Jacques Guiaud

Jacques Guiaud né le à Chambéry et mort le à Paris est un peintre, illustrateur et lithographe français[1].

Biographie

Originaire d'une famille marseillaise, le père de Jacques Guiaud, Joseph-François Guiaud (1777-1846), devint pensionnaire de la Comédie-Française, puis sociétaire en 1831 ; sa mère, Marie-Louise-Victoire de Brecq, était comédienne elle aussi[2].

À Paris, Jacques Guiaud est l'élève de Louis Watelet qui lui apprend l'art du paysage, du dessin, de l'aquarelle sur le motif et de la lithographie. Puis, Léon Cogniet, professeur très influent aux Beaux-Arts de Paris  qui lui gardera fidèlement son amitié  le forme à la rigueur des compositions architecturales et des groupes. Les dessins et lithographies commandés au début de sa carrière pour la réalisation des Voyages pittoresques et romantiques de l'ancienne France par le baron Isidore Taylor ne feront que conforter le goût du peintre pour l'architecture. Il participera à la création, par le baron, de l'Association des artistes peintres, sculpteurs, graveurs et architectes qui perdure sous l'égide de la fondation Taylor.

Jacques Guiaud est aussi influencé par des peintres paysagistes comme Jules Dupré.

Guiaud a pour ami de jeunesse le dessinateur caricaturiste Jean-Jacques Grandville avec lequel il travaillera un temps, avant que celui-ci ne meure en 1847. À la mort de Grandville, la Ville de Nancy dont il est originaire, chargera Guiaud de choisir le statuaire qui réalisera son buste posthume. Guiaud fera alors appel à son ami Antoine Laurent Dantan, dit Dantan aîné, pour le réaliser.

En 1834, il obtient sa première commande importante : sept médaillons de scènes historiques reprises d'aquarelles de Giuseppe Pietro Bagetti et d'Adolphe Roehn[3] destinés à décorer les salles Napoléon du château de Versailles, transformé en musée d'Histoire de France (1834-1837) par le roi Louis-Philippe.

Au cours de sa carrière, Jacques Guiaud participe 34 fois au Salon de 1831 à 1876 à Paris. Son tableau Le Pas Bayard à Dinant lui est acheté par Louis-Philippe dès 1836 pour figurer dans ses collections du musée du Louvre. Il est le premier artiste à y obtenir en 1866 la mention « hors-concours » pour son tableau Bastion à Palma. Deux médailles, en 1843 et en 846, lui seront également décernées.

Guiaud est un peintre voyageur, il effectue de nombreux voyages  et dès 1833, son premier grand tour italien  y compris après son installation à Nice à partir de 1847, où il donne des cours de dessin.

Via la Suisse, la Belgique, la Hollande, l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie, Guiaud sillonne l'Europe de l'ouest et tout autant la France par monts et par vaux, visitant également le littoral français de la Manche, de l'Atlantique et de la Méditerranée.

Au-delà, son activité de lithographe s'exprime par ses nombreux travaux pour la publication Le Tour du monde.

À Nice, il réalise un grand nombre d'aquarelles pour les riches étrangers comme la grande-duchesse Sophie de Bade ou la comtesses Potocka qui viennent séjourner l'hiver sur la Côte d'Azur. Il se fait reporter du débarquement à Villefranche-sur-Mer de l'impératrice de Russie Alexandra Feodorovna pour le journal L'Illustration. C'est l'un des peintres qui explore l'arrière-pays.

En 1860, Jacques Guiaud et sa famille s'installent à Paris, cité Pigalle. En 1865, il est choisi, avec d'autres peintres, pour restaurer la galerie des Cerfs du château de Fontainebleau, et y restitue, à fresque, 14 vues de plans à vol d'oiseau des maisons royales et de leur paysage forestier. Il continue à voyager, retournant périodiquement à Nice, découvrant aussi l'Espagne à plusieurs reprises et l'île de Majorque. Puis dans les années 1870 vient la découverte de la Bretagne, grâce à son ami le peintre Camille Bernier.

Cette même année, à Paris, il participe activement à la conception de la suite Binant, travaillant sur 27 des 36 toiles commandées ; ces Scènes de la vie civile et militaire pendant le siège de Paris en 1870[4] seront exposées ensuite chez Durant-Ruel[5]. Celles qui subsistent sont conservées à Paris au musée Carnavalet.

