Histoire du rock

Le rock naît vers 1950 aux États-Unis. Apparu sous la forme du rock 'n' roll, il ressemble alors à un mélange de jazz, de blues, de country, mais aussi de bluegrass (style de music américain) avec certaines influences folk ou européennes non négligeables. Depuis, le rock a évolué et est devenu un style de musique très varié, majeur et omniprésent depuis le milieu du siècle précédent.

Le rock connaît un grand succès dès 1955 aux États-Unis. Plusieurs artistes américains suivent Bill Haley, notamment Elvis Presley, Buddy Holly, Jerry Lee Lewis, Eddie Cochran, Chuck Berry, Bo Diddley, Little Richard et bien d'autres. Les précurseurs sont dans leur immense majorité des musiciens cosmopolites, à tendance jazzy : Louis Jordan, Big Joe Turner, Louis Armstrong, Duke Ellington, Sidney Bechet et tant d'autres, parfois oubliés, souvent negligés .

À la fin des années 1950, le rock 'n' roll perd de sa popularité et de sa vitalité, ostracisé par une grande partie des médias ; un autodafé des 45 tours d'Elvis fut même organisé par un animateur sur une radio américaine. Il en sera de même, plus tard à l'encontre des disques des Beatles[1]. En France, Lucien Morisse alors responsable de la programmation musicale d'Europe n° 1 et animateur de l'émission Le Discobole, casse en direct un disque de Johnny Hallyday ; à la même période le chanteur se voit interdire de se produire dans plusieurs villes... Les Kinks furent interdits de séjour aux USA durant plusieurs années[2], etc.

Certains grands noms de l'époque disparaissent. En 1958, Elvis Presley part au service militaire en Allemagne, et délaisse la scène pour participer à une trentaine de films à Hollywood. Il ne revient triomphalement sur le devant de la scène (TV) qu'en 1968[3] tandis que Pat Boone a pris sa place dans les charts.

Alors qu'il marque le pas aux États-Unis, le rock conquiert l'Europe de l'Ouest, permettant l'expression de la révolte des jeunes (les "teenagers" étant devenus durant les Trente Glorieuses une couche sociale à part entière, auto-émancipée en l'absence de guerre), en particulier des britanniques en premier lieu.
En effet en Angleterre, il connait à nouveau un important renouveau dans les années 1960, avec l'avènement des Beatles (décorés par la Reine pour leur effort artistique, vite traduit par un rayonnement culturel de la nation, et des rentrées de devises...), ainsi que d'une multitude de groupes dont les Rolling Stones, les Moody Blues, les Kinks, les Animals etc.

Ultérieurement, pendant des années cette musique fut proscrite dans les pays de l'Est et d'ailleurs, ne circulant que sous le manteau (ainsi par exemple l'album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, pierre angulaire du genre, était diffusé clandestinement en étant gravé sur des radiographies médicales[4], [5]...)

Un nouveau rebond de part et d'autre de l'Atlantique surgit au début des années 1980, sous la forme du Rockabilly (Stray Cats etc.), et du Pub rock (Dr Feelgood etc.), après la montée en puissance initiée par Led Zeppelin du Hard rock (AC/DC etc.), encore très populaires.

Depuis que le rock est devenu l'expression musicale la plus prégnante dans nos sociétés, inévitablement certains tentent de le récupérer idéologiquement, ou de le domestiquer à des fins mercantiles (ex: intégrés dans des pubs)[6]. Ce nouveau contexte inédit est plutôt démobilisant de par son déni culturel récurrent[7]. Néanmoins on peut constater que certaines figures emblématiques du Rock continuent de monter au créneau pour défendre avec sincérité l'esprit rebelle qui a prévalu à leur choix artistique (Ex: Neil Young, ou Bruce Springsteen pour ne prendre que les plus connus[8]...)

Les origines du rock

Origines musicales

Elvis dans Jailhouse Rock

Les origines du rock sont à chercher dans de nombreuses musiques populaires du début du XXe siècle aux États-Unis. Toutes étaient jusqu'alors marquées par l'importante ségrégation raciale : le jazz, le boogie-woogie, le rhythm and blues, le blues étaient joués par des artistes noirs pour un public noir tandis que la country et le folk étaient joués par des artistes blancs pour un public blanc. Le rock 'n' roll réalise la fusion de ces genres et contribuera à faire tomber les barrières raciales.

Le rock emprunte les instruments du jazz (guitare, contrebasse, batterie, saxophone…), les douze mesures et la suite d'accords « I-IV-V » du blues, le rythme binaire avec un tempo rapide de la country et, enfin, certaines ballades traditionnelles du folk, jouées au tempo d'origine ou accélérées.

Le rock apporte également des innovations d'enregistrement telles que le slap de basse, le « slapback » et la puissance du chant :

  • l'utilisation agressive de la contrebasse, jouée en frappant les cordes, permet d'ajouter des effets de percussion dans la section rythmique. Cet effet est présent dans That's all right mama d'Elvis Presley : on croit y entendre des sons de percussions, que l'on pourrait attribuer à une batterie. On sait aujourd'hui que Bill Black « donnait des claques » aux cordes de sa contrebasse.
  • à cette époque, un écho court est utilisé sur les voix et les guitares. Le principe consistait à mixer, avec un magnétophone à bande, le son direct avec son retour monitor. De plus, le décalage de quelques centimètres entre la tête d'enregistrement et celle de lecture induisait quelques dixièmes de secondes de retard. L'écho à bande était né. Sam Philips des studios Sun en était un des précurseurs. Des pédales d'effets électroniques pour guitare reproduisent aujourd'hui cet écho court qui permet d'obtenir un son rockabilly.
  • Les chanteurs ont un chant puissant, en dehors de toute technique classique de chant, loin des chanteurs de jazz. Little Richard en est un exemple.

Origines géographiques et sociales

Le disc jockey Alan Freed est le premier à utiliser l'expression « rock 'n' roll » pour désigner la nouvelle musique qui se développe.

Le rock 'n' roll est une musique noire venue essentiellement du sud des États-Unis, même si au nord, la contribution de la maison de disques Chess de Chicago est notable. Le nombre de musiques et la place qu'elles occupent dans le quotidien des américains des États du Sud expliquent certainement cette origine géographique.

Le sud des États-Unis n'est pas une région riche à l'époque. Nombre de descendants d'esclaves y chantent encore le blues dans la misère. La plupart des musiciens qui se feront connaître sont d'ascendance modeste. Elvis Presley est par exemple chauffeur de camion.

Contrairement aux pratiques musicales de l'époque, les musiciens de rock seront indifférenciés dans leurs couleurs de peau, (les mélano-critères n'entrant pas en jeu). Jusqu'à ce qu'Alan Freed fasse connaître au grand public (blanc) la musique noire nommée R'n'B, chacun avait plutôt tendance à écouter le style de musique attaché à son "appartenance ethnique". Le rock fera tomber ces barrières, avec des musiciens blancs (Bill Haley, Carl Perkins, Elvis Presley, Jerry Lee Lewis), noirs (Fats Domino, Chuck Berry, Bo Diddley, Little Richard, Ike Turner), ou bien métis (Jimi Hendrix - Cherokee, noir & blanc...).

Le rock doit également sa puissance aux aspirations des adolescents de l'après-guerre à plus de liberté. Les jeunes des États-Unis ne sont toutefois pas révoltés à cette époque. La Deuxième Guerre mondiale n'a pas ravagé leur pays et seul Pearl Harbor, situé au milieu du Pacifique, a connu des bombardements. Bill Haley a déjà 30 ans lorsqu’il sort Crazy Man Crazy avec ses Comets en 1953. Elvis Presley est chauffeur de camion lorsqu'il enregistre pour sa mère son premier disque. Jerry Lee Lewis est déjà marié à 20 ans. Les paroles des premières chansons ne prônent rien d'autre que l'amusement[N 1], la joie de vivre, la dépense insouciante de sa paie hebdomadaire[N 2] ou les aventures avec les filles[N 3].

