Jean Puy

Jean Puy né le à Roanne (Loire) et mort le dans la même ville est un peintre français proche du fauvisme.

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Biographie

Jean Puy est né dans une famille d'industriels. De 1895 à 1897, il est l'élève de Tony Tollet, à l'École des beaux-arts de Lyon. Il s’installe à Paris en 1899 où il entre à l’Académie Julian et fréquente les ateliers d'Eugène Carrière et de Gustave Moreau. Il rencontre André Derain, Henri Matisse, Albert Marquet, Henri Manguin et Charles Camoin avec lesquels il entretient une longue amitié, et avec lesquels il expose au Salon d'automne de 1905 où naît le fauvisme.

Les amitiés et les influences

Au cours de ses premières années parisiennes, Jean Puy travaille en commun dans les divers ateliers de ses amis élèves de Gustave Moreau. Il sait assimiler les influences tout en développant un style personnel. Il présente une peinture contrastée, haute en couleur, aux formes simplifiées dans une technique franche et large où il apparaît souvent proche de ses contemporains : Henri Matisse, André Derain, eux-mêmes influencés par Paul Gauguin et Paul Cézanne. Après une période féconde où il figure parmi les novateurs, il délaisse les œuvres à caractère d’ébauche ou à sujet unique pour se diriger vers des compositions plus complexes, où l'environnement prend une plus large place.

Le soutien de Vollard

Le succès arrive entre 1900 et 1905, à la suite des expositions au Salon des indépendants, au Salon d'automne et chez Berthe Weill qui défend les jeunes artistes.

Dès 1905, avec son entrée chez Ambroise Vollard, l’un des grands marchands de tableaux parisiens, suit la notoriété[1]. C'est à la demande de ce marchand qu'il rejoint le groupe dit de l'École d'Asnières, peignant des décors de vases, services de tables, jusqu'aux boutons et carreaux de faïence stannifère, à l'atelier d'André Metthey. Les motifs sont surtout figuratifs. Il y peint des nus féminins et expose ses pièces au Salon d'automne de 1907. Il collabore avec le céramiste jusqu'en 1910, produisant plusieurs dizaines de pièces.

Par l’intermédiaire de Vollard, chargé par les grands collectionneurs russes de choisir des œuvres représentatives des artistes contemporains, des tableaux de Jean Puy rejoignent le palais moscovite de Chtchoukine, un grand collectionneur qui depuis 1891 assemble une importante collection de peinture française. C'est encore grâce à Vollard que Jean Puy entre dans la collection des Hahnloser qui comptent parmi les plus actifs diffuseurs de l’art français en Suisse. Peu préoccupé de cette gloire, vers les années 1907-1910, il décide de se détourner de la peinture d’avant-garde. Peu à peu, il change de style pour travailler à de grandes œuvres équilibrées dans les années 1910-1914. Il est mobilisé durant la Première Guerre mondiale durant 2 ans au 300e régiment d'infanterie territoriale après au camouflage à Bar-le-Duc[2].

Un peintre indépendant

Après s'être brièvement essayé au pointillisme, il se tourne vers le fauvisme quelque temps mais sans le radicalisme que l'on peut observer chez ses amis. La voie que cet indépendant se fixe est déterminée par un amour intense de la vie, de la réalité et de la nature. C’est à travers une nature transformée par l’idée et la sensation que Jean Puy transmet l’émotion humaine. Après la Première Guerre mondiale, il se dirige vers une peinture intimiste orchestrée dans une gamme chromatique personnelle, « une peinture qui ressemble à une musique de chambre » comme le dira George Besson. Quant à Antoine Terrasse il écrit « le dessin, parfois aigu, est toujours perceptible sous la couleur. Il demeure précis dans ses nus , tableaux très expressifs de la sensualité d'un peintre plus attaché à la sensation directe et spontanée de la nature qu'à toute forme de transposition[3] ».

Œuvres

Collections publiques

France
Russie
  • Moscou, musée des Beaux-Arts Pouchkine :
    • Ruines du pont romain à Saint-Maurice, 1909 ;
    • Scène d'atelier, 1912 ;
    • vase Femmes nues, peinture sur faïence ;
    • boîte à thé Visages féminins, peinture sur faïence ;
    • boîte à thé Femme sautant à la corde, peinture sur faïence.
  • Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage :
    • Paysage vers Saint-Alban, 1902 ;
    • Portrait de la femme de l'artiste au recto, Nu dans un intérieur au verso, 1903 ;
    • L'Été, 1906.
Suisse

Illustrations

Expositions

Hommage

L'ancien collège des jésuites de la ville de Roanne où il fut élève, aujourd'hui lycée public, a été baptisé de son nom.

Notes et références

  1. Romane Fraysse, « Jean Puy et Ambroise Vollard, l'exposition d'un fauve et son marchand au musée Joseph-Déchelette | Arts in the City »
  2. Jean Puy et Anatole Jakovsky, Écrits et correspondance, Roanne, Thoba's éditions, , 36 p. (ISBN 978-2-916393-16-2 et 2-916393-16-1), p. 21.
  3. Antoine Terrasse, « PUY JEAN (1876-1960) », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  4. Aggloroanne, « Musée des beaux-arts et d'archéologie Joseph Déchelette - Site officiel », sur Site Internet de Aggloroanne (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • Michel Puy, Jean Puy, Paris, Éditions de La Nouvelle Revue française, coll. « Les peintres français nouveaux », no 4, 1920 ; réédition Roanne, Thoba’s éditions, 2004.
  • Suzanne Limouzi et Louis Fressonnet-Puy, Jean Puy. 1876 à 1960, Roanne, Les Amis de Jean Puy, 2000, 302 p.
  • Suzanne Limouzi et Louis Fressonnet-Puy, Jean Puy. Catalogue raisonné de l'œuvre peint, Roanne, Les Amis de Jean Puy, 2001, 375 p.
  • Jean Puy et Anatole Jakovsky, Écrits et correspondance, Roanne, Thoba's éditions, 2007, 36 p.

Liens externes

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