Jean Ricardon

Jean Ricardon, né le à Morez et décédé le à Besançon[1], est un peintre français[2] figuratif.

Biographie

Ses parents dirigent l'entreprise familiale de peinture et décoration[3].

En 1938, son père, qui craint d'être mobilisé si la guerre est déclarée, l'inscrit (sur dispense exceptionnelle car il est trop jeune) à l'École de peinture décorative de Reims, afin qu'il acquière la compétence nécessaire pour diriger l'entreprise en son absence. Il y entre en et remporte, en 1939, à 14 ans, le titre de meilleur ouvrier de France (il est, de plusieurs années, le plus jeune candidat)[3].

Entre 1944 et 1950, il étudie la peinture et obtient un diplôme à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris dans l'atelier de Eugène Narbonne.

« Venu du Jura à Paris après l'expérience des années d'occupation et de clandestinité (il est réfractaire au STO), Jean Ricardon y passe un temps d'ouverture et de formation, de rencontres et de découvertes esthétiques[3]. »

 G. Viatte

Il se présente à plusieurs concours où il se distingue : prix Chenavard (1947), deuxième logiste du prix de Rome (1948), prix Rocheron (1951). Puis, ses études terminées, il décide de rentrer à Morez pour aider son père dans l'entreprise familiale[3]. Il consacre tout son temps libre à sa peinture, de plus en plus influencé par les maîtres du XXe siècle (Picasso, Mondrian, Malévitch).

En 1950, il épouse Suzanne, une jurassienne rencontrée aux Beaux Arts de Paris. Leur fils naît en 1954[4].

La même année, il est nommé professeur de peinture à l'École Nationale Supérieure des Beaux Arts de Besançon[3]. Il partage désormais sa vie professionnelle entre ses travaux personnels et l'enseignement pour lequel il se passionne et dans lequel il s'implique totalement.

Il prend sa retraite à 65 ans, en 1989[4]. Jusqu'à ses 90 ans, il continue à peindre dans son atelier de Besançon[4].

Autoportrait, 1949.

Il est décédé le [1].

Le modèle Arpineau, 1944, Paris ENSBA.

Travaux

Il restera toute sa vie un peintre figuratif. Même si son style évoluera rapidement vers l'abstraction, il conservera toujours des thèmes figuratifs, notamment le visage[5].

En 1947, il fait le choix de renoncer à l'utilisation de la couleur, qu'il considère comme une facilité, en limitant sa palette au blanc et au noir[6].

« L'essentiel, pour moi, aura été le blanc matériau, ensuite le visage, son ordre, ses dimensions possibles.[3] »

Discret par nature, et éloigné de Paris et des médias, il est cependant remarqué par de grands noms du milieu artistique. Ses peintures suscitent l'admiration de Michel Seuphor avec lequel il se lie d'amitié [7]. Il est cité dans des ouvrages de référence[8]. Michel Seuphor l'invitera à exposer avec lui aux Pays-Bas, à La Haye, et en Allemagne, à Sarrelouis (1973, 1980, 1983)[3].

En 1979, Germain Viatte l'invite à exposer à Paris, au Centre Georges Pompidou[9].

En 1991, il est choisi pour concevoir les quarante-sept verrières de l'abbaye d'Acey (Jura)[10],[11]. Ce travail extrêmement novateur, tant sur le plan esthétique que sur le plan technique, est effectué de 1995 à 1997 avec le maître verrier Pierre-Alain Parot[12],[13],[14],[15],[16].

En 2001, le Musée des beaux-arts et d'archéologie de Besançon lui a consacré une grande exposition rétrospective de son œuvre[3].

Expositions

Expositions personnelles[3]

Expositions collectives[3]

