Isolaccio-di-Fiumorbo

Isolaccio-di-Fiumorbo est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartient à l'ancienne piève de Cursa dont elle était le chef-lieu, dans le Fiumorbo.

Pour les autres usages du terme « Fiumorbo », voir Fiumorbo.

Isolaccio-di-Fiumorbo

Vue d'Isolaccio-di-Fiumorbo.
Administration
Pays France
Collectivité territoriale unique Corse
Circonscription départementale Haute-Corse
Arrondissement Corte
Intercommunalité Communauté de communes du Fium'orbo
Maire
Mandat
Jacky Bartoli
2020-2026
Code postal 20243
Code commune 2B135
Démographie
Gentilé Isolacciais
Population
municipale
311 hab. (2017 )
Densité 7,6 hab./km2
Géographie
Coordonnées 42° 00′ 11″ nord, 9° 16′ 53″ est
Altitude 740 m
Min. 119 m
Max. 2 036 m
Superficie 40,89 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Fiumorbo-Castello
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Corse
Isolaccio-di-Fiumorbo
Géolocalisation sur la carte : Corse
Isolaccio-di-Fiumorbo
Géolocalisation sur la carte : France
Isolaccio-di-Fiumorbo
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Isolaccio-di-Fiumorbo

    Géographie

    Situation

    Le point culminant de la commune est la Punta della Capella (a Punta di a Cappedda), 2 041 mètres.

    Habitat

    La population de la commune est répartie en plusieurs villages. Les principaux sont : le chef-lieu Isolaccio (l'Isulacciu), Pietrapola (Petrapola), Acciani (l'Acciani), Ajola (l'Aghjola).

    Pietrapola.
    Dans les rues de Pietrapola.

    Le lieu-dit Tribaldu entre Isolaccio et Pietrapola : des oliviers, des châtaigniers, una vanga, les vestiges d'un moulin à huile et d'une vie disparue.

    Faune et flore

    Le territoire de la commune est en grande partie recouvert par une végétation arborescente composée de forêts et maquis qui donne à cette région du centre une beauté sauvage.

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    Isolaccio-di-Fiumorbo est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (97,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (97,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (79,3 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (9,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (8,9 %), zones agricoles hétérogènes (1,5 %), zones urbanisées (0,9 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Histoire

    En , les frères des écoles chrétiennes, ou « frères ignorantins », religieux voués à l'éducation des jeunes des classes modestes, ouvrent 12 établissements en Corse dont un à Isolacciu. La grande bâtisse dans laquelle ils vivaient est encore présente au centre du village.

    Inscription sur le monument commémoratif de 1979.

    Le , sur ordre du général Joseph Morand, à la tête de deux bataillons de Chasseurs corses (3e et 4e bataillons des capitaines Bonelli et Peretti), 167 hommes âgés de 15 à 80 ans furent arrêtés en l'église d'Isulacciu. Devant un tribunal présidé par le commandant Poli, neuf d'entre eux furent condamnés à être fusillés le à Bastia, les autres déportés et incarcérés à Embrun, où ils moururent. Le Fium'orbu et son esprit d'insoumission entrera ainsi dans la mémoire collective de la Corse. Un monument a été érigé en 1979 à l'entrée du village rappelle le souvenir de ces martyrs. Le , à l'initiative de l'association A Memoria di Fiumorbo, et malgré quelques réticences, trois stèles ont été posées, portant les noms de toutes les victimes de 1808[8].

    Théâtre où se jouent sans relâche des épisodes de rébellion, des scènes de violence générées par le besoin viscéral de liberté et d’indépendance, c’est sans conteste la région la plus farouche de l’île. La tradition orale et écrite lui a gravé cette réputation dont elle a grand peine à se défaire.

    Politique et administration

    La mairie d'Isolaccio.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
        Jean-Thomas Paoli    
        Antoine-Pompée Laurelli    
        David Colombani    
        Don-Félix Achilli    
        Don-Pierre Casabianca    
        Paul-Joseph Renucci    
        François-Antoine Achilli    
        Jean-Chrysostome Colombani    
        Michel-Archange Achilli    
        Paul-François Bartoli    
        Pascase Achilli    
      1971 Don-Félix Achilli    
    1971 1981 Don-Pierre Gambotti    
    1981 juin 1995 Ours-Vincent Gambotti    
    juin 1995 en cours Jacky Bartoli   Retraité Fonction publique
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1806. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[9]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[10].

