Jean Varin

Jean Varin (ou Warin[note 2]), né à Liège en et mort très probablement à Paris[1] en 1672, est un sculpteur et graveur de monnaies et médailleur français.

Pour les articles homonymes, voir Varin et Warin (homonymie).

Jean Warin ou Varin

Jean Varin, gravure du XVIIe siècle par Gérard Edelinck.

Titre Graveur général des Monnaies de France
(1646-1672)
Prédécesseur Jean Darmand (1630 - 1646)
Successeur François Varin (1672 - 1681)
Biographie
Naissance
Liège
Décès 22 ou [note 1].
Paris

Biographie

Origines

Il est né à Liège le [note 3], son père était graveur des monnaies du prince-évêque de Liège Ferdinand de Bavière.

Installation à Paris

Il va s'installer à Paris en 1626[note 4], se marie le [note 5], et obtient sa naturalisation en 1650, après l’avoir sollicitée dès 1646[note 6]. Il grave des médailles, art dans lequel il excelle et obtient la protection de Richelieu qui le nomme «Conducteur Général des Monnaies et Graveur des poinçons[1] ».

Jean Varin par Adolphe Varin (1821-1897)[note 7].

Monnaie du Moulin

En 1636, Jean Varin persuade le roi de lui attribuer un quart de la monnaie du Moulin[2]. Les propriétaires des trois-quarts restant sont: Pierre Regnier, Pierre Olivier et Aubin II Olivier, représenté par son beau-père. Jean Varin devient à cette date conducteur principal de la Monnaie du Moulin, il rachètera ensuite les parts des enfants de Jeanne Desjours nés de son premier mariage.

En 1639, Jean Varin rachète sa part de la monnaie du Moulin à Pierre Régnier, homme d’un certain âge à l’époque. À partir de ce moment, Varin dirigea seul la monnaie du Moulin. Il rachètera ensuite la part d’Aubin III Olivier en 1648[3]. Jean Varin est assigné à titre définitif, comme seul dirigeant de la Monnaie du Moulin.

Consécration

Richelieu saura reconnaître, encourager et mettre en pleine valeur celui qui campait, dans un buste célèbre, l‘effigie souveraine d’Armand du Plessis, Jean Varin gravera dès 1630 une médaille superbe à la gloire de son protecteur. Cette médaille est suivie par celle reproduite ci-après, datée de 1631.

En 1640, il est choisi pour orner les nouvelles monnaies de la réforme de Claude de Bullion.

En 1646, il devient graveur des sceaux et tailleur général. En 1647, il devient contrôleur et graveur général des monnaies de France. En il devient contrôleur général des poinçons. En 1664[1], il est reçu membre de l'Académie royale de peinture et de sculpture. En 1660, il acquiert la charge de Conseiller et Secrétaire du roi, Intendant et Ordonnateur des bâtiments royaux

Le un arrêt de la cour des Monnaies fait de Jean Varin le seul maître de la Monnaie : « Arrest de la Cour des monnoyes faisant défenses à tous ouvriers, graveurs, monnoyeurs et autres, à l'exception de Jean Warin, intendant des bâtimens de Sa Majesté et conducteur général des machines de toutes les monnoyes au moulin de France, de tenir aucun moulin, coupoirs, laminoirs et autres semblables machines hors les Hostels des monnoyes, comme aussi de vendre aucuns jetons, médailles et pièces de plaisir d'or, d'argent ni autres métaux ».

François Lemaire, 1654, Jean Warin avec le jeune Louis XIV, huile sur parchemin, Monnaie de Paris.

Jean Varin est le premier à généraliser la frappe au balancier des monnaies françaises. Cette technique mécanique remplace la frappe au marteau manuelle et permet de produire des pièces d'une qualité plus régulière. D'ailleurs, Voltaire dit de lui, dans Le Siècle de Louis XIV : "Nous avons égalé les anciens dans les médailles. Warin fut le premier qui tira cet art de la médiocrité, vers la fin du règne de Louis XIII[4]."

Expérimentée dans les années 1550, sous le règne de Henri II, la frappe au balancier permet à Jean Varin de produire la série des Louis d'or, le magnifique écu de 60 sols (ou écu blanc) et ses sous-multiples avec le portrait de Louis XIII. Varin gravera par la suite une partie des monnaies de Louis XIV, les portraits enfantins et juvéniles du roi-soleil, qui sont considérés parmi les monnaies de l'âge d'or de la numismatique française.

Il a orné aussi de nombreuses médailles. Son art de la statuaire est moins connu. On peut voir quelques-unes de ses œuvres au château de Versailles. Son fils François lui succède au poste de graveur général, qu'il occupe de 1673 à 1681.

