Institut français de presse

L'Institut français de presse (IFP) est une unité de formation et de recherche (UFR) délivrant des diplômes en sciences de l'information et de la communication de l'université Panthéon-Assas.

Pour les articles homonymes, voir IFP.

L’IFP forme ses étudiants aux métiers du journalisme, de la communication politique et institutionnelle, des études d’audience, de la programmation audiovisuelle et des écritures numériques. Il comprend une des 14 écoles de journalisme reconnues par la profession en France via le dispositif prévu par la Convention collective nationale de travail des journalistes. Ses locaux sont situés au Centre Assas dans le 6e arrondissement de Paris.

Histoire

1937 : fondation au sein de l'université de Paris

Créé par un décret du 5 juillet 1937 au sein de la faculté de droit de l’université de Paris, l’Institut des sciences de la presse s'arrête dès 1939 à cause de la guerre. Il reprend vie sous le nom de Centre d’étude scientifique de la presse en 1945 grâce à l'action du haut fonctionnaire et spécialiste du droit de la presse, Fernand Terrou[1].

1951 : refondation après une fermeture en 1947

Le Centre d’étude scientifique de la presse ferme dès 1947 mais renaît de ses cendres le 4 avril 1951 sous le nom d’ « Institut français de presse » (IFP) sous la forme d'une association loi de 1901, en lien avec la Fondation nationale des sciences politiques (IEP de Paris) et l'UNESCO, sise au 27 rue saint Guillaume. Premier centre de recherche français consacré à l'étude et à l’analyse des médias, il développe très tôt des relations avec des universités et des instituts de recherche étrangers pour la réalisation de ses activités, puis s’ouvre progressivement à l’enseignement supérieur.

S’appuyant sur des partenariats internationaux, l’Institut français de presse devient après la guerre, un institut d'études de référence internationale sur l’évolution des médias. Sous l’impulsion de son premier directeur, le magistrat et enseignant Fernand Terrou, il participe à la Déclaration des droits de la presse de San Francisco en 1948, et développe des relations privilégiées avec l'Institute for Communication Research de l'Université Stanford aux États-Unis. En 1957, il joue un rôle majeur en coopération avec l’UNESCO dans la création de l’Association internationale des études et recherches sur l’information et la communication (AIERI[2]).

Alors logé à l’Institut d’études politiques de Paris, il est rattaché à l’université de Paris, et devient un institut académique par un décret du 9 février 1957. En 1961, le premier diplôme universitaire de l’IFP est créé. Puis, en 1964, pourra commencer à être délivré le titre de docteur, sur les enjeux de l'Information.

1969 : éclatement de l'université de Paris

Avec l’éclatement de l’Université de Paris en plusieurs universités autonomes, il devient en 1969 l'UFR de Sciences de l'information et de la communication de l’Université Paris-II Panthéon – Assas.

Dans les années 1970, le ministère de la Coopération se tourne vers l’Institut français de presse, en association avec le Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ), pour favoriser la création de deux grandes écoles de journalisme à Yaoundé[3] (Cameroun) et à Dakar[4] (Sénégal). À la même époque, il noue aussi des relations privilégiées avec l'Institut de presse et des sciences de l'information de Tunis et l'Institut supérieur de journalisme de l'Université de Rabat.

Organisation

Direction de l'IFP

Enseignants actuels

L'IFP comprend une équipe permanente de quinze enseignants-chercheurs spécialistes des médias et de la communication (droit, économie, sociologie, histoire, sémiologie, réseaux numériques) présents à tous les niveaux de formation de l’IFP. L'équipe comprend notamment Rémy Rieffel, Nathalie Sonnac, Fabrice d'Almeida, Frédéric Lambert, Cécile Méadel, Arnaud Mercier, Tristant Mattelart ou encore Josiane Jouët.

Chaque année, une dizaine de professeurs et intervenants étrangers assurent un à deux mois de conférence auprès des étudiants de l’IFP[5]. Parmi eux, on peut compter Marc Lits de l'Université catholique de Louvain (Belgique), Kent Wilkinson de l'université du Texas (États-Unis), David A. Welch de l'Université du Kent à Canterbury (RU), Riadh Ferjani de l'Université de Manouba (Tunisie) ou encore Marc-François Bernier de l'Université d’Ottawa (Canada).

