Jean-Louis Aubert

Jean-Louis Aubert, né le à Nantua (Ain), est un auteur-compositeur-interprète, chanteur, guitariste et producteur français, artiste de rock avec le groupe Téléphone, puis en solo et dès 2015 en tournée avec le groupe Les Insus ?, groupe composé des membres de Téléphone sans la bassiste Corine Marienneau[1].

Pour les articles homonymes, voir Aubert et Jean-Louis Aubert (homonymie).

Ne pas confondre avec Jean-Louis Aubert (1731-1814), écrivain français, ou avec Jean-Louis Jaubert.

Jean-Louis Aubert
Jean-Louis Aubert en concert avec les Insus lors du festival des Vieilles Charrues 2016.
Informations générales
Naissance
Nantua, France
Activité principale Auteur-compositeur-interprète, guitariste, pianiste, producteur
Genre musical Rock, pop
Instruments Guitare (électrique, basse et acoustique), piano, harmonica, batterie et lap steel
Années actives Depuis 1976
Labels Virgin EMI
Site officiel jeanlouisaubert.com

Biographie

Enfance

Jean-Louis Aubert naît le à Nantua où son père Yves Aubert occupe le poste de sous-préfet[2]. En 1959, ses parents déménagent avec lui et ses deux sœurs à Senlis (dans l'Oise) où son père occupera les mêmes fonctions. Il est alors élevé par le personnel au service de ses parents. La famille déménage à Paris en 1965. Bien que scout et enfant de chœur, Jean-Louis devient un enfant difficile[3]. En 1964, il découvre l'album des Beatles A hard day’s night, et reste profondément marqué par cette écoute[4].

En 1971, il commence sa scolarité au lycée Pasteur avec son ami d'enfance Olivier Caudron[5] avec qui il avait formé l'année précédente son premier groupe Masturbation[6],[7]. Peu porté sur les études, il se consacre déjà au lycée à son unique passion : la musique.

En 1973, le jeune homme change de lycée pour faire sa terminale au Lycée Carnot à Paris où il se retrouve dans la même classe qu'un autre jeune rocker, Louis Bertignac qui lui redoublait[8]. C'est le début d'une longue amitié qui a commencé par une rivalité musicale durant les premières semaines. Ensemble, ils forment le groupe Korange en 1973. A la fin de l'année scolaire en 1974, les deux amis obtiennent leur bac C[8].

En 1974, à 19 ans et tout juste bachelier, il part en voyage aux États-Unis, accompagné de son ami d'enfance Olive. Ils y mènent pendant cinq mois une vie de routards et sillonnent les routes en auto-stop avec leurs guitares, leurs répertoires de musique (Rolling Stones, Bob Dylan, Easy Rider, Santana, Deep Purple, et chansons françaises), leur inconscience et leur confiance en eux. Ils croisent plusieurs fois Louis Bertignac et son ami Lionel Lumbroso durant le voyage[8]. Ils survivent de la manche et de l'hospitalité de leurs rencontres. Ce voyage lui permet de prendre du recul face au fameux rêve américain[3].

Sémolina (1975-été 1976)

De retour à Paris, grâce à Louis Bertignac avec qui il est resté proche, Jean-Louis rencontre en 1975 la chanteuse Valérie Lagrange avec qui il a une liaison intime, et forment avec le compagnon de cette dernière, l'américain Ian Jelfs, un nouveau groupe éphémère Cool Rock le temps de quelques concerts[9]. Ils jouent des reprises de rock, de Rhythm and blues, mais aussi le reggae de Bob Marley. Jean-Louis, Valérie et Louis vivent ensemble en colocation dans un appartement à Bastille appartenant à la famille de Bernard Guetta et David Guetta, jusqu'à ce que Louis déménage quelques mois après pour s'installer avec sa nouvelle copine Corine Marienneau à Saint-Cloud[9]. Aubert tente l'université de musicologie de Vincennes mais passe beaucoup de temps à jouer de la guitare dans une cave avec ses colocataires.

