Jean Daujat

Jean Daujat (Paris, - Fontainebleau[1], ) est un philosophe français néothomiste, disciple de Jacques Maritain, fondateur du Centre d'études religieuses, spécialisé dans l'enseignement de la doctrine chrétienne.

Biographie

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Jean Daujat est né le , à Paris de parents croyants non pratiquants. Instruit par sa mère jusqu’au niveau de la cinquième, il entre au lycée Pasteur en 1918, en classe de quatrième. Il obtient le baccalauréat en philosophie, avec mention bien et en mathématiques élémentaires avec mention assez bien.

À la rentrée 1923, il entre en mathématiques supérieures au lycée Janson-de-Sailly où il fait une première taupe, il en fera une seconde au lycée Saint-Louis qui lui permettra d'entrer à l'École normale supérieure, dans la section des sciences. En même temps, son ancien professeur de biologie du lycée Pasteur, Jules Lefèvre, l’oriente vers la philosophie de Saint Thomas d'Aquin qu’il découvre par l’étude de Jacques Maritain ; Jules Lefêvre lui fait alors connaître Amédée d'Yvignac qui venait de fonder la Gazette française, qui portait comme sous-titre « organe de la politique chrétienne ». Jean Daujat collabore à cette revue dont les ténors étaient Maritain, Henri Massis et Henri Ghéon. C’est ainsi qu'Amédée d’Yvignac lui fait rencontrer Jacques Maritain, qui a une influence durable sur lui.

Poussé par Amédée d’Yvignac, il prend le père Garnier comme conseiller spirituel. Il décide de former un groupe de jeunes gens pour un travail de formation spirituelle et doctrinale, qui commence ces activités à l'automne 1925 et deviendra le Centre d'études religieuses (CER).

En 1926, Jean Daujat entre à l’École normale supérieure, dans la section des sciences. Dans la même promotion se trouvent également Étienne Borne et Merleau-Ponty chez les littéraires, le mathématicien Chevalley, l’un des fondateurs de Bourbaki, le physicien Rosenfeld et le généticien L’Héritier chez les scientifiques. Pendant cette période, Jean Daujat poursuit sa formation philosophique et spirituelle. Grâce à Maritain, il fait la connaissance de Mgr Ghika, prince roumain devenu prêtre catholique auquel il consacre un livre quelque cinquante ans plus tard, et du père Garrigou-Lagrange, dominicain. Pendant quelques années, il a collaboré au CER avec la femme de lettres Yvonne Estienne.

Jean Daujat épouse en 1930 la Danoise Sonia Hansen[2] (1901-1993), portraitiste et paysagiste.

En 1931, Jean Daujat commence à enseigner lui-même le cours du Centre d'études religieuses, soutenu par le cardinal Verdier. Il se met alors à rédiger un traité de théologie et de spiritualité, La Vie surnaturelle, qui paraît en 1938 avec une préface de Monseigneur Beaussart et du père Garrigou-Lagrange. Il fonde en 1933 la revue mensuelle Orientations qui paraît jusqu’en 1939. Outre ses propres articles ainsi que ceux d’Yvonne Estienne, il y en eut de différents auteurs dont le père Garrigou-Lagrange, Mgr Ghika, l’abbé Lallement, Maritain, Henri Ghéon, Charles Du Bos, Stanislas Fumet, Robert d’Harcourt, Gustave Thibon, Henriette Charasson, Olivier Lacombe, Merleau-Ponty ou Jacques Madaule. Le cours de philosophie de première année a été publié en 1974 sous le titre Y a-t-il une vérité ? et celui de seconde année en 1970 avec le titre L’ordre social chrétien. Après la guerre, son enseignement touche plusieurs milliers d’élèves dans les milieux catholiques conservateurs. Il écrit dans plusieurs revues comme L’Homme nouveau ou La France catholique. Il publie plus de trente livres dont certains sont traduits en plusieurs langues, comme La Grâce et nous chrétiens demandée par Daniel-Rops, alors directeur de collection chez Fayard et traduite en sept langues dont le japonais.

Il poursuit parallèlement une œuvre d’histoire et de philosophie des sciences. En , il soutient une thèse d’histoire des sciences sur la théorie des phénomènes électriques et magnétiques devant un jury où figurent notamment Gaston Bachelard et Louis de Broglie. Il publie deux ouvrages sur la philosophie des sciences : Physique moderne et Philosophie traditionnelle et L’Œuvre de l’intelligence en physique.

Dans le contexte de l'après-guerre, il publie un fascicule anti-communiste, Connaître le communisme, qui est vendu à des centaines de milliers d’exemplaires ; il donne de nombreuses conférences sur ce sujet. En , il signe un appel demandant l'arrêt de poursuites en cours contre le Groupe union défense[3].

Il publie son dernier livre en 1996, à quatre-vingt-dix ans, La Face interne de l’histoire, de ses origines à nos jours.

Il meurt le .

Œuvres

  • Origines et formation de la théorie des phénomènes électriques et magnétiques, Hermann
  • L’œuvre de l’intelligence en physique, Téqui
  • Physique moderne et philosophie traditionnelle, Desclée
  • Psychologie contemporaine et pensée chrétienne, Téqui
  • Idées modernes, réponses chrétiennes, Téqui
  • Le christianisme et l’homme contemporain
  • L’Église et le monde moderne.
  • Connaître le communisme, Fayard
  • L’Église et le socialisme, Téqui
  • La nécessaire conversion
  • Connaître le christianisme, Téqui
  • Vivre le christianisme, Téqui
  • La grâce et nous chrétiens, Fayard
  • Maritain, un maître pour notre temps, Téqui
  • Monseigneur Ghika, Nouvelles Éditions Latines
  • Thérèse de Lisieux, la grande amoureuse, Téqui
  • Pie XI, le pape de l’action catholique, Téqui
  • La vie surnaturelle, Fayard
  • Y a-t-il une vérité ?, Téqui
  • L’ordre social chrétien, Beauchesne
  • Doctrine et vie chrétienne, Téqui
  • La face interne de l’histoire, Téqui
  • Mémoires : tome 1, Téqui

Titres et récompenses

  • Docteur ès lettres : thèse d’histoire des sciences (1946)
  • Ouvrage couronné par l’Académie des sciences : L’œuvre de l’intelligence en physique
  • Ouvrages couronnés par l’Académie française : Prix Constant-Dauguet en 1941 pour La Vie surnaturelle, Prix Véga et Lods de Wegmann en 1979 pour Maritain, un maître pour notre temps et Prix Paul Teissonnière en 1987 pour Thérèse de Lisieux, la grande amoureuse
  • Grand Prix Catholique de Littérature en 1987 pour l'ensemble de son œuvre.

Distinctions

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. Acte no 1305, état-civil de la Ville Paris, 5e arrondissement, mariage de 1930.
  3. « Plusieurs personnalités lancent un appel en faveur du GUD », sur lemonde.fr, .
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