Jean-Louis Fargeon

Jean-Louis Fargeon, né le à Montpellier et mort le à Paris, est un parfumeur français, fournisseur de la Cour de France et de la reine Marie-Antoinette.

Parcours

Né en 1748, Jean-Louis Fargeon appartient à une lignée de maîtres apothicaires : dès 1653, Maître Jean Fargeon tient boutique à Montpellier à l'enseigne Le Vase d’or dans la rue principale de la ville[1]. Il est dit « apothicaire et parfumeur ordinaire de S.A.R. Mademoiselle d’Orléans » et laisse de nombreuses formules de « parfums pour les embellissements » (1668). Il engendre une lignée de parfumeurs : Claude, puis Antoine (mort en 1729), qui tiennent également boutique à Paris. Jean Fargeon est sans doute l'ancêtre de Fargeon Aîné qui ouvre la parfumerie Oriza en 1720 et séduit les dames de la Cour.

Le père de Jean-Louis Fargeon (qui portait le même prénom que son fils), lui aussi parfumeur, lui apprend les rudiments du métier[2]. Jean-Louis monte ensuite à Paris et reçoit sa maîtrise en . Il s'installe ensuite à son compte rue du Roule, non loin du palais du Louvre. En tant que « gantier-parfumeur », il fabrique de nombreux produits : gants parfumés, compositions florales, fards, pommade et bâtons à la rose, eaux revigorantes, eaux de vie de lavande, etc. Même s'il fournit une clientèle très prestigieuse au sein de la cour et de la famille royale, il ne figure pas parmi les parfumeurs de la reine[3].

Cependant, il doit se déclarer en faillite le à hauteur de 304 000 livres et de nombreuses clientes décident de solder leurs comptes afin de ne pas perdre ce précieux parfumeur. Quelques mois plus tard, il relance donc son affaire mais décide de se diversifier : d'abord en France puis en Europe. Il installe ses ateliers à Suresnes[4]. Sa marque devient « Fargeon de Montpellier, parfumeur du Roi et de la Cour ».

Avant et pendant la Révolution, il a de nombreux apprentis, dont Pierre-François Lubin (1774–1853). Associé à l'image, alors négative, de la cour, il s'arrange pour vendre son affaire à Mouchet, Moulinet & Cie.

Sous la Terreur, il est arrêté et suspecté dans une affaire de faux assignats. Il est relâché le 9 thermidor. Puis, bien qu'épuisé, il reprend son affaire. Il ouvre alors d'autres succursales : à Londres, Nantes et Bordeaux.

En 1801, il publie L’Art du parfumeur, ou Traité complet de la préparation des parfums[5] qui s'appuyait sur les travaux de Polycarpe Poncelet[6], puis devient l'un des fournisseurs de la cour impériale Parfumeur distillateur breveté fournisseur de l’Impératrice »).

Après sa mort, le fonds est repris par Fargeon jeune, un descendant de Jean-Louis, qui, notamment, revend en 1826 quelques formules à Jean-Baptiste et Augustin Gellé.

Bibliographie

  • Élisabeth de Feydeau, Jean-Louis Fargeon, parfumeur de Marie-Antoinette, collection « Les métiers de Versailles », Paris, Perrin, 2004 (ISBN 978-2262019464).

Références

  1. « La commensalité à Montpellier au XVIIe siècle : l'exemple de l'apothicairerie-parfumerie royale » par Sophie Armangol in Bulletin de la ville de Montpellier n° 17, I-1993, p. 32-41.
  2. Feydeau, op.cit.
  3. Alice Camus, « Les parfumeurs de la cour de Versailles, des artisans au service du paraître », Château de Versailles de l'Ancien Régime à nos jours, n°28, janvier 2018, p. 24-29.
  4. René Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes, 1965, p. 208-209.
  5. Titre complet : L'Art du parfumeur, ou Traité complet de la préparation des parfums, cosmétiques, pommades, pastilles, odeurs, huiles antiques, essences, bains aromatiques et des gants de senteur, etc. Contenant plusieurs secrets nouveaux pour embellir et conserver le teint des dames, effacer les taches et les rides du visage et teindre les cheveux. Ouvrage faisant suite à la Chimie du goût et de l'odorat, Paris, Delalain fils, 1801.
  6. Chimie du goût et de l'odorat ou Principes pour composer facilement & à peu de frais, les Liqueurs à boire, & les Eaux de senteur, Paris, P. G. Le Mercier, 1755.

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