Jean-Claude Trichet

Jean-Claude Trichet, né le à Lyon, est un haut fonctionnaire français. Après avoir été directeur du Trésor de 1987 à 1993, gouverneur de la Banque de France de 1993 à 2003, il est président de la Banque centrale européenne de 2003 à 2011.

Pour les articles homonymes, voir Trichet.

Ne pas confondre avec Claude Trichet, nom d'emprunt du milicien Paul Touvier durant sa cavale.

Jean-Claude Trichet

Jean-Claude Trichet en 2010.
Fonctions
Président de la
Banque centrale européenne

(8 ans)
Vice-président Lucas Papademos
Vítor Constâncio
Prédécesseur Wim Duisenberg
Successeur Mario Draghi
Gouverneur de la Banque de France

(10 ans et 2 mois)
Prédécesseur Jacques de Larosière
Successeur Christian Noyer
Directeur du Trésor

(6 ans et 1 mois)
Prédécesseur Daniel Lebègue
Successeur Christian Noyer
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Lyon (Rhône)
Nationalité Française
Parti politique PSU
Père Jean Trichet
Diplômé de Lycée Condorcet
École nationale supérieure des mines de Nancy
Université de Paris
IEP de Paris
École nationale d'administration
Profession Ingénieur
Haut fonctionnaire


Présidents de la Banque centrale européenne

Biographie

Origines et études

Jean-Claude Trichet est né le à Lyon. Son père, Jean Trichet, est enseignant, normalien, ami de Georges Pompidou et de Léopold Sédar Senghor[réf. nécessaire].

Il est élève à Paris au lycée Fénelon Sainte-Marie puis au lycée Condorcet. Il devient ensuite ingénieur civil de l'École nationale supérieure des mines de Nancy en 1964, obtient une maîtrise en sciences économiques à l'université de Paris en 1966, est diplômé de l'IEP de Paris (1966, section Service Public)[1], et est élève de l'École nationale d'administration (ENA) de 1969 à 1971[2]. Il fait partie de la promotion Thomas More de l'ENA, avec Michel Bon, Jean-Louis Bianco, Marc Tessier, Claude Guéant, Alain Richard, François d'Aubert et Jean-Paul Huchon, entre autres. Il est aussi conseiller pour le think-tank transatlantique European Horizons[3].

Il indique avoir été membre du PSU « entre 19 et 20 ans »[4].

Carrière

Il commence sa carrière comme inspecteur des Finances. En 1978, il est conseiller technique à l'Élysée, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing[5]. En 1986, il est directeur de cabinet d'Édouard Balladur au ministère des Finances[4]. Entre 1987 et 1993, il est directeur du Trésor[6]. En 1993, il devient gouverneur de la Banque de France[6].

Le , il est relaxé avec Jacques de Larosière par le tribunal correctionnel de Paris dans l'Affaire du Crédit lyonnais (devenu LCL)[7].

Le , succédant à Wim Duisenberg, il devient le deuxième président de la Banque centrale européenne[8]. À cette époque, il note que l'endettement des ménages et des particuliers augmente de 8% par an en moyenne et considère que l'augmentation trop rapide de l'endettement privé pourrait se traduire par une crise ultérieure de surendettement[9]. Malgré ses alertes, l'opposition au sein du bureau de la BCE ne prend aucune mesure concrète de régulation du crédit, notamment du crédit immobilier[9]. La BCE n'impose également aucune mesure de prudence aux banques prêteuses[9].

Il préconise un alignement de la France sur les réformes économiques adoptées en Allemagne. Il fait de la réduction de l'inflation sa priorité, y compris au moyen de politiques d’austérité, ce qui aurait eu pour effet de contribuer à démanteler le tissu industriel français[10].

Selon le journal L'Express, la rémunération de Jean-Claude Trichet en tant que président de la Banque centrale européenne à Francfort est de 345 252 €, auxquels s'ajoutent la résidence et les frais de représentation[11]. En 2007, le Financial Times le déclare personnalité de l'année pour sa gestion de la crise financière de l'été 2007 qui se révèlera être la première étape de la crise des subprimes[12],[13].

Le , il cède sa place à Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale italienne[14]. Pendant son passage à la tête de la Banque centrale européenne, son principal objectif est de lutter contre l'inflation[15]. Il prit la décision, en pleine crise économique, d’augmenter les taux d’intérêts de la zone euro en juillet 2008 et en avril 2011[10].

Le , le Conseil d’administration d’EADS a approuvé la nomination de Jean-Claude Trichet en remplacement d’Arnaud Lagardère au Conseil, où il représentera (avec Dominique d’Hinnin, directeur financier de Lagardère SCA) la Sogeade, structure qui porte les intérêts des actionnaires français[16].

Pour l'universitaire Frédéric Lebaron, Jean-Claude Trichet « est le plus célèbre et le plus influent d'entre tous » les experts issus de l’inspection des finances[17]. Il est membre d'honneur de l'Institut Aspen France[réf. nécessaire], administrateur de l'Institute for International Economics[18] un important think tank de Washington. Il est membre du comité de direction du groupe Bilderberg[19]. Il est membre du club Le Siècle[20]. Jean-Claude Trichet est le président en exercice du groupe européen de la Commission trilatérale[21] et président d'honneur du Group of Thirty[22].

Critiques

En , Jean-Claude Trichet a été soupçonné avec huit autres accusés d'irrégularités au Crédit lyonnais. Il était responsable du trésor français à cette époque. Il est blanchi en [23].

