Hypersensibilité chimique multiple

L'hypersensibilité chimique multiple (Multiple chemical sensitivity ou MCS en anglais), appelée aussi intolérance environnementale idiopathique, est une affection chronique caractérisée par des symptômes attribués par les personnes en souffrant à des expositions de bas niveau à des composés chimiques. Les substances les plus couramment citées incluent les produits parfumés, les pesticides, les plastiques, les tissus synthétiques, la fumée, le pétrole et ses dérivés, et les émanations de peinture. Les symptômes sont généralement vagues et non spécifiques, comme la nausée, la fatigue chronique, les vertiges et les migraines, mais incluent aussi communément de l'asthme, des inflammations de la peau, des articulations, des voies gastro-intestinales et des voies respiratoires.

Hypersensibilité chimique multiple

Spécialité Médecine environnementale, immunologie, neurologie et empoisonnement (d)
MeSH D018777
Causes Maladie complexe

Mise en garde médicale

Le National Institute of Environmental Health Sciences définit l'hypersensibilité chimique multiple comme une « maladie chronique et récurrente causée par l'incapacité d'une personne à tolérer un produit chimique ou une classe de produits chimiques[1]. »

La sensibilité polychimique multiple n'est pas reconnue comme un désordre organique causé par des substances chimiques par l'Organisation mondiale de la santé, ni par l'Association médicale américaine, ni par d'autres organisations[2],[3]. Cependant depuis le parlement européen reconnaît l'hypersensibilité chimique multiple ainsi que l'hypersensibilité électromagnétique et demande à l'O.M.S. d'inclure ces 2 maladies dans la future CIM 11 qui devrait sortir en 2018 après 3 années d'études (révision du classement des maladies par l'OMS). Il n'existe aucune étude scientifique validée et publiée concernant les personnes atteintes d'hypersensibilité chimique multiple. Les H.C.M. ont été associés par erreur aux hypersensibles électromagnétiques alors qu'il ne s'agit pas de la même maladie.

Sans parler de l'étiologie, des personnes présentant des symptômes sévères sont handicapées à cause du syndrome[réf. nécessaire]. L'Administration de la sécurité sociale aux États-Unis reconnaît l'hypersensibilité chimique multiple comme une cause d'invalidité à long terme, au cas par cas[4].

Signes et symptômes

Les symptômes d'hypersensibilité chimique peuvent être modérés à invalidants. Ils incluent tout symptôme physique des individus souffrant du syndrome attribués à l'exposition à un produit chimique, dont les parfums[5].

Les symptômes les plus courants concernent de beaucoup des plaintes non spécifiques : asthme, migraine, problème de peau et d’essoufflement, fatigue, brain fog (problèmes de mémorisation à court terme, difficulté à se concentrer) et douleurs musculaires[6].

Causes

Le syndrome d’hypersensibilité chimique peut être attribué à une exposition prolongée à des agents chimiques tels que :

  • Les solvants organiques volatils (désodorisants, assainisseurs d’air, produits de nettoyage, lessives, peintures, parfums),
  • le monoxyde de carbone,
  • le mercure,
  • l'hydrogène sulfuré,
  • les pesticides...

Diagnostic

Des consultations existent auprès de médecins dans certains hôpitaux (service des maladies environnementales). Un test est effectué : le Qeesi.

Traitement

Il n’existe pas de traitement pour guérir ce syndrome.

La seule solution efficace consiste à supprimer les sources chimiques qui déclenchent les symptômes.

Épidémiologie

Au moins 10 % de la population française serait touchée. Une enquête en 2018 fait état du nombre croissant de personnes affectées par ce syndrome au Canada : 26 % des personnes se déclarent être indisposées par les produits parfumés, contre 3 % en 2002[5].

Notes et références

  1. (en)MCSS factsheetUnited States National Institute of Environmental Health Sciences
  2. (en)Sears, Margaret E. 2007. « The Medical Perspective on Environmental Sensitivities » note : les opinions exprimées dans ce document sont celles de l'auteur et ne reflètent pas la position du CHRC
  3. (en) Gots RE, « Multiple chemical sensitivities--public policy », J. Toxicol. Clin. Toxicol., vol. 33, no 2, , p. 111–3. (PMID 7897748, DOI 10.3109/15563659509000459) :
    « The phenomenon of multiple chemical sensitivities is a peculiar manifestation of our technophobic and chemophobic society. It has been rejected as an established organic disease by the American Academy of Allergy and Immunology, the American Medical Association, the California Medical Association, the American College of Physicians, and the International Society of Regulatory Toxicology and Pharmacology. It may be the only ailment in existence in which the patient defines both the cause and the manifestations of his own condition. »
  4. (en) « Program Operations Manual System (POMS) », sur secure.ssa.gov Social Security Association (consulté le )
  5. (en) T. Katoh, « Multiple Chemical Sensitivity (MCS): History, Epidemiology and Mechanism », Nihon Eiseigaku Zasshi, vol. 73, no 1, , p. 1-8 (DOI 10.1265/jjh.73.1).
  6. (en) Pamela Reed Gibson, PhD, « Understanding and Accommodating People With MCS ».

Voir aussi

Liens externes

  • https://sosmcs.fr/ L'association SOS MCS se positionne comme l’association de référence pour les patients atteints de cette maladie. SOS MCS fait aussi partie du Réseau Environnement Santé (RES) et lutte activement contre les maladies environnementales, aux côtés des associations de référence dans le domaine, au niveau national et international.
  • France MCS (collectif associatif européen du Syndrome d'hypersensibilité chimique multiple)
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