Jean-Bernard Mérimée

Jean-Bernard Mérimée, né le à Toulouse, est un diplomate français, ambassadeur de France.

Carrière

Jean-Bernard Mérimée est titulaire de deux DES de droit à Paris-Assas, diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris et de l'École nationale d'administration (promotion Stendhal).

Il a été notamment en poste à Londres (1966-1972), à Abidjan (1975-1978) et a exercé diverses fonctions à l'administration centrale avant d'être nommé chef de la mission de coopération en Côte d'Ivoire (1975- 1978), puis chef du protocole du Président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, et après de son successeur, François Mitterrand.

Il est ensuite nommé ambassadeur en Australie (1982-1985), en Inde (1985-1987) et au Maroc (1987-1991). De 1991 à 1995, il est l'ambassadeur, représentant permanent de la France au Conseil de sécurité des Nations unies. Il est nommé ambassadeur en Italie, en remplacement de Jean-Louis Lucet, par décret du . Il est remplacé par Jacques Blot, par décret du .

Il est élevé à la dignité d'ambassadeur de France par décret du et demande sa mise à la retraite anticipée en .

À l'occasion de l'élection présidentielle de 2017, il fait partie des 60 diplomates qui apportent leur soutien à Emmanuel Macron[1].

Distinctions honorifiques

Officier de la Légion d'honneur, il reçoit au cours de ses ambassades les distinctions de commandeur de l'ordre du Mérite ivoirien, commandeur de l'ordre du Ouissam alaouite, grand officier de l'ordre du Mérite de la République italienne[2].

Alors qu'il est chef du protocole, il est nommé commandeur de l'ordre du Christ, grand officier de l'ordre de l'Aigle aztèque (Mexique), commandeur de l'ordre de la Rose blanche (Finlande), commandeur de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne.

Jean-Bernard Mérimée et les Nations Unies

Représentant permanent de la France auprès du Conseil de sécurité pendant quatre ans et demi, Jean-Bernard Mérimée sera appelé à jouer un rôle particulier dans trois affaires dont le Conseil de sécurité aura à connaître à cette époque, concernant les relations avec l'Irak, le génocide rwandais et le conflit des Balkans.

Relations avec l'Irak

Jean-Bernard Mérimée est chargé par le Conseil de sécurité de négocier avec Tarek Aziz, vice président irakien, la résolution « Pétrole contre nourriture ». Cette résolution, adoptée à l'unanimité par le Conseil le sous le no 986, permettra d'après les chiffres des Nations unies elles-mêmes, de sauver la vie de centaines de milliers de femmes et d'enfants irakiens.

Rwanda

Jean-Bernard Mérimée, sur instruction de son gouvernement, fait voter par le conseil de sécurité la résolution autorisant la France à envoyer des troupes pour sécuriser une partie du territoire rwandais. Ce sera l'« Opération Turquoise ».

Le à la veille du début du génocide, Jean Bernard Mérimée, représentant permanent de la France à l’ONU, est le seul au Conseil de sécurité à soutenir explicitement la participation de la Coalition pour la Défense de la République (CDR) au gouvernement de transition en place a Kigali. La CDR est un parti extrémiste Hutu appelant ouvertement à l’extermination des Tutsi.

Balkans

S'agissant de la guerre des Balkans, Jean-Bernard Mérimée est notamment appelé, sur instruction de son gouvernement, à voter la résolution imposant pour la première fois des sanctions à la Serbie.

Après avoir quitté le Quai d'Orsay en , Jean-Bernard Mérimée sera nommé par Kofi Annan, secrétaire général adjoint des Nations unies, chargé des relations entre l'ONU et la Communauté européenne, fonction qu'il exercera jusqu'en 2003.

Affaire « Pétrole contre nourriture »

Après avoir quitté la fonction publique (1999), Jean-Bernard Mérimée accepte de devenir conseiller d'Othman Benjelloun, président de la Banque marocaine du commerce extérieur. C'est en cette qualité qu'il se rend à Bagdad pour négocier la dette du gouvernement irakien envers la BMCE, par le moyen d'allocations de pétrole.

Mis en examen et inculpé pour trafic d'influence et corruption de fonctionnaires irakiens, il est relaxé avec ses onze co-prévenus par jugement du tribunal de grande instance de Paris du . Le , à la conclusion du procès d'appel, Jean-Bernard Mérimée est condamné à 50 000 euros d'amende[3].

Références

Liens externes


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