James Akins

James Elmer Akins (né le à Akron - mort le à Mitchellville (en), Maryland)[1] fut ambassadeur des États-Unis en Arabie Saoudite de à . Durant cette période, il a dû gérer les conséquences du premier choc pétrolier de 1973. Akins assura son poste d'ambassadeur jusqu'au bien que les archives d'État annoncent son départ officiel au , son remplaçant ayant pris ses nouvelles fonctions le . Certaines sources indiquent qu'il s'agit d'une erreur d'impression[2],[3],[4]. Akins fut également membre du Council on Foreign Relations et conseiller au sein de l'Iran Policy Committee (en) (IPC)[5]. Akins s'est également impliqué dans l'organisation pro-palestinienne If Americans Knew.

Pour les articles homonymes, voir Akins.

Scolarité et carrière

Né à Akron dans l'État de l'Ohio, il a été élevé selon la tradition quaker. Il effectua la dernière partie de sa scolarité à l'université d'Akron avant de s'engager dans la Navy où il servit pendant deux ans au moment de la Seconde Guerre mondiale. Il fut diplômé en 1947. Il rejoignit le ministère des Affaires étrangères en 1954 où il fut affecté en Italie, France, Syrie, Liban, Koweït et Irak avant d'occuper le poste important de Directeur des carburants et de l'énergie au département d'état à partir de 1968.

Directeur des carburants et de l'énergie au département d'État

En 1971, après que la Libye demanda une augmentation de 40 centimes par baril alors que le cartel des compagnies pétrolières ne proposait que 5 centimes il prit parti pour la Libye. Après que l'augmentation de 40 centimes fut acceptée il fut alors perçu comme un important contributeur au développement de l'OPEP. Après une participation à une réunion de l'OPEP en à Alger en Algérie, il mit à jour ses craintes de la venue d'un embargo. La dépendance américaine et occidentale au pétrole arabe prenant de l'ampleur et les dépenses des pays producteurs étant de moins en moins couvertes par les revenus de la vente de pétrole, la survenue d'un embargo était devenue une crainte justifiée. Il réalisa alors que le pétrole constituait dorénavant un levier économique majeur que le pétrole soit exploité ou non compte tenu des besoins mondiaux. En , dans un influent article publié dans le journal Foreign Affairs, Akins prédit que la consommation mondiale des douze prochaines années excéderait le total consommé de toute l'histoire. Il mit en garde que l'arrêt de production de deux pays producteurs du Moyen-Orient suffirait à pousser le prix du baril de 3 dollars à 5 dollars. En réalité, les prix monteront jusqu'à 39,50 dollars. Jusque-là directeur des carburants et de l'énergie au département d'État américain, Akins fut promu ambassadeur américain en Arabie Saoudite en , un mois avant le début du premier choc pétrolier.

Ambassadeur des États-Unis en Arabie Saoudite

Une de ses premières décisions en tant qu'ambassadeur fut d'envoyer un message confidentiel à tous les dirigeants de compagnies pétrolières formant le consortium Aramco en Arabie Saoudite afin d'utiliser leurs contacts au plus haut niveau du gouvernement américain afin de faire accepter l'idée que l'embargo sur le pétrole voulu par les Saoudiens ne sera pas mis en place à moins que les difficultés politiques ne soient résolues de manière favorable aux Arabes et en accordant au moins quelques revendications Arabes contre la politique d'Israël. Une politique qu'il mettra en place en tant que consultant. Il sera d'ailleurs très critiqué pour ces positions. « Ainsi il était l'ambassadeur américain en Arabie Saoudite tentant de renforcer le chantage fait aux États-Unis » écrivit Steven Emerson dans son livre The American House of Saud (1985). Akins répondit qu'il effectuait simplement son travail de sauvegarde des intérêts américains qui pouvaient ne pas correspondre à ceux d'Israël compte tenu de la forte dépendance au pétrole arabe.

Départ de son poste d'ambassadeur

Akins a été démis de ses fonctions d'ambassadeur en août 1975 après une série de désaccords concernant la stratégie américaine avec le secrétaire d'État Henry Kissinger. Un de ces désaccords impliquait l'affirmation par Akins que Kissinger avait approuvé la montée des prix du pétrole iranien en échange de ventes d'armes. Cette déclaration a été jugée absurde par Henry Kissinger. Akins affirma également en visant à demi-mot Kissinger qu'un des responsables de la politique étrangère envisageait l'idée d'accaparer les champs de pétrole du Moyen-Orient. Akins provoqua la fureur de Kissinger quand il critiqua vivement son intervention afin d'accorder l'entrée de l'éditorialiste du New York Times C.L. Sulzberger à la demande des Saoudiens. Les Saoudiens avait initialement refusé le visa d'entrée parce qu'ils refusaient l'entrée des Israéliens sur leur territoire. Akins déclara avoir pris connaissance de son renvoi de son poste d'ambassadeur par l'intermédiaire d'un ami qui l’appela pour lui lire un article en faisant état : "Je suppose que j'ai marché sur quelques pieds à propos d'une interview du New York Times[6]. Akins déclara que durant sa mission d'ambassadeur il avait réussi à bâtir confiance et compréhension entre Saoudiens et Israéliens en convainquant le roi Fayçal de rejeter l'idée d'un État juif et accepter la légitimité d'Israël dans ses frontières d'avant 1967. Dans une interview de 1979 au Time, Akins mit en garde contre la montée d'une vague d'anti-américanisme en Arabie Saoudite.

Critique du lobby pro-israélien

En 1989, Akins parmi d'autres personnalités demanda à la commission fédérale chargée des élections, la Commission électorale fédérale (FEC) de forcer l'American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) de s'enregistrer comme une comité d'action politique et ainsi révéler des informations privées concernant ses opérations. Akins fut également à la tête d'une plainte contre la FEC débouchant sur une décision de la Cour suprême en 1998. Federal Election Commission v. Akins (en)[7]. En 1994 Akins prononça un discours dans lequel il déclara : « Notre politique étrangère a été tellement pro-israélienne que nous avons aliéné les Arabes, notre politique énergétique comme cela a toujours été nous rend encore dépendants au pétrole arabe ».

Décès

Akins est décédé le d'une attaque cardiaque[8].

Références

  1. "James E. Akins." Marquis Who's Who, 2007. Reproduced in Biography Resource Center. Farmington Hills, Mich.: Gale, 2008. Document Number: K2016266648. "…ambassador to, Saudi Arabia, 1973-76".
  2. (en) Linda Charlton, « U.S. Will Relieve Envoy To Saudis in Big Shuffle », The New York Times, (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) « Searching for Clues », The NewsHour with Jim Lehrer, PBS, (lire en ligne, consulté le ) :
    « U.S. ambassador to Saudi Arabia from 1973 to 1976... »
  4. (en) « The Cast of Analysts », Time, (lire en ligne, consulté le ) :
    « U.S. Ambassador to Saudi Arabia from 1973 until late 1975... »
    Companion to the article: (en) « Searching for the Right Response », Time, (lire en ligne, consulté le )
  5. (en) « IPC Scholars And Fellows », Iran Policy Committee (en) (consulté le )
  6. New York Times Obituary, 25 juillet 2010
  7. (en) Linda Greenhouse, « High Court Lowers Shield of Election Panel », The New York Times, (lire en ligne, consulté le )
  8. New York Times obituary, 25 juillet 2010

Liens externes

Articles de James Akins

  • Portail des États-Unis
  • Portail de l’Arabie saoudite
  • Portail des relations internationales
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.