Le rock devient cependant l'expression d'une rupture avec la génération précédente d'un point de vue musical, tout comme le bebop au cours des années 1940 avait bousculé les conventions musicales de l'époque. La comparaison s'arrête là car le bebop était surtout un fait de musiciens de jazz (les progressions harmoniques deviennent complexes et l'improvisation du soliste dans ce cadre de multiplications d'accords altérés, une règle absolue), noirs pour la plupart, alors que le rock est plutôt né d'un besoin d'expression de jeunes blancs du Sud.[réf. souhaitée]

Progrès des médias

Une radio Crosley Musical Chef de 1952

L'apparition de labels indépendants comme Atlantic, en 1948, ou Chess, en 1949, puis celle du microsillon 45 tours ou single, en 1949, et le succès rencontré, en 1951, par le disc jockey Alan Freed, avec son émission radio Moondog's Rock'n'roll Party, ont facilité l'éclosion du rock'n'roll et sa diffusion de masse. De plus, le développement des récepteurs radio à transistors a permis aux adolescents d'écouter dans leur chambre - en cachette de leurs parents, à cause de la mauvaise réputation de ces musiques rythmées, et/ou de la ségrégation raciale) - les programmes de radio diffusant de la musique jouée par des artistes de couleurs (Latinos, Afro-américains, Jamaïcains, Amérindiens etc.)

Progrès des instruments électriques

Tête de la Fender Precision de 1951

L'explosion du rock 'n' roll a aussi été facilitée par l'apparition des guitares électriques solid body, c'est-à-dire que le corps de l'instrument est un bloc en bois plein d'un seul tenant, sans caisse de résonance. Une cavité creusée dans le bloc permet de loger un où plusieurs micros magnétiques placés sous les cordes et captant les impulsions électro-magnétiques avec des potentiomètres de réglages, volume et tonalité. L'instrument est relié par un câble à un amplificateur qui assure l'amplification des notes et accords du musicien.

Après de nombreux prototypes et essais depuis 1943[9], Leo Fender commercialise la première guitare solid body construite en série, la Broadcaster, fin 1950, puis la Telecaster et la Stratocaster en 1954, trois modèles qui rencontrent immédiatement un énorme succès auprès des musiciens. Des guitares électriques légères et peu chères sont alors fabriquées en grandes séries, alors qu'elles étaient jusque-là plutôt haut de gamme. Les guitares « demi-caisse », telles les Gibson ESxx, Gretsch 61xx, Epiphone étaient utilisées par les musiciens de jazz, mais aussi par quelques rockers et musiciens formés à l'ancienne école (Scotty Moore, Eddie Cochran, Cliff Gallup, Chuck Berry).

Parallèlement, la contrebasse va être remplacée progressivement par la basse électrique, également créée par Leo Fender, en 1951. La « Precision Bass » deviendra la basse la plus utilisée dans l'histoire de la musique. Quelques années plus tard viendra la « Jazz Bass », utilisée par des artistes aussi divers que John Paul Jones de Led Zeppelin ou Jaco Pastorius. La contrebasse reviendra à la mode dans les années 1980, lors du revival rock 'n' roll appelé rockabilly, emmené par les Stray Cats de Brian Setzer.

Son inventivité ne se limitant pas aux guitares solid body, Leo Fender crée et commercialise dès 1946 de petits amplificateurs très efficaces, surnommés woodies. Ils sont suivis de nombreux autres modèles qui rencontreront le même succès que ses guitares.

Plus tard le son caractéristique du à un léger écho (principalement sur la voix, particulièrement interpellante)[10] dispose d'une réverbération (cf. Le fameux amplificateur Twin Reverb Fender, à lampes, utilisé par John Lee Hooker et ses pairs). Et puis les guitares s'étoffent d'une saturation plus ou moins légère, réglable sur les amplificateurs ou via des pédaliers multi-effets, (remarquable depuis les Shadows jusqu'à Link Wray, et puis crescendo avec les nombreux successeurs comme chronologiquement les Kinks, les Rolling Stones, les Beatles ou The Who parmi les premiers groupes à largement promouvoir ce son distordu, surmodulé). Cela contribue à rendre reconnaissable ce style musical dès les premières notes, plus rugueuses, et davantage exclamatives (cf. les célèbres riffs d'introduction de Chuck Berry). Même l'effet Larsen sera utilisé (surtout après les sixties) parcimonieusement mais ostensiblement. (cf. Jimi Hendrix, Neil Young entre autres virtuoses du feed-back)[11]

1951 : les premiers enregistrements et la naissance du rock 'n' roll

Bill Haley et les Comets durant un show TV en 1955.

Le disque Rocket 88 de Jackie Brenston avec Ike Turner au piano, sorti en avril 1951, est parfois considéré comme la première œuvre de rock 'n' roll de l'histoire. Rocket 88 a été enregistré dans les studios Sun, célèbres pour avoir enregistré au début de l'été 1954 That's All Right Mama, le premier tube d'Elvis Presley.

Dans son livre Héros oubliés du rock'n'roll, le journaliste américain Nick Tosches situe la naissance du rock plus tôt encore, avec des artistes méconnus comme Cecil Gant ou The Treniers.

Crazy Man, Crazy de Bill Haley est toutefois la première chanson rock qui ait bénéficié d'un classement musical (12e place des charts « pop » en 1953)[12]. Plusieurs autres chansons annonçant le rock étaient sorties auparavant, sans que les artistes aient conscience de créer quelque chose de nouveau. Ils n'avaient d'ailleurs pas obtenu de reconnaissance commerciale, peut-être parce que leurs chansons étaient cantonnées dans le ghetto musical noir du blues et du rhythm and blues. Ce fut le cas de The Fat Man de Fats Domino, sortie chez Imperial Records en 1949 (numéro 2 dans le Billboard R&B Charts (en)).

Pour désigner la nouvelle musique en train de se développer, Alan Freed serait le premier à utiliser l'expression « rock 'n' roll ». Ce disc jockey a été un acteur important de la diffusion des musiques ciblées dans un créneau "ethnique" vers la culture main-stream des "caucasiens". Sur la radio WJW, en 1951, il anime un programme de soirée qu'il intitule Moondog's Rock And Roll Party. En argot « to rock and roll » signifierait « faire l'amour » mais Alan Freed s'est toujours défendu d'avoir voulu faire un lien entre la musique et ce sens trivial. Dans leur acceptation plus large, ces termes galvanisent l'attitude (R'n'R) qui consiste « à rester debout, et à aller de l'avant » ...

1954 : l'explosion médiatique

À la fin de l'année 1954, le rock 'n' roll devient un phénomène national aux États-Unis. La télévision, la radio et le cinéma s'emparent du genre pour le diffuser en masse. Certains artistes connaissent une ascension fulgurante et construisent les fondations du rock, dans le style musical mais aussi dans son image.

Les grandes figures de l'époque sont notamment :

Hollywood commence à s'intéresser au mouvement. Quelques films feront date : Graine de violence (Blackboard Jungle) de Richard Brooks en 1955 ; Don't Knock the Rock, The Big Beat, Jailhouse Rock (1957 et Bagarres au King Créole (King Creole, 1958), ces deux derniers avec Elvis Presley.
Graine de violence popularise la chanson Rock around the clock de Bill Haley, qui servira elle-même de base au film du même nom en 1956. Cette même année sort La Blonde et moi, qui rassemble plusieurs personnalités emblématiques du rockabilly et du rock 'n' roll des années 1950 tels que, notamment : The Platters, Gene Vincent and His Blue Caps, Little Richard, Nino Tempo, Fats Domino, The Treniers, Ray Anthony and his Orchestra[13]...