En parallèle, Jean-Louis chante dans les fêtes de son quartier (le 16e arrondissement de Paris) et dans les universités, les grandes écoles, sur les campus. Grâce à Louis, il rencontre le batteur Richard Kolinka chez le chanteur Vince Taylor à Macon[10]. Le batteur, qui vient d'écrire une chanson avec le bassiste Daniel Roux, propose à Jean-Louis Aubert (impressionné) de venir jouer dans leur groupe Sémolina en 1975. C'est à ce moment-là que naît l'amitié complice entre Jean-Louis et Richard.

Grâce au chanteur Antoine, Sémolina enregistre un 45 tours chez WEA à l'été 1976 : Et j'y vais déjà (face A, écrite et chantée par Daniel Roux), Plastic rocker (face B, écrite et chantée par Jean-Louis qui donne de sa voix pour la première fois). Warner Music Group enterre rapidement le disque, aujourd'hui collector, et le groupe, ce qui déçoit profondément les intéressés[11]. Ainsi, Daniel Roux décide de partir ce qui met fin à Sémolina, et le duo Jean-Louis Aubert et Richard Kolinka forme le groupe Compartiment Tueur avec Jean-Robert Jovenet (futur Extraballe) au chant et François Camuzeaux (qui vient de quitter les Dogs) à la basse[12]. Mais la nouvelle formation ne dure pas après quelques séances de répétitions dans la cave de la maison de Louis Bertignac à Saint-Cloud. Entre-temps, le groupe Cool Rock avec Jean-Louis et le couple Valérie-Ian se sépare au début de l'été 1976. Mais pourtant, le trio part en vacances à Ibiza[9].

Les prémices de Téléphone (été-automne 1976)

Durant l'été 1976, Jean-Louis s'installe avec ses amis François Ravard (futur manager de Téléphone) et Olive dans un appartement dans le XVIe arrondissement de Paris. A la fin de l'été 1976, après avoir entendu une émission de radio parlant de la vague punk naissant, Jean-Louis se lance dans un nouveau projet musical avec ses amis Olivier Caudron au chant et guitare et Richard Kolinka à la batterie. A la demande de Jean-Louis, deux répétitions ont lieu dans la cave chez Louis et Corine à Saint-Cloud avec le bassiste Lionel Lumbroso (un ami de Louis) pour tester la cohésion du groupe. Durant ces deux séances les musiciens travaillent sur des chansons écrites par Jean-Louis Aubert comme Hygiaphone[13].

Deux problèmes se posent au groupe : tout d'abord, la formation a trois membres qui se voient chanteurs-leader-auteur-compositeurs (Lionel Lumbroso, Jean-Louis Aubert et Olive). Ils décident de se séparer rapidement en octobre. Mais Richard a organisé un concert pour le au Centre Américain de Paris, Boulevard Raspail, et il n'y a que son binôme Jean-Louis Aubert pour l'accompagner[13].

Formation et ascension

Pour le concert à venir le au Centre Américain de Paris, le duo Jean-Louis et Richard font appel à leur ami musicien qui se trouve être libre pour ce concert : Louis Bertignac[14]. Ce dernier impose sa petite amie Corine Marienneau, avec qui ils ont joué ensemble dans le groupe Shakin' Street. Après 10 jours de répétitions dans la cave de chez Ginette Kolinka (la mère de Richard), le groupe donne son concert devant 600 personnes[10],[13],[15]. Leur répertoire est essentiellement composé de reprises anglo-saxonnes (Rolling Stones, Led Zeppelin), mais aussi des premières chansons écrites par Jean-Louis Aubert, dont Hygiaphone et Métro (c'est trop). C'est une énorme ovation pour le nouveau groupe qui devait rester éphémère malgré les tensions entre les membres[13], qui prend le nom de Téléphone et qui devient rapidement un groupe phare du rock français de la fin des années 1970. Jean-Louis Aubert compose la majeure partie des chansons du groupe, joue de la guitare et chante.

En 1978, une première brouille dans le groupe a lieu en raison de l'intégralité des droits d'auteurs versés à Jean-Louis Aubert seul. Le problème est vite rectifié et les chansons suivantes sont désormais créditées Téléphone. L'album Crache ton venin de 1979, avec le titre la Bombe humaine, devient un hit avec 450 000 albums vendus. Le groupe devient un phénomène de société. Durant les sessions, le groupe rencontre leurs idoles, les Rolling Stones qui enregistraient à côté. Mick Jagger prévient le groupe au sujet de la présence de Corine comme bassiste : "Vous allez vous engueuler. Ça va pas être facile. Je donne pas longtemps de votre groupe"[16].

