Histria (site archéologique)

Histria (en roumain Istria) est une localité de Roumanie située dans la commune d'Istria (ro) en Dobroudja (Județ de Constanța), sur le territoire de laquelle se trouve le site de l'ancienne cité grecque d'Istros, ensuite nommée Histria par les Romains.

Fondations de la basilique d'Histria.
Les thermes byzantins d'Histria.
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Histria

Ruines grecques classiques d'Histria, dans les années 1930. En raison des intempéries, les colonnes et chapiteaux ont été abrités dans le musée adjacent.
Localisation
Pays Roumanie
Coordonnées 44° 32′ 51″ nord, 28° 46′ 29″ est
Géolocalisation sur la carte : Roumanie
Histria

Commune roumaine d'Istria

Ce village d'environ 1500 habitants est situé près des bouches du Danube sur le littoral de la Mer Noire. C'est l'alluvionnement danubien qui a envasé le port durant l'Antiquité tardive, transformant le golfe d'Istros en liman (lagune). Pendant la période ottomane, son nom turc était Kara-Nasuf ("Nasuf le noir", du nom du fondateur)[1]. Les habitants actuels sont d'origines dicienne (roumains locaux), moldave (roumains de Bucovine), turque et tatare, pontique et lipovène. Ils vivent d'agriculture, d'élevage, d'apiculture, de l'exploitation des cannes, de pêche sur le liman et du tourisme.

Histoire antique : d'Istros à Histria

La cité est une colonie grecque du VIIe avant notre ère, fondée par des Milésiens [2]. Après sa destruction, à la fin du VIe siècle avant notre ère, lors de l'expédition perse de Darius Ier contre les Scythes, elle s'est progressivement développée pour atteindre une superficie bâtie d'environ 60 hectares. À l'époque archaïque et classique, elle domine économiquement le nord-ouest du Pont Euxin : ses monnaies d'argent ont été retrouvées de manière abondante notamment à Tyras et Nikonion, sur l'embouchure du Dniestr, à Orgamè et à Tomis. L'expédition du général macédonien Zopyrion marque l'entrée d'Istros dans l'époque hellénistique, mieux connue grâce aux nombreuses inscriptions, et marquée par le commerce, mais aussi des conflits réguliers avec les Gètes de l'intérieur. Une partie de la cité a été de nouveau détruite au milieu du Ier siècle avant notre ère, probablement lors des campagnes du roi dace Burebista.

Istros est ensuite une alliée du Royaume du Pont, avant d'être occupée par les Romains de la fin du Ier siècle avant notre ère et de devenir une cité romaine jusqu'au VIIe siècle[3]. En 238, Histria est prise par les Goths et les Carpes venus d'au-delà du Danube ; ils obtiennent le paiement d'un tribut afin de quitter la ville. Entre 250 à 270 environ, ils récidivent à plusieurs reprises, et comme en même temps le port s'envase, la cité périclite et s'appauvrit, supplantée par Tomis et Kallatis, plus au sud, dont les ports restent facilement accessibles et dont les hautes murailles sont plus facilement défendables.

Antiquité tardive

Avec la christianisation, la Scythie mineure entre dans la civilisation byzantine et on a supposé que St-Jean Cassien est probablement né à Orgamè, Histria, Tomis ou Kallatis. Mais en même temps, les invasions des Huns et des Avars d'un côté, et l'envasement irréversible du port de l'autre, obligent les habitants à abandonner leur cité et à se replier au VIIe siècle sur Constantinople d'autant qu'à la même époque, l'Empire byzantin commence à abandonner la péninsule des Balkans aux Slaves et aux Bulgares. Le lieu reste ensuite inhabité jusqu'à l'époque ottomane, le village alors établi se situant d'ailleurs hors du périmètre du site archéologique, identifié par Ernest Desjardins.

Archéologie d'Istros/Histria

Histria est la cité grecque la mieux étudiée de Roumanie, car ses vestiges n'ont pas été recouverts par des constructions postérieures. Le site a commencé à être fouillé par Vasile Pârvan en 1914. Lui ont succédé à la tête des équipes de fouilles, Scarlat et Marcelle Lambrino, Emil Condurachi, Dionisie Pippidi, Petre Alexandrescu, Alexandru Suceveanu et Alexandru Avram.

Le site est ouvert aux visites. Un musée présente une partie des objets provenant des fouilles.

Annexes

Notes et références

  1. Sassu, V. I., „Monografia satului Caranasuf”, în Analele Dobrogei, an IV., no 3 (juillet-septembre 1923).
  2. http://www.archweb.cimec.ro/web-histria/1sit/sit_eng.htm
  3. N. Hampartumian, « The archaeology of Histria (4th-7th c. AD) », dans Archeion pontou ["Antiquité de mer Noire"), 35, 1978, p. 134-137;
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