Hypothèse de l'impact cosmique du Dryas récent

L'hypothèse de l'impact cosmique du Dryas récent, appelée aussi hypothèse de la comète de Clovis, est une théorie controversée qui lie une extinction massive et la disparition de la culture Clovis à un impacteur qui touche la Terre à l'ultime fin de la dernière période glaciaire.

Mégafaune du Pléistocène.

Description

L'extinction d'une trentaine d'espèces de grands mammifères (mégafaune du Pléistocène, telle que mammouths, chevaux, chameaux), de gigantesques incendies de forêts et la brutale disparition en Amérique du Nord de la civilisation dite de Clovis seraient contemporaines du début de cette période glaciaire du Dryas récent. L'absence de cratère et de minéraux choqués s'expliquerait par l'explosion d'une comète de 3 km (dénommée « comète de Clovis » par les chercheurs américains), ou plus précisément d'une pluie de comètes, avant qu'elles ne touchent terre. L'hypothèse formulée en 2007 par des chercheurs rassemblés autour de DJ. Kennett[1], s'appuie sur les analyses sédimentaires de sites archéologiques liés à la culture Clovis qui révèlent une nappe noire épaisse (couche d'une dizaine de centimètres, dénommée « black mat ») riche en carbone (témoins des incendies) et avec une concentration anormale d'iridium, un élément lourd et rare à la surface de la Terre et qui a souvent une origine extraterrestre. De plus, des nanodiamants (en) et des fullerènes, caractéristiques exclusives d'échantillons de matières extraterrestres ont aussi été trouvés[2]. Un modèle par Kennett et al. 2015 s'appuyant sur un grand nombre de datations au carbone 14 pour déterminer le début du Dryas récent sur la base de cette hypothèse, indique une date entre 12 835 et 12 735 B.P.[3].

L'hypothèse cométaire comme facteur central d'une suite de réactions en chaîne (dérèglement climatique, pandémie, perturbation de la chaîne alimentaire) conduisant à une extinction massive est cependant actuellement débattue[4]. Les plus récentes recherches (2020) montrent qu'il est très improbable que les échantillons datés utilisés par Kennett et al. 2015 pour leur modèle se soient déposés simultanément[5]. D'autres recherches récentes disputent également cette hypothèse[6].

Notes et références

  1. [Firestone et al. 2007] (en) R. B. Firestone, A. West, J. P. Kennett, L. Becker, T. E. Bunch, Z. S. Revay, P. H. Schultz, T. Belgya, D. J. Kennett, J. M. Erlandson et al., « Evidence for an extraterrestrial impact 12,900 years ago that contributed to the megafaunal extinctions and the Younger Dryas cooling », PNAS, vol. 104, no 41, , p. 16016–16021 (DOI 10.1073/pnas.0706977104).
  2. [Kennett et al. 2009] (en) D. J. Kennett1, J. P. Kennett, A. West, C. Mercer, S. S. Que Hee, L. Bement, T. E. Bunch, M. Sellers et W. S. Wolbach, « Nanodiamonds in the Younger Dryas Boundary Sediment Layer », Science, vol. 323, no 5910, , p. 94 (DOI 10.1126/science.1162819).
  3. [Kennett et al. 2015] James P. Kennett, Douglas J. Kennett, Brendan J. Culleton, J. Emili Aura Tortosa, James L. Bischoff, Ted E. Bunch, I. Randolph Daniel Jr., Jon M. Erlandson, David Ferraro, Richard B. Firestone et al., « Bayesian chronological analyses consistent with synchronous age of 12,835-12,735 Cal B.P. for Younger Dryas boundary on four continents », PNAS, no 112, , E4344–E4353 (lire en ligne [sur pnas.org], consulté en ).
  4. [Scott et al. 2010] (en) Andrew C. Scott, Nicholas Pinter, Margaret E. Collinson, Mark Hardiman, R. Scott Anderson, Anthony P. R. Brain, Selena Y. Smith, Federica Marone et Marco Stampanoni, « Fungus, not comet or catastrophe, accounts for carbonaceous spherules in the Younger Dryas ‘impact layer' », Geophysical Research Letters, vol. 37, no 14, , p. 302 (DOI 10.1029/2010GL043345).
  5. [Jorgeson, Breslawski & Fisher 2020] I. A. Jorgeson, R. P. Breslawski et A. E. Fisher, « Radiocarbon simulation fails to support the temporal synchroneity requirement of the Younger Dryas impact hypothesis », Quat. Res., no 96, , p. 123–139 (lire en ligne [PDF] sur researchgate.net, consulté en ).
  6. [Cheng et al. 2020] (en) Hai Cheng, Haiwei Zhang, Christoph Spötl, Jonathan Baker, Ashish Sinha, Hanying Li, Miguel Bartolomé, Ana Moreno, Gayatri Kathayat, Jingyao Zhao et al., « Timing and structure of the Younger Dryas event and its underlying climate dynamics », PNAS, vol. 117, no 38, , p. 23408-23417 (lire en ligne [sur pnas.org], consulté en ).

Voir aussi

Articles connexes

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