In the Deathcar

In the Deathcar est la chanson du générique d'introduction du film d'Emir Kusturica Arizona Dream. Écrite par Iggy Pop, elle est interprétée d'une voix lugubre par le chanteur punk sur une musique plagiée.

In the Deathcar

Single de Iggy Pop
extrait de l'album Arizona Dream (en)
Sortie 1993
2002
Enregistré 1992
Durée 5:11
Genre folk rock
Format CD
Auteur Iggy Pop
Compositeur Arcangelo Petisi
et Goran Bregović
Producteur Phonogram
Label Mercury Records

Pistes de Arizona Dream (en)

This Is a Film

Single de Iggy Pop
extrait de l'album Arizona Dream (en)
Sortie 1993
2002
Enregistré 1992
Durée 4:18
Genre folk rock
Format CD
Auteur Emir Kusturica
Compositeur Arcangelo Petisi
et Goran Bregović
Producteur Phonogram
Label Mercury Records

Pistes de Arizona Dream (en)

Le générique de fin reprend la même musique sous le titre This Is a Film, avec un chœur et des paroles non chantées d'Emir Kusturica.

Musique

In the Deathcar et This Is a Film partagent la même musique entrainante d'une rumba. Celle-ci a été arrangée par Goran Bregović à partir d'une chanson corse intitulée Solenzara qu'avait écrite après guerre Fernande Jung sur une musique de Arcangelo Petisi[1], mandoliniste et compositeur pour accordéon[2], également connu sous les noms[3] Arc Angels[4] ou encore Marc Angel[5]. Interprétée une première fois en 1962 par Dominique Marfisi[6], cette chansonnette, variation du thème d'un amour d'été, était devenue célèbre grâce à l'interprétation qu'en avait donnée en 1967 Enrico Macias, traducteur avec Jacques Demarny des paroles en français, et avait ensuite été reprise, entre autres[7], par Tino Rossi en 1978. Air France avait longtemps utilisée, comme l'un de ses fonds sonores, la version aux allures d'interlude qu'en avait tirée Claude Ciari en 1966[8] à la guitare[9].

Propriété depuis 1962[6] des interprètes[10] Régina et Bruno Bacara, la composition de Bregović est interdite de diffusion peu après sa sortie par une procédure juridique menée par Philippe Marfisi[11], fils de Dominique Marfisi et collaborateur de Patrick Sébastien, jusqu'à ce qu'un accord, en 2002, soit trouvé avec les ayants droit[12].

Paroles

In the Deathcar

Le poème, écrit par Iggy Pop, évoque, sur le thème du post coïtum animal triste, différentes scènes métaphoriques du film récurrentes dans l'œuvre de Kusturica : l'aboiement du chien fidèle[13], la vie conçue comme un accident, l'amour à plus d'âge, la vie plus vraie vécue par les personnages de cinéma, la civilisation de la voiture comme un emportement illusoire[14]... Son refrain « Dans la voiture de mort, nous sommes en vie » exprime la philosophie calderonienne[15], développée dans le film, d'une vie qui n'est faite que d'illusions mais d'un désir qui se perpétue au-delà de la mort.

This Is a Film

Les paroles[16], écrites par Emir Kusturica, reprennent les mots d'Andrei Platonov dans son roman Tchevengour, « Il voudrait montrer à Zakhar Pavlovitch les yeux d'un poisson mort et lui dire, Regarde, là est la sagesse! Le poisson se tient entre la vie et la mort, et c'est pour cela qu'il reste muet et impassible. Je veux dire, que même un veau pense, mais un poisson, non. Il sait déjà tout. »[17].

Le titre initialement envisagé pour « ce film » était en effet La Valse du turbot[18].

Notes et références

  1. « Solenzara », Laboratoire LiSA UMR 6240 de l'Université de Corse, Corte, [s.d.]
  2. Max Marino à Wagram, 4, BIEM, 1959, 33 t.
  3. Catalog of Copyright Entries : Music, p. 113, Bureau d'impression du gouvernement des États-Unis, Washington, 1970.
  4. Discographie d'Arcangelo Petisi.
  5. Rex, « Si tous les amoureux du monde », in Nouvelle revue de Lausanne, p. 10, Lausanne, 17 février 1969.
  6. Canti di Corsica
  7. Discographie de Dominique Marfisi.
  8. Discographie de Claude Ciari.
  9. « Solenzara », Pathé-Marconi, Paris, 1966.
  10. Régina et Bruno "Solenzara", in Le Palmarès des chansons, Première chaîne, Paris, 3 novembre 1966 (INA).
  11. « Solenzara au Top 50 », in Corse Matin, Ajaccio, 8 avril 1993.
  12. « Arizona Dream BOF », in Kustupedia, 10 janvier 2011.
  13. J. M. Méjean, Emir Kusturica : le renouveau du cinéma baroque qui sait si bien peindre l'amour, la musique et la joie dans un monde de bruit et de fureur., p. 51, coll. Les grands cinéastes, Gremese (it), Rome, 2007 (ISBN 9788873016250).
  14. J. M. Méjean, Emir Kusturica : le renouveau du cinéma baroque qui sait si bien peindre l'amour, la musique et la joie dans un monde de bruit et de fureur., p. 57, coll. Les grands cinéastes, Gremese (it), Rome, 2007 (ISBN 9788873016250).
  15. J. M. Méjean, Emir Kusturica : le renouveau du cinéma baroque qui sait si bien peindre l'amour, la musique et la joie dans un monde de bruit et de fureur., p. 50, coll. Les grands cinéastes, Gremese (it), Rome, 2007 (ISBN 9788873016250).
  16. Flash Art, n° 171-173, p. 86, G. Politi (en), Milan, 1993 (ISSN 0394-1493).
  17. (ru) I. Chnouriénko, « Emir Kusturica : Je vais devoir revenir au cinéma russe », in Les Affaires de Saint Petersbourg (ru), Saint-Petersbourg, 6 mars 2010.
  18. J. M. Méjean, Emir Kusturica : le renouveau du cinéma baroque qui sait si bien peindre l'amour, la musique et la joie dans un monde de bruit et de fureur., p. 49, coll. Les grands cinéastes, Gremese (it), Rome, 2007 (ISBN 9788873016250).

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