Histoire du Guyana

L'histoire du Guyana commence avec les premiers peuplements du territoire par des peuples amérindiens, notamment les Arawaks et les Kali'nas[1]. L'histoire datée commence en 1499, quand la première expédition d'Alonso de Ojeda arrive d'Espagne au fleuve Essequibo. L'histoire du Guyana a été façonnée par de nombreux groupes ethniques et plusieurs puissances coloniales, notamment les Espagnols, les Français, les Néerlandais et les Britanniques. Les rébellions d'esclaves africains en 1763 et 1823 ont été des moments forts de l'histoire nationale. Des Africains ont été transportés au Guyana en tant qu'esclaves ; de leur côté, des Indiens de l'est du pays étaient amenés pour du travail forcé. L'histoire récente du Guyana est caractérisée par la lutte pour l'indépendance du pays vis-à-vis de l'emprise coloniale et de ses effets.

Le , le Guyana obtient son indépendance du Royaume-Uni[2].

Carte de la région, 1598, Jodocus Hondius.

Époque pré-coloniale

Avant l'exploration européenne, le territoire correspondant à l'actuel Guyana était peuplé par les Arawaks et les Kali'nas[1]. le nom « Guyana » provient des langues amérindiennes locales et signifie « terre d'eaux abondantes »[1].

Arrivée des Européens

Les premiers explorateurs européens qui arrivent sur les côtes de la régions sont les Espagnols mené par Alonso de Ojeda et le Florentin Amerigo Vespucci en 1499[2]. Ils longent la Côte Sauvage à la recherche de terres riches en or, mais ils ne s'aventurent pas à terre.

Époque coloniale

Colonisation néerlandaise

La première tentative de colonisation de la région est entreprise par les Provinces-Unies. En 1596, les Néerlandais fondent Stabrok, aujourd'hui la capitale Georgetown[2]. Par la suite, ils fondent les colonies d'Essequibo, en 1616, Berbice, en 1627, et Démérara, en 1752[réf. nécessaire]. La Compagnie néerlandaise des Indes occidentales s'occupent d'approvisionner et de développer le territoire[2].

Les Néerlandais se disputent le contrôle de la région avec les Britanniques et les Français[1]. Le commandement est assuré par les Britanniques vers la fin du XVIIIe siècle[réf. nécessaire] et les Néerlandais cèdent formellement ces territoires en 1814.

Colonie britannique

En 1831, les territoires sous domination britannique deviennent une seule et même colonie connue sous le nom de Guyane britannique.

Pendant plus de deux siècles, les traites négrières fournissent en main-d’œuvre les plantations européennes du Guyana. À la suite de l’abolition de l’esclavage, en 1838, les affranchis quittent en masse les plantations de canne à sucre, en dépit des restrictions visant à enrayer ces départs. Les planteurs substituent alors aux anciens esclaves des travailleurs soumis à des contrats asservissants, en provenance pour la plupart d'Inde[3]. L’arrivée de ces dizaines de milliers de travailleurs indiens restreint les capacités de négociation salariale des anciens esclaves noirs et pose les bases d’un antagonisme entre les deux principales composantes ethniques de la population du Guyana[3].

En 1928, l'Empire britannique octroie une constitution à la colonie[2].

Au début des années 1950, le mouvement pour l'indépendance a réussi à unir la classe ouvrière guyanienne autour du rejet du colonialisme britannique[3]. En 1953, une nouvelle constitution établit le suffrage universel[2]. Les élections d' donnent une majorité au Parti progressiste du peuple (People's Progressive Party), jugé trop à gauche par le Bureau des colonies. Parmi les premières lois du nouveau gouvernement figure l'obligation pour les entreprises de reconnaître le droit syndical. Des troupes sont envoyées et la Constitution est suspendue. Le Bureau des colonies justifie cette décision en déclarant que « le gouvernement britannique a décidé que la Constitution du Guyana devait être suspendue pour prévenir la subversion communiste du gouvernement et une crise dangereuses dans l'ordre public et les affaires économiques ». En 1963, le gouvernement progressiste du « ministre en chef » Cheddi Jagan résiste à une tentative de coup d'État qui laisse 170 morts.

État indépendant

Le , la Guyane britannique devient un État indépendant dans le cadre du Commonwealth sous le nom de Guyana. Le pays devient une république le , tout en restant membre du Commonwealth. Le département d'État des États-Unis et l'Agence centrale de renseignement américaine (CIA), avec le gouvernement britannique, jouent un rôle important en influençant le contrôle politique en Guyane pendant cette période[réf. nécessaire]. Le gouvernement américain soutient Forbes Burnham pendant les premières années de l'indépendance, car Cheddi Jagan est considéré comme marxiste. Les Américains fournissent un soutien financier et des conseils politiques pour la campagne au Congrès national à Burnham, et au détriment du Parti progressiste populaire de Jagan, qui était principalement soutenue par des Guyaniens d'origine des Indes orientales.

En 1974, le révérend Jim Jones crée la communauté de Jonestown à une dizaine de kilomètres de Port Kaituma. Cette communauté de la secte du Temple du Peuple entre dans l'histoire le par le suicide collectif de 914 personnes dont 276 enfants[4].

Notes et références

  1. Jacques Leclerc, « L'aménagement linguistique dans le monde – Guyana – 3. Données historiques », sur axl.cefan.ulaval.ca, Université Laval (consulté le ).
  2. « Guyana : HISTOIRE – La colonisation », sur larousse.fr/encyclopedie, Éditions Larousse (consulté le ).
  3. Hélène Ferrarini, « Walter Rodney oublié au Guyana », Le Monde diplomatique, (lire en ligne, consulté le ).
  4. Jacques Gutwirth, « Le suicide-massacre de Guyana et son contexte », Archives de Sciences sociales des religions, nos 47/2, , p. 167-187 (ISBN 2-222-96184X, DOI 10.3406/assr.1979.2181, lire en ligne [PDF]).

Bibliographie

  • (en) Vere T. Daly, A Short History of the Guyanese People, Londres, Macmillan Education, , IX-326 p., 22 cm (ISBN 978-0-333-18304-5, OCLC 1993597).
  • (en) P. C. Emmer, Bridget Brereton et B. W. Higman, General History of the Caribbean, vol. V : The Caribbean in the Twentieth Century, UNESCO, , 758 p. (ISBN 978-92-3-103359-9, lire en ligne).
  • (en) Johannes Postma, The Dutch in the Atlantic Slave Trade, 1600-1815, Cambridge, New York, Cambridge University Press, (1re éd. 1990), 444 p., broché (ISBN 978-0-521-04824-8, lire en ligne).
  • Notes sur les colonies de Surinam et de Demerary, [s.l.] : Imprimerie Royale, 1835 lire en ligne
  • François Joseph de Pons, Voyage à la partie orientale de la terre-ferme dans l'Amérique Méridionale fait pendant les années 1801, 1802, 1803 et 1804 : Contenant la description de la capitainerie générale des Caracas, composée des Provinces de Venezuela, Maracaïbo, Varinas, La Guiane Espagnole, Cumana, et de l'Ile de la Marguerite, Paris : Colnet, 1806 Tome I ; tome II ; tome III

Article connexe

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