Jean-Michel Aulas

Jean-Michel Aulas, né le à L'Arbresle (Rhône), en France, est un homme d'affaires et dirigeant sportif français.

Pour la commune française du Gard, voir Aulas.

Il est fondateur et président de la société CEGID, président de l'Olympique lyonnais depuis 1987 et également président directeur général de l'OL Groupe.

Il est classé, en 2021, par le magazine France Football, meilleur président de l'histoire du foot français[2],[3].

Sa fortune personnelle est estimée en 2018 à 600 millions d'euros[4].

Biographie

Formation

Son père était professeur de lettres au collège André-Lassagne à L'Arbresle, et chroniqueur au quotidien Lyon Matin, chef de la rédaction de Villefranche-sur-Saône, sa mère professeur de mathématiques au sein du même établissement scolaire.

Jean-Michel Aulas étudie l'informatique (BTS au lycée La Martinière de Lyon) puis la gestion (licence d'économie), il est aussi joueur de handball en 1re division à l'ASCEM Lyon (sous la houlette d'Ange Padovani) et Villefranche puis en 2e division nationale au handball club du Pays de l'Arbresle (HBCPA) et délégué du syndicat étudiant UNEF en 1968, ce qui l'amène à prendre part aux événements de Mai 68. Marié au cours des années 1980, père en 1986, puis divorcé en 1993[5], son fils Alexandre rejoint en 2011 sa holding ICMI après une expérience d'analyste financier chez Apax Partners.

Entrepreneuriat

Le jeune Jean-Michel Aulas demande l'émancipation à ses parents pour cocréer, à 19 ans (la majorité est alors à 21 ans), le Cegi (Centre d'études et de gestion par l'informatique), qu'il revend deux ans plus tard à la Cegos.

Au sein de Sligos, il innove en créant et animant un réseau de prescripteurs de premier plan à l'époque : les cabinets d'experts comptables.

En 1983, il démissionne pour fonder, avec Jean-Claude Sansoe, Cegid (Compagnie européenne de gestion par l'informatique décentralisée), entreprise spécialisée dans les progiciels de gestion et de comptabilité. Il met très rapidement sur le marché un catalogue de logiciels de gestion conforme au nouveau plan comptable. Il récupère tout aussi rapidement une bonne partie de son réseau d'experts comptables.

En , Jean-Michel Aulas cède Cegid à la société Groupama, tout en en conservant la présidence pour au moins quatre ans[6]. En 2014, la presse annonce que Groupama a franchi la barre des 25 % des droits de vote de Cegid[7].

Olympique lyonnais

La deuxième passion de Jean-Michel Aulas, le football, vient plus tard, en 1987, un peu par hasard. Aulas, invité régulier de l'émission Ambitions sur TF1 présentée par Bernard Tapie, participe un soir de 1987 à une fête organisée après la diffusion du programme. Un journaliste du Progrès est présent et demande à Bernard Tapie qui, selon lui, pourrait sortir l'Olympique lyonnais des bas fonds de la Division 2. La réponse est toute trouvée et fait la une de la presse lyonnaise la semaine suivante : « Aulas président de l'OL ».

Jean-Michel Aulas accepte « pour rendre service ». Le , le conseil d'administration de l'OL le nomme président d'un club criblé de dettes, qui a frôlé la relégation en division inférieure. Une quinzaine d'années plus tard, l'Olympique lyonnais entame sa série historique de titres de champion de France de Ligue 1.

Entre-temps, Jean-Michel Aulas s'est attaché à assainir les finances du club, puis à favoriser son développement sportif en diversifiant ses sources de revenus. Sous son impulsion, l'Olympique lyonnais devient dans les années 2000 la référence du football français pour la qualité de sa gestion, qui l'ont fait passer d'un statut de PME à celui de holding coté en Bourse, et baptisé OL Groupe. Ses détracteurs lui reprochent une vision du « football-business » où la marque du club est accolée à des activités sans rapport avec le sport ; ses partisans louent un bilan particulièrement flatteur, que selon eux essaient de copier sans succès d'autres dirigeants du football français.