En 1980, le groupe est à son apogée et part à New York pour enregistrer l'album Au cœur de la nuit dans le fameux studio de Jimi Hendrix. Alors que l'album connait une nouvelle réussite commerciale, le groupe joue en première partie d’Iggy Pop en Angleterre et en Allemagne.

En 1982, ils réalisent leur rêve : jouer en première partie des Rolling Stones à l’hippodrome d’Auteuil devant près de 80 000 personnes.

Séparation (1985)

En 1985, Jean-Louis devient papa avec la naissance de son fils Arthur qui deviendra photographe et réalisera la pochette de l'album de son père Roc'éclair en 2010[17]. Marqué par la naissance de son fils, il écrira la chanson Le jour s'est levé qui parle de la mort qui donne un sens à la vie. Mais les sessions d'enregistrements de la chanson seront difficiles car le chanteur décide d'effectuer un virage artistique pour un son plus commercial ce que le groupe (en particulier son compère Louis Bertignac) n'accepte pas[18]. Malgré tout, la chanson sort en single et rencontre un très fort succès[19].

En , après dix années d'aventure, cinq albums studio (Téléphone, Crache ton venin, Au cœur de la nuit, Dure Limite et Un autre monde) en tête des ventes, plusieurs tournées et concerts gigantesques, le groupe se sépare en deux, à la suite de mésententes, des problèmes d'ego, la pression médiatique et l'usure : Aubert'n'Ko avec Jean-Louis Aubert et Richard Kolinka d'un côté, Bertignac et les Visiteurs avec Louis Bertignac et Corine Marienneau de l'autre.

Montée progressive de popularité en solo (1986-1994)

Lorsque le groupe Téléphone se dissout le , Jean-Louis décide de réaliser un travail plus personnel pour sa carrière solo. Avec Richard Kolinka (son copain de toujours), il publie, le , le tube Juste une illusion (sous le nom de Aubert'n'Ko)[20]. Puis, en , toujours sous ce nom, sort l'album Plâtre et Ciment, (en format 33 tours ET CD) produit par David Tickle. Après un démarrage difficile, l'album, suivi d'une tournée (dont un concert filmé au Bataclan), franchit malgré tout la barre des 150 000 ventes.

En 1989 sort l'album Bleu Blanc Vert, avec une approche musicale s'éloignant de plus en plus du son de Téléphone. Cet album au ton intimiste et largement inspiré par la défense de notre planète comporte des succès tels que Voilà c'est fini, Locataire ou encore Univers. On remarque aussi les guitares d'Axel Bauer sur le morceau Attentat.

En sort l'album H. Album introspectif, comprenant le succès Temps à nouveau, il sera certifié double disque d'or pour plus de 200 000 ventes. Il est enregistré dans des studios itinérants (dont l’Hôpital éphémère, fameux squat d’artistes parisiens à cette époque) pendant la première guerre du Golfe, avec la participation de Paul Personne et Princess Erika. H propose les interrogations de son auteur sur l'absurdité de la condition humaine. Il servira de base à l’une des plus grosses tournées d’Aubert, dont sera tiré le live Une page de tournée en 1994[21].

Le , Jean-Louis et son ami Richard Kolinka rejoignent Louis Bertignac et Corine Marienneau sur la scène du Bataclan pour une reformation éphémère du groupe Téléphone en interprétant cinq titres de leur répertoire, dont Un autre monde et Crache ton venin[22]. Malgré ce concert, le projet de reformation officiel pour les vingt ans du groupe est annulé, et Jean-Louis et Louis retournent à leur carrière solo respective.

