Jacques-Louis Lions

Jacques-Louis Lions (né à Grasse le et mort à Paris le [1]) est un mathématicien français, membre de l'Académie des sciences. Il fut maître de conférences puis professeur à la Faculté des sciences de Nancy (1954-1963), professeur à la Faculté des sciences de Paris (1963-1972), professeur d'analyse numérique à l’École polytechnique (1966-1986) et enfin professeur au collège de France (1973-1998). Ses travaux portèrent essentiellement sur la théorie des équations aux dérivées partielles et leurs applications, et notamment sur des problèmes variationnels, la théorie du contrôle et des systèmes d'inéquations aux dérivées partielles[2].

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Biographie

Jacques-Louis Lions est le fils d'Honoré Lions (1897-1983), maire de Grasse de 1945 à 1947 et de 1953 à 1965.

Élève de l'école normale supérieure de la rue d'Ulm, il prépare sa thèse sous la direction de Laurent Schwartz. Il dirige le département informatique numérique de l'Institut de recherche en informatique et en automatique (IRIA), institut créé en 1967[3].

À la suite d'un remaniement interne de l'IRIA en 1972[3], il est nommé à la tête du Laboratoire de recherche d'informatique et d'automatique (LABORIA) qui préfigure ce que sera l'Institut de recherche en informatique et en automatique (INRIA), dont il fut le premier président. Ce laboratoire fut un vivier pour des disciplines importantes (mathématiques appliquées, modélisation des systèmes, analyse numérique) à une période charnière pour l'informatique. Il a été élu à la présidence d'une commission du CNRS. Son approche était celle d'un mathématicien pur élaborant des méthodes applicables, et sollicitant les physiciens et les techniciens pour lui amener des problèmes intéressants à reformuler. Il était plutôt un spécialiste d'analyse numérique et de modèles mathématiques en amont de l'informatique, plutôt qu'un « informaticien », puisqu'il n'avait jamais écrit un programme[4].

Jacques-Louis Lions a été élu à l'Académie des sciences, section Sciences mécaniques, en 1973. Son dynamisme a beaucoup fait pour le développement des mathématiques appliquées en France[5].

Il exerça également d'autres fonctions :

Il gagna également de nombreux prix, dont le prix John von Neumann en 1986, le Prix Japonais en mathématiques appliquées en 1991 et le Prix Reid en 1998.

Son fils, Pierre-Louis Lions, est également mathématicien et a obtenu la médaille Fields en 1994.

Notes et références

  1. (en) John J. O'Connor et Edmund F. Robertson, « Jacques-Louis Lions », dans MacTutor History of Mathematics archive, université de St Andrews (lire en ligne)..
  2. François Murat, « Jacques-Louis Lions (1928-2001) », sur Images des mathématiques.
  3. Beltran, Alain., Histoire d'un pionnier de l'informatique : 40 ans de recherche à l'Inria, Les Ulis, EDP sciences, , 287 p. (ISBN 978-2-86883-806-3, OCLC 377996828, lire en ligne)
  4. Pierre Mounier-Kuhn, L'informatique en France, de la seconde guerre mondiale au Plan Calcul. L'émergence d'une science, Paris, PUPS, 2010, p. 492 et 496.
    « L'informatique en France, de la seconde guerre mondiale au Plan Calcul. L'émergence d'une science » ; Michel Atten, « Notes de lecture », Réseaux, vol. 1, nos 160-161, (lire en ligne)
  5. Peter D. Lax, Enrico Magenes, et Roger Temam, « Jacques-Louis Lions (1928–2001) », AMS, vol. 48, no 11, (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • A. Dahan-Dalmedico, Jacques-Louis Lions, un mathématicien d'exception entre recherche, industrie et politique, Éditions La Découverte, coll. Histoire des Sciences/Textes à l'appui, Paris, 2005. (ISBN 2-7071-4709-5)

Article connexe

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