Jean Fréville

Jean Fréville, de son vrai nom Eugène Schkaff[1] (né le à Kharkov en Ukraine ; décédé le à Paris) est un écrivain et historien français.

Biographie

Issu d'une famille bourgeoise russe[1] qui fut contrainte de s'enfuir après la révolution bolchevique, des problèmes graves avec son père le poussent à devenir sympathisant de la révolution. Il obtient la naturalisation française en 1927 et la même année, il se rend à Moscou pour les célébrations du 10e anniversaire de la Révolution d'Octobre. Il y rencontre Maurice Thorez et à son retour à Paris, rejoint le Parti communiste français[1] dès 1927. Il devient alors chroniqueur littéraire pour L'Humanité et il est le premier à utiliser le concept de « réalisme socialiste » avant que celui-ci soit conceptualisé en URSS. Il est un des plus proches collaborateurs de Maurice Thorez, à tel point qu'il rédige de nombreux textes pour le secrétaire général du Parti, notamment son autobiographie, Fils de Peuple[1].

Docteur en droit, Fréville traduisit en français les écrits des grands penseurs du Marxisme sur l’esthétique : « Les Grands textes du marxisme sur la littérature et l'art » (1937), « L'art et la vie sociale — Plékhanov et les problèmes de l'art » (1949). Il écrivit sur la place des femmes dans la société communiste (La Femme et le communisme, 1950 ; Une grande figure de la Révolution russe : Inessa Armand, 1957). Son premier roman, « Pain de brique » (1937), est consacré aux grèves[1], et « Port-Famine » (1939) à la condition des marins. Son recueil de nouvelles intitulé « Les collabos » (1946) et son roman « Plein vent » (1950) décrivent avec beaucoup de réalisme la vie et les difficultés de ré-insertion des résistants dans l'immédiat après-guerre. Parmi ses écrits proprement historiques, il faut citer « Avec Maurice Torez » (1950), « La Nuit finit à Tours » (1950, récit du Congrès de Tours et des événements qui menèrent à la sécession d’avec la SFIO), ainsi que ses biographies : « Henri Barbusse » (1946), « Zola, semeur d'orages » (1952), « Lénine à Paris » (1968). Il est aussi nécessaire de rappeler que Jean Fréville est l'auteur du livre de « Maurice Thorez : Fils du peuple ». Pages 36 et 37 des premières éditions il est écrit en forme d'acrostiche : "Ferrailles rongées et verdies, informes lacis, larges entonnoirs aux escarpements crayeux, ravinés, immenses tranchées creusées en labyrinthes, infranchissables vallonnements, ravagés, embroussaillés..." En prenant la première lettre de chaque mot il convient de lire : « Fréville a écrit ce livre ». Cette information disparaîtra des éditions suivantes...

Après la guerre, il est une des chevilles ouvrières du Cabinet de Thorez devenu ministre. Après l'éviction des communistes en , il continue d'être un collaborateur proche mais discret de Maurice Thorez. C'est notamment lui qui fait de nombreux allers-retours en URSS pour rencontrer Thorez malade. En tant qu’intime de la famille Thorez, il fut l'un des principaux intellectuels communistes français qui a participé au culte du secrétaire général.

Il semblerait qu'à partir du début des années 1960, Thorez s'éloigne peu à peu de lui, particulièrement après que l'acrostiche inséré dans le Fils du Peuple eut été connu du grand public. Il est cependant resté membre du Parti jusqu'à la fin de sa vie et continua de nourrir la mémoire de Thorez.

Publications

Les œuvres de Fréville par genre

Le Marxisme et la littérature

  • 1936 : Marx et Engels sur la littérature et l’art
  • 1936 : Paul Lafargue : Critiques Littéraires
  • 1937 : Lénine, Staline : Sur la littérature et l’art
  • 1950 : L’art et la vie sociale (étude sur Plekhanov)
  • 1954 : Marx et Engels sur la littérature et l’art (introduction de Thorez)
  • 1957 : Lénine sur la littérature et l’art

Biographies

  • 1946 : Henri Barbusse (avec J. Duclos)
  • 1950 : Avec Maurice Thorez, Paris, Éditions sociales, 93 p. (notice BnF no FRBNF35543015).
  • 1952 : Zola, semeur d’orages, Paris, Éditions sociales, 165 p..
  • 1957 : Une grande figure de la Révolution russe : Inessa Armand, Paris, Éditions sociales, 191 p. (notice BnF no FRBNF32129921).
  • 1968 : Lénine à Paris, Paris, Éditions sociales, 248 p. (notice BnF no FRBNF33016447).

La question des femmes

  • 1938 : Marx ; Engels, Lénine : sur la famille
  • 1950 : La femme et le communisme (introduction de Vermeersch)

La naissance du PCF

  • 1950 : La nuit finit à Tours : Naissance du Parti communiste français, Paris, Editions sociales, 160 p. (notice BnF no FRBNF36254343) - nouvelle édition : édition du cinquantenaire 1970
  • 1960 : Né du feu : de la faillite de la IIe Internationale au Congrès de Tours, Paris, Editions sociales, 215 p. (notice BnF no FRBNF33016448)

Essais politiques et philosophiques

  • 1947 : Lénine et la liberté
  • 1948 : Les Briseurs de chaînes
  • 1956 : L’épouvantail malthusien

Roman, Poèmes et Nouvelles

  • 1937 : Pain de brique (roman), Paris, Ernest Flammarion, 249 p. (notice BnF no FRBNF32129926) - prix de La Renaissance 1938[2]. Édition définitive 1956.
  • 1939 : Port-Famine (roman), Paris, Flammarion, 261 p. (notice BnF no FRBNF32129929).
  • 1945 : A la gueule des loups (poèmes), Paris, P. Seghers, 95 p. (notice BnF no FRBNF32129916)
  • 1946 : Les Collabos (nouvelles), Paris, Flammarion, 237 p. (notice BnF no FRBNF32129918).
  • 1950 : Plein vent (nouvelles), Paris, Flammarion, 275 p. (notice BnF no FRBNF32129928).
  • 1969 : Sans un : Les Hommes des fardeaux (roman), Paris, les Éditeurs français réunis, 323 p. (notice BnF no FRBNF33016446).

Notes et références

  1. Nicole Racine, « FRÉVILLE Jean. Pseudonyme d’Eugène SCHKAFF », sur Dictionnaire biographique du Mouvement social -- Le maitron (consulté le )
  2. « Mai », Almanach Hachette, , p. 136 (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • « Jean Fréville n’est plus », Cahiers de l’Institut Maurice-Thorez, no 23, .
  • Jean-Pierre Bernard, « Le Parti communiste français et les problèmes littéraires (1920-1939) », Revue française de science politique, vol. 17, no 3, , p. 520-544
  • Deniz Uztopal, "Jean Fréville, un intellectuel au service de la cause de Maurice Thorez", Mémoire de Maitrise, 2005, Université Paris1.
  • Michel Dreyfus, « Fréville Jean (Eugène Schkaff) », dans Pascal Ory, Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France, Groupe Robert Laffont, (ISBN 9782221140161, lire en ligne).

Liens externes

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