Hippolyte Mège-Mouriès

Hippolyte Mège-Mouriès, né à Draguignan le - mort à Paris le , était un chimiste et pharmacien français. Il est l'inventeur de la margarine.

Biographie

Fils d'un instituteur, il commence sa carrière de chimiste à l'âge de 16 ans, comme assistant dans sa ville natale. Puis, après des études à Aix-en-Provence, il part à Paris, où, après un examen qu'il passe le , il devient pharmacien à l'Hôtel-Dieu de Paris, position qu'il aura jusqu'en 1846. Il y fait des recherches en chimie appliquée.

Sa première invention est un traitement contre la syphilis. La copahine, un remède courant à l'époque, ne pouvant pas être pris oralement par certains patients, il traite le principe par l'acide nitrique, ce qui en élimine les effets secondaires. Il reçoit un prix pour cette réalisation.

Puis, en 1850, alors que d'autres inventeurs nommés Mège se font connaître, il ajoute le nom Mouriès de sa mère, et il signe alors Mège-Mouriès, sauf dans les documents officiels. Notamment il prend des brevets de tablettes effervescentes, procédés de fabrication du papier, production du sucre, utilisation du jaune d'œuf pour le tannage du cuir.

À la fin des années 1840, Mège quitte la pharmacie pour la chimie. En 1852, il commence à s'intéresser à l'alimentation. De données d'analyse, il déduit que certaines espèces animales ont plus de phosphate de calcium que d'autres dans le sang. Mège commercialise alors un produit à base de phosphate de calcium et de protéines. Il envoie un mémoire à l'Académie des sciences, qui lui décerne un prix d'encouragement de 500 francs.

De 1854 à 1860, Mège s'intéresse à la panification. Il fait des conférences sur ses travaux, et reçoit deux médailles d'or. Napoléon III le fait chevalier dans l'Ordre de la Légion d'honneur, sur la recommandation de Michel-Eugène Chevreul.

En 1861, Mège se marie, mais sa femme décède peu après (1865). C'est vers cette période qu'il étudie la chimie des corps gras, travaillant à la Ferme impériale de Vincennes. Il observe que les vaches affamées, alors qu'elles maigrissent et produisent moins de lait, continuent de produire de la matière grasse dans le lait. Il se lance alors dans un programme de confection de substitut de beurre, ses recherches aboutissent en 1869 avec le dépôt d'un brevet portant sur ce que Mège nomme la margarine, d'après le nom « acide margarique » donné par Chevreul à un acide gras, du grec margaron, perle. À partir de graisse de bœuf clarifiée, de mamelle de vache, de bicarbonate de sodium, d'un peu de lait de colorant jaune, il produit un substitut bon marché du beurre. Cette invention lui vaut un prix national.

Le brevet est enregistré en Angleterre, puis aux États-Unis, où la U.S. Dairy Company de New York se lance dans la production de margarine. En 1871, il revend le brevet à l'entrepreneur néerlandais Antonius Johannes Jurgens, dont l'entreprise Margarine Unie deviendra ensuite Unilever.

En 1875, Mège obtient un brevet pour des conserves de bœuf, et, en 1880, un brevet sur l'utilisation du sel de mer en nutrition humaine.

Il meurt le , et est inhumé auprès de son épouse et de son fils au cimetière du Père-Lachaise (74e division)[1].

Hommages posthumes

Un boulevard et une traverse de Draguignan rappellent son nom, ainsi qu'une rue de la zone industrielle de Rambouillet.

Sources

  • (en) H. McGee (1984), On food and cooking: The science and lore of the kitchen, New York, Charles Scribner.

Notes et références

  1. Jules Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, (lire en ligne), p. 245

Articles connexes

Liens externes

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