Jean-François Philippe-Delleville

Jean-François Philippe-Delleville (, Bayeux, Sainte-Croix-sur-Mer) est un homme politique français durant la Révolution française.

Biographie

Famille

Jean-François Philippe, sieur d'Elleville, est le fils de Denis Philippe, sieur Delleville, lieutenant-général de l'Amirauté, puis conseiller à la cour royale, qui acquiert le château Fouques à Sainte-Croix-sur-Mer en 1781, et de Suzanne de La Londe[1]. Il succède à son père comme lieutenant-général de l'amirauté[2]. Il fait partie des commissaires pour la rédaction des cahiers du Tiers-État[Où ?]. Il est président du nouveau tribunal de Bayeux.

Membre de la Convention nationale

Jean-François Philippe-Delleville, membre de la Convention nationale[3] représentant le Calvados, vote le bannissement de Louis XVI et sa détention jusqu'à la paix. De retour à Bayeux, Delleville devient l'objet des pires soupçons. Il est accusé d'avoir favorisé l'émigration d'un prince. À la Convention nationale, il est l'un des soixante-quinze signataires de la protestation contre la journée du 2 juin où sont arrêtés les députés girondins et les membres de la Commission des Douze.

Il est décrété d'arrestation car il a signé cette protestation, mais parvient à s'enfuir[4]. Il est rappelé le 18 frimaire an III, après la mort de Maximilien de Robespierre et ses partisans. Néanmoins un mandat d'amener est lancé contre lui par ses anciens ennemis. Tallien le défend et fait une enquête qui aboutit à un certain Limodin[réf. incomplète][5]. Un membre de la Convention nationale proclame : L'heure de la justice. Delleville réplique : L'heure de la Constitution. Il demande la destruction de la guillotine et la modification des listes qui comportent beaucoup de gens qui sont restés en France[6].

Lors du procès du terroriste Joseph Le Bon[7], Philippe-Delleville demande l'arrestation d'Armand-Joseph Guffroy, qui avait osé accuser Joseph Le Bon de modérantisme. Legendre et Boissy-D'Anglas s'y opposent[réf. incomplète][8].

Député au Conseil des Cinq-Cents

Député au Conseil des Cinq-Cents pour le département du Calvados[réf. incomplète][9], il en est même l'un des vice-présidents[10].

Lors des luttes qui opposent les majorités des conseils au Directoire, il s'oppose à ce dernier et propose le 1er septembre de faire examiner si Jacques-Charles Bailleul, n'était pas atteint de folie pour avoir écrit son appel à ses commettants. Il n'est portant pas compris dans les cinquante-deux députés qui sont arrêtés après le Coup d'État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797).[réf. nécessaire]

Le 6 octobre 1797, il combat avec force une loi proposée par le député Poulain-Grandpré, loi très dangereuse pour les émigrés et leurs parents. Le 20, il s'oppose à une loi sur la déportation des nobles.[réf. nécessaire] Jean-François Philippe-Delleville est à l'origine d'une loi créant des écoles centrales et réformant l'éducation publique du 8 messidor an IV avec Claude-Nicolas Leclerc, qui est secrétaire du Conseil des Cinq-Cents comme lui[réf. incomplète][11].

Conseiller honoraire à la Cour royale de Caen

Jean-François Philippe-Delleville sort du Conseil des Cinq-Cents en mai 1798. Il est nommé vérificateur de la comptabilité intermédiaire, et devient, après le 18 brumaire an 8 (), juge de la cour de Caen[12]. Il est promu conseiller à la cour d'appel de Caen sous Louis XVIII. Conseiller honoraire à la Cour royale de Caen, chevalier de la Légion d'honneur, il décède à 88 ans dans le manoir familial de Sainte-Croix-sur-Mer.

Notes et références

  1. Histoire du Bessin des origines à la Révolution, Par Edmond de Laheudrie, p. 195.
  2. Recherches sur le Bessin de Bayeux, capitale du Bessin, des origines à la fin de la monarchie, Par Edmond de Laheudrie, p. 286.
  3. Mémoires, Par Société des sciences, arts et Belles-Lettres de Bayeux, p. 69.
  4. Hélène Tierchant, Hommes de la Gironde, ou, La liberté éclairée, coll. Mémoires de France, Les Dossiers d'Aquitaine, 1993, p. 178.
  5. Paris pendant la réaction thermidorienne et sous le Directoire, Recueil de documents pour l…, par François Victor Alphonse Aulard, p. 238 et 297
  6. La Maisonfort, Antoine-François-Philippe Du Bois Des, p. 400
  7. Faits imputés à Le Bon (1° assassinats juridiques, 2° oppression des citoyens en masse, 3° exercice de vengeances personnelles, 4° vols et dilapidations
  8. Histoire parlementaire de la révolution française ou, Journal des assemblées nationales, depuis… Par Prosper Charles Roux, Philippe Joseph Benjamin Buchez, p. 223
  9. Les députés au Corps législatif, Conseil des cinq-cents, Conseil des anciens, de l'an IV a l'an…par Auguste Kuściński, Société de l'histoire de la révolution française (Paris, France), p. 113
  10. Annales historiques de la révolution française, organe de la Société des études robespierristes, 1930, p. 229
  11. Recueil de lois et règlements concernant l'instruction publique depuis l'édit de Henri iv en 1598…, p. 82
  12. Galerie historique des contemporaines, par Pierre Louis Pascal de Jullian, p. 164

Bibliographie

  • « Jean-François Philippe-Delleville », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Le Maisonfort, Antoine-François-Philippe Du Bois Des Cours (1763-1827 ; marquis de), Coiffier de Verfeu, Henri-Louis (1770-1831), Dictionnaire biographique et historique des hommes marquans de la fin du dix-huitième siècle, et plus particulièrement de ceux qui ont figuré dans la Révolution françoise. Suivi d'un supplément et de 4 tableaux des massacres et proscriptions. Rédigé par une société de gens de lettres. Tome premier, article Delleville, Londres 1800.
  • Philippes-Delleville, Corps législatif. Conseil des Cinq Cents. Opinion, prononcée par Philippes Delleville dans la séance du 11 prairial an V sur les troubles et les désastres de Saint-Domingue, Paris, Impr. nationale, (1797) an V, 3 p.
  • Richaud (Hyacinthe). Corps législatif. Conseil des Cinq-Cents. Rapport fait par Hyacinthe Richaud, au nom de la commission spéciale composée des représentants du peuple Philippes-Delleville, Monnot et Hyacinthe Richaud, chargée d'examiner les messages du Directoire exécutif relatifs aux vols de deniers publics faits à des percepteurs, receveurs et autres dépositaires, et la manière de statuer sur leurs réclamations en décharge. Séance du 12 germinal an V, Paris, Impr. nationale, germinal an V, 10 p.

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