Howard Carter

Howard Carter, né à Londres le et mort dans la même ville le , est un archéologue et égyptologue britannique.

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Howard Carter
Égyptologue

Howard Carter en 1924.
Pays de naissance Royaume-Uni
Naissance
Kensington (Grand Londres)
Décès (à 64 ans)
Kensington (Grand Londres)
Nationalité Britannique
Découvertes principales Tombeau de Toutânkhamon

Il est principalement connu pour avoir découvert en 1922 la tombe de Toutânkhamon, pharaon de la XVIIIe dynastie (Nouvel Empire).

Biographie

Né à Kensington, Howard Carter est le fils de Samuel John Carter, un peintre animalier et paysagiste[1] dont il hérite des talents de dessinateur et d'aquarelliste, et de Martha Joyce (née Sands) Carter[2]. Il passe son enfance dans le bourg de Swaffham. D'une santé fragile, il est contraint d'y suivre ses cours à domicile dans la maison de campagne de Sporle Role Cottage mais accompagne parfois son père. C'est au cours d'une séance de peinture de son père dans la maison de campagne de Lord Amherst of Hackney (en), collectionneur d'antiquités égyptiennes, que naît sa vocation d'égyptologue[3].

Il a dix-sept ans lorsqu'il est présenté à Percy Edward Newberry, un égyptologue de la Société d'exploration de l'Égypte, créée par Amelia Edwards, qui l'engage pour recopier à l'aquarelle les fresques des tombes de Beni Hassan[4].

Premières fouilles

La tombe KV62 dans la vallée des Rois.

Howard Carter continue avec le temple funéraire de Montouhotep II à Deir el-Bahari où il découvre une superbe statue blanche du pharaon portant la couronne rouge de Basse-Égypte après que son cheval eut mis les jambes accidentellement dans une cavité souterraine annexe du temple.

Le jeune homme britannique est aussitôt charmé par l'Égypte et il se passionne pour les fouilles.

Continuant de reproduire sur papier les divers bas-reliefs et inscriptions, il travaille bientôt aux côtés de Flinders Petrie à Amarna, mais, étant peu estimé par cet archéologue réputé pour son caractère trempé, il est rapidement remercié en 1893. Il revient ensuite à Deir el-Bahari, y travaille de 1894 à 1899 aux côtés d'Henri Édouard Naville afin notamment de reproduire les bas-reliefs du temple d'Amon, érigé par Hatchepsout[5]. Il rencontre le directeur du service des Antiquités égyptiennes Gaston Maspero, lequel semble l'apprécier. En 1900, Maspero l'y nomme inspecteur général des monuments en Haute-Égypte[6].

En 1902, il entame les fouilles de la vallée des Rois pour le compte de Theodore Monroe Davis, découvre les tombes pillées de la reine Hatchepsout et du pharaon Thoutmôsis IV[7].

Début 1905, un groupe de Français fortunés pénètre de force dans le Sérapéum et, ne voyant rien à cause de l'obscurité des lieux, réclame aux gardiens du site qu'on lui rembourse ses billets d'entrée. Carter prend fait et cause pour les gardiens et oppose un refus justifié, mais la discussion se transforme en bagarre. Les visiteurs portent plainte. Carter refusant de s'excuser, le consul général britannique Lord Cromer, le contraint à démissionner du Service des Antiquités. Il reste dans la région où il vit en vendant ses aquarelles aux touristes européens et son expertise auprès des marchands d'antiquités[8].

Lord Carnarvon, richissime mécène féru d'archéologie, fouille depuis deux ans en amateur, sans grand succès, la vallée des Rois. Souffrant de la poitrine à la suite d'un accident de voiture et devant éviter le climat humide hivernal du Royaume-Uni, il désire s'adjoindre les conseils d'un véritable homme de terrain. Carter qui travaille en Égypte depuis 1892, tantôt au service des fouilles étrangères, tantôt comme aquarelliste vendant ses œuvres aux touristes amateurs de jolis souvenirs, se fait engager en 1907 par Lord Carnarvon. C'est Maspero, qui regrette d'avoir dû se séparer du jeune homme, qui le présente à l'aristocrate britannique[7].