Les enseignements de l’IFP sont aussi assurés par des intervenants professionnels provenant des secteurs médiatiques et de la communication. Certains sont associés aux formations : Agence France-Presse, Le Monde, ministère de la Culture, etc. D’autres interviennent seulement sur certains cours : Le Figaro, L'Express, Radio France internationale, La Chaîne Info, le Centre national du cinéma et de l'image animée, SFR, OpinionWay, France 2, BFM TV, Audipresse[6], Affimétrie[7], Ipsos, Prisma Media, Microsoft, Le Nouvel Observateur, TNS Sofres.

Équipements et ressources

L’IFP est situé dans les locaux de l’université Panthéon-Assas.

Les étudiants du Master de journalisme bénéficient d’un studio radio, de postes de montage radio et vidéo, ainsi qu’un plateau télévision pour 4 personnes.

Depuis 2005, l’IFP, en collaboration avec la bibliothèque universitaire de Paris-2 et la Bibliothèque Sainte-Barbe[8], a créé des espaces dédiés aux ouvrages en sciences de l’information et de la communication, dont la médiathèque de l'Institut français de presse. Il possède également son propre fond de documentation, plus de 6 000 ouvrages pluridisciplinaires, 3 000 mémoires, 900 dossiers documentaires et une centaine de périodiques et dossiers de presse actualisés.

Les formations

L’IFP a pour vocation de fournir des formations d’excellence dans le domaine des Sciences l’information et de la communication. Il forme les étudiants aux métiers de journaliste, d’ingénieur et de chargé d’études, de programmateur, de direction et d’encadrement de projets multimédias, mais aussi de la recherche et de l’enseignement universitaires (maitres de conférences, professeurs des universités, chercheurs du CNRS)

L’IFP accueille 500 étudiants.

Deux finalités orientent les programmes des différentes formations : l’acquisition d’outils d’analyse transdisciplinaires et de connaissances fondamentales en Sciences de l’information et de la communication d’une part, l’insertion professionnelle des étudiants d’autre part. L’équipement des locaux permettant l’intégration d’ateliers pratiques dans les programmes et les cursus pédagogiques reflètent un équilibre entre enseignement universitaire théorique et formation pratique professionnelle : cas pratiques, enquêtes de terrain, reportages, pratiques d’outils logiciels. Une grande place est accordée à l’apprentissage et au stage en entreprise.

L'IFP délivre le diplôme de licence en science de l'information et de la communication, il abrite une bilicence "Histoire - Information médias" en partenariat avec l'université Paris Sorbonne, et il délivre les diplômes de Master et de doctorat. Le Master en science de l'information et de la communication se compose de six parcours : Médias et mondialisation ; Médias, langages et sociétés ; Usages du numérique, innovation, communication ; Médias, publics et culture numérique ; Journalisme ; Médias, communication et villes numériques. L'IFP propose également un double diplôme ("Global BBA") de niveau master en partenariat avec l'ESSEC.

Le pôle de recherche : le CARISM

Longtemps fusionnés, les pôles pédagogiques et scientifiques étaient regroupés sous l'entité commune : IFP. Ce n'est qu'en 2005 qu'un pôle recherche autonome se crée sous le nom de CARISM .

Le Centre d’analyse et de recherche interdisciplinaire sur les médias (CARISM[9]) regroupe les enseignants-chercheurs de l’IFP autour de programmes de recherche définis par l’équipe. Centre pionnier en France dans la recherche sur les médias, ses travaux se fondent sur une approche transdisciplinaire puisant dans le droit, l’économie, la science politique, la géopolitique, la sociologie et la sémiotique.

Le CARISM est le lointain descendant de l'Institut des sciences de la presse, centre de recherche créé en 1937 au sein de l’Université de Paris par le professeur de droit Boris Mirkine-Guetzevitch et le journaliste Stephen Valot, membre de la direction du Syndicat national des journalistes (SNJ). L'esprit de ce premier centre est prolongé après-guerre par la création de l'IFP. Dans les années cinquante, sous l’impulsion des juristes Fernand Terrou et Lucien Solal, cet institut devient un carrefour de rencontres entre professionnels de journalisme, patrons de presse et universitaires. Très tôt, il donne lieu à des publications pluridisciplinaires de référence dans le domaine de l’Information et des Médias. Convaincu de la nécessité de construire une instance internationale qui dépasse les clivages de la Guerre froide, Fernand Terrou fait collaborer l’IFP à la fondation de l’AIERI[2] par l’UNESCO en 1957. S’alignant sur les ambitions de l’IFP, cette nouvelle organisation est destinée au développement des sciences de la presse. Face aux difficultés de communication des instances gouvernementales et professionnelles de l’époque, une collaboration de centres de recherche plurinationaux permet à cette science naissante de se développer.

