Institut supérieur du travail

L'Institut supérieur du travail (IST) est un centre privé français de recherche, de formation et d'expertise sur les relations sociales et syndicales qui a son siège à Paris.

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Histoire

L'institut a été fondé en 1969 par Claude Harmel[1], ancien journaliste collaborationniste puis militant anticommuniste[2], sous l'égide de l'Institut d'histoire sociale (IHS), de la Faculté libre de droit, d'économie et de gestion (FACO), en partenariat avec le Groupement des industries métallurgiques de la région parisienne (GIM). L'idée qui préside à la création de l'Institut est une professionnalisation des formations bénévoles qu'exerce déjà Harmel auprès des entreprises, concernant l'histoire du syndicalisme, de ses méthodes et de l'usage que les syndicats font des droits qui leur ont été accordés (à la suite de la reconnaissance des sections syndicales dans les entreprises après ). Harmel s'appuie notamment sur son ami Georges Lefranc, également ancien collaborateur et spécialiste de l'histoire du syndicalisme[1]. Cette professionnalisation, bénéficiant plus tard de la loi sur la formation professionnelle du 16 juillet 1971, permet à l'IST de renflouer les caisses de l'IHS.

L'institut est donc voué à la formation des cadres et ingénieurs en entreprise sur la formation sociale et la lutte antisyndicale[3], tout en alimentant les caisses patronales. Il verra notamment dans ses murs des anciens militants d'extrême-droite comme Alain Madelin, Xavier Raufer (qui en sera le secrétaire général en 1973), Hervé Novelli… La plupart des grandes entreprises françaises y envoient leurs cadres[2],[1].

L'Institut supérieur du travail est actuellement dirigé par Bernard Vivier[4],[3]. Membre du Conseil économique, social et environnemental[5], Bernard Vivier est également professeur à la FACO, dont il a été le vice-président à partir de 2002 et qu'il préside depuis . Il a été un dirigeant de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) : secrétaire général (1987-1991), président (1991-2000), puis président d’honneur du syndicat des journalistes CFTC, conseiller confédéral (depuis 1993, réélu en [6]), secrétaire général adjoint (1998-2002) et vice-président de la CFTC (2002-2008)[7]. Vivier est candidat à l'élection législative de 1978 dans le Puy-de-Dôme et obtient un financement de Jean-Marie Le Pen[8].

Positionnement

L'IST se définit comme étant « au carrefour des entreprises, des organisations syndicales et patronales et des acteurs de la vie sociale ».

L'IST est proche du grand patronat[2]. L'Humanité le considère comme « une officine du patronat »[9].

Notes et références

  1. Benoît Collombat (dir.), David Servenay (dir.), Frédéric Charpier, Martine Orange et Erwan Seznec, Histoire secrète du patronat de 1945 à nos jours : le vrai visage du capitalisme français, La Découverte/Arte éditions, coll. « Cahiers libres », (1re éd. 2009), 889 p. (ISBN 978-2-7071-8511-2, lire en ligne).
  2. Abel Mestre, « Claude Harmel, figure de l'anticommunisme, fondateur de l'Institut supérieur du travail », Le Monde, 29 novembre-1er décembre 2011 (lire en ligne).
  3. Pierre-Henri Lab, « Le quinté de tête des chiens de garde du patronat », sur humanite.fr, L'Humanité, 10 novembre, 2014 (consulté le ).
  4. Voir sur le site de la CFTC-Paris.
  5. « Bernard Vivier », site du CESE.
  6. « L'équipe dirigeante de la CFTC, à la suite du 52e congrès confédéral, Vichy 17-20 novembre 2015 - Conseil confédéral (autres membres) / membres élus (par ordre de suffrages) au titre du collège E » [PDF], sur cftc.fr, CFTC (consulté le ).
  7. Patrick N’Golin et Émilie Wright, « Bernard Vivier et son frère. Un portrait des actionnaires de l'Institut supérieur du travail », 3 décembre 2014.
  8. « Un dirigeant de la CFTC dont la mémoire flanche », L'Humanité, 17 novembre, 1999 (consulté le ).
  9. « Une honteuse entreprise de réécriture de l’histoire », L'Humanité, (consulté le ).

Lien externe

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