  • 1939 - Exposition des meilleurs artisans de France et des colonies
  • 1946 - Paris, Trente septième salon de l'École française
  • 1946 - Paris, Trente huitième salon d'hiver, musée des beaux arts, quai de New-York.
    Manuela, 1988.
  • 1947 - Paris, Salon des artistes français
  • 1949 - Paris, Salon de la jeune peinture
  • 1950 - Pars, "Groupe des Huit", galerie Saint-Placide
  • 1953 - Besançon, l'Atelier
  • 1954 - Paris, Salon de la jeune peinture
  • 1955 - Pontarlier, trente et unième salon des Annonciades
  • 1959 - Fribourg-en-Brisgau
  • 1960 - Paris, Salon de la jeune peinture, musée d'art moderne
  • 1963 - Pontarlier, trente neuvième salon des Annonciades
  • 1964 - Besançon, "Le groupe du carré blanc", avec huit de ses élèves, Faculté des lettres et sciences humaines
  • 1965 - Château de la Sarraz, Suisse
  • 1969 - Besançon, galerie Demenge (avec L. François et G. Legardeur)
  • 1970 - Morteau, château Pertusier
  • 1971 - La Chaux-de-Fonds, Suisse, Club 44 (avec L. François et G. Legardeur)
  • 1972 - Château d'Ancy-le-Franc, "Primitifs du XXe siècle"
  • 1973 - La Haye, Pays-Bas, Galerie Nouvelles Images, avec Michel Seuphor
  • 1975 - Saint-Etienne, Maison de la culture (avec Boillot, François, Fumagalli et Legardeur)
  • 1975 - La Haye, Pays-Bas, 15ème anniversaire de la Galerie Nouvelles Images (avec Saura, Seuphor, Tapiès)
  • 1977 - La Haye, Pays-Bas, Gemeente Museum (avec Michel Seuphor)
  • 1983 - Troyes, "Aspects de la peinture contemporaine 1945-1983"
  • 1983 - Sarrelouis, Allemagne, "Lyric + geometrie", Galerie Treffpunkt Kunst
  • 1983 - New-York, USA, "Bilan de l'art contemporain"
    Saint Paul, 2002.
  • 1984 - Andorre, "Les années 50"
  • 1984 - Besançon, Kursaal, "Première biennale des arts plastiques et des métiers d'art"
  • 1984 - Montbéliard, Centre d'art contemporain
  • 1984 - Saint-Nazaire, Musée-galerie, ancienne chapelle des Franciscains
    Les Signes 2, 2010.
    ,
  • 1984 - Châteauroux, Espace des Cordeliers
  • 1984 - Grand-Couronne, Espace Delaunay
  • 1985 - Paris, Salon de Mai
  • 1986 - Paris, Salon de Mai
  • 1986 - Paris, Espace Belleville, "Art construit"
  • 1986 - Besançon, Galerie G
  • 1986 - Séoul, Corée, "Le pastel contemporain"
  • 1987 - Brive, Salon d'octobre
  • 1989 - Taiwan, musée de Taipei, "Aspects de la peinture contemporaine de Paris"
  • 1995 - Besançon, Galerie G
  • 1997 - Chartes, Centre international du vitrail"
  • 1998 - Innsbrück, Autriche
  • 1998 - Bruxelles, Belgique, "Arts Brussels Strasbourg, ST'Art"
  • 2021 - Exposition "Ludere et laetari" Art Meeting Point" Ludwig Galerie Saarlouis (Allemagne) jusqu'au 28/11/2021.

Œuvres

  • Le clown, autoportrait (1949)[2]
  • Le modèle Arpineau, 1944, Paris, ENSBA[5]
  • Visage de clown (1954)[5]
  • La maison Caire (1942)[5]
  • Deux visages de clowns interrogateurs (1969)[8]
  • Portraits - Carmen et don José (1980)[3]
  • Portrait d'Arturo T. (1984)[3]
  • Manuela (1990)
  • Construction sur fond gris foncé ( (1995)[3]
  • Saint Paul (2008)
  • Étude n° 211 (2000)[3]
  • Les signes 2 (2010)