Par ailleurs, deux films des années 1950 extérieurs au mouvement rock 'n' roll participent à l'émergence de la « rock 'n' roll attitude ». Il s'agit de :

1958 : le rock devient une industrie mondiale

La récupération commerciale

Elvis Presley fut véritablement le déclencheur de l'industrie du rock-and-roll, d'abord à travers le merchandising dès 1956, puis dans la publicité et enfin au cinéma. Il deviendra le premier vrai produit commercial du rock-and-roll, jusque dans les années 1960 lorsque son image de rocker sera adoucie. Ce n'est qu'avec les Beatles au début des années 1960 que l'industrie du rock-and-roll se consacrera à d'autres stars et à des groupes comme les Rolling Stones, les Doors ou les Beach Boys.

Vers la fin des années 1950, les grands pionniers américains mettent un terme à leur carrière musicale, de leur plein gré ou non. L'establishment américain commence à s'inquiéter de la fièvre qui contamine la jeunesse. Frank Sinatra qualifie le rock d'« aphrodisiaque dégoûtant. »[réf. souhaitée] Le président du comité des citoyens blancs de l'Alabama déclare : « On ne peut pas continuer à tolérer que notre jeunesse soit contaminée par la musique des nègres, qui les ramènent à l'état d'animal. »[réf. souhaitée] Le sénateur McCarty prétend que « les DJ des stations de radio passant cette musique touchent des pots-de-vin des communistes. »[réf. souhaitée]

Little Richard abandonne le rock 'n' roll fin 1957 et devient pasteur en 1959, ce qui compromet durablement sa carrière. Fin mars 1958, Elvis Presley part pour deux ans faire son service militaire en Allemagne. Alan Freed et Dick Clark, victimes de la chasse aux sorcières, sont obligés de cesser leurs émissions. Alan Freed est sommé de diffuser de la « bonne musique », des chansons de Frank Sinatra, pendant 66 heures. Jerry Lee Lewis se marie, pour la troisième fois, avec sa cousine de 13 ans, ce qui provoque un scandale au Royaume-Uni en 1958 et met un frein à sa carrière pour de nombreuses années. Chuck Berry se retrouve en prison, fin octobre 1961, pour détournement de mineure. Eddie Cochran, en avril 1960, Buddy Holly et Ritchie Valens, tous les deux le même jour en février 1959, décèdent dans des accidents de transport. Carl Perkins, en 1956, et Gene Vincent, en , se blessent gravement dans des accidents de voiture : Perkins restera trop longtemps hospitalisé pour tirer profit de son succès Blue Suede Shoes[N 4] et la hanche cassée de Vincent se cumulera au handicap de sa jambe gauche. À 34 ans en 1959, Bill Haley voit son succès s'effondrer. Des chanteurs édulcorés, comme Pat Boone et Paul Anka, sont imposés par les bien-pensants pour casser l'image scandaleuse du rock[réf. souhaitée].

En 1956, le colonel Parker rachète le poulain de Sun Records et devient le nouveau manager d'Elvis Presley. Il l'aseptise alors et lui donne un nouveau visage acceptable par le plus grand nombre. Il lui fait arrêter la scène[N 5] au retour de son service militaire en Allemagne et lui faire signer un contrat de dix ans avec le cinéma d'Hollywood, pour une trentaine de films. Pour John Lennon, « Elvis est mort en 1958, le jour où il a commencé son service militaire »[réf. souhaitée].

Au cinéma, la fin des années 1950 est marquée par la sortie de Mister Rock and Roll (en) (1957) et Go, Johnny, Go! (en) (1958).

Ed Sullivan, le présentateur de télévision respectable des années 1950-1960 dont les émissions sont vues par plus de 50 millions d'américains, invente le cadrage « above the waist », au-dessus de la ceinture[N 6].

La récupération sociale

Alors que les pionniers connaissent des difficultés personnelles, le mouvement rock est récupéré par les médias et devient présentable à la télévision. Les artistes sont contraints de porter des costumes et des cravates. Ils doivent adopter une attitude acceptable par l'américain moyen. Elvis doit ainsi chanter Hound dog en costume avec un chien dans les bras lors de son second passage chez Ed Sullivan.

Mais le rock est aussi récupéré par tous les révoltés de l'époque, qui institutionnalisent progressivement les codes vestimentaires des rockers : perfecto, cheveux gominés, blue-jeans, santiags, etc.

Elvis Presley est la première rock star à rouler en Rolls Royce et à vivre bourgeoisement.

Les artistes noirs sont définitivement oubliés, même si les plus fameux ont encore alors un certain public et une aura certaine. Chuck Berry sera ainsi une source d'inspiration pour les rockers britanniques de la décennie suivante, en particulier pour Keith Richards qui organisera une tournée, donnant un long-métrage, en sa compagnie. Certains se tournent vers le rhythm and blues, d'autres changent de métier.

La naissance du rock britannique

Le rock n'est pas contestataire dès le début. Il n'est pas utilisé dans ce sens par les artistes. La véritable contestation vient des jeunes britanniques, qui ne veulent jouer que de la musique "afro-américaine" (pour le beat, et non pour leurs propres revendications sociales, ne sachant d'ailleurs pas la couleur de peau de la totalité des artistes qui les inspirent ; comme le dira Keith Richards, « On ne savait pas si Chuck Berry était noir ou blanc avant de voir la pochette des disques. »[réf. souhaitée]).

L'attitude des jeunes rockers britanniques sera ancrée dans le refus de leur société vieillissante et dans l'expression de leurs réelles difficultés économiques dues aux ravages des bombardements nazis et des efforts de guerre considérables[14].

Certains artistes utiliseront leur notoriété grandissante à des fins politiques, pour faire passer des messages : arrêt de la guerre du Viêt Nam, refus du capitalisme, changement de société…

Le rock va se propager en Europe à la fois pour des raisons sociales, historiques et musicales :

  • durant la Seconde Guerre mondiale, l'Europe a été mise à feu et à sang. Londres est en partie détruite, la quasi-totalité des grandes villes allemandes également ainsi que tout le Nord et l'Est de la France. Malgré les efforts de reconstruction, la misère est là. Les stigmates sont importants, l'envie d'effacer toute cette horreur l'est encore plus et fera des enfants du baby boom de 1945 une jeunesse de révoltés.
  • à la suite de la guerre, les militaires alliés et en particulier américains s'installent en masse en Allemagne pour de nombreuses années. Ils viennent avec leur mode de vie et leur musique. Dans les années 1950, il s'agit du rock 'n' roll.
  • les liens privilégiés du Royaume-Uni avec les États-Unis ont également joué un rôle important. La langue, les racines familiales, la coopération durant la Seconde Guerre mondiale font que le Royaume-Uni connaîtra très tôt le rock 'n' roll. Les jeunes qui le peuvent commandent des disques aux États-Unis et les artistes américains entreprennent des tournées : le rock 'n' roll se répand très rapidement.
  • le skiffle est populaire à la fin des années 1950 mais ne contente plus les jeunes au début des années 1960. Le jazz occupe une bonne place dans la musique de l'époque ; le milieu musical est toutefois très conservateur et les musiciens de jazz sont méprisants à l'égard des jeunes.

L'arrivée du rock en France

Johnny Hallyday en concert en 1965.

