Jean Dreyfus-Stern

Jean Dreyfus-Stern est un artiste peintre et graveurJean Maurice Dreyfus à Paris le et mort dans la même ville le . Il vécut à la cité Montmartre-aux-artistes (189, rue Ordener).

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Biographie

Jean Dreyfus-Stern, naît sous le nom de Jean Maurice Dreyfus dans le 10e arrondissement de Paris le [1].

Attiré très tôt par la peinture, Jean Dreyfus-Stern devient élève de Charles-François-Prosper Guérin (pour la peinture) et de Bernard Naudin (pour la gravure) avant de fréquenter l'Académie Colarossi et les ateliers de Maurice Denis et d'Antoine Bourdelle.

Sociétaire du Salon d'automne depuis 1920 et du Salon des indépendants depuis 1923, il expose aussi au Salon des Tuileries dès 1924 et à Copenhague, La Haye, Madrid et Tokyo (1928[2].

Fils de banquier, vivant confortablement de ses rentes, Jean Dreyfus-Stern n'est pas dans la nécessité financière de vendre ses tableaux, pas plus qu'il n'a le souci d'accéder à la célébrité[3]. Ce « grand bourgeois » n'a nul besoin d'exposer (même si après sa participation au Salon des artistes décorateurs de 1925 ses œuvres, alors largement et élogieusement remarquées par le monde des critiques d'art[4], sont présentées à Madrid, Copenhague, La Haye, Tokyo, Rio de Janeiro), confirme Gérald Schurr, expliquant par là l'oubli dont la vente de son atelier en 1981 le fera ressortir[5].

Si, dans les paysages de Jean Dreyfus-Stern (notamment de la Bretagne et de Honfleur), « les couleurs sont franches comme dans les œuvres de son ami Louis Neillot », il est aussi l'un des rares artistes de son temps à avoir investi les mondes du cirque (Acrobates sous les feux des projecteurs) et du sport (Peloton cycliste, Arrivée de course à pied)[6].

Jean Dreyfus-Stern est le beau-père du biologiste François Gros, ce dernier ne dédaignant pas d'évoquer notre artiste dans ses conférences, toutes scientifiques qu'elles soient[7].

Jean Dreyfus-Stern meurt dans le 15e arrondissement de Paris le [8].

Dreyfus-Stern par lui-même

  • « Lorsque vous regardez un tableau dont vous subissez le charme, ne ressentez-vous pas quelque chose d'analogue dans le domaine de l'émotion à ce que vous éprouvez à l'audition d'une belle page musicale? Il y a donc dans la peinture autre chose que la représentation des objets, il y a un élément d'ordre affectif, émotionnel, profond, aussi éloigné de la réalité que la phrase musicale, un élément mystérieux, poétique... C'est ce quelque chose par quoi l'artiste a pu insuffler à la nature un peu de son cœur, un peu de son âme. La musique et la peinture ont tant de points communs qu'il a été nécessaire d'emprunter le vocabulaire de l'une pour parler de l'autre; à l'art d'imitation correspond l'harmonie imitative; on dit d'un tableau qu'il est bien harmonisé, on parle aussi de dissonance colorée. Il faut avoir l'œil musical tout comme on a une oreille musicale. Il faut chanter juste avec son pinceau. »[6]

Expositions

Expositions individuelles

  • Galerie Henry, Paris, 1926.
  • Claude Robert, Vente de l'atelier Jean Dreyfus-Stern, Hôtel Drouot, Paris, .

