Impôt sur la nationalité

Le principe de l'impôt sur la nationalité, appelé également impôt universel, est de soumettre les nationaux à un impôt même si ceux-ci résident à l'étranger. Il aurait notamment pour but d'éviter l'évasion fiscale et a parfois été dénommé, à ce titre, Impôt Johnny, en référence à la domiciliation de Johnny Hallyday en Suisse afin de bénéficier de leur impôt au forfait.

Cet impôt reste pour l'instant à l'état de proposition politique en France, mais cette forme de taxation existe déjà en quelque sorte aux États-Unis et en Suisse (taxe d'exemption de service militaire), et a été proposée en France par Dominique Strauss-Kahn lors de la campagne présidentielle de 2007[1].

Situation aux États-Unis

Le principe aux États-Unis est qu'une personne possédant la nationalité américaine doit payer des impôts sur ses revenus, où qu'elle soit sur la planète. Il n'y a donc pas un impôt citoyen particulier mais une caractéristique des impôts de s'appliquer même sur les résidents à l'étranger[Quoi ?]. Plusieurs mesures permettent aux citoyens de déduire de leurs revenus une part plus ou moins importante suivant la situation : elles sont répertoriées dans le Foreign Earned Income Exclusion (Exclusion de l'Impôt sur le Revenu à l'Étranger). Ces exclusions ne concernent que les premiers 95 100 $ (en 2012)[2] du salaire d'un citoyen américain résidant à l'étranger. Tout revenu au-delà de cette somme est imposable par l'IRS (fisc américain), sauf si l'impôt local est supérieur.

Ce principe remonte à la guerre de Sécession, lorsque certains riches Américains fuyaient le pays pour ne pas être enrôlés dans l'armée[3].

Par exemple, les Américains résidant en France ne sont pas imposables par l'IRS, puisque l'imposition française est plus forte qu'aux États-Unis. Mais ceux exilés aux Îles Vierges doivent payer la différence (à moins de renoncer à la citoyenneté américaine).

Pour les citoyens américains par droit du sol qui n'ont jamais vécu plus de quelques mois aux États-Unis, la situation est difficile, puisque ceux-ci découvrent brusquement les impôts américains, notamment depuis que la loi FATCA oblige les banques à transmettre les documents fiscaux des citoyens américains. Certaines banques refusent ainsi les clients américains[4]. Les processus pour renoncer à sa nationalité sont longs, coûteux, et non rétroactifs pour le paiement des impôts[5].

Propositions en France

En 2011, la Cour des comptes avait proposé la mise en place d'un tel impôt afin de lutter contre l'évasion fiscale[6]. En 2012, une convention en discussion entre la France et Andorre permettrait l'imposition des résidents andorrans de nationalité française. En , Nicolas Sarkozy souhaite mettre en place un impôt sur la nationalité qui viserait les exilés fiscaux[7]. Jean-Luc Mélenchon défend de façon similaire en un impôt universel, visant notamment la famille Mulliez, dont certains membres résident en Belgique[8]. Environ deux millions de Français expatriés seraient concernés[3].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Rapport de Dominique Straus Kahn (PDF)
  2. IRS : Foreign Earned Income Exclusion : ,
  3. Guillaume Guichard, « Impôt universel: Mélenchon pourchassera les contribuables aisés «même en enfer» », sur Le Figaro, (consulté le ).
  4. Danièle Guinot, « Les «Américains accidentels» attaquent plusieurs banques en ligne en justice », sur Le Figaro, (consulté le ).
  5. Richard Hiault, « Le cauchemar fiscal de ces Français nés aux Etats-Unis », sur Les Échos, (consulté le ).
  6. Claudine Schmid, « Impôt sur la nationalité: un nouvel impôt en catimini? », sur Huffington Post, (consulté le ).
  7. Hélène Favier, « Sarkozy veut lier "impôt" et "nationalité" », sur europe1.fr, (consulté le ).
  8. AFP, « Mélenchon veut un « impôt universel » basé sur la « nationalité » », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
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