Plusieurs des premiers exemples de rock 'n' roll Français sont des parodies du genre par Boris Vian, détestant profondément le rock[réf. nécessaire], et Henri Salvador, sous le pseudonyme Henry Cording. On peut également citer la chanson J'aime pas le rock de Jean Yanne, sortie en 1962.

Si vers le milieu des années cinquante, le rock connaît quelques pionniers tels que Jacques Hélian ou Mac Kac (1956, les deux), puis Danyel Gérard et Claude Piron (en 1958), c'est Johnny Hallyday qui le premier popularise ce genre musical en France. Son premier super 45 tours sort en mars 1960 et passe de 30 000 exemplaires vendus à 100 000 en quelques jours, après son premier passage à la télévision un mois plus tard. La presse est dans sa quasi totalité hostile au rock et à cette jeune vedette dont le jeu de scène fait sensation autant que scandale.

Les Chaussettes noires, premier groupe de rock français, avec Eddy Mitchell au chant, débute en janvier 1961. Quelques semaines plus tard, en février, le groupe partage l'affiche du premier festival international de rock au palais des sports de Paris. Johnny Hallyday s'y produit en vedette. Cet événement lance véritablement le rock dans l'Hexagone.

L'année 1961 est également marquée par les débuts du groupe Les Chats sauvages avec Dick Rivers au chant et de Dany Logan et Les Pirates. De nombreux autres suivront, dont Vic Laurens et Les Vautours, Long Chris et Les Daltons, Mike Shannon, etc.

On voit bientôt apparaitre le mouvement dit « yéyé[N 7] », utilisant le rock, ou s'en inspirant fortement, mais également le twist et/ou le madison.

Les évolutions techniques

La fin des années 1950 est marquée par une évolution du matériel, avec notamment les amplificateurs Vox AC30 et Marshall JTM45, puis JCM800, et Fender Bassman, Twin Reverb. De nouvelles guitares et basses font aussi leur apparition :

Ces marques d'instruments et d'amplis seront la base de tout le reste du matériel, à quelques exceptions près.

Par ailleurs, la cassette audio fait son apparition en 1963. La cassette de Philips favorise la diffusion en masse de la musique et du rock en particulier. Plus d'une décennie après sa naissance, en permettant la miniaturisation des enregistreurs 4 pistes portables, elle favorise l'émergence d'artistes tels que Bruce Springsteen qui enregistre les bases de son album Nebraska seul sur un Tascam PortaStudio.

On peut également citer le transistor pour la diffusion d'émissions et de musique rock.

Les années 1960

Aux États-Unis

Les années 1960 et 1961 sont marquées par l'arrivée du Twist, popularisé par Chubby Checker avec les titres The Twist (1960) et Twist Again (1961).

Le rock 'n' roll américain connaît un renouveau avec quelques artistes comme les Beach Boys, incarnant la surf music ou Bob Dylan, incarnant le folk avec notamment Joan Baez et Simon & Garfunkel puis le folk rock, aussi représenté par The Byrds et Buffalo Springfield.

Les Beach Boys forment un groupe dont l'image est fondée sur la légèreté et leurs origines californiennes. Ils sont dotés d'une grande richesse en harmonies vocales, qualité qu'ils sauront développer et rendre de plus en plus complexe et adulte à la faveur de l'épanouissement artistique de leur leader, Brian Wilson, jusqu'au sommet inachevé de Smile, jumeau concurrent mort-né du Sergent Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles en 1967.

En 1963, Bob Dylan publie « Blowin' in the Wind » sur son 2e album The Freewheelin' Bob Dylan et invente le protest song moderne. En 1965, sur son album Highway 61 Revisited paraît « Like a Rolling Stone », un hit de plus de six minutes que Jimi Hendrix reprendra quelques mois plus tard.

Le rock instrumental nait aux États-Unis à la fin des années 1950 avec des guitaristes comme Duane Eddy, Link Wray et Chuck Berry. Au début des années 1960, on voit apparaitre des groupes tels que The Ventures, The Shadows (Royaume-Uni), Booker T. and the M.G.'s et des artistes comme Dick Dale. On voit aussi apparaitre le garage rock notamment avec The Trashmen et The Kingsmen.

Au Royaume-Uni

On voit apparaitre au début des années 1960, les premiers groupes de la British Invasion comprenant The Animals dans un style folk rock, The Beatles dans un style pop et pop rock, The Kinks dans un style pop et garage rock, The Rolling Stones dans un blues rock, The Yardbirds dans un style blues rock puis pop rock et The Who dans un style garage rock et "maximum R&B" d'après le groupe. Les groupes adoptant un style blues font partie de la mouvance du British Blues Boom dont fait partie John Mayall dans un style très blues n'utilisant que très peu le rock.

Les Kinks importent le garage rock dans le pays avec You Really Got Me et All Day and All of the Night en 1964. Suivrons les Who en 1965 avec I Can't Explain et My Generation, hymne de la jeunesse de l'époque. Les Animals inventent le folk rock en 1964 avec leur adaptation de la chanson traditionnelle de folk The House of the Rising Sun. Les Rolling Stones et les Yardbirds ont un style très marqué par le blues américain, jusqu'à ce que ces derniers décident de se lancer dans un style plus marqué par la pop, ce qui vaudra le départ de leur guitariste Eric Clapton qui sera remplacé par Jeff Beck. Les Beatles sont dans un style pop dès 1962 avec Love Me Do. Suivront les Kinks et d'autres groupes de la British Invasion. C'est aussi le début d'un fort succès pour les Beatles, qu'on appellera la Beatlemania.

Royaume-Uni

Le Blues boom de 1963 donne naissance à un power blues, plus musclé, s'éloignant des racines afro-américaines pour se forger une identité propre. Les futurs maîtres du genre reprennent les classiques du blues pour créer ce style nouveau. Du pappy américain solitaire (Johnny Cash, ou Muddy Waters etc.), on passe à un groupe de très jeunes britanniques, tout aussi déterminés à hurler leur mal de vivre. Parmi les fondateurs, on peut citer Jeff Beck et Rod Stewart avec You Shook Me, Led Zeppelin avec I Can't Quit You Babe et How Many More Times, Jimi Hendrix[N 8] avec Red House, Hear My Train Coming et Voodoo Chile, Cream avec Crossroad et Spoonful ou Alvin Lee avec son Ten Years After qui chante I Woke Up This Morning.

Il y a des nouveaux groupes de la British Invasion qui ont du succès : The Moody Blues (Nights in White Satin), Procol Harum (A Whiter Shade of Pale), Cream (Sunshine of Your Love) pour ne citer qu'eux. Viennent ensuite Pink Floyd (Arnold Layne), Deep Purple (Hush) et Status Quo (Pictures of Matchstick Men).

Le rock au sens strict est marqué par les Rolling Stones avec Jumping Jack Flash, les Faces, Free avec All Right Now, les Who avec My Generation. Le Times choque le Royaume-Uni conservateur avec un éditorial demandant la relaxe de Mick Jagger et Keith Richards, accusés d'avoir possédé quelques pilules d'amphétamines pourtant légales et d'avoir permis la consommation de marijuana chez eux.

Le rock progressif nait avec des groupes et artistes tels que Yes ou King Crimson. Au lieu de concentrer les efforts dans l'écriture de textes contestataires, une attention particulière est accordée au jeu instrumental. Les morceaux rocks purement instrumentaux se popularisent durant cette période et les compositeurs commencent à mettre les strictes structures de l'écriture musicale de côté pour se laisser aller à des dérives instrumentales surprenantes. Le son du rock progressif est largement influencé par le jazz, avec par exemple l'utilisation du saxophone. Le mouvement s'est par la suite beaucoup développé et a vu naître un style parallèle qualifié de psychédélique.