Expositions collectives

Réception critique

  • « Dreyfus-Stern: il y a là un peintre. Il a trouvé le moyen de nous intéresser très vivement. Un motif sobre, vrai et difficile. » - Arsène Alexandre[11]
  • « Coloriste raffiné, souvent très audacieux mais toujours avec bonheur, Dreyfus-Stern sait admirablement tenter et réussir ses harmonies en rouge sur rouge et en gris-bleu et vert sur gris-et-vert, qui sont une délectation pour l'œil... Il est incomparable dans la notation des paysages mouillés qu'ils soient de Paris, de Honfleur ou de Brive, où l'humidité et le reflet des eaux donnent à l'air des couleurs de perle. Mais il sait aussi opposer avec force, dans de grandes compositions très décoratives, de larges plans en tons puissants. » - Robert Margerit[12]
  • « Si singulier que le fait paraisse, Jean Dreyfus-Stern ne fait ni du Derain, ni du Matisse, ni de l'Utrillo, ni même du Segonzac: ses défauts et ses qualités sont à lui, il n'est affilié à aucune secte de théoriciens... Tout lui est bon à prendre, un nu tiède et fauve sur des coussins pourpres, un bouquet, une fille assise sur une banquette de café et qui guette sa proie, un portrait finement analysé, un effet de neige. Les natures mortes surtout me paraissent excellentes. Voici donc un artiste loyal, personnel, dénué de parti-pris, uniquement épris de matière, de valeurs et de construction équilibrée. » - Louis Vauxcelles[12]

Collections publiques

Collections privées

Références

  1. Archives de Paris, acte de naissance n°5849 dressé le 23/12/1890, vue 11 / 31.
  2. René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 425
  3. Françoise de Perthuis, Jean Dreyfus-Stern, in La Gazette de l'Hôtel Drouot, no 6, 6 février 1981.
  4. Articles de François Thiébault-Sisson (Le Temps), Arsène Alexandre (Le Figaro), Maurice Raynal (L'Intransigeant), André Warnod (L'avenir), Charles Fegdal, Léon Martin (Le Journal littéraire), Maurice Letellier (Le petit parisien), Édouard Sarradin (Les Débats)....
  5. Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les éditions de l'amateur, 1981.
  6. Catalogue de la vente de l'atelier Jean Dreyfus-Stern par Claude Robert, Paris, février 1981.
  7. François Gros, L'art, la biologie et les molécules, conférence du 7 décembre 2011 évoquant Jean Dreyfus-Stern
  8. Archives de Paris, acte de décès n°3166, vue 8 / 21.
  9. Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, tome 4, page 734.
  10. Adrian Darmon, Autour de l'art juif - Encyclopédie des peintres, sculpteurs et photographes, Éditions Carnot, 2003.
  11. Arsène Alexandre, A propos du Salon des indépendants de 1923, in Le Figaro, 1923.
  12. A propos de Dreyfus-Stern, non daté, texte reproduit dans le Catalogue de la vente de l'atelier Dreyfus-Stern, Paris, février 1981.
  13. Pierre Mazars, Les œuvres d'art d'art du Paquebot France, Éditions Livror, Genève, 1969.

Annexes

Bibliographie

  • René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, 1910-1930, Paris, 1930, p. 425-426.
  • Pierre Mazars (introduction de Georges de Caunes), Les œuvres d'art du Paquebot France, Éditions Livror, Genève, 1969.
  • Françoise de Perthuis, « Jean Dreyfus-Stern », La Gazette de l'Hôtel Drouot, n°6, vendredi .
  • Claude Robert, commissaire-priseur, 5, avenue d'Eylau, Paris, Catalogue de la vente de l'atelier Jean-Dreyfus-Stern, Hôtel Drouot, Paris, lundi .
  • Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1981.
  • Gérald Schurr, Le peintre devant son miroir - 222 autoportraits, XVIIIe - XXe siècles, Éditions Le Louvre des antiquaires, Paris, 1987.
  • Allgemeines Künstlerlexikon, Éditions Walter de Gruyter, 1990.
  • Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Arts et mages du Monde, 1992.
  • André Roussard, Dictionnaire des peintres à Montmartre, Éditions André Roussard, 1999.
  • Emmanuel Bénézit Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, vol.4, Gründ, 1999.
  • Adrian M. Darmon, Autour de l'art juif - Encyclopédie des peintres, sculpteurs et photographes, Éditions Carnot, 2003, page 51.

Liens externes

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