Jean Devos

Jean Devos [ʒɑ̃ dəvɔs] est un philosophe, universitaire et professeur de chaire supérieure de philosophie français, membre de la Société française de philosophie et rédacteur en chef des Cahiers rationalistes[1].

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Parcours

Diplômé de l'École Normale Supérieure d'Ulm en 1990, il obtient son doctorat (PhD) en philosophie après son passage à l'Université de Georgetown entre 1993 et 1996. Sa thèse, intitulée La réception de la philosophie française aux États-Unis, est placée sous la direction du docteur Wilfried Ver Eecke. En parallèle, il est responsable d'un séminaire de recherche en philosophie contemporaine au Collège international de Philosophie à Paris entre 1992 et 1993. Professeur agrégé, il devient chef du département de philosophie au Lycée international Rochambeau de Washington, rattaché au département de philosophie de l'Université de Georgetown à Washington DC aux États-Unis, de 1993 à 2002. Par la suite, de retour en France, il travaille pour le Ministère de l'Éducation nationale en tant que professeur agrégé de philosophie, notamment en tant que professeur détaché en première supérieure lettres au Lycée militaire de Saint-Cyr depuis 2009. Par ailleurs, il travaille pour le Ministère des Armées pendant deux ans, membre du jury du concours de l'École de Guerre pour l'année universitaire 2018-2019 puis du jury du concours de recrutement des commissaires des armées.

Travail de recherche

Jean Devos est connu pour son travail de recherche sur Alfred North Whitehead sur lequel il a écrit un ouvrage, Whitehead. Devos démontre le mode de pensée à l’œuvre dans la « philosophie organique » de Whitehead, et comment, en renouvelant les concepts de nature, d’espace et de temps, le philosophe américain déploie sur un modèle social une pensée du monde où les choses sont conçues comme des entités actuelles interconnectées au sein du flux universel. Cet essai exprime l’idée d’une structure unie entre l’univers et la société, et présente le mode de pensée par lequel Whitehead, en retravaillant les concepts de société et de civilisation, d’individu et de communauté, offre des possibilités nouvelles pour penser la démocratie[2]. Jean Devos est également l'auteur de publications universitaires, notamment sur Baruch Spinoza qu'il qualifie d'« athée vertueux »[3], reprenant les mots de son ami Alain Billecoq.

Conférences

Jean Devos en 2018 lors de sa conférence au Congrès Mondial de Philosophie à Beijing.

Jean Devos est un conférencier apprécié et renommé, non seulement dans son cercle restreint [4] mais également à l'international. Il est intervenu notamment au Congrès Mondial de Philosophie à Beijing en 2018. Son exposé, s'intitulant « Le concept de régulation sociale », est ainsi résumé par la revue en ligne du réseau Chronos «Jean Devos a cherché à cerner le concept de régulation avec l’ambition d’en analyser la signification et d’en mesurer la portée épistémologique et éthique. Le concept de régulation concerne à la fois la connaissance du vivant, la science des machines, et l’étude des sociétés. La régulation, qui est « le fait biologique par excellence » (Georges Canguilhem), recèle des potentialités d’extension à la société : en effet, l’organisation sociale est viable dans la mesure de l’efficience des mécanismes régulateurs qui y sont montés. On attend des dispositifs régulateurs qu’ils concourent à l’endurance des ensembles humains, par nature complexes et instables. L’autorégulation de la machine organisée vaut comme modèle d’efficacité pour soutenir l’existence d’une totalité dans la durée. Cela pose le problème des limites de l’articulation du social au biologique. Il s’agit de distinguer trois modes du concept de régulation, selon qu’il concerne la connaissance du vivant, les machines considérées en elles-mêmes, ou l’organisation de la société. Sans ces distinctions, nous risquons de confondre des régimes de normativité pourtant bien différents. L’assimilation de la régulation sociale à une régulation de type mécanique se double d’une confusion entre normes éthiques et normes techniques. Or, la norme éthique n’est pas de même ordre que celle qui commande l’efficience technique : elle est une norme du jugement sur la conduite, et non pas une norme de la conduite. Il s’agit in fine de démontrer la nécessaire subordination de l’extension du concept de régulation aux normes éthiques fondamentales, dont la première est la liberté de jugement.»[5]

Publications

  • Whitehead, Demopolis, coll. « Philosophie en Cours »,

Notes et références

Liens externes

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