Les deux Britanniques explorent la nécropole thébaine, sans résultat significatif. À partir de 1912, ils travaillent dans le delta du Nil, qu'ils doivent abandonner après une invasion de cobras.

La maison Carter II.

En 1915, ils reprennent la concession arrivée à expiration de Theodore Monroe Davis, qui est persuadé que la vallée des Rois avait livré tous ses secrets. Après que l'équipe eut exhumé des jarres et des sceaux au nom de Toutânkhamon, Carter recherche sa tombe perdue depuis 1917, près du soubassement rocheux de la vallée, où il suppose qu'elle se trouve.

En 1922, les maigres découvertes alourdissant les dépenses que doit supporter lord Carnarvon, celui-ci annonce son intention d'arrêter. Carter demande de poursuivre une année de plus ; il affirme qu'il assumera le coût de cette année supplémentaire. Lord Carnarvon accepte de repartir pour un an, et consent à financer cette dernière campagne[7].

La découverte du tombeau de Toutânkhamon

La tombe de Toutânkhamon.

Ses recherches au bas de la vallée restant infructueuses, Howard Carter s'intéresse à un périmètre dont il constate que nul ne l'a jamais prospecté car étant situé près de l'entrée du tombeau de Ramsès VI, lieu très prisé par les touristes. En bloquer l'accès aurait pu provoquer des protestations, mais Carter, jouant le tout pour le tout, décide d'y installer son chantier pour ce qui sera sa dernière tentative. Le , les fouilles commencent et Carter découvre rapidement les fondations de cabanes d'ouvriers ayant œuvré au creusement de la tombe de Ramsès VI. L'archéologue acquiert alors la certitude que cet endroit de la vallée est entièrement vierge de fouilles modernes. Lord Carnarvon est au Royaume-Uni, lorsque, le [9] à l'aube, on dégage une marche, puis d'autres. Le soir, Carter se tient devant une porte, portant le sceau de la nécropole royale annonçant qu'il se trouve devant la tombe d'un grand personnage[10]. L'ouverture de cette porte est effectuée le , donnant accès à un couloir de 7,60 mètres de long creusé dans la roche et rempli de gravats. Howard Carter constate plusieurs traces de passage, ce qui lui fait croire que la tombe a elle aussi été pillée.

La véritable ouverture de la tombe a lieu officiellement le . Carter a invité, pour y assister, plusieurs personnes dont la reine Élisabeth de Belgique et son fils, le futur Léopold III, en compagnie de l'égyptologue Jean Capart. Tous sont sous le choc. La pièce qui se révèle à eux regorge d'un nombre inimaginable d'objets. Il y a là des conserves funéraires, des bouquets de fleurs, un trône doré, des grands lits en forme d'animaux, des chars démontés, des vases en albâtre. Cette première salle, dont les murs sont recouverts de plâtre blanc, mesure environ huit mètres de long sur 3,60 mètres de large.

Derniers travaux

Bon nombre de personnes viennent voir de leur propres yeux les merveilles de la découverte d'Howard Carter. Tous les journalistes sont en permanence aux abords de la tombe de Toutânkhamon ainsi qu'une foule de badauds. Howard Carter se retire de ses fonctions, cherchant à fuir la marée de curieux que sa découverte avait suscitée. En 1923, il effectue de nombreux entretiens, notamment aux États-Unis où une véritable égyptomania, un engouement très fort pour l'égyptologie, était née grâce à sa découverte. Il y est vu comme une véritable vedette.

Fin de vie

Les journalistes sur place font naître la légende de la malédiction du pharaon : en 1923, Carnarvon meurt, victime d'une septicémie due à une blessure faite en se rasant sur une piqûre de moustique ; de nombreux savants, déjà âgés au moment de la découverte, meurent par la suite. Pourtant, Howard Carter qui fut le premier à pénétrer dans la tombe, ne s'éteignit qu'en 1939, d'un lymphome de Hodgkin, à l'âge de soixante-quatre ans, soit dix-sept ans après la découverte du tombeau de Toutânkhamon.

