Huang Nubo

Huang Nubo (chinois:黄 怒 波) né en 1956 sous le nom de Huang Yuping, est un homme d'affaires chinois , poète et alpiniste, fondateur de Pékin Zhongkun Investment Group . Selon Hurun Report , sa valeur nette est de 2,3 milliards $ en 2014 , se classant 90e parmi les 400 plus riches chinois.

Garde rouge pendant la Révolution culturelle, il est déporté à la campagne comme 17 millions de jeunes urbains. Après la mort de Mao Zedong en 1976, il peut rejoindre Pékin en 1977 et poursuivre ses études au sein de l'Université de Pékin. Membre du parti communiste chinois, il travaille près de dix ans au sein du département de la propagande du Comité central du Parti communiste chinois.

Biographie

Huang Nubo est né, dans la province du Gansu, dans une famille de militaires. À partir de l'âge de deux ans, Huang grandit à Yinchuan dans la région du Ningxia. Sous le pseudonyme de Luo Ying, il relate le suicide de son père, déclaré « contre-révolutionnaire actif » à la suite des purges maoïstes de la campagne des Cent fleurs, et la mort de sa mère, réduite à la mendicité, intoxiquée au gaz près de dix ans plus tard[1].

Révolution culturelle

Pendant la Révolution culturelle (1966-1976), il est Garde rouge. Cette période a profondément marqué Huang Nubo : « Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne fait la chasse aux nazis. Nous, sous prétexte d'aller de l'avant, nous feignons d'avoir oublié. Or, dans notre société d'anciens gardes rouges, personne n'est indemne. Notre modernité repose sur une tragédie, qui nous a fait perdre tout humanisme. Les Chinois ne croient plus en rien. Nous sommes devenus plus riches mais avons fait exploser les inégalités. Notre pays est plus puissant, mais on a moins de liberté. On a chassé Dieu, et on est en train de tuer l'être humain. Alors nous devons être capables d'expliquer quel sens donner à notre existence, surmonter le nihilisme moral qui a envahi nos vies ». À l'âge de 15 ans, il décide de substituer à son prénom Yuping (paix de Jade) celui de Nubo (vagues en colère) car il en avait assez de subir. Il décrira plus tard, les horreurs auxquelles, jeune garde rouge, il a assisté. Puis il sera envoyé à la campagne comme 17 millions de jeunes instruits et d'anciens Gardes rouges[2]. Après la mort de Mao Zedong et l'arrestation de la bande des Quatre en 1976, il peut revenir à Pékin.

Études et activités professionnelles

À partir de 1977, il est étudiant au sein du département de langue de l'Université de Pékin, il sera diplômé en littérature chinoise en 1981. De 1981 à 1990, Huang travaille au sein du Département de la propagande du Comité central du Parti communiste chinois. De 1996 à 1998, il a étudié pour sa maîtrise en administration des affaires, qu'il a reçue de la China Europe International Business School (CEIBS) .

Alpinisme

Entre 2005 et , il a gravi les sept plus hauts sommets montagneux sur les sept continents, dont trois fois l’Everest : en Afrique le Kilimandjaro en 2005 (5 859 m), en Asie le Qomolangma en 2009, 2010 et 2013 (8 844 m), en Amérique du Nord le McKinley en 2009 (6 194 m), l’Elbrouz en 2009 (5 642 m), en Antarctique le massif Vinson en 2010 (4 897 m), en Amérique du Sud l’Aconcagua en 2010 (6 964 m), la pyramide de Carstensz en 2010 (4 884 m) et le Cho Oyu en 2008 (8 201 m)[3].

Le , il a grimpé l'Everest pour la troisième fois. Du sommet, il a soulevé le logo de l'UNESCO, a enlevé son masque à oxygène et a lancé un appel au monde pour protéger la planète et soutenir la mission de l'UNESCO : « Comme un entrepreneur qui a bénéficié de la mondialisation, je pense qu'il est de mon devoir de soutenir la société pour ce qu'elle m'a donné »[4].

Accès aux pôles

En , l'équipe d'expédition « Arctic Fox Mission » à laquelle Huang Nubo a participé, a rejoint le pôle Sud. Huang a été le 8e Chinois à réaliser cet exploit[5].

Mécénat

Huang Nubo soutient la cause des éléphants pour le compte de l'ONG américaine Wildaid (en), dont il est président pour la Chine[6].

En 2013, Huang Nubo fait un don de 1,6 million de dollars au KODE Art Museum de Bergen ce qui permet à la Chine de récupérer sept colonnes de marbre blanc de l'ancien palais impérial chinois[7].

Le , le Directeur général de l'UNESCO, Irina Bokova, et Huang Nubo, ont signé l'accord de partenariat d'un million de dollars pour soutenir le travail de l'Organisation sur le développement durable concernant le patrimoine mondial en matière de tourisme, lors d'une cérémonie au siège de l'UNESCO[4].

Controverses

En 2011 Huang Nubo proposa à un couple de retraité islandais près de 8,8 millions de dollars pour un terrain de 300 km² dans la région de Fjollum de l'île. Ce qui représenterait près de 0,3% de la surface du pays. L'ambition de l'homme d'affaires était d'y construire un hotel luxueux doté d'un terrain de golf géant[8]. Le Ministre de l'Intérieur islandais de l'époque bloqua la transaction car le projet allait à l'encontre des lois du pays[8].

Publications

Ouvrages

Huang Nubo commence à écrire des poèmes à l’âge de 14 ans. Il publie, sous le pseudonyme de Ying Luo, son premier livre en 1978. Un « premier recueil de poèmes date de 1992 (Cessez de m’aimer), suivi de Adieu, la mélancolie (1995) et Fleurs naissantes (2003). À partir de 2005, Luo Ying cherche une nouvelle forme d’expression poétique avec la pratique d’une prose-poème réinventée à partir de la rhapsodie traditionnelle chinoise (fu). Ayant pour décor la mutation de la société chinoise en plein essor économique, ses nouveaux recueils de poèmes – Errance urbaine (2005), Lapins, lapins (2008), La Neuvième nuit (2011) »[3].

  • Lapins lapins, traduit du chinois par Shuang Xu avec la collaboration de Martine Chardoux, préface de Jacques Darras, bilingue, Le Castor Astral, 2013, 104 pages[9],[3].
  • Le gène du garde rouge. Souvenirs de la Révolution culturelle avec une préface de Jacques Darras (co-traduit par Shuang Xu et Martine De Clercq, Gallimard, 2015). Il s'y présente à la fois victime et coupable. Il décrit son embrigadement progressif, montre le cadavre de son père abandonné sur un tas d'ordures, sa mère mendiante. Il évoque ce « gène du garde rouge » qui le marque à vie[10]. L'ouvrage reste interdit en Chine où le sujet de la Révolution culturelle est toujours tabou[2].

Accueil critique

Lors des rencontres poétiques sino-française en 2013, André Velter indique : « Cela fait presque dix ans que je connais Luo Ying. C'est un personnage tout à fait unique, non seulement dans la poésie chinoise, mais également dans le monde de la poésie mondiale actuelle. Son premier recueil Lapins, lapins a reçu un accueil favorable en France, et nous espérons que son deuxième y rencontrera également un bon écho »[11].

Références

Liens externes

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