Notes et références

  1. « Le peintre Ricardon n'est plus », sur L'Est Républicain, (consulté le )
  2. Germain Viatte , Jean RICARDON, Le Bulletin - centre National d'Art et de Culture Georges Pompidou Paris 1979
  3. , Philippe Lagrange, Germain Viatte, Musée des beaux-arts et d'archéologie (Besançon) et Impr. Néo-typo), Ricardon : traits, portraits, visages et figures, 1950-2000 : [exposition, Besançon, Musée des beaux-arts et d'archéologie, 2001], Besançon, Musée des beaux-arts et d'archéologie, , 142 p. (ISBN 2-905193-37-9 et 9782905193377, OCLC 469533157, lire en ligne), p. 3-4-140-141
  4. « Adieu à Jean Ricardon », Le Progrès,
  5. Dessins, peintures, Jean Ricardon. Reims-Paris-Morez 1939-1953., Besançon, Néo Editions,
  6. Xuriguera, Gérard., Les années 50 : peintures, sculptures, témoignages, Arted, (ISBN 2-85067-066-9 et 9782850670664, OCLC 12583172, lire en ligne), p. 230
  7. Rittaud-Hutinet, Jacques., Encyclopédie des arts en Franche-Comté, Châtillon-sur-Chalaronne, Éditions La Taillanderie, , 384 p. (ISBN 2-87629-297-1, 9782876292970 et 287629298X, OCLC 84656122, lire en ligne), p. 320
  8. Michel Ragon, L'art abstrait (volume 3 - de 1939 à 1970 en Europe), Paris, Maeght, , p. 22
  9. « Hubert Munier et Jean Ricardon, Atelier Aujourd'hui 14 du 04 avril au 14 mai 1979 . Vues des salles de l'exposition (vues 1 à 4 : Hubert Munier ; vues 5 à 8 : Jean Ricardon) | Centre Pompidou », Bibliothèque Kandinsky, du 04 avril au 14 mai 1979 (lire en ligne, consulté le )
  10. gdespeville, « La règle de Jean Ricardon, de la peinture aux vitraux de l’abbaye cistercienne d’Acey », sur www.narthex.fr (consulté le )
  11. Ricardon, Les verrières d'Acey, Besançon, Néo Editions,
  12. « film-documentaire.fr - Portail du film documentaire », sur www.film-documentaire.fr (consulté le )
  13. LaProcure.com, « D'art et de lumière, Vincent Lauth, Musique et DVD, LaProcure.com », sur La Procure (consulté le )
  14. « Les créations de l'Atelier PAROT », sur www.atelier-parot.fr (consulté le )
  15. « peintre verrier artistes », sur www.atelier-parot.fr (consulté le )
  16. Abbaye ACEY, « Les verrières de l'abbaye d'Acey », (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • « RICARDON, Jean », dans Dictionnaire Bénézit, (lire en ligne)
  • Germain Viatte, Jean Ricardon, Centre Georges-Pompidou,
  • Philippe Lagrange et Germain Viatte, Ricardon : traits, portraits, visages et figures, 1950-2000, Besançon, Musée des beaux-arts et d'archéologie de Besançon, , 142 p. (ISBN 2-905193-37-9)
  • Michel Ragon et Michel Seuphor, L'art abstrait (volume 3 - de 1939 à 1970 en Europe), Paris, Maeght éditeur, 1973 (Jean Ricardon, ill.21 p.22). (ASIN : B00Q0CO1KM)
  • Gérard Xuriguera, Les années 50 : peintures, sculptures, témoignages, Arted-Editions d'art, 1984 (notice sur Jean Ricardon avec 1 ill. couleur + 1 ill. noir et blanc, p. 170-171 ; notice biographique p. 230. (ISBN 2-85067-066-9)
  • Gérard Xuriguera, Regard sur la peinture contemporaine. La création picturale de 1945 à 1983, Arted, 1983 (Jean Ricardon cité p. 84-85, ill. p. 85)
  • Jacques Rittaud-Hutinet, Encyclopédie des arts en Franche-Comté, Éditions La Taillanderie, 2004 (ISBN 2876292971)
  • Lorenz Dittmann, Jean Ricardon, Saarbrück, Edité par Drukerei + verlag heinz klein gmbh, Saarlouis 1985.
  • Dessins, peintures, Jean Ricardon. Reims-Paris-Morez 1939-1953, 2006 (dépôt légal : 46127)
  • Bernard Ceysson, Serge Lemoine, Daniel Abadie, et al., Vingt cinq ans d'art en France, 1960-1985, Paris, Larousse, 1986 (bibliographie p. 301-347) (ISBN 9782035093059))
  • Ricardon - Les verrières d'Acey, Néo Editions, 1999. Textes de Germain Viatte et de Michel Seuphor, notes techniques de Pierre-Alain Parot. (dépôt légal 23910)
  • Duverget Chantal - Peindre la Franche-Comte - De Courbet à Messagier - Ed. du Sekoya, 2018 - (ISBN 2847511563)

Liens externes

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