Jean-Dominique Fuss

Jean-Dominique Fuss, né à Düren le et décédé à Liège le [1], est un poète et historien belge de langue latine. Il fut également professeur puis recteur (1844) de l'Université de Liège. Il figure à côté de Jean-Baptiste Camberlyn et de Jacques-Joseph Deglimes comme un des trois meilleurs poètes latins qui ont fleuri en Belgique au début du XIXe siècle.

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Il est vraisemblablement le premier à avoir utilisé le mot neo-latinus dans le sens actuel[2].

Le latin était pour lui sa véritable langue et il n'a jamais su écrire avec élégance dans une langue moderne même si sa traduction en vers allemands de la tragédie Lucrèce de François Ponsard fut appréciée.

Élève de Schelling[3] il commença sa carrière à Paris comme précepteur du fils du comte Louis Maximilien Rigal, comme lui d'origine allemande. Il avait également tissé des liens avec Schlegel et madame de Staël.

Son œuvre d'érudition

  • 1812: traduction en latin du traité de Jean Lydus, Sur les magistrats romains, en collaboration avec le savant Hase qui en fit l'édition critique d'après un manuscrit du IXe siècle.
  • 1820: Antiquitates Romanae, Liège, 1820, 1826, 1836. Ouvrage historique en latin.
  • 1855: révision du texte de Placentius[4], Pugna porcorum (Le combat des pourceaux).

Son œuvre poétique

Mais c'est surtout par ses délassements poétiques que Jean-Dominique Fuss acquit de son vivant la célébrité et la gloire littéraire :

  • 1822: Carmina latina, Cologne, 1822. Ceux-ci furent ensuite édités à Liège en deux volumes en 1845, 1846, 1849 avec des addenda.
  • 1837: Poëmata latina, Liège, 1837.

Petit florilège

Fuss aimait à rendre en latin les poèmes célèbres de ses contemporains. Nous donnons ici les premiers vers des traductions[5] en vers latins qu'il a faites du Lac de Lamartine ainsi que ceux du Roi de Thulé de Goethe.

  • Le lac de Lamartine
Sic vocat pulsos nova semper ora,
Noxque non ulli remeanda ; vasto
Nulla nos horam retinebit aevi
Anchora ponto!
O lacus, vernis reducem sub auris,
Rupe me solum, en, prope te sedentem ;
Non venit caras, ut amabat, undas
Illa revisens.
  • Le roi de Thulé (du Faust de Goethe), en vers rimés :
In Thule rex amavit
Fidus ad tumulum,
Moriens scyphum donavit
Cui pellex aureum.
Nil carius habebat,
Quovis in epulo,
Udoque hauriebat
Hunc semper oculo.
Mortisque jam futurus,
Regni urbes numerat,
Heredi nil demturus,
Scyphum sed nulli dat...

Bibliographie

  • Eugène De Seyn, Dictionnaire..., sub verbo.
  • Alphonse Le Roy, Biographie Nationale de Belgique, tome VII
  • Christophe Bertiau, Un "Ancien" dans l'arène des "Modernes" : l'œuvre de Jean-Dominique Fuss, auteur néo-latin (1782-1860), 2015 (thèse soutenue à l'Université Libre de Bruxelles, promoteur : Paul Aron).
  • Johann Dominicus Fuss - Wikipedia[6]

Notes

  1. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Liège sur FamilySearch
  2. Selon le professeur Jozef IJsewijn, dans : Companion to Neo-Latin Studies, Amsterdam-New York-Oxford, 1977, p. 6 note 2 : "Although I do not know who introduced the word into Latin, I find neolatinus already used with the sense we now give it in the works of Johannes Dominicus Fuss (1782-1860), professor of Latin at the University of Liège in Belgium".
  3. Alphonse Le Roy, Biographie Nationale de Belgique, tome VII : "En 1804 à Würzbourg il fréquente les cours de Schelling (philosophie et esthétique), l'année suivante, à Halle, il complète sous Wolf ses études philologiques. Un peu plus tard, une occasion le met en rapport avec Auguste-Guillaume Schlegel, puis avec Mme de Staël".
  4. Iohannes-Leo Placentius ou Jean-Léon Plaisant (1548-1550), théologien et historien, édita sous le pseudonyme de Publius Porcius un poème bouffon intitulé Pugna porcorum per P. Porcium poëtam, Augsburg : Heinrich Steiner, 1530.
  5. Revue de l'Instruction Publique en Belgique, 1860, p. 87.
  6. (nl) « Johann Dominicus Fuss », dans Wikipedia, (lire en ligne)

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