Le courant psychédélique se manifeste à travers les Beatles (Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band), Pink Floyd (The Piper at the Gates of Dawn) ou les Rolling Stones (Their Satanic Majesties Request).

Dans la scène underground de Londres, le groupe Pink Floyd gagne ses lettres de noblesse de 1965 à 1967 avec Syd Barrett. À l'instar de la Factory d'Andy Warhol à New York, une véritable micro-société avant-gardiste se met en place. Des concerts mélangeant sons et lumières s'y organisent et les drogues hallucinogènes y circulent librement.

Le , les Beatles chantent All You Need Is Love à la télévision en direct dans 26 pays. Il s'agit de la première émission télévisée en mondovision. La BBC a demandé au groupe anglais d'écrire un titre pour cette première diffusion. John Lennon signe ainsi une de ses premières manifestations politico-sociales.

Le hard rock en est alors à ses prémices avec les Beatles (Helter Skelter en 1968), Ten Years After (I'm Going Home, interprété au festival de Woodstock en 1969) et Led Zeppelin (Communication Breakdown et Whole Lotta Love en 1969).

États-Unis

La fin des années 1960 est marquée aux États-Unis par l'apparition de nouveaux groupes et artistes très variés. En Californie, Grateful Dead, Jefferson Airplane, Janis Joplin, The Doors ou Creedence Clearwater Revival s'inscrivent dans la mouvance hippie, du flower power. Ils évoquent ou revendiquent souvent l'utilisation de substances psychotropes (LSD, PCP, marijuana). Le guitariste et compositeur inclassable Frank Zappa sort son premier album avec les Mothers of Invention en 1966.

Apparais la pop psychédélique, représentée par The Turtles et le folk psychédélique, représenté par Donovan.

À New York, le Velvet Underground sort le son premier album (The Velvet Underground and Nico) avec la chanteuse Nico. Le disque est placé sous la houlette de Andy Warhol, qui dessine la banane devenue célèbre de la pochette. Pour le Velvet Underground, Lou Reed et John Cale produisent un rock urbain, éloigné de ceux du Royaume-Uni et de la Californie. Ike and Tina Turner connaissent leurs premiers succès mondiaux.

La fin de la décennie est également marquée par le phénomène de « l'invasion britannique » : les groupes tels que The Beatles, The Rolling Stones, The Small Faces, The Animals, The Who, The Kinks rencontrent un grand succès aux États-Unis et permettent à l'Amérique de redécouvrir une musique née chez elle.

En 1968, le contrat d'exclusivité d'Elvis Presley avec le cinéma d'Hollywood prend fin et il peut à nouveau faire de la scène. Le , il fait son grand retour, vêtu de cuir noir sur une petite scène intimiste entouré de spectateurs, lors d'une émission télévisée : le 68 come back special. Scotty Moore, son premier guitariste, est présent. Même si Elvis reste enfermé dans son style et qu'il ne sort pas des États-Unis, il compte de nombreux fans et donne plus de 600 concerts à Las Vegas.

France

Vers le milieu des années 1960, le rock 'n' roll marque le pas et des rock 'n' roller de la première heure, tels Eddy Mitchell et Johnny Hallyday évoluent vers le rhythm and blues et la musique soul. En 1965, Mitchell fait paraitre l'album Du rock 'n' roll au rhythm 'n' blues, tandis qu'Hallyday (la même année), sort l'album Johnny chante Hallyday aux sonorités également très rhythm and blues. De nouvelles vedettes apparaissent, Antoine, Jacques Dutronc, Michel Polnareff, plus influencées par la Pop anglaise que par le son outre Atlantique.
En 1966, Antoine triomphe avec Les Élucubration et veut enfermer Johnny Hallyday dans une cage... La réponse de Johnny Cheveux longs et idées courtes connait un succès égal.

Au-delà de cette rivalité bon enfant, la chanson Les Élucubrations d'Antoine revendiques des changements profonds de sociétés et annonce Mai 1968. C'est la fin des teeneagers et de l'insouciance des années yéyés.

En août 1966, Johnny Hallyday est à Londres pour l'enregistrement de son prochain album La Génération perdue. Dans un club, il fait la connaissance de Noel Redding et Jimi Hendrix. Séduit par sa virtuosité à la guitare, il lu propose de venir en France jouer avec lui. C'est ainsi que le à Évreux, le 14 à Nancy, le 15 à Villerupt et (surtout) le 18 à l'Olympia de Paris, Hendrix joue en première partie d'Hallyday. Une plaque commémorative au Novelty de la rue Chartraine à Évreux, évoque le premier concert de la toute première tournée de Jimi Hendrix[15]. Le concert à l'Olympia est organisé à l'occasion d'un Musicorama consacré à Johnny, retransmit sur Europe no 1 ; Cela n'est pas sans conséquence pour Jimi Hendrix qui verra sa prestation enregistrée par les techniciens. Début 1967, Johnny Hallyday enregistre à Londres, sur les conseils d'Hendrix, une adaptation française de Hey Joe ; au cours d'une séance en studio, Jimi Hendrix l'accompagne à la guitare acoustique (cette version est restée inédite jusqu'en 1993).

Alors que les étudiants et les ouvriers se lient en Mai 68 pour crier leur révolte contre la société conservatrice, quelques artistes français connaissent le succès au Royaume-Uni : c'est le cas de Michel Polnareff, Serge Gainsbourg, Johnny Hallyday.

Quelques Britanniques sont également populaires en France, comme Vince Taylor ou Mick Jones.

Les Variations est le premier groupe français à tourner aux États-Unis.

1969-70 : la fin d'une époque

La fin des années 1960 est marquée par des changements importants correspondant à la fin d'une époque. Le rock prend notamment une dimension plus politique. Certains événements tels que la Guerre du Viêt Nam, les famines au Bangladesh, au Sahel et au Biafra incitent les artistes à se mobiliser pour dénoncer les injustices. George Harrison organise notamment le Concert for Bangladesh. Le succès du festival de Woodstock, du 15 au , est contrebalancé par le déchainement de violence des Hells Angels et l'assassinat d'un spectateur lors d'un concert des Rolling Stones à Altamont en Californie aux États-Unis le . Le film Gimme Shelter retrace ce drame qui marque la fin du mouvement hippies et qui est emblématique des limites du flower power et du rêve américain californien.

Le changement de décennie est également marquée par la mort de certaines idoles telles que Brian Jones (1969), Jimi Hendrix (1970), Janis Joplin (1970) et Jim Morrison (1971). Il voit aussi la séparation des Beatles. Le groupe, majeur tant par son succès commercial que par son apport artistique, se sépare en 1970. Les désaccords artistiques et financiers ont raison de son unité. Cette séparation est un traumatisme qui vient s'ajouter aux autres chocs de l'année.

Parallèlement, le matériel poursuit son évolution, avec notamment l'apparition des retours de scènes, la systématisation des sonos et la domination des amplis Marshall 3 Corps.

Les années 1970

Mort d'Elvis Presley

En 1973, Elvis Presley apparaît dans un costume blanc étincelant à col napoléonien lors d'un concert historique à Hawaï, Aloha from Hawaii retransmis en direct par satellite dans le monde entier. Même s'il chante encore quelques anciens titres rock 'n' roll comme That's All Right (Mama), Hound Dog ou Jailhouse Rock, la « rock 'n' roll star » excelle également dans des chansons symphoniques toujours plus présentes dans son répertoire (An American Trylogie, Bridge Over Troubled Water, America the Beautiful, Kentucky Rain, My Way, I'll Remember You, It's Now Or Never, Unchained Melody).
Prisonnier de sa légende, il meurt en , dans sa demeure, d'une arythmie cardiaque causée par un abus de médicaments sur une longue période, à 42 ans seulement.