Stockholm et nouvel échec de reformation de Téléphone (1997-2000)

En 1997, Jean-Louis Aubert sort son 4e album solo, Stockholm, produit par Gordon Cyrus (en), qui restera un album surprenant, aux influences multiples et aux sonorités variées, en témoigne le nombre d'intervenants et de studios d'enregistrement ou de mixage mis à contribution. L'histoire veut que Jean-Louis se soit fait dérober le sac contenant tous ses textes et ses compositions et qu'à la suite de ce « léger incident », il soit parti pour Stockholm afin d'y composer cet album sur le vif, somme de ses souvenirs d'écriture et de ses inspirations du moment. L'album est certifié disque d'or pour plus de 100 000 ventes[23]. L'année suivante, Jean-Louis Aubert sort son second album live aux sonorités acoustiques, Concert privé, avec la complicité de plusieurs artistes tels Les Nubians. Il y reprendra un titre de Noir Désir (Lolita nie en bloc) en duo avec le groupe Louise Attaque. Le , Jean-Louis joue en première partie du concert des Rolling Stones au Stade de France inauguré quelques mois plus tôt.

Le , Jean-Louis Aubert dépose officiellement la "marque" Téléphone à l'INPI (Institut national de la propriété industrielle) à son nom, sans consulter les autres. Cette information restera secrète pour les trois autres compères pendant dix ans[24].

Le , après s'être réconcilié avec son ami, Jean-Louis rejoint Louis Bertignac pour deux morceaux en acoustique (Un autre monde et La bombe humaine) lors du concert à l’Esplanade de la Villette. Tous deux retrouvent le plaisir de jouer ensemble. À la même époque durant un déjeuner avec le patron de l'agence artistique Artmédia Bertrand de Labbey, Jean-Louis apprend de ce dernier qu'il ne retrouvera jamais la popularité qu'il a eu avec Téléphone. En effet, le dernier album de l’artiste s'était vendu à 100 000 exemplaires, alors que Virgin a vendu 3 millions d'albums de Téléphone entre 1993 et 1999. Selon De Labbey, Téléphone s'était séparé trop vite sans avoir eu le temps de dire au revoir au public. Quelques jours après ce déjeuner, Jean-Louis recontacte l'agent artistique en lui annonçant que Louis et Richard Kolinka sont heureux de reformer le groupe. Ce serait une excellente surprise pour le public à l'aube de l'an 2000 pour De Labbey. Il ne reste que la bassiste Corine Marienneau à convaincre et Louis s'en charge. Après que les membres aient passé une partie du mois de juillet à discuter avec De Labbey dans son bureau pour mettre les choses au point, dont le reversement d'une partie des droits d'auteur à la fondation Abbé Pierre, le groupe se retrouve un soir en fin juillet dans le studio de Jean-Louis, La Loupe pour discuter avant de jouer. Mais lorsque la discussion arrive pour désigner le bassiste qui suppléera Corine pour certains concert, et que Louis doit s'absenter pour répondre à un appel de sa compagne Julie Delafosse, la situation dégénère entre Jean-Louis et Corine qui lui crie « Tu n’es pas, tu ne seras jamais jamais mon patron »[25]. A la suite de cet incident, Jean-Louis annule la reformation et les membres repartent chacun de leur côté.

La même année en 1999, Jean-Louis Aubert participe au disque au profit du mouvement Emmaüs avec la chanson Veille sur moi qu'il interprète à la télévision le soir du réveillon de l’an 2000 devant l’abbé Pierre. En 2000, il participe à l'album Hommages à Balavoine en reprenant Le chanteur, puis chante en duo avec Patrick Bruel Les rues de Philadelphie pour le festival Solidays et monte sur la scène d'un concert de Johnny Hallyday à la Tour Eiffel pour interpréter en duo sa chanson Fils de personne[26]. Après cela, Jean-Louis part en voyage en Jamaïque et au Maroc. A son retour, l'artiste décide d'engager le producteur Renaud Letang (connu pour travailler avec Manu Chao) et de nouveaux musiciens, dont Albin de la Simone, pour réaliser son prochain album[26].

Années 2000 : Un artiste populaire aux albums à la simplicité retrouvée

En 2001, Jean-Louis Aubert sort l'album Comme un accord. Cet album montre les inspirations et les idées de l'auteur, notamment avec Comme un accord, Alter Ego inspiré par son ami Olivier Caudron, ou l'électrique Milliers Millions Milliards. Pour la première fois, le batteur Richard Kolinka est absent de l'album, la batterie étant tenue par Fabrice Moreau (le demi-frère de Patrick Bruel). Une tournée à guichets fermés de plusieurs mois découlera de l'album, saluant le succès de ce dernier, suivi d'un DVD, Comme on a dit retraçant la tournée de plus de 100 dates. Dans la même période Jean-Louis enregistre son désormais célèbre duo avec le chanteur Raphael : Sur la route. Ce dernier rejoindra d'ailleurs son copain sur scène lors de la tournée Comme un accord.

