Hilda Flodin

Hilda Flodin, née à Helsinki le où elle est morte le , est une sculptrice, peintre et graveuse finlandaise.

Assistante de Rodin de 1903 à 1906 et reconnue pour ses sculptures au début de sa carrière, elle a aussi peint des portraits à partir des années 1910.

Biographie

Jeunesse

Hilda Flodin naît dans une famille de 9 enfants[1] passionnée par la musique et les arts[2]. Sa sœur Fanny Flodin-Gustavson est pianiste, son cousin Karl Flodin est compositeur et sa tante du côté maternel est la cantatrice Ida Basilier-Magelssen[1].

En 1893, alors âgée de 16 ans, elle commence ses études à l'Académie des Beaux-Arts de Helsinki, suivant les enseignements des sculpteurs Johan Friedl et Carl Eneas Sjöstrand, et des peintres Albert Gebhard, Elin Danielson, Maria Wiik et Helene Schjerfbeck - professeure dont elle se souviendra particulièrement [3]. Elle étudie aux côtés de Hugo Simberg et Ester Helenius, avec qui elle restera amie toute sa vie[4].

Elle remporte un prix à la fin de sa première année en 1897, se classant troisième au concours annuel de la Société pour les jeunes artistes, et gagne la deuxième place en 1903. Elle expose au Salon d'automne de Paris en 1903 puis en 1905.

Dans l'atelier de Rodin

Une fois ses études terminées à Helsinki en 1898, Hilda Flodin va en Italie, puis à Paris en 1899 où elle s'installe avec sa sœur Fanny, mariée à Julien Leclercq, un critique d'art français pour La Gazette[2]. Hilda Flodin y fréquente l'Académie Colarossi,[3].

De 1903 à 1906, elle assiste Auguste Rodin, rencontré en 1900 par l’intermédiaire de son beau-frère[5],[6] lors de l’exposition universelle de Paris[4].

Hilda Flodin, comme de nombreuses étudiantes de Rodin, fut aussi son modèle et sa maîtresse[7]. Gwen John, une autre assistante du sculpteur[7], décrit dans sa correspondance les comportements érotiques de Rodin avec les deux jeunes femmes[8],[9].

Photographie de Thorsten Waenerberg avec ses étudiants de la Société d'art finlandais, dont Alexandra Löppönen, Ebba Masalin, Maria Nummelin, Maria Boehm, Tyra Malmström, Alexander Barkoff, Bruno Hahl, Mikael Strandman, Lydia Bäckström, Agnes Leidenius, Elsa Lövegren, Olga Gummerus, Hanna Hirn, Axel Haartman, Juho Kustaa Kyyhkynen, Hanna Frelander, Hilja Finne, Hilda Sjöblom, Hilda Flodin, Gabriel Engberg, Ester Helenius, Siri Järnefelt et Thorsten Waenerberg, en 1896.

Carrière en Finlande

Elle revient en Finlande en 1906[5] et sa relation avec Rodin s'estompe[4]. En 1907, elle est la seule femme à participer à la première exposition d'arts graphiques de Finlande ; Akseli Gallen-Kallela et Hugo Simberg figurent parmi les autres exposants[2]. En 1908, elle épouse le peintre Juho Rissanen - le couple divorcera en 1914[10].

En 1910, ils s'installent à Viipuri où ils organisent une exposition commune, qui voyage ensuite à Turku et à Helsinki. Hilda Flodin expose 80 œuvres, des sculptures, des gravures et des illustrations. Elle ne commence à peindre qu'en 1908, mais à partir des années 1910, la peinture devient un médium plus important dans ses productions et elle se concentre sur le portrait.[3].

Hilda Flodin représente beaucoup d'enfants et de femmes âgées, mais également un certain nombre de portraits de groupe, notamment des membres du Conseil exécutif de l'Académie finlandaise des sciences en 1929–30. Entre 1899 et 1930, elle expose dans de nombreuses expositions d'art finlandais. Elle expose de nouveau au Salon d'automne de Paris en 1913, puis en 1927.