L'éclatement des genres

Les Rolling Stones, les Faces, les Who ou encore Let It Be, ultime album des Beatles représentant le pop rock anglophone, connaissent un important succès au niveau mondial. L'année 1973 voit la naissance du groupe Queen. De grands courants se dégagent clairement au sein de la famille du rock, dont le hard rock, le rock progressif et le rock fusion.

Malgré une nette prédominance britannique, d'autres faits marquants sont à signaler en Irlande et aux États-Unis. En 1976, le groupe irlandais U2 est créé. En 1975, l'album Born To Run de Bruce Springsteen connaît un succès important. Frank Zappa est à l'apogée de sa carrière. S'inspirant du hard rock naissant, des groupes à succès se forment dont Alice Cooper, Aerosmith ou Kiss. La fin des années 1970 voit l'essor des musiques électroniques mais aussi le renouveau du rock américain, jusqu'alors dominé par le rock britannique, laminé à son tour par la vague punk qui met fin aux grands groupes britanniques (Led Zeppelin, Deep Purple). Dès 1977, date de sortie de son 1er album, voire dès 1974 comme le montrent les bootlegs, le jeune Eddie Van Halen donne naissance à une nouvelle école comme avait su le faire Jimi Hendrix une décennie plus tôt. Le rock américain renaît (Foreigner, Van Halen, Toto).

Le hard rock

Les années 1970 voient en effet l'arrivée d'un nouveau sous-genre du rock, le hard rock. Il est l'évolution logique du rock de la décennie précédente et est bien accueilli par le public grâce à un nouveau son, plus dur, lourd et agressif, sans toutefois réfuter ses influences du blues. Ses représentants comprennent Led Zeppelin, Deep Purple, Uriah Heep et Status Quo, puis Aerosmith, Ted Nugent, AC/DC et Scorpions. Led Zeppelin II (), album contenant le tube Whole Lotta Love, est l'un des précurseurs du hard rock.

Le heavy metal

Le heavy metal traditionnel nait avec Black Sabbath et leur chanson du même nom issue de l'album éponyme, dans laquelle ils utilisent l'accord du Triton. Suivront des groupes Britanniques comme Judas Priest ou Motörhead.

Le glam rock

Le glam rock est un genre caractérisé par les effets de scène (paillettes, chaussures à semelles compensées énormes, maquillages). Les groupes de glam rock affichent ouvertement une apparence androgyne, voire des références à la culture homosexuelle. Le glam rock connaît son heure de gloire dans les années 1970 avant d'être presque oublié vers 1977 à cause de l'explosion punk. Les chansons sont mélodramatiques (batterie dominante, accords simples répétés). David Bowie, T-Rex ou Gary Glitter s'inscrivent dans ce genre. David Bowie ira toutefois beaucoup plus loin dans la sophistication musicale et théâtrale.

Le rock progressif

Apparu avec Pink Floyd voire pour les puristes avec King Crimson et l'album In the Court of the Crimson King en 1969, le rock progressif se caractérise surtout par ses prétentions artistiques (démonstrations, expérimentations, recherches, poésie et textes aboutis). Dans un monde où l'on considère souvent le rock comme un simple divertissement avec des chansons simples d'amourette durant trois minutes, le rock progressif cherche quelque chose de plus grand (rock non provocateur mais surtout intelligent). Beaucoup d'artistes progressistes comme Emerson, Lake and Palmer empruntent des éléments à la musique classique. Il produit très souvent des morceaux de dix ou quinze minutes et ne se limite pas à des mélodies faciles à danser. Outre Pink Floyd, Genesis ou Yes (les morceaux Roundabout de Yes et "Supper's Ready" de Genesis étant de parfaits exemples du rock progressif) sont des pionniers de ce genre.

Le jazz fusion

Durant la décennie 1970, même les grands jazzmen tels Miles Davis s'essaient au rock. Ce dernier, en sortant l'album In a Silent Way, invente le jazz fusion. Davis, admirateur du guitariste rock Jimi Hendrix, s'est en grande partie inspiré de son travail pour sa période rock. En France, on peut citer Magma qui s'inspire du jazz et du rock progressif pour créer le style zheul.

Le punk rock

À la fin des années 1970, l'économie britannique est au plus mal. Le Royaume-Uni demande l'aide du FMI en 1976 et le chômage, surtout chez les jeunes, y est élevé. Dans les milieux populaires, on peste contre le parti conservateur, indifférent à leurs problèmes. Margaret Thatcher, le premier ministre britannique de l'époque, est surnommée la « dame de fer ». La jeunesse désabusée se révolte violemment, se perçant les joues avec des épingles à nourrice, s'opposant fortement aux teddies encore virulents et aux hippies aux cheveux longs.

Le hard rock et le rock progressif ne réussissent pas à séduire tous les jeunes de l'époque : avec des morceaux pouvant durer jusqu'à 20 min[N 9], une jeunesse impatiente ne tient pas et finit par inventer le punk rock, un nouveau style de rock rapide, puissant, au son souvent gras. Les chansons sont simples et courtes et la musique est irrévérencieuse, spontanée et violente. Les paroles témoignent d'un profond désespoir teinté d'ironie et d'un très fort contenu politico-social. On Considère souvent le groupe américain les Ramones comme les fondateurs du punk rock. D'autres, comme John Lydon, considèrent le britannique Peter Hammill comme étant le premier artiste de punk, avec son album Nadir's Big Chance publié en . Les groupes majeurs du punk britannique naissant sont les Sex Pistols et les Clash.

La new wave

La new wave est surtout un fait européen, représentée par des groupes tels que Alphaville, New Order, The Cure, Kraftwerk, Depeche Mode, Erasure, Gary Numan, Eurythmics, Orchestral Manoeuvres in the Dark ou Tears for Fears. Il existe quelques pionniers américains dans ce style comme Devo ou Talking Heads. Certains groupes français tels qu'Indochine, Gold, Niagara , Rita Mitsouko ou Les Avions relèvent également de la new wave.

Après avoir sorti un 7e album, Presence, les membres de Led Zeppelin subissent de graves crises personnelles : le chanteur Robert Plant perd son fils, le guitariste Jimmy Page tombe dans l'enfer de la drogue dure et le batteur John Bonham a des problèmes liés à l'alcool. Le groupe marque une pause puis revient avec l'album In Through the Out Door.

L'influence du reggae

À la fin des années 1970, plusieurs groupes anglais, comme UB40 par exemple, se créent et sont influencés par le reggae. Les groupes The Clash ou The Police, avec son leader Sting, faisant même la synthèse entre le punk et le reggae. A partir de 1979 et au début de la décénnie suivante apparaissent des groupes tels Madness ou The Specials, qui remettent au goût du jour le ska et le rocksteady, autre styles de musique jamaïcains.

Le rock à la fin des années 1970 en France

La fin des années 1970 est marquée par la naissance du groupe Téléphone. Celui-ci est emblématique des années 1977 à 1985 par ses riffs dynamiques et sa rythmique énergique, avec des titres tels que Un autre monde, La Bombe humaine ou Ça (c'est vraiment toi). Les paroles évoquent surtout le mal-être adolescent (Cendrillon) et une certaine révolte contre la génération précédente. La musique est un rock assez classique, inspirée des Stones. Le riff d'introduction d’Hygiaphone est digne d'un Keith Richards s'inspirant de Chuck Berry.