Il a été critiqué[Par qui ?] pour la manière dont la BCE a répondu à la récession liée à la crise économique des années 2000, en mettant l'accent sur la stabilité des prix plutôt que sur la reprise et la croissance[24]. On lui a également reproché d'avoir refusé de répondre à une question sur un possible conflit d'intérêts concernant l'implication de son successeur Mario Draghi à Goldman Sachs, avant qu'il ne prenne la tête de la BCE[25].

Il s'attire l'opposition de la délégation française de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe pour avoir refusé de parler en français, ce qui lui vaut en 2004 l'obtention d'un prix parodique[15],[26].

Famille

Il est marié à une diplomate et il a deux fils, Alexis, directeur marketing chez Orange, et Nicolas, musicien et producteur de musique électronique[27] au sein du duo français Archigram.

Distinctions

Décorations

Autres distinctions honorifiques étrangères : commandeur ou grand officier ou grand-croix des ordres nationaux du Mérite argentin, autrichien, belge, brésilien, équatorien, ivoirien et yougoslave.

Prix

Notes et références

  1. Sciences Po, FNSP 27 rue Saint Guillaume 75007 Paris, « Sciences Po Stories - L'histoire de Sciences Po : la frise, les récits, les portraits et la carte », sur Sciences Po stories (consulté le )
  2. « JEAN-CLAUDE TRICHET, La légende du grand argentier », sur L'Express du 8 juin 2000 (consulté le )
  3. (en) « European Horizons – A Transatlantic Think-Tank », sur www.europeanhorizons.org (consulté le )
  4. « Jean-Claude Trichet, chevalier du franc fort », sur L'Express du 16/09/1993 (consulté le )
  5. « Valéry Giscard d’Estaing and Helmut Schmidt on “The Future of Europe – views from Founding Fathers” », sur ECB (consulté le )
  6. « Biographie Jean-Claude Trichet », sur Trader Finance (consulté le )
  7. « Trichet in the clear », sur The Economist du 19 juin 2003 (consulté le )
  8. Déjeuner du Centre des Professions Financières - 12 juin 2012
  9. Le Canard Enchainé, « Les petits et les gros profiteurs de la crise : Les (mal) voyants sont au rouge », Les dossiers du Canard Enchainé, , p. 22-23
  10. « Pascal Lamy, Pierre Moscovici, Jacques Attali... Les cerveaux du naufrage », sur www.marianne.net,
  11. « Ces postes qui valent de l'or », sur L'Express du 9 avril 2008 (consulté le )
  12. « Trichet, l'homme de l'année pour la City », Les Échos, 26 décembre 2007
  13. « Person of the Year: Jean-Claude Trichet », sur FT du 23 décembre 2007 (consulté le )
  14. Mario Draghi remplace Jean-Claude Trichet, France-Soir, le .
  15. « BCE : Jean-Claude Trichet se retire dans la tourmente économique », sur rfi.fr,
  16. « Jean-Claude Trichet devient administrateur d’EADS », sur lefigaro.fr 26/1/2012 (consulté le )
  17. Frédéric Lebaron, « La croyance économique dans le champ politique français », Regards croisés sur l'économie, vol. 1, no 18, (lire en ligne, consulté le )
  18. IIE Board of Directors
  19. (en) « Steering Committee », sur Bildergbergmeetings.org
  20. « Select Club : Le Siècle, club de rencontres des élites françaises. » (version du 21 novembre 2008 sur l'Internet Archive), sur La République des Lettres.
  21. (en) « Trilateral Commission - Leadership» , Commission Trilatérale
  22. (en) « Group of 30 :: Current Member Biography », sur group30.org (consulté le )
  23. (en-GB) « Top Euro banker cleared of scandal cover-up », BBC News, (lire en ligne, consulté le ).
  24. (en-US) Paul Krugman, « Opinion | An Impeccable Disaster », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  25. « Liens Draghi-Goldman Sachs : Trichet reste muet (Arte) », Arrêts sur images, (lire en ligne, consulté le ).
  26. « Délégation française à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe/Communiqué de presse », sur francophonie-avenir.com (consulté le )
  27. Gerald Braunberger, Monsieur Euro: Jean-Claude Trichet eine Biographie, Frankfurter Allgem. Buch, , 220 p. (ISBN 978-3899811407)
  28. « JEAN-CLAUDE TRICHET », sur Académie des sciences morales et politiques (consulté le )
  29. « European Region – The Trilateral Commission », sur trilateral.org (consulté le )
  30. Décret du 8 mars 2012 portant nomination d'un gouverneur honoraire de la Banque de France - M. Trichet (Jean-Claude)
  31. (nl) Hoge onderscheiding voor ECB-topman
  32. « Hoge onderscheiding voor ECB-topman », sur NOS, 22 janvier 2011 (consulté le )
  33. https://www.fr.emb-japan.go.jp/itpr_fr/20180430-decorations.html
  34. « Jean-Claude Trichet », sur OECD (consulté le )
  35. « Speech by Jean-Claude Trichet, President of the European Central Bank, at the Wirtschaftstag 2007 as recipient of the “Ludwig Erhard Memorial Coin in Gold”, Berlin, 13 June 2007. », sur BIS.org (consulté le )
  36. Le président de la BCE Trichet lauréat du prix Charlemagne", Le Monde, daté du 4 décembre 2010

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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