Le peintre épousa Louise Tremery, fille d’un graveur parisien en 1836. Cinq enfants naquirent de cette union dont Georges François Guiaud (1840-1893), peintre lui aussi, quoique principalement architecte.

Œuvre

Le Portail de l'horloge de la cathédrale de Strasbourg, musée des Beaux-Arts de Chambéry.
L'Escalier des Géants à Venise (vers 1874), musée des Beaux-Arts de Rennes.

Les œuvres de Jacques Guiaud sont conservées dans 22 musées français[réf. nécessaire].

  • Localisation inconnue :
    • Bois d'oliviers ; environs de Nice, 1869[24].
    • La Place Victor (Garibaldi) à Nice vers 1850, aquarelle[25] ;
    • Vue de Villefranche, huile sur toile[25] ;
    • Vue de Ribeauvillé, huile sur toile[25] ;
    • Le Restaurant “La Réserve” à Nice, aquarelle[25] ;
    • La cathédrale Sainte-Réparate à Nice, vue de la rue Mascoïnat, aquarelle[25] ;
    • Entrée du village d'Èze, aquarelle[25] ;
    • Tende, aquarelle[25].
    • Les Habitants de la ville de Nice se rendant au scrutin, 1860, gravure extraite de L'Illustration[25].

Élèves

Postérité

En 2018 l’Acadèmia Nissarda lui dédie une monographie : Jacques Guiaud, paysagiste, peintre d'histoire, aquarelliste du pays niçois 1810-1876[27] .

L'Association des amis de Jacques Guiaud perpétue sa mémoire depuis sa fondation en 2019[28].

Notes et références

  1. « Biographie de Jacques Guiaud », sur Les amis de Jacques Guiaud (consulté le ).
  2. « Le Pays de Nice et ses Peintres au XIXe siècle, Académia Nissarda, 2003-2004. », sur peintres.nicehistorique.org (consulté le ).
  3. Jacques Guiaud : paysagiste, peintre d'histoire, aquarelliste du pays niçois : 1810-1876. (ISBN 978-2-919156-03-0 et 2-919156-03-9, OCLC 1109738242, lire en ligne)
  4. peintres.nicehistorique.org.
  5. « 36 épisodes du siège de Paris : l'énigme de la suite Binant », Le Bulletin de l'antiquaire, du brocanteur et des galeries, no 698, , pp. 16-18.
  6. Renaissance du Musée de Brest, acquisitions récentes : [exposition], Paris, Musée du Louvre, Aile de Flore, Département des Peintures, -, , 80 p..
  7. Base Joconde.
  8. photo.rmn.fr.
  9. Base Joconde.
  10. Notice no AR320299, base Arcade, ministère français de la Culture.
  11. « Départ de Gambetta », notice no 11040000390, base Joconde, ministère français de la Culture.
  12. photo.rmn.fr.
  13. Base Joconde.
  14. « Entrée d'une ville, près d'un quai, dans une région montagneuse », notice no 50350020439, base Joconde, ministère français de la Culture.
  15. Base Joconde.
  16. Notice no 000PE012397, base Joconde, ministère français de la Culture.
  17. Notice no 000PE012396, base Joconde, ministère français de la Culture.
  18. Notice no 000PE012399, base Joconde, ministère français de la Culture.
  19. « Prise de l'île de Malte », notice no 000PE012411, base Joconde, ministère français de la Culture
  20. Notice no 000PE012432, base Joconde, ministère français de la Culture.
  21. Notice no 000PE012442, base Joconde, ministère français de la Culture.
  22. Notice no 000PE009525, base Joconde, ministère français de la Culture.
  23. Notice no 000PE011361, base Joconde, ministère français de la Culture.
  24. Notice no AR320298, base Arcade, ministère français de la Culture.
  25. [PDF] nicehistorique.org
  26. Fiche exposant Le Villain Salon 1870, base salons du musée d'Orsay.
  27. Jacques Guiaud : paysagiste, peintre d'histoire, aquarelliste du pays niçois : 1810-1876. (ISBN 978-2-919156-03-0 et 2-919156-03-9, OCLC 1109738242, lire en ligne).
  28. Site de l'association sur jacquesguiaud.fr.

Annexes

Bibliographie

  • Collectif, Jacques Guiaud : peintre d'histoire, paysagiste, aquarelliste du pays niçois 1810-1876, Nice, Édition Academia Nissarda, 2018, 450 p. (ISBN 9782919156030).

Liens externes

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