Le , Aulas est élu à la tête du G14, association qui regroupe 18 des clubs européens de football les plus influents, et controversée pour son opposition à l'UEFA. Dans son premier discours après son élection, il déclare vouloir élargir le G14 aux 40 plus grands clubs européens. Depuis, le G14 s'est dissous.

En , il est élu président d'une nouvelle association baptisée FAP (Football Avenir Professionnel), visant à défendre les intérêts de certains clubs de Ligue 1. L'association est vivement critiquée pour son caractère élitiste par les autres clubs de Ligue 1, qui n'en font pas partie.

Au mois d', Jean-Michel Aulas est élu « Prix de la personnalité du sport business de la décennie 1998-2008 », prix organisé à l'initiative des sociétés publicitaires, marketing et de médias dédiées aux acteurs du sport TNS Sport et de NZ consulting[8] afin de « récompenser une stratégie entrepreneuriale gagnante sur une décennie »[9]. En , il annonce qu'il restera président de Lyon jusqu'en 2030 ou plus[réf. nécessaire].

En , il est réélu parmi les onze membres du conseil d'administration de l'ECA. Aulas sera à la tête du groupe de travail sur le « Fair play financier », représentant de l'ECA dans les réunions sur le dialogue social auprès de l'Union Européenne et représentant auprès de la FIFA dans le forum des clubs pour les compétitions mondiales[10].

En juin 2021, il est nommé à la place de Noël Le Graët au conseil d'administration de la Ligue de Football Professionnel comme membre désigné par le comité exécutif de la Fédération Française de football[11].

Le football selon Aulas

Dès son arrivée à la tête de l'OL, Jean-Michel Aulas présente un plan très ambitieux : amener Lyon en Coupe d'Europe en trois années. « C'était plus un concept marketing qu'un plan stratégique »[12], reconnaît aujourd'hui Aulas. Mais après un mauvais départ, l'OL retrouve la division 1 et, comme annoncé, se qualifie deux ans plus tard, en 1991, pour la Coupe d'Europe.

Suivent les années d'apprentissage et de structuration du club : pour Aulas, un club de foot est une entreprise comme les autres. Il transforme donc l'antique association olympique en une SAOS (Société anonyme à objet sportif), forme une holding (OL Groupe) et crée plusieurs filiales exploitant la marque OL. Il parle ainsi de « business plan » et de « merchandising », chose nouvelle à l'époque.

En 1999, il fait entrer, contre 16 millions d'euros, Jérôme Seydoux (président de Pathé) dans le capital d'OL Groupe. En 2006, Jean-Michel Aulas obtient après un intense lobbying auprès de Jean-François Lamour, Ministre de la Jeunesse et des Sports mais aussi bien aidé par la Commission européenne[réf. souhaitée] qui l'avait demandé au gouvernement français en , la levée de l'interdiction faite aux clubs sportifs d'entrer en bourse dans le but de réunir les fonds nécessaires à la construction d'un nouveau stade pour l'OL, d'une capacité de 60 000 places. Ce projet de nouveau stade, le stade des Lumières, très controversé et objet de fortes oppositions de la part de certains conseils municipaux, associations et citoyens[13], se concrétise début 2016, avec un retard important dans le calendrier.

Sur le plan sportif, l'équipe fanion peine à obtenir au niveau continental la même réussite que sur la scène nationale[14], mais reste au sommet de la Ligue 1 pendant 7 ans de suite.

En 2004, Jean-Michel Aulas crée une section féminine de football à l'OL. Cette équipe obtient rapidement un palmarès conséquent, aussi bien au niveau national (14 titres successifs de champion de France, 9 Coupes de France) qu'au niveau européen (9 finales de Ligue des champions pour 7 titres) ; les joueuses lyonnaises constituent l'ossature de l'équipe de France qui accède aux demi-finales de la Coupe du monde en 2011.