Œuvre

Galerie

Famille

Hommages

Notes et références

Notes
  1. Charles Perrault a écrit que Jean Varin est mort à Paris le 26 août 1672 à l'âge de 68 ans, ce qui donnerait 1604 comme année de naissance et a entraîné des recherches pour connaître sa date de naissance. On trouve la date de 22 août 1672 sur la fiche de la BnF sur Jean Varin.
  2. dès 1630, Jean signe ses œuvres et ses manuscrits Warin.
  3. Archives de l’Etat à Liège: Registre des naissances de l'église Notre-Dame Aux-Fonts à Liège en date du 6 février 1607, paroisse sainte Catherine, de parents Jean Varin et de Catherine Hovius, les témoins : Suscip : Andréa Maijbais et Anne Legally, femme à Guillaume Wijpar, T17, microfilms YL 142 et 143, volumes 56, 57
  4. première mention de Jean Varin à Paris, il est dans sa vingtième année d’existence), comme Maistre Orfèvre
  5. Le 11 février 1629, il épouse Jeanne Desjours, récemment veuve de René Olivier, conducteur de la monnaie du moulin.
  6. Archives nationales, Zip 592: Louis, par la grâce de Dieu, Roy de France et de Navarre, à tous présens et à venir, Salut. Nostre cher et amé Jean Varin, Maistre, Garde et Conducteur des engins de la Monnoye au Moulin de Paris et Graveur général des Monnoyes de France, faisant profession de la religion catholique, apostolique et romaine, nous faict dire et remonstrer qu’estant sorti dès l’année MVIc XXVI de la ville de Liège, lieu de sa naissance pour venir s’habituer en France ... .
    Donné à Libourne, au mois d’août, l’an de grâce MVIc cinquante, de nostre règne, le huitième.
  7. Ce graveur serait un lointain descendant de Jean Varin.
  8. À ce jour, il n'a pas encore été établi de lien généalogique direct entre Jean VARIN / WARIN et son fils successeur François VARIN, tous deux graveurs-médaillers du roi, avec la lignée des graveurs châlonnais VARIN (réf. Dynastie des Graveurs VARIN). Mais Charles-Nicolas VARIN, puis (Pierre-) Adolphe VARIN se sont intéressés à leur homonyme Jean WARIN/VARIN en dessinant et gravant son portrait[5].
Références
  1. Source : La Grande Encyclopédie, Volume 31 (vers 1900)
  2. 1636, 29 février. Saint-Germain-en-Laye: Lettres patentes qui accordent au sieur Warin la quatrième par et portion de la conduite du moulin de la Monoye de Paris' in Monnaie de Paris : ms. 4° 56, f° 19r°-20v°, Monnaie de Paris : ms. 4° 157
  3. Minutier central, 26, R 73, 13 jan. 1648, cité par Mazerolle, doc. 149, Arch. Nat. E658B, f° 290-293
  4. http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Si%C3%A8cle_de_Louis_XIV/33
  5. CDD, Pinacothèque familiale "Dynastie des Graveurs VARIN"

Annexes

Bibliographie

  • André Félibien, Entretiens sur les vies et les ouvrages des plus excellents peintres anciens et modernes, t. 5e partie - 10e entretien, Paris, (lire en ligne), p. 155-158.
  • Jean Varin, conducteur et graveur général des Monnoyes de France, dans Charles Perrault, Des hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle, avec leurs portraits au naturel, tome 2, p. 85-86, A. Dezallier, Paris, 1700 (lire en ligne)
  • Saumery, Les Délices du Païs de Liège, tome 5, Les hommes illustres du Pays de Liège, p. 293-294, à Liège chez Everard Kints, 1738 (tome 5).
  • Fernand Mazerolle, Jean Varin, conducteur de la monnaie du Moulin, tailleur général des monnaies, controleur général des poinçons et effigies : sa vie, sa famille, son oeuvre (1596-1672), Ét. Bourgey J. Schemit, Paris, 1932 (2 volumes)
  • Jean-Luc Desnier, Rector orbis ou le cardinal de Richelieu sur une médaille de Jean Varin, p. 683-697, dans Mélanges de l'Ecole française de Rome. Italie et Méditerranée, 1994, tome 106, no 2 (lire en ligne)
  • Jean VARIN (1607-1672), Un liégeois au service des rois de France ou La représentation du pouvoir, dans Jacquemin Didier, Jean Varin, un liégeois méconnu, bulletin du cercle numismatique liégeois, (lire en ligne).

Article connexe

Liens externes

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