église Gustaf Vasakyrkan de Stockholm.

Comme à ses débuts, du XIIe au XVe siècle, l'Église catholique romaine dut faire face à une multitude de mouvements contestataires dont certains apparaissaient comme purement hérétiques. Dépassant le cadre religieux, ces mouvements remettaient également en cause l'ordre établi (politique comme social). Aussi les pouvoirs en place, religieux comme civils, optèrent pour une répression « tous azimuts », sans aucun discernement, usant de l'amalgame, de la torture (la Question) jusqu'à l'extermination (Albigeois).

Son histoire

Jeanne Daubenton se mêla à une bande de turlupins (nom d'une secte active du XIIe au XIVe siècle) arrivés fraîchement à Paris, au milieu desquels elle joua un rôle des plus actifs[1].

Devenue l'éloquente interprète de leur doctrine, elle se livra à la prédication, annonçant que :

  • l'idéal de la perfection chrétienne consiste à être pauvre et à aller (à-peu près) entièrement nu,
  • tous les devoirs religieux doivent se réduire à une simple oraison mentale, et enfin
  • pour les saints, (c'est-à-dire les adeptes de ses idées), il n'y a nul péché à satisfaire toutes ses passions et tous les désirs de ses sens.

Condamnée pour hérésie, Jeanne Daubenton fut brûlée vive en 1372 à Paris, sur la place de Grève.

Sa doctrine

Elle formalisa donc le mode de vie des Turlupins en doctrine qu'elle propagea activement et cette doctrine se rattachait visiblement plus aux Cyniques et aux Adamites qu'aux Vaudois.

En effet ce mouvement mettait en pratique :

  1. un dénuement complet,
  2. une totale nudité,
  3. un communisme total (communauté complète des femmes et des biens).

De fait, cette vie en communauté, s'apparenterait plutôt aujourd'hui au naturisme ou au nudisme teinté de communisme ou même de communautarisme.

Attaches

« Les turlupins se rattachaient peut-être aux vaudois et aux bégards. Ils se nommaient eux-mêmes « Société des pauvres », enseignaient que l'homme peut arriver dans cette vie à l'impeccabilité et furent accusés de se livrer aux plus honteux désordres. Excommuniés par Grégoire XI en 1372, ils furent détruits par ordre du roi de France Charles V. »

En fait, si quelques-uns furent effectivement brûlés (en nombre incertain mais petit), la plupart réussirent à se disperser.

Sources

  • Grand Dictionnaire Universel (Larousse 1876).

Notes et références

  1. « Turlupins et Adamites : la persécution des nudistes au Moyen Âge... », sur Curieuses Histoires, (consulté le )
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