À 50 ans, en 2005, Jean-Louis Aubert publie sa nouvelle « tête de gondole », album nommé d'un oxymore : Idéal standard. Comme à son habitude, Aubert met le ton avec des musiques recherchées, textuellement et musicalement. L'album remporte un beau succès (le mieux vendu depuis 1987), et une nouvelle tournée est enclenchée, rallongée de plusieurs dates par son succès. Le DVD "Idéal Tour", retraçant le parcours de Jean-Louis Aubert sur les routes de France et en concerts pendant la tournée, sort quelques mois plus tard et s'écoule à plus de 50 000 exemplaires.

En 2006, Jean-Louis Aubert est attristé par la perte de son ami Olive, mort d'une tuberculose, et fâché par la sortie du livre Au fil du temps de Corine Marienneau, où cette dernière s'en prend à lui quand ils jouaient ensemble du temps de Téléphone et après la séparation. A l'enterrement d'Olive, Jean-Louis croise Corine pour la dernière fois et lui dit un simple "Bonjour madame". Depuis ce jour, il a rompu tout contact avec elle[25]. Quelques mois plus tard, Jean-Louis apparait avec ses anciens compères Richard et Louis à l'émission Taratata de Nagui où ils reprennent ensemble Ça c'est vraiment toi.

En 2007, Aubert décide de se lancer seul dans les salles de concerts, avec une simple guitare acoustique, retraçant en intimité avec le public, sa carrière depuis les débuts de Téléphone jusqu'à Idéal Standard. La tournée dont la grande majorité des concerts affiche « complet » est dédiée à son ami Olivier Caudron, Olive du groupe Lili Drop, à titre posthume. Un tour sur moi-même, tournée de quatre mois à l'origine, durera finalement pratiquement une année, à la suite des demandes du public. Un DVD Un tour sur moi-même... avec vous sort en et se vend à plus de 40 000 exemplaires. Jean Louis y reprend une chanson de Barbara "dis quand reviendras tu". Reprise qui figurera dans l'album Premières Prises ainsi que dans un coffret en série limitée.

Roc'éclair : album de deuil (2010-2012)

Le , il sort son album Roc'éclair, dont le premier single extrait est Demain sera parfait, l'album termine ses ventes triple disque de platine avec plus de 370 000 exemplaires écoulés. La tournée Roc'éclair Tour démarre dans la foulée le à Évry, après un passage remarqué au 1er étage de la tour Eiffel le pour un concert privé. Accompagné de neuf musiciens, il parcourt la France pendant plus de sept mois donnant 72 concerts dont 23 Zéniths, ainsi qu'un Concert unique enregistré pour France Télévisions sur le site des mines de Bruoux dans le Vaucluse. La tournée prend fin début juste après son premier Paris Bercy, le , qu'il remplit de 18 000 spectateurs. Le concert est également diffusé dans près de 50 cinémas dans toute la France. L'album Roc'éclair se verra récompensé par le prix de « l'album RTL de l'année ».

En 2010, Jean-Louis Aubert est le dixième chanteur français le mieux rémunéré de l'année. En 2011, il est le troisième chanteur français le mieux rémunéré de l'année. En 2012, il est huitième de ce classement annuel.

Le samedi , Jean-Louis Aubert reçoit sa première Victoire de la musique en solo dans la catégorie « Spectacle/Tournée de l'année » pour son Roc'Eclair Tour. En 1985, Téléphone avait été récompensé pour l'album Un autre monde dans la catégorie « Album Rock de l'année ».

En 2012, alors qu'il est à la recherche d'un local pour répéter sa nouvelle chanson Vingt ans, il achète un moulin dans l'Eure-et-Loir et s'installe là-bas[27].

Durant l'été 2012, en juillet, Jean-Louis Aubert repart sur les routes des festivals pour une courte tournée d'été d'une dizaine de dates, toujours sous le nom de Roc'Eclair Tour, ce qui porte à 82 le nombre total de concerts donnés pendant la tournée. Fin 2012, il sort un nouveau single « Vingt ans », extrait de la bande originale du film "Amitié sincère". À la suite d'un problème automatique du site de partage de vidéo Youtube, le clip officiel de la chanson a été supprimé durant plusieurs jours.