Cette même période est également marquée par la naissance du groupe de hard rock Trust. Le guitariste Norbert Krief dit « Nono » revendique l'héritage des grands maîtres anglo-saxons, comme le montre un duo avec Bon Scott sur une reprise de « Ride on » d'AC/DC. Les paroles tranchantes de Bernie Bonvoisin marquent également cette période, avec des citations de Jacques Mesrine, des appels au désordre social et une dénonciation de la petite-bourgeoise. Le groupe connaît un réel succès populaire et est considéré comme un précurseur du hard rock en France.

La fin des années 1970 voit l'émergence de nombreux autres groupes ou artistes de rock français tels que Starshooter de Kent, Bijou, Strychnine, Hubert-Félix Thiéfaine, Jacques Higelin, Stinky Toys, Dogs, Little Bob Story, Marquis de Sade, Métal Urbain, OTH, Shakin' Street, Les Thugs, Les Wampas, Les Sheriff, Raoul Petite.

Les années 1980

L'évolution du matériel dans les années 1980 est marquée par la vulgarisation des synthétiseurs modernes (DX7…), des boîtes à rythmes et du vibrato Floyd Rose ainsi que par l'utilisation plus poussée des effets (chorus, flanger, phaser, reverbs). Le CD audio apparaît sur le marché en 1982.

Les Rolling Stones, jusque-là connus pour former « le plus grand groupe de rock 'n' roll du monde », sortent Miss You et Emotional Rescue, de vrais tubes disco. « Mick fréquentait trop le Club 54, on ne pouvait pas éviter ça » raconte Keith Richards[réf. souhaitée]. Kiss, les cracheurs de sang et de feu, connaissent un grand succès dans les clubs avec I Was Made For Lovin You.

L'expression « rock FM » est forgée pour désigner une nouvelle tendance musicale apparue au début des années 1980 avec des groupes tels que Toto ou Van Halen avec l'album 1984. Le son très particulier est marqué par des guitares généralement peu saturées et des synthétiseurs. La vague des power ballads est intimement liée à ce genre musical. Still Loving You de Scorpions devient un titre planétaire et peut encore être entendu sur de nombreuses radios.

Sammy Hagar, dans son album Standing Hampton sorti en 1981, chante « Heavy Metal ». L'expression est populaire et donne son nom à un courant musical. Le heavy metal est surtout américain, par opposition au hard rock qui le précède, essentiellement britannique avec des influences issues du blues. Sammy Hagar avait chanté auparavant dans le groupe Montrose, qui avait établi les bases du metal dès 1973 avec l'album Rock The Nation. Le style est surtout développé par Van Halen, ouvrant la voie à toute une génération de guitaristes virtuose, adepte du vibrato, du jeu à très haute vitesse et du tapping qui consiste à frapper les cordes avec les doigts de la main droite, accélérant ainsi notablement le jeu et créant également un son nouveau et très reconnaissable.

Les années 1980 sont aussi marquées par le retour du blues avec Stevie Ray Vaughan et le retour du rock 'n' roll avec le courant rockabilly porté notamment par les Stray Cats et Robert Gordon. Elles voient également émerger le gothique avec Ozzy Osbourne et différentes tendances telles que le punk hardcore, le speed ou thrash metal, popularisé par Metallica avec l'album Kill'Em All en 1983, le straight edge initié par Minor Threat, l'indus, surtout connu par Nine Inch Nails et Rammstein, et le funk rock des Red Hot Chili Peppers et Faith No More.

Le , John Lennon est abattu de cinq balles de revolver par Mark David Chapman, venu spécialement d'Hawaï pour abattre son idole. Après une longue retraite à New York, Lennon revenait sur le devant de la scène avec l'album Double Fantasy. La mort de Lennon enterre tous les espoirs de reformation des Beatles. Paul McCartney déclarera plus tard : « Je n’aime pas que l’on me considère comme le plus pondéré des Beatles, j’aimerais être plus direct comme John. Lui, d’une activité débordante, le plus fort partout, il pouvait aussi être un animal en action, ce dont personne ne se doutait. Après sa mort on en a fait un Martin Luther Lennon, mais il n’était pas du tout cela, il n’était pas du tout un petit saint. John était un putain de paranoïaque, dépressif et paumé, qui a tiré profit de chansons qu’il n’avait même pas écrites… »[réf. souhaitée].

Bob Geldof organise le Live Aid pour envoyer de la nourriture en Éthiopie.

Guns N' Roses vient combler un manque lié aux prestations médiocres d'AC/DC, à la dérive commerciale de Kiss et à la fin de la carrière de Led Zeppelin et de Queen qui a effectué son dernier concert à Wembley en 1986. Les membres du groupe, vivant dans une débauche constante et « survivant avec l'argent qu'ils volaient aux groupies qui voulaient bien coucher avec eux »[réf. nécessaire] enregistrent Appetite for Destruction. Dès sa sortie, l'album est un succès, notamment grâce à des morceaux comme Sweet Child O' Mine ou Welcome to the Jungle. Le plaisir durera jusqu'en 1994, l'année de la séparation du groupe original. Seul le chanteur Axl Rose restera et engagera continuellement de nouveaux musiciens.

Les années 1990 : retour aux sources

Pendant que le metal poursuit son évolution , qu'apparaît le nu metal avec KoЯn, Sepultura et Slipknot, le rock pur et dur renaît de ses cendres.

Le grunge

Nirvana vers 1992

À la fin des années 1980, dans la région de Seattle (État de Washington, au nord-ouest des États-Unis), se forme le courant grunge mêlant les influences du heavy metal et du punk. Les groupes les plus connus sont Mudhoney, Soundgarden, Alice in Chains, Pearl Jam et surtout Nirvana. Inspiré par les Pixies, Nirvana lance involontairement la mode grunge avec l'album Nevermind en 1991. Le groupe ne crée pas le mouvement mais le popularise rapidement à l'échelle internationale.

Le grunge ne se limite toutefois pas à Nirvana : de nombreux groupes de la région de Seattle, peu connus, s'y rattachent aussi. Musicalement, des groupes comme Seether ou Déportivo se rapprochent aussi du grunge par leur son volontairement « sale ». Le grunge est aussi à rapprocher de tous les groupes dits « Hard-Fi », au son crasseux et saturé, qui sont apparus depuis.

Le retour des vétérans

Au début des années 1990, de grands groupes classiques du hard rock sont de retour. Scorpions sort Wind Of Change qui deviendra un hymne à la paix dans le monde entier. Après une longue période de déclin discographique, AC/DC sort Razor's Edge, avec le hit « Thunderstruck ». L'année suivante, AC/DC enregistre un album live. Led Zeppelin se reforme temporairement et sort un album live et quelques compilations. En 1993, Aerosmith enregistre Get a Grip, son album le plus vendu. Kiss crée la surprise en 1992 avec Revenge et l'année suivante avec Alive III. En 1996, le groupe Kiss original se reforme avec les costumes et le maquillage emblématiques de la tournée de 1977. De gigantesques tournées suivent et influencent probablement le groupe Muse récemment formé en Angleterre. La musique de Muse peut être qualifiée de stadium-rock, en référence aux grands shows des années 1990.

Le , le rock perd deux grandes personnalités : Freddie Mercury du groupe Queen et Eric Carr du groupe Kiss.

Un changement de direction

Dès les années 1980, le rock alternatif avait commencé à se faire une place dans les charts, notamment avec le groupe R.E.M.. En 1994 sort Grace, unique album de Jeff Buckley, rapidement acclamé par la critique, le public et ses pairs. En 1997, le troisième album du groupe britannique Radiohead, Ok Computer, révolutionne la musique rock. Il aura notamment une influence sur des groupes tels que Coldplay, Placebo, Muse ou Keane.

Aux États-Unis, le style garage, caractérisé par un son sur-saturé et « sale », revient à travers le groupe White Stripes et des influences blues.

