Jacques Monsabré

Jacques-Marie-Louis Monsabré, né à Blois (France) le et mort au Havre (France) le , était un prêtre dominicain français et prédicateur de renom.

Biographie

Jacques Monsabré fut ordonné prêtre séculier le , mais bien vite se sentit appelé par la vie religieuse. Le , jour de la fête de saint Ignace, il célébra sa première messe et pensa sérieusement entrer dans la Compagnie de Jésus. Quatre jours plus tard, cependant, lors de la fête de saint Dominique, il décida de devenir dominicain et écrivit immédiatement une lettre de demande au père Lacordaire.

Il dut attendre quatre ans avant d'obtenir la permission de son évêque, car l'ordre était venu du Saint-Siège de différer tout ce temps-là son autorisation pour les prêtres nouvellement ordonnés et qui désiraient entrer dans un ordre religieux. En , il reçut ses lettres dimissoriales et entra au noviciat de Flavigny, où il prit l'habit religieux le 31 du même mois avant de faire sa profession simple un an plus tard. Au bout de quelques jours, on l'envoya à Chalais, à la maison d'études, où il passa une année dans la solitude et l'étude.

En hiver, il fut désigné pour prêcher les sermons de Carême dans l'église Saint-Nizier de Lyon. C'est là qu'il manifesta pour la première fois son talent comme orateur sacré. Il fut ensuite attaché au couvent de Saint-Thomas, à Paris, où il commença à donner des conférences.

Après une interruption de plusieurs années, il se remit à ce ministère. Pendant l'Avent 1867, il donna des conférences dans l'église conventuelle. Il prêcha ensuite pendant un certain nombre d'années dans les principales villes de France et de Belgique ainsi qu'à Londres, en dirigeant des retraites, des neuvaines, et triduums. Sa réputation, toutefois, augmenta à l'occasion d'une série de sermons de l'Avent qu'il prêcha dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, en 1869, en tant que successeur du P. Loyson. Le succès de ces conférences le fit inviter à donner les conférences de Carême à Notre-Dame en 1872, en y succédant au père jésuite Félix (1810-1891). Il fut titulaire de cette chaire de Notre-Dame de 1872 à 1890.

Durant le siège de Paris par les troupes prussiennes, les conférences à Notre-Dame furent interrompues. Au moment de la capitulation de Metz, Monsabré prêchait dans l'une de ses églises. Pendant ce temps l'archevêque de Paris, Mgr Darboy, otage des Communards assassiné en 1871, avait été remplacé par Mgr Guibert qui, sans perdre de temps, invita le P. Monsabré à occuper la chaire de sa cathédrale. Il y prêcha pendant près de vingt ans. Il conçut et exécuta le plan consistant à exposer l'ensemble du système de la théologie dogmatique catholique.

La forme classique et élégante de ses discours attirait la classe cultivée de la France: « Son intense amour pour les âmes et son zèle apostolique font vibrer son discours au diapason de la vie, et son esprit clair et profondément théologique et lui a permis de répandre la lumière jusque sur les principes les plus compliqués de la foi, tandis que ses appels sérieux et passionnés à toutes les impulsions les plus nobles de l'homme rencontraient toujours un accueil enthousiaste. »

En 1890, il prêcha à Rome les sermons de l'Avent. En 1891, il donna la même série de prédications à Toulouse. À la mort de Mgr Freppel, évêque d'Angers, on l'invita à pourvoir le siège qu'il avait laissé vacant à la Chambre des députés[1], mais il refusa.

En 1871, il fut envoyé au chapitre général de l'Ordre dominicainGand) où il représenta sa province et en 1898 à celle d'Avila comme définiteur. Sa dernière prédication fut le discours prononcé à Reims à l'occasion du quatorzième centenaire du baptême de Clovis, roi des Francs.

À partir de 1903, il vécut dans la retraite. Cependant, cette même année, le couvent dominicain où il vivait fut confisqué par le gouvernement, ce qui l'obligea à se réfugier dans une modeste maison où il mourut le .

Œuvres

Les travaux publiés de Monsabré remplissent quarante-huit volumes, L'Exposition du dogme catholique est remarquable par son éloquence et son exposition simple et aisée du dogme catholique.

Bibliographie

  • Louis Colin: Célébrités Catholiques : Le R. P. Monsabré, Société Générale de Librairie Catholique, 1878.
  • Charles Beaubien: Les amen de Monsabré, Eusèbe Sénécal & fils, Montréal, 1892.
  • Jules Lemaitre: Les contemporains - Études et portraits littéraires deuxième série, Société française d'imprimerie et de librairie, Paris, 1897.
  • Abbé Philippe Mazoyer: Tables générales des Œuvres complètes du R.P. Monsabré des Frères Prêcheurs, P. Lethielleux, Paris, 1912.
  • Collectif, Catholicisme. Hier, aujourd'hui, demain Fasc. 40 : Monachisme (fin) - Mort (début), Ed. Letouzey et Ané, 1980.

Notes

  1. Mgr Freppel était évêque d'Angers mais député du Finistère.

Sources

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