Jean-Louis Aubert a donc su, durant toutes ces années, dépasser les modes et accrocher un public toujours présent. Il reste à ce jour, l'une des grandes icônes du rock français. Cette reconnaissance lui permet d'être présent aux concerts des Enfoirés auxquels il a participé depuis 1994.2002 à 2005, 2007 depuis 2009. En 2012, son nom est donné à une école de sa ville natale, Nantua[2].

Les Parages du vide : collaboration avec Michel Houellebecq (2014)

Le huitième album solo de Jean-Louis Aubert sort le . Cette fois pas d'écriture de texte pour Aubert, qui s'exerce à mettre en musique les poèmes de Michel Houellebecq issu du livre Configuration du dernier rivage. {En une semaine, il s'écoule à 20 000 exemplaires. Malgré l'encensement de la presse, le disque se vend péniblement, bien loin du succès de Roc éclair[28]. En juin, l'album est certifié disque de platine[29]. Aubert part ensuite pour une courte tournée d'un peu plus de 30 dates du 1er octobre au . Suivant les ventes modestes de l'album, peu de concerts affichent "complet". Cependant, souhaitant une proximité avec le public, le chanteur choisit volontairement de jouer dans des salles plus intimistes, évitant les zénith[30]. Pendant cette tournée, il joue dans la première heure l'intégralité de son nouvel album avec des interventions de Michel Houellebecq sur un écran géant à l'arrière. Puis il enchaine avec ses plus grands tubes. Aubert avouera dans une interview, qu'il était dans l'écriture d'un album totalement différent avant de tomber sous le charme des poèmes de son désormais ami Houellebecq.

Jean-Louis reprend On the Road Again de Bernard Lavilliers avec ce dernier sur son album Acoustique sorti le et participe au projet de reprises de chansons de Renaud La Bande à Renaud en interprétant notamment Manu.

Les Insus (2015-2017) : Tournée de réunion partielle de Téléphone

Le , le groupe Téléphone se réunit partiellement de façon éphémère pour un concert au Point Éphémère à Paris sous le nom « Les Insus ? »[31] (pour « insupportables »), la bassiste Corine Marienneau étant remplacée par Aleksander Angelov[32]. Un autre concert est donné à Lille le . Les Insus ? donnent également un concert à Lyon, au Transbordeur, le . Puis, le nouveau groupe (toujours sans Corine) fait une véritable tournée française à guichets fermées du au dans plusieurs grandes villes et plusieurs festivals. Le , ils annoncent une tournée des festivals durant l'été 2017 et un final au Stade de France le . L'album live retraçant la tournée sort le [33].

Entretemps, Jean-Louis participe à l'album de reprises des chansons d'Alain Souchon, Souchon dans l'air[34], paru le .

Trouver refuge (2019-2020)

En 2019, Jean-Louis Aubert se lance dans une nouvelle tournée, Prémixes, prémices d'un nouvel album. Durant la tournée, il enregistre presque seul son prochain album Refuge, véritable double album de 22 nouvelles chansons. L'opus sort le . Considéré comme l'album de la maturité juvénile par les critiques[35], le succès commercial est fidèle au rendez-vous et il est disque de platine trois mois plus tard[36],[37]. La tournée qui suit est innovante car Jean-Louis va utiliser des hologrammes de lui jouant les autres instruments en direct. Mais en raison du confinement dû au coronavirus, Jean-Louis Aubert se voit contraint de décaler sa tournée à l'automne 2020 et effectuer des petits concerts en direct dans son "refuge" chez lui sur Facebook comme il a habitude de le faire depuis quelques années. Durant le confinement, le chanteur demande à son public de se filmer et de lui envoyer les vidéos afin de réaliser le prochain clip, Du bonheur.