    En 2017, la commune comptait 311 habitants[Note 2], en diminution de 13,85 % par rapport à 2012 (Haute-Corse : +5,69 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856 1861
    8779361 2071 1991 3101 3831 3211 3661 516
    1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
    1 5251 5381 5571 6161 7021 7411 5481 7771 683
    1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968
    1 6691 5131 3271 5181 374866771550451
    1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016 2017 -
    332411346333395377316311-
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[11] puis Insee à partir de 2006[12].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Économie

    • Station thermale de Pietrapola : source chaude sulfureuse et sodique (55 °C) ; datant de l'époque romaine et rénovée en 1965, utilisée en rhumatologie.
    • La région abonde de ressources naturelles : eaux, pins laricio, chênes verts, chênes-lièges, châtaigniers.
    • Production de farine de châtaignes.
    • Charcuterie.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • Église paroissiale de l'Annonciation, d'architecture baroque[13]
    • Chapelle Santa Lucia, d'architecture romane (IXe siècle), dans le cimetière communal.
      Chapelle Sainte lucie d'Isulacciu di Fiurmorbu.
    Chapelle Sainte lucie d'Isulacciu di Fiurmorbu (2).
    • Chapelle San Roccu, d'architecture baroque (village).
    • Église de Pietrapola.
      Intérieur de l'église de Pietrapola, avec des fresques et peintures du peintre Chisa datant de mai 2009.
    Église de Pietrapola tableau du peintre Chisa.
    • Chapelle d'Acciani.
      Chapelle d'Acciani.
      Chapelle d'Acciani.
    • Chapelle d'Ajola.
    • Place de la Fontaine Bartoli (village).
    • Plateau de Prati (1870 m) : en ce lieu, en , furent parachutées les armes qui servirent à libérer la Corse des occupants fascistes et nazis. Une plaque de marbre représentant la Corse y a été apposée pour rappeler ce souvenir.

    Fêtes et événements

    Personnalités liées à la commune

    • Gustave Flaubert, écrivain français, (1821-1880), a séjourné à l'Isulacciu, dans la maison de la famille Laurelli, lors d'un voyage en Corse en octobre 1840.
    • Paul Jérôme Casanova, dit Léonard de Port-Maurice. Né à Port-Maurice (aujourd'hui partie d'Imperia), près de Gênes, en 1676 ; mort à Rome, en 1751. Béatifié en 1796, il a été canonisé par Pie IX en 1867. Pie XI l'a proclamé en 1923 « patron des missionnaires à l'intérieur de l’Église ». Saint Léonard éleva de nombreux chemins de croix, partout en Italie. Il alla aussi prêcher en Corse, qui était alors dépendante du royaume de Gênes. La région était alors déchirée entre de multiples partis adverses ; les exhortations du missionnaire eurent tôt fait d’apporter la réconciliation. Il établit le chemin de croix dans 200 églises et y convertit le fameux bandit Lupo di l'Isulacciu en 1744.
    • François Vittori : (1902-1977), né à l'Isulacciu-di-Fiumorbu. Résistant. Membre du Parti communiste français. Responsable militaire du Front National de la Résistance en 1942. En 1943, à Aiacciu, il fait partie du Conseil de Préfecture (avec Paul Colonna d'Istria, Henri Maillot, Arthur Giovoni et Maurice Choury). Membre de la commission administrative départementale intérimaire (qui remplace le conseil général de la Corse) en 1944. Sénateur de la Corse de 1946 à 1948. Fondateur de la « Corse Résistante », à Paris. Directeur du journal Le Réveil Corse. Il décède à Porri en 1977[14].
    • Dominique-Antoine Laurelli, né le à Isulacciu, décédé le à Paris. Député de Saint-Pierre-et-Miquelon de 1947 à 1951.
    • Pierre Semidei : (1940-2009), originaire de l'Isulacciu di Fiumorbu. Président d'Euro-Schulen-Organisation (ESO).
    • Charles Santoni. Né en 1931 à l'Isulacciu di Fiumorbu. Avocat et ancien bâtonnier du barreau de Bastia (1991-1993), écrivain, professeur à l'université de Corse, homme politique. En 1960, il crée, à Paris, l'Union Corse, un mouvement étudiant. Rédacteur en chef du bimestriel L'Union Corse en 1961. Membre du Front Régionaliste Corse (FRC) en 1966. Coauteur de Main basse sur une île, en 1971. Dirigeant du Partitu Populare Corsu (PPC) en 1973. Il est un des huit participants qui, en 1973, à U Castellà di Casinca, avec d'autres des membres du FRC et de l'ARC, élaborent A chjama di Castellare, un texte qui appelle à une autonomie interne de la Corse et qui est un manifeste nationaliste. Élu de la première Assemblée de Corse en 1982 (jusqu'en 1984). Porte parole du Muvimentu Corsu pè u Sucialismu en 1982. Il a publié de nombreux articles dans les revues Les Temps Modernes, Réalités, Confluences... Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Au cœur des débats de l'Assemblée de Corse, en 1984, Liata Fiumurbaccia di 500 buccati corsi, qui obtient le Prix du Livre Corse en langue corse, en 1986, Cantaleni : Rhapsodies corses (contes bilingues), en 1994, Chronique de la Franc-maçonnerie en Corse (1772-1920), en 1999... Il participe à l'élaboration du Dictionnaire historique de la Corse, sous la direction du Professeur Antoine-Laurent Serpentini, paru en 2006.

    Voir aussi

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2020, millésimée 2017, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2019, date de référence statistique : 1er janvier 2017.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Le Dauphiné libéré, édition Hautes-Alpes, 30 mai 2012, page 3
    9. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    10. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    11. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    12. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016 et 2017.
    13. photos de l'église d'Isolaccio : et
    14. extrait de Cronica di a Corsica, de Orsu Ghjuvanni Caporossi ; réf. Dictionnaire historique de la Corse
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