Palmarès (président)

Équipe masculine

Olympique Lyonnais

Équipe féminine

Olympique Lyonnais (féminines)

Distinctions

Polémiques

Le président de l'Olympique Lyonnais est régulièrement accusé par les autres dirigeants de clubs de Ligue 1 et les médias d'exercer un « lobby aulassien » sur le corps arbitral, statistiques à l'appui. Ses diatribes sur Twitter pour contester des décisions de l'homme en noir exaspèrent[18],[19]. Ces critiques contre l'arbitrage sont à plusieurs reprises sanctionnées par le Conseil national de l'éthique de la Fédération française de football qui l'inflige de suspensions de matchs ferme de terrain, de vestiaire d'arbitres et de toutes fonctions officielles[20],[21].

Inscrit sur Twitter depuis , Jean-Michel Aulas n'hésite pas, à l'aide de « petites phrases teintées d'arrogance et de mauvaise foi[22] », à railler les arbitres, mais aussi ses adversaires, les haters et les consultants football[23].

Jean-Michel Aulas rappelle que ses interventions sur Twitter font partie de sa stratégie de communication de chef d'entreprise, qu'elles doivent être prises au second degré[23] et que « ça permet d'avoir des mesures très concrètes de l'adhésion des gens, de ce qu'ils aiment et de ce qu'ils aiment moins. Ça permet de se remettre en cause et de participer à une bonne information[24] »

Notes et références

  1. Régis Dupont, « Jean-Michel Aulas : avant l'OL, son enfance à l'Arbresle », Lequipe, (lire en ligne, consulté le )
  2. France Football, « OL : Jean-Michel Aulas élu meilleur président de l’histoire du foot français », sur LyonMag, 30 mars 2021. (consulté le )
  3. Sébastien Ferreira, « Aulas N°1, Le Graët devant Tapie... le top 30 des présidents du foot français selon France Football », sur Figaro, (consulté le )
  4. « La fortune de Jean-Michel Aulas et sa famille - Les 500 plus grandes fortunes de France », sur Challenges (consulté le )
  5. « Jean-Michel Aulas : droit au but », Le Point,
  6. Le fondateur de Cegid cède ses actions à Groupama
  7. « Cegid: Groupama a franchi les 25 % de droits de votes. - Indices & Actions - Le Figaro Bourse », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  8. [PDF] TNS Sport et NZ Consulting annoncent la création du « Prix de la personnalité du sport business français de la décennie 1998-2008 », communiqué de presse, La Défense, 10 juillet 2008, 2 p.
  9. Jean-Michel AULAS élu Personnalité du Sport Business de la Décennie, boursier.com, avril 2009
  10. "J.-M. Aulas, Européen convaincu", dans le Progrès no 50564 du 8 septembre 2010, page 27
  11. « LFP : Jean-Michel Aulas remplace Noël Le Graët ! », sur Foot National, (consulté le )
  12. « L'attaquant lyonnais », sur L'Express, .
  13. Premier rapport d'étape faisant le point sur l'ensemble des nuisances liées au projet OL Land, publié en mars 2009 par l'association CANOL
  14. OL : Quand Aulas s’enflamme un peu trop !, footmercato.net
  15. Décret du 30 décembre 2016 portant promotion et nomination
  16. http://www.ucpf.fr/fr/Accueil/000002/Page_descriptive_d_un_article/28236/Jean_Michel_Aulas_Chevalier_de_la_Legion_d_Honneur
  17. Décret du 14 novembre 2012 portant promotion et nomination
  18. Alexandre Borde, « Football - Ligue 1 : Aulas influence-t-il vraiment les arbitres ? », sur lepoint.fr, .
  19. Grégory Schneider, « Aulas et le vieux fantasme de la désignation des arbitres », sur liberation.fr, .
  20. « Conseil national d'éthique: deux matches de suspension ferme pour Aulas », sur leparisien.fr, .
  21. « Jean-Michel Aulas suspendu un match par la commission de discipline de la LFP », sur lequipe.fr, .
  22. Ramsès Kefi, « Avec Twitter, Jean-Michel Aulas agace et frise le harcèlement moral », sur nouvelobs.com, .
  23. (en) Nicolas Chanavat, Michel Desbordes, Nicolas Lorgnier, Routledge Handbook of Football Marketing, Taylor & Francis, , p. 176.
  24. Thomas Simon, « Aulas : «Quand on a l'habitude d'être premier...» », sur francefootball.fr, .

Voir aussi

Articles connexes

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