Jean Clémentin

Jean Clémentin est un journaliste et écrivain[1] français, né en 1924 à Douvres-la-Délivrande (Calvados), d'un père agriculteur (René Clémentin). Il a également écrit sous le nom de plume de Jean Manan.

Parcours

Adolescent, il suit l'enseignement des jésuites avant de se lancer dans des études commerciales. Il apprend aussi l'allemand.

Après la Seconde Guerre mondiale, il part en Indochine française, comme soldat (rapidement détaché au service d'information), puis comme journaliste pour le compte d'Associated Press. Ses collaborations pendant la période indochinoise, et après son retour en France, en 1950, le situent à gauche : Combat, Les Temps modernes, Les Cahiers internationaux, Regards, Libération (d'Emmanuel d'Astier).

Le Canard enchaîné

Il entre au Canard enchaîné à la fin des années 1950. Grâce à ses contacts dans les milieux militaires, il s'y illustre, pendant la guerre d'Algérie. Il y rédige chaque semaine les Carnets de route de l'ami Bidasse, reprenant une rubrique qu'avait créée André Guérin en 1939-1940. Au cours de cette période, il donne aussi une impulsion au journal dans le domaine de l'investigation[2], au point d'être considéré comme l'un des journalistes de France les mieux informés.

De fait, dans les années 1970, l'information du Canard enchaîné est organisée autour de Clémentin[3]. Son souhait explicite est de faire en sorte que le Canard enchaîné ne soit pas un journal partisan, mais « un journal sans exclusive politique, sans esprit partisan, dont la rédaction serait composée de gens de droite et de gauche » et permettrait donc de « couvrir tout l'échiquier politique ». En visant dépolitisation et recherche d'informations, il favorise notamment la collaboration au Canard enchaîné de journalistes-enquêteurs étiquetés à gauche et même à l'extrême gauche (dont Claude Angeli), mais aussi à droite, voire à l'extrême droite[4] : Roland Jacquard et Jean Montaldo. Il se heurte à de farouches oppositions au sein du Canard enchaîné, oppositions qui finissent par faire partir ces journalistes-enquêteurs du journal.

Clémentin abandonne la corédaction en chef en 1976, et l'information au début des années 1980, pour prendre en charge la critique littéraire. « Fâché avec tout le monde » et désireux de se consacrer à l'écriture, il quitte le Canard enchaîné en 1989.

Ouvrages

  • Les Mémoires de Bidasse, d'après les célèbres chroniques du Canard Enchaîné, Julliard, 1963
  • L'Affaire Fomasi, Rencontre et Grasset, 1969
  • Les Poupées de Kirchenbronn, Fayard 1974 (ISBN 2-213-00060-3)
  • La France ce n'est pas ce qu'il y a de plus grand c'est ce qu'il y a de meilleur, sotie, Lattès 1976
  • Pinarque, sotie 2, Lattès, 1977
  • Quasi, Stock, 2001 (ISBN 2-234-04303-4)

Notes et références

  1. libfly.com
  2. « C'est en grande partie grâce à Jean Clémentin et aux journalistes et informateurs qui l'entouraient que Le Canard enchaîné devint en une dizaine d'années un journal réputé pour la qualité de ses informations et un pouvoir redouté des cercles dirigeants. » Laurent Martin, « Pourquoi lit-on Le Canard Enchaîné ? », Vingtième Siècle, 2000, n° 68, p. 51 sur Persée.fr
  3. Christian Delporte, Presse à scandale, scandale de presse, Éditions L'Harmattan, 2001 sur Google livres
  4. « Clémentin avait imaginé de faire du Canard un journal trans-courants, explique Jean Montaldo. Il voulait que toutes les familles de pensée s'y expriment. » L'Express.fr

Liens externes

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