Santé

Le 20 juillet 2020, Jean-Louis Aubert dévoile qu'au lendemain d'une émission radio, il avait été admis à l'hôpital en raison d'un fort essouflement et d'une difficulté à respirer[38]. Le diagnostic des médecins conclut à une malformation de naissance, non détectée auparavant, sur la valve aortique qui nécessite une opération à cœur ouvert en urgence pour remplacer la valve défectueuse[39]. Le lendemain, des proches du chanteur ont affirmé au journal Le Parisien que Jean-Louis Aubert allait mieux : « C'était une opération délicate, mais tout s'est très bien déroulé », assurent-ils. L’artiste ne remonte toutefois pas immédiatement sur scène. « Jean-Louis Aubert devait démarrer une tournée à la rentrée, mais elle a été annulée, puisque la fréquentation dépassait les 5 000 spectateurs », a poursuivi son manager, Lambert Boudier, auprès du média.

Remis de ses problèmes de santé, Jean-Louis Aubert donne son premier concert (en streaming en direct avec des hologrammes) pour ses 66 ans le [39].

Discographie

Avec Téléphone

Voir Discographie de Téléphone

Album studio

Album live

  • 1994 : Une page de tournée – album en concert vendu à 100 000 exemplaires
  • 1998 : Concert privé – album en concert diffusé en direct sur M6
  • 2003 : Comme on a fait – album en concert paru en DVD
  • 2008 : Un tour sur moi-même – triple-compilation de chansons réinterprétées en acoustique; version live acoustique disponible en DVD
  • 2012 : Live = Vivant – album en concert retraçant la tournée Roc'éclair, vendu à 70 000 exemplaires

Compilations

  • 2003 : Comme on a dit – compilation, vendu à 390 000 exemplaires
  • 2009 : Premières Prises – compilation de chansons réinterprétées en acoustique vendu à 50 000 exemplaires

Singles

Filmographie

Participations

Tournées solo

  • (1986) Tournée Aubert 'n' Ko - 6 concerts (préparation de la Tournée Plâtre et Ciment).
  • (1987-1988) Tournée Plâtre et Ciment - 45 concerts.
  • (1990) Tournée Bleu Blanc Vert - 52 concerts.
  • (1993) Tournée H - 86 concerts.
  • (1994) Tournée 3 - 10 concerts (complément de la Tournée H).
  • (1997) Tournée Stockholm Tour - 43 concerts.
  • (2002-2003) Tournée Fait Tournée - 103 concerts.
  • (2006) Tournée Idéal Tour - 99 concerts.
  • (2007-2009) Tournée Un tour sur moi-même (acoustique) - 127 concerts.
  • (2011-2012) Tournée Roc'Eclair Tour - 82 concerts.
  • (2014) Tournée Aubert chante Houellebecq- 34 concerts.
  • (2020-2021) Olo Tour - 29 concerts ( –)

En plus de ses 11 tournées en solo, Jean-Louis Aubert a donné 25 concerts hors-tournée, 33 concerts humanitaires et a participé à 36 concerts en compagnie d'autres artistes[40]. On peut également prendre en compte les 470 concerts qu'il a réalisés avec Téléphone entre 1976 et 1986.

Le total de ses représentations s'élève à ce jour à plus de 1 250 concerts.