Publications

  • (en) The Tomb of Thoutmôsis IV, Theodore M. Davis' Excavations, Bibân el Molûk 1, A. Constable, Westminster, 1904.
  • (en) Avec Henri Édouard Naville et Theodore Monroe Davis, The Tomb of Hâtshopsîtû, Theodore M. Davis' Excavations, Bibân El Molûk, A. Constable, Londres, 1906.
  • (en) Avec A. Cruttenden Mace, The Tomb of Tut-Ankh-Amen, 3 vol., Cassell, Londres, 1923.
  • (en) The Tomb of Tut-ankh-amen, Statements, as to the events which occured in Egypt in the winter of 1923-24, menant à la rupture ultime avec le gouvernement égyptien, Cassell, Londres, 1924.
  • (de) Avec A. C. Mace, Tut-ench-Amun, Leipzig, 1924.
  • (en) Avec A. C. Mace, The Tomb of Tut-Ankh-Amen, Cassell, Londres, 1927-1930.
  • (en) Unpublished notes and papers, Griffith Institute, Oxford.
  • La fabuleuse découverte de la tombe de Toutânkhamon - 5 novembre 1922 : L'auteur découvre le sarcophage royal [détail des éditions].
  • (pl) Avec A. C. Mace, Odkrycie grobowca Tutanchamona, Varsovie, (posthume), 1997.

Évocation

La série Tutankhamun[11] évoque les recherches et le travail d'Howard Carter alors qu'il explore la vallée des Rois dans le but d'y retrouver la tombe du pharaon Toutânkhamon.

Le roman L'affaire Toutânkhamon de Christian Jacq, publié en 1992. Il raconte la rencontre entre Lord Carnavon et Howard Carter et la découverte du tombeau oublié de Toutânkhamon.

Notes et références

  1. Illustrateur pour l’Illustrated London News, il acquiert une certaine notoriété. La légende familiale prétend qu'il a réalisé les dessins originaux du lion à la base de la Colonne Nelson.
  2. (en) T. G. H. James, Howard Carter : The Path to Tutankhamun, Tauris Parke Paperbacks, (lire en ligne), p. 4.
  3. James, op. cit., p. 5-9.
  4. James, op. cit., p. 13.
  5. James, op. cit., p. 49.
  6. (en) Rock DiLisio, Archaeology In Brief : Ancient Egypt, iUniverse, , p. 47.
  7. Jean-Claude Simoën, L'épopée de l'archéologie : Savants et aventuriers, Librairie Académique Perrin, , 366 p. (ISBN 978-2-262-04003-1 et 2-262-04003-6), p. 384.
  8. (en) Carl Nicholas Reeves, Howard Carter : Before Tutankhamun, H.N. Abrams, , p. 82.
  9. Maurice Ezran, La France en Égypte, éditions L'Harmattan, 1998.
  10. La fabuleuse découverte de la tombe de Toutânkhamon est son récit de cette découverte.
  11. Tutankhamun (lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

  • Jean-Michel Bruffaerts, « Une reine au pays de Toutânkhamon », dans Museum Dynasticum (Bruxelles), X, 1998, no 1, p. 3-35.
  • Christian Jacq, L'affaire Toutânkhamon, Paris, Bernard Grasset, , 511 p., poche (ISBN 978-2-266-11971-9).
    Roman qui raconte la découverte par Howard Carter de la tombe de Toutânkhamon. Un ouvrage très précis sur la vie d’Howard Carter, sa découverte et ses démêlés mais sans aucune source citée.
  • Christian Jacq, Toutânkhamon, l'ultime secret, Paris, XO Éditions, , 465 p. (ISBN 978-2-298-01523-2).
    Ce récit appartient au domaine de la fiction : Mark Wilder, un avocat américain a reçu une lettre anonyme qui promet de lui révéler « qui il est vraiment ». Mark serait le fils d'Howard Carter ; d'abord sceptique, il enquête et doit se rendre à l'évidence.

Liens externes

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