Le centre donne aussi lieu à des publications de référence dans le domaine de l’information et des médias. La revue trimestrielle Études de presse diffusée en France et à l’étranger qui comprend une partie doctrinale et une partie documentaire témoigne des premières spécialités choisies par l’Institut : le droit et l’histoire des médias. C’est dans cette perspective que s’inscrit l’ouvrage de Fernand Terrou L’Information (1re édition en 1962) ou encore plusieurs ouvrages collectifs dont l’Histoire générale de la Presse (5 volumes, 1969-1976). Un peu plus tard, les approches sociologiques et économiques se développent. Les ouvrages Médias et société de Francis Balle (1re édition datant de 1973 sous le titre : Institutions et publics des moyens d’information), Économie de l’information de Nadine Toussaint-Desmoulins (1re édition, 1978), Droit de l’information d’Emmanuel Derieux (1re édition, 1986) font partie des ouvrages fondateurs dans ces matières.

Les partenariats internationaux de l'IFP

Depuis sa création, l’IFP fait reposer une partie de ses activités de recherche et d’enseignement sur des partenariats internationaux avec des universités et des fondations étrangères.

De nombreux protocoles permettent des échanges avec des enseignants étrangers. Ainsi, une demi-douzaine d’enseignants-chercheurs étrangers est invitée chaque année à dispenser une semaine de cours à l’institut. Ces universitaires proviennent des universités de Munich (Allemagne), Madrid, Pampelune (Espagne), Istanbul (Turquie), Rome (Italie), Warwick (Grande-Bretagne), Bogota (Colombie), Pékin (Chine), Ottawa (Canada) et Buenos Aires (Argentine).

Les échanges d’étudiants ifpéens et étrangers sont favorisés par les nombreuses conventions liant l’IFP avec des universités étrangères.

Des programmes d’échange ERASMUS sont établis avec l’Université Ludwig-Maximilians de Munich, l’Université de Navarre à Pampelune, les universités de San Pablo Ceu et de Carlos III de Madrid, l’Université de Tampere, l’Université La Sapienza de Rome, l’Université de Warwick, l’Université Galatasaray d’Istanbul, l’Université libre de Bruxelles et l’Université de Lisbonne.

Les étudiants peuvent également suivre des cours dans des universités extra-européennes grâce aux conventions bilatérales avec la Fondation Walter-Benjamin de Buenos Aires (Argentine), l’Université de Carleton d’Ottawa (Canada), l’Université de communication de Chine (CUC) et l’Université du Rosaire de Bogota (Colombie).

Des conventions d’enseignement font aussi participer l’équipe universitaire de l’IFP à la formation des étudiants en journalisme de l’université libanaise, des étudiants de l’ISMA[10] à Cotonou (Bénin) et de l’école Com'Sup à Casablanca (Maroc).

Anciens élèves

Parmi ses anciens élèves, l’IFP compte de nombreuses personnalités des mondes politiques et médiatiques, notamment Jean-Pierre Elkabbach, François Baroin, Jean Montaldo (1962-1964), Étienne Mougeotte, Thomas Sotto, Alix Girod de l'Ain, Catherine Roig, Amadou Ousmane[11], Étienne Carbonnier[12] ou encore Éric Brunet.

Notes et références

  1. « Histoire de l'IFP », sur IFP (consulté le )
  2. « AIERI »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?).
  3. Yaoundé.
  4. Dakar.
  5. Voir la liste 2011/2012 des intervenants à l'IFP
  6. Audipresse.
  7. Affimétrie.
  8. Bibliothèque Sainte Barbe.
  9. CARISM.
  10. ISMA.
  11. (en) Susan Gorman, « Amadou, Ousmane », dans Encyclopedia of African Literature, Routledge, (lire en ligne), p. 27.
  12. IFP, « ETIENNE CARBONNIER, ANCIEN DE L'IFP, ANIME UNE NOUVELLE ÉMISSION, CANAP 95 SUR TMC », sur u-paris2.fr

Voir aussi

Bibliographie

  • Jacques Godechot, « L'Institut français de Presse et les recherches sur l'histoire de la presse », dans Le Mouvement social, n° 53, 1965, p. 3-8.

Articles connexes

Liens externes

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