Décorations

Sources et références

  1. Olivier Horner, « Les Insus, un succès téléphoné », Le Temps, (lire en ligne).
  2. Mairie de Nantua, « Jean Louis Aubert revient sur les traces de son enfance », Nantua : entre lac et montagnes, no 6, , p. 3 (lire en ligne).
  3. Thierry Ardisson, interview de Jean-Louis Aubert, émission Tout le monde en parle, 10 novembre 2001.
  4. Jérémy Felkowski, « Daniel Ichbiah, biographe de Téléphone », sur Le Zéphyr, (consulté le ).
  5. Ludovic Perrin, " Qui a tué Téléphone ? L'histoire secrète du plus grand groupe français ", GQ no 98, mai 2016, pages, 124-131.
  6. « Jean-Louis Aubert », sur evene.lefigaro.fr.
  7. [vidéo] Émission Ce soir (ou jamais !) sur France 3, 11 décembre 2008 à 22 h 41.
  8. Ichbiah 2014.
  9. Eudeline 2016.
  10. Dana et Kolinka 2016.
  11. musicali, « Semolina, une formation française qui débute en trio avec Richard Kolinka, Daniel Roux et Frédéric Tchékhovitch - Musicali la musique à découvrir daniel bonin », sur Musicali la musique à découvrir daniel bonin (consulté le ).
  12. Hervé, « Téléphone au cœur de nos vies et de nos envies », sur Rock Made in France, (consulté le ).
  13. Ichbiah 2006, 2011.
  14. Ichbiah 2004, « Une seule solution : parer au plus pressé. Par chance, Louis Bertignac, ayant lâché Shakin’ Street, était libre comme l’air. Il ne restait qu'une douzaine de jours avant le concert et il fallait donc y aller sans état d'âme. Il ne manquait qu'un bassiste et Louis était demeuré ferme sur ses positions. — Si ce n'est pas Corine, je ne joue pas ! ».
  15. Bataille 2004, p. 33.
  16. Fabien Gallet, « Téléphone : Mick Jagger savait que le groupe ne durerait pas », sur Orange musique, (consulté le ).
  17. Arthur Aubert a 28 ans au moment où cet article est paru. http://mfmradio.fr/musique/people/7676/arthur-aubert-le-talent-de-pre-en-fils.
  18. 7zic, « Et Téléphone devient Les Insus : les coulisses d’une séparation (partie 2) », sur 7zic, (consulté le ).
  19. « Jean-Louis Aubert: "Je me sens plus apaisé aujourd'hui" », sur Moustique.be, (consulté le ).
  20. « Jean-Louis Aubert », Top 50, no 16, (lire en ligne).
  21. Ichbiah 2006, 2011, La tournée H est un moment d'extase pure… Feedback confie : « J'ai eu beaucoup d'expériences de groupe, confie Feedback, mais jamais je n'ai connu ou retrouvé une telle osmose sur scène. Une telle authenticité sur l'instant a été exceptionnelle… Il se passait quelque chose d'unique, de folie. Je n'ai pas jamais vu un tel don de soi ». « Du premier concert jusqu'au dernier, ça été fantastique » confirme Fred Montabor.
  22. « BIO | Corine Marienneau », sur www.corinemarienneau.fr (consulté le ).
  23. Certifications de Jean-Louis Aubert.
  24. « Téléphone : derrière les chansons, les rancoeurs », sur Franceinfo, (consulté le ).
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  33. « Les Insus annoncent la sortie d'un album live et dévoilent leur premier single. Écoutez ! », aficia, (lire en ligne, consulté le ).
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  38. « Jean-Louis Aubert opéré du coeur : il est sorti de l'hôpital « cassé en deux » - Gala », sur gala.fr, (consulté le ).
  39. Éric Bureau, « Jean-Louis Aubert fête ses 66 ans avec un show digital : “La vie est une succession de haies à surmonter” », Le Parisien, 11 avril 2021.
  40. http://www.locataires.org/r/concerts/index.htm.
  41. Arrêté du 13 février 2015 portant nomination et promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres.

Voir aussi

Bibliographie

  • Christian Eudeline, Jean-Louis Aubert, éditions Prisma, , 218 p. (ISBN 978-2-8104-1852-7, lire en ligne).
  • Philippe Dana et Ginette Kolinka, Ginette Kolinka : Une famille française dans l'Histoire, Kero, , 224 p. (ISBN 978-2-36658-147-8, lire en ligne).
  • Daniel Ichbiah, Téléphone, au cœur de la vie : biographie du groupe Téléphone, Daniel Ichbiah, (ISBN 979-10-91410-06-9, lire en ligne) — Cet ouvrage est la réédition et la mise à jour de son livre sorti en 2004 Téléphone : Biographie (également dans cette bibliographie).
  • Daniel Ichbiah, "Jean Louis Aubert. De Téléphone à aujourd'hui", Saint-Victor-d'Épine, City, 2006, 2011 (1re éd. 2006), 298 p. (ISBN 978-2-35288-540-5 et 978-2-82464-952-8, lire en ligne).
  • Pierre Mikailoff, Téléphone, ça (c'est vraiment eux), Hugo & Cie, .
  • Sébastien Bataille, Téléphone : de A à Z, Paris, Express Éditions, , 138 p. (ISBN 2-84343-210-3).
  • Daniel Ichbiah, Telephone : Biographie, Maison E, (ISBN 978-2-334-06836-9, lire en ligne).

Liens externes

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