Higo Jōkei

Jōkei (定慶), également nommé Higo Jōkei (肥後定慶) ou Jōkei II, était un sculpteur bouddhique membre de l’école Kei, actif durant la première moitié du XIIIe siècle, à l’époque de Kamakura. Sa date de naissance est communément estimée à 1184 et sa date de mort est inconnue[1].

Pour l’article homonyme, voir Jōkei.

Biographie

L’ascendance de Higo Jōkei n’est pas précisément connue, et l’existence d’un autre busshi de l’école Kei portant le même nom ajoute à la confusion ; ils sont communément numérotés par les spécialistes Jōkei I et Jōkei II[2]. Jōkei II ou Higo Jōkei est aussi désigné par les noms de Higo Hokkyō Jōkei (肥後法橋定慶) et Higo Bettō Jōkei (肥後別当定慶) en référence à ses titres de hokkyō (troisième rang parmi les busshi) et de bettō (directeur d’atelier)[2],[3].

Membre de l’école Kei héritant du réalisme et du dynamisme de la lignée d’Unkei, Higo Jōkei incorpore tout comme Jōkei I des éléments d’inspiration chinoise Song à son art pour former un style personnel et original ; certains de ses travaux portent d’ailleurs une inscription référant à une « école du Sud » (Nanpō ha)[4]. Son œuvre la plus connue reste le groupe de six Kannon à échelle humaine en bois brut du Daihōon-ji sculptés entre 1224 et 1226, où les vastes nimbes délicatement sculptées derrière chaque statue témoignent des influences Song[5],[6] ; il s’agit d’un des rares groupes complets de six Kannon, un thème japonais qui apparaît au Xe siècle en lien avec les Six Voies de l’existence[7]. Parmi ses œuvres encore conservées figurent également une statue de Shaka de 1223, un Bishamonten (un des quatre rois célestes) de 1224, un Shō Kannon de 1226 au Kurama-dera, les deux paires de Niō de 1242 au Sekigan-ji (préfecture de Hyōgo) et de 1256 au Ōzō-ji (préfecture de Gifu)[4],[8]. Il a également collaboré avec Tankei à plusieurs reprises au Tōdai-ji, notamment pour les quatre bouddhas de la pagode de l'est en 1218 et des statues du kōdō (salle de lecture) en 1256, aujourd’hui disparues[9],[4].

Higo Jōkei a été chargé de deux commissions en lien avec le shogunat de Kamakura. Son œuvre a une influence tangible sur la sculpture de la seconde moitié du XIIIe siècle[4].

Lien externe

Sources et références

  1. (en) Louis Frédéric, Japan encyclopedia, Harvard University Press, (ISBN 0-674-01753-6, lire en ligne), p. 430
  2. (en) Hisashi Mōri, Sculpture of the Kamakura period, vol. 11, Weatherhill, coll. « Heibonsha Survey of Japanese Art », (ISBN 978-0-8348-1017-4), p. 89-92
  3. (en) Laurance P. Roberts, A Dictionary Of Japanese Artists : Painting, Sculpture, Ceramics