Jean-Michel Maulpoix

Jean-Michel Maulpoix est un poète et critique littéraire français, né à Montbéliard le .

Biographie

Ancien élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud et agrégé de lettres modernes, il est l’auteur d’une thèse de doctorat d’État sur « la notion de lyrisme ». Il a enseigné à l'Université Paris X - Nanterre (Poésie moderne et contemporaine). Actuellement professeur émérite à l'Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle[1], il est aussi directeur du Nouveau Recueil, revue trimestrielle de littérature et de critique, publiée aux éditions Champ Vallon, aujourd'hui numérique. Il a présidé la Maison des écrivains, rue de Verneuil, à Paris, de 2004 à 2007, ainsi que la commission d'aide à la création poétique du Centre national du livre[2].

L’œuvre

L’œuvre poétique

Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (juin 2017). 
Pour l'améliorer, ajoutez des références vérifiables [comment faire ?] ou le modèle {{Référence nécessaire}} sur les passages nécessitant une source.

L'œuvre de Jean-Michel Maulpoix, depuis les années 1980, essentiellement en prose, témoigne d'un fort désir de cohésion. Le texte, centré sur l'intimité d'un sujet qui cherche à se saisir comme tel, se fonde néanmoins sur une posture d'ouverture. Chez Maulpoix, tout est attention au monde, attention à autrui. L'effort du poète est de saisir, en peu de mots, des émotions fugitives. Les voyages, particulièrement, donnent l'occasion de voir les choses d'un œil neuf. Tout se passe semble-t-il, à la fois sur la peau et dans l'œil : contact de la pluie, couleurs devenues presque liquides… La poésie est sans doute pour Maulpoix une certaine manière de ressentir, de se sentir changeant et vivant au contact de la terre et du ciel. Voilà qui permet de croire qu'un lien autrefois solide va se renouer ; de même, demeure l'espoir que le contact avec la femme aimée restaure un ancien ordre du monde. Un travail sur la mémoire vient se nouer aux sensations : le poète est à la recherche d'autre chose, perdu dans le lointain, le goût de l'enfance qui recule toujours plus loin derrière l'horizon. Mais il ne s'agit jamais de céder aux charmes de l'illusion : tout retour du souvenir, tout ce qui nous rattache au monde se double d'un examen critique. La voix lyrique se sait incertaine, elle se met en cause, se redéfinit à de nombreuses reprises. Elle cherche, incessamment, une définition de sa propre entreprise, tout en sachant qu'elle risque de ne jamais y parvenir. Ce qu'elle affirme, en revanche, c'est qu'elle demeure en quête d'autre chose, qui ne se laisse pas saisir, qui ne réside ni dans les choses ni dans les mots, et qui, en cela, incite à recommencer. Il faut donc pour le poète reprendre ses gestes maladroits, se tenir toujours sur le seuil de sa porte, et maintenir un équilibre précaire entre intérieur et extérieur.

La réflexion théorique

La notion de lyrisme est au centre des essais critiques de Jean-Michel Maulpoix, à la suite de sa thèse La Notion de lyrisme : définitions et modalités, 1829-1913, parue en 1988[3]. Dans Du Lyrisme (2000), version augmentée de La Voix d'Orphée (1989), Jean-Michel Maulpoix rappelle l'origine de ce néologisme, tout en situant le lyrisme dans le prolongement de la voix d'Orphée, poète de la mythologie grecque, et en définissant précisément ce registre poétique. Les essais suivants prolongent cette réflexion. Jean-Michel Maulpoix se fait notamment le défenseur d'un « lyrisme critique » : dans Pour un lyrisme critique, il voudrait « montrer [...] que le lyrisme n'est pas réductible à cette idée simpliste d'un flux verbal peu ou mal contrôlé, non plus qu'à une quelconque effusion de sentiments »[4]. Le poète refuse de se "résigner à penser que la poésie soit privée de voix, ou que l'époque n'attende plus d'elle que le constat sans appel d'un désastre"[5].

Œuvres

Poésie et récits
  • Locturnes, Lettres nouvelles/Maurice Nadeau, 1978.
  • La Parole est fragile, Cheyne, 1981.
  • Emondes, Solaire, 1981, rééd. Fata Morgana en 1986.
  • La matinée à l'anglaise, Seghers, 1981.
  • Dans la paume du rêveur, Fata Morgana, 1984.
  • Un dimanche après-midi dans la tête, P.O.L, 1984, rééd. Mercure de France en 1995.
  • Ne cherchez plus mon cœur, P.O.L, 1986.
  • Papiers froissés dans l'impatience, Champ Vallon, 1987.
  • Précis de théologie à l'usage des anges, Fata Morgana, 1988.
  • Recherche du soleil levant, Fata Morgana, 1990.
  • Portraits d'un éphémère, Mercure de France, 1990.
  • Dans l’interstice, Fata Morgana, 1991.
  • Une histoire de bleu, Mercure de France, 1992, rééd. coll. Poésie Gallimard en 2005.
  • Les Abeilles de l'invisible, Champ Vallon, 1993.
  • L’Écrivain imaginaire, Mercure de France, 1994.
  • Domaine public, Mercure de France, 1998.
  • L'Instinct de ciel, Mercure de France, 2000.
  • Chutes de pluie fine, Mercure de France, 2002.
  • Pas sur la neige, Mercure de France, 2004.
  • Boulevard des Capucines, Mercure de France, 2006[6].
  • Journal d’un enfant sage, Mercure de France, 2010.
  • Le Voyageur à son retour, Le Passeur, 2016.
  • Writing the Real: A Bilingual Anthology of Contemporary French Poetry (traducteur Michael Bishop), 2016. Enitharmon Press
  • L’Hirondelle rouge, Mercure de France, 2017[7].
  • Le jour venu, Mercure de France, 2020.
Essais
  • Henri Michaux, passager clandestin, Champ Vallon, 1985.
  • Jacques Réda, le désastre et la merveille, Seghers, 1986.
  • La Voix d'Orphée, José Corti, 1989.
  • Léon Zack ou l'instinct de ciel, La Différence, 1991.
  • Tonia Cariffa, Éditions Porte du Sud, 1991.
  • La Poésie malgré tout, Mercure de France, 1996.
  • La Poésie comme l'amour, Mercure de France, 1998.
  • Du Lyrisme, José Corti, 2000.
  • Le Poète perplexe, José Corti, 2002.
  • Adieux au poème, José Corti, 2005. Prix Louis-Barthou de l’Académie française en 2006
  • Pour un lyrisme critique, José Corti, 2009[8].
  • La Musique inconnue, José Corti, 2013.
  • La poésie a mauvais genre, José Corti, coll. « En lisant en écrivant », 2016.
  • Les 100 mots de la poésie, P.U.F., coll. « Que sais-je ? » n° 4114, 2018.
  • Anatomie du poète, José Corti, coll. « En lisant en écrivant », 2020.

Bibliographie

Numéros spéciaux de revues

  • Revue La Sape, numéro 43/44 intitulé "Jean-Michel Maulpoix. Poèmes inédits, entretien, études et témoignages", Montgeron, 1996.
  • Revue Nu(e), numéro 48 intitulé "Autour du bleu : sur l’œuvre de Jean-Michel Maulpoix", numéro coordonné par Corinne Bayle, Corinne Godmer et Jean-Yves Masson, Nice, Association NU, .
  • Revue Faire part, numéro 28/29 intitulé "Jean-Michel Maulpoix, d'un bleu critique", dossier coordonné par Jean-Gabriel Cosculluela et Alain Chanéac, Mariac, 2011.

Thèse de doctorat

Notes et références

  1. « Jean-Michel Maulpoix : biographie, actualités et émissions France Culture », sur France Culture (consulté le )
  2. « Poème du jour avec la Comédie Française. Printemps des poètes : Jean-Michel Maulpoix », sur France Culture
  3. https://www.idref.fr/027018407.
  4. Jean-Michel Maulpoix, Pour un lyrisme critique, Paris, José Corti, , 256 p. (ISBN 978-2-7143-0996-9), p. 9
  5. Jean-Michel Maulpoix, Pour un lyrisme critique, Paris, José Corti, , 256 p., p. 11
  6. Présentation du livre, www.maulpoix.net.
  7. « L'Hirondelle rouge de Jean-Michel Maulpoix », sur La Cause Littéraire
  8. « Pour un lyrisme critique », sur Le Magazine Littéraire

Annexes

Article connexe

Liens externes

  • Portail de la poésie
  • Portail de la littérature française
  • Portail des universités françaises
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.