Les années 2000

Une nouvelle vague de groupes fait son apparition au début des années 2000. S'inspirant d'anciens groupes comme les Kinks, les Beatles, les Who ou le Velvet Underground, une nouvelle génération voit le jour autour de The Strokes et The Libertines. Ils ouvrent la voie à de nombreux groupes qui sont aujourd'hui qualifiés d'indie, genre devenu très large et rassemblant à la fois des groupes ayant signé sur des labels indépendants (dont Domino Records) et des groupes ayant signé pour des majors. Leur style de vie est chaotique, leur musique énervée et inspirée des groupes underground des années 1970. Le succès est immédiat pour ces deux groupes et la vague indie se développe, principalement en Angleterre.

Un retour des guitares s'opère au début des années 2000, avec la parution du premier album de Franz Ferdinand. Leur « musique pour faire danser les filles » n'est pourtant qu'un sous genre d'un mouvement nouveau qui s'amorce.

Des nombreux groupes de rock surgissent en Angleterre sous l'égide du magazine NME, dont The Kooks, Kaiser Chiefs ou Coldplay. Ils jouent une musique populaire, directe et harmonieuse, ce qui rapproche leur musique de la pop, sans renouveler une certaine tradition du songwriting anglais, à l'instar de groupes comme Blur ou Oasis au cours de la décennie précédente.

Le post-punk est né en fait au cours des années 1970 mais ne connaît un réel développement qu'avec des groupes comme Bloc Party, The Rakes, Maxïmo Park ou Editors. Leur musique est rythmée, froide et minimaliste.

Marqué par le krautrock des années 1970 et l'electro (entre autres, Daft Punk et Kraftwerk), la nouvelle scène rock s'inspire des synthétiseurs pour créer l'electro-rock. Les groupes comme Klaxons, Soulwax, Metronomy, Late Of The Pier ou Cut Copy marquent le retour du rock sur le dancefloor comme avaient pu le faire Franz Ferdinand et Arctic Monkeys un peu plus tôt.

La fusion des genres à l'aube des années 2010

La musique des années 2010, grâce à la popularité d'Internet et l'accès quasi illimité à toutes les sortes de musiques, ne permet plus véritablement de réfléchir en termes de genres. La vague revival a donné lieu à de nombreux styles musicaux qui ont permis une création beaucoup plus large et mélangée. Des groupes comme Arcade Fire, Foals, Vampire Weekend, Fleet Foxes, Sigur Ros ou MGMT choisissent clairement de s'engager dans cette création fusion des genres pour décloisonner le rock et le rendre toujours plus varié.

Voir aussi

Références bibliographiques

  • Michka Assayas ed, Dictionnaire du rock, Paris, R. Laffont, 2002
  • Claude Chastagner, De la culture rock, Paris, PUF, 2011
  • Julien Demets, Rock & Politique : l'impossible cohabitation, préface de Jean-Paul Huchon, éditions Autour du Livre, , collection des Cahiers du Rock. (ISBN 978-2916560-236)
  • Gauthier Henri, Les XII Travaux du Rock, 2 Tomes, Liège, Universal/Warner/Sony/Golden Rock Edition, 2020
  • Pol Gosset, Bibliorock : répertoire signalétique de 7 000 livres en français sur l'histoire du rock et de ses artistes[16], 10e édition, définitive, , 292 p., chez l'auteur.
  • Gérôme Guibert, La Production de la culture. Le cas des musiques amplifiées en France. Genèse, structurations, industries, alternatives, Paris, Irma Ed & Mélanie Seteun Ed., 2006
  • Christophe Pirenne, Une histoire musicale du rock, Paris, Fayard, 2011

Notes

  1. Pour l'exemple : Bill Haley, dans Rock around the clock : « We'll have some fun when the clock strikes one. »
  2. Pour l'exemple :Little Richard, dans Rip it up : « Saturday night and I just got paid, I'm a fool about my money, don't try to save… »
  3. Pour l'exemple : Jerry Lee Lewis, dans Great balls of fire : « Goodness, gracious, she's great balls of fire! »
  4. La reprise d'Elvis Presley aura en revanche un très grand succès.
  5. Pour des raisons personnelles liées à son ancienne nationalité cachée néerlandaise, le colonel Parker ne voulait par qu'Elvis se produise hors des États-Unis.
  6. En 1967, il censure les Rolling Stones en leur faisant changer le refrain de Let's Spend the Night Together en Let's spend some time together.
  7. C'est en 1963, après le concert gratuit place de la Nation, à l'occasion du premier anniversaire du magazine Salut les copains, organisé par Europe no 1, le 22 juin, avec Sylvie Vartan, Richard Anthony, les Chats sauvages et Johnny Hallyday, qu'apparait pour la première fois le mot "Yéyé". Quelques jours après l'événement, le journal Le Monde publie un long article du sociologue Edgar Morin, intitulé « Le temps des Yéyés ». Le mot est lancé et s'impose de facto pour qualifier cette génération et ses idoles en raison des nombreuses onomatopées qui parsèment leurs chansons.
  8. Hendrix est ici classé parmi les Britanniques, car c'est au Royaume-Uni qu'il commence sa carrière et réalise ses deux premiers albums. Son groupe, The Jimi Hendrix Experience, est composé de musiciens britanniques, comme le sont son manager Chas Chandler et son producteur Eddie Kramer. Il fait sa 1re tournée en France en décembre 1966 en 1re partie de Johnny Hallyday, qui l'a personnellement invité.
  9. cf. le solo de batterie sur l'album Made in Japan de Deep Purple, Dazed and Confused de Led Zeppelin

Références

  1. Gérard Conreur, « John Lennon : 8 décembre 1980, un dernier rendez-vous », sur franceculture.fr, (consulté le ).
  2. « Americana », sur Le Castor Astral (consulté le ).
  3. http://www.leotamaki.com/article-32140127.html
  4. http://focus.levif.be/culture/musique/des-vinyles-graves-sur-des-radios-medicales-le-piratage-a-la-russe-des-annees-50/article-normal-15107.html
  5. « Bone music : quand les hipsters soviétiques copiaient des disques sur des radios », sur vice.com (consulté le ).
  6. http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2014-01-0122-011
  7. Tandt, Christophe Den, « La Culture rock entre utopie moderniste et construction d’une indus... », sur revues.org, Volume !. La revue des musiques populaires, Éditions Mélanie Seteun, (ISBN 978-2-913169-33-3, ISSN 1634-5495, consulté le ), p. 15–30.
  8. « Standing Rock : les Indiens forcés de partir - Rolling Stone », sur Rolling Stone, (consulté le ).
  9. Matin Kelly, Terry Foster et Paul Kelly, L'âge d'or de Fender, 1946-1970 guitare, traduit par Nadia Fischer, Gründ, 2010, 290 p.
  10. Johnnyguitar, « Petite histoire du delay », sur audiofanzine.com, (consulté le ).
  11. Philippe Garnier, « Link Wray et Chris Whitley court-circuités », sur liberation.fr, Libération, (consulté le ).
  12. (en) Jim Dawson, Rock around The clock : The Record That Started The Rock Revolution, Backbeat Books, 2005
  13. http://www.allocine.fr/film/fichefilm-1610/secrets-tournage/ consulté le 16 juin 2016.
  14. Andrew Loog Oldham dans son livre Stoned : « Les rationnements de guerre eurent lieu jusqu'en 1954 »
  15. http://www.lepoint.fr/actualites-region/2010-01-28/les-tresors-caches-d-evreux/1556/0/418172 / consulté le 18 juin 2015.
  16. Notice à la Bibliothèque nationale de France

Articles connexes

Liens externes

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