Elle s'est mariée en secondes noces avec Taavetti Laitinen, un médecin[3], et est décédée à Helsinki le 9 mars 1958.

Décor de la façade de l'immeuble Pohjola, réalisé par Hilda Flodin.

Place dans l'art finlandais

Dans une société où la sculpture était considérée comme un art masculin, Hilda Flodin peut être considérée comme une pionnière en ce domaine[4]. Elle est également l'une des premières graveuses finlandaises[11], et considérée par Albert Edelfelt comme la meilleure[2].

Louis Sparre, en 1902, écrit d'elle qu'elle « donne la promesse d'un talent très considérable » et « [qu']une partie de son travail rappelle celui des meilleurs maîtres du passé »[12].

Au début de sa carrière, Hilda Flodin est davantage connue pour ses sculptures. Parmi celles-ci, on peut citer : un buste en marbre de Robert Kajanus ; un Vieil homme pensant en bronze, exposé au musée d'Art Ateneum à Helsinki ; ainsi que les sculptures d'inspiration folklorique entourant l'entrée principale de l'immeuble Pohjola[13],[14], conçu par le cabinet d'architectes Gesellius, Lindgren & Saarinen en 1901.

Collections et expositions

Les œuvres d'Hilda Flodin se trouvent au musée d'Art Ateneum d'Helsinki et au musée de la ville de Keuruu, qui présente une exposition construite autour d'œuvres découvertes dans une librairie d'antiquaires d'Helsinki[15].

Une exposition des œuvres de Rodin à Helsinki en 2016 comprenait des œuvres d'Hilda Flodin et de Sigrid af Forselles , une autre sculptrice finlandaise ayant étudié avec lui dans les années 1880[5].

Notes et références

  1. « Biografiasampo », sur biografiasampo.fi (consulté le )
  2. (fi) Super User, « Hilda Flodin 1877 - 1958 », sur www.keuruunmuseo.fi (consulté le )
  3. (sv) von Bonsdorff, « Flodin Hilda », Uppslagsverket Finland (consulté le )
  4. (en) Anu Utriainen, « Finnish Women Artists in the Modern World », Finnish National Gallery reserach, (lire en ligne)
  5. (fi) Frilander, Aino, « Ateneumin uusi näyttely esittelee kuvanveistäjä Auguste Rodinin – ja hänen suomalaiset oppilaansa, jotka täälläkin tunnetaan huonosti », Helsingin Sanomat, , Citing the art historian Liisa Lindgren (lire en ligne)
  6. According to von Bonsdorff, 1906–09.
  7. (en) Frederic V. Grunfeld, Rodin: A Biography, Plunkett Lake Press, (lire en ligne)
  8. (en) Tamboukou, « Epistolary Geographies and Smooth Spaces: Unfolding Gwen John », In the Fold between Power and Desire: Women Artists’ Narratives, Newcastle upon Tyne, Cambridge Scholars, , p. 123 (ISBN 9781443821865, lire en ligne)
  9. Shopland, Norena 'Like a shadow I am' from Forbidden Lives: LGBT stories from Wales Seren Books (2017)
  10. (fi) Helena Riekki, Juho Rissanen 1873–1950, Publications du Kuopio Art Museum, (ISBN 951-9383-56-5), p. 73
  11. Arthur Mayger Hind, A Short History of Engraving & Etching, for the Use of Collectors and Students - Hilda Flodin., London, Constable, (OCLC 1368578, lire en ligne), 338
  12. Sparre, « Modern Etching and Engraving in Finland », Modern Etching and Engraving, London/New York, Offices of The Studio, , p. 122 (OCLC 1995418, lire en ligne)
  13. (en) Jeremy Howard, Art Nouveau: International and National Styles in Europe, Manchester University Press, (ISBN 978-0-7190-4161-7, lire en ligne)
  14. (en) Riitta Nikula, Wood, Stone and Steel: Contours of Finnish Architecture, Otava, (ISBN 978-951-1-20137-3, lire en ligne)
  15. (fi) « Hilda Foldin [sic] 1877 - 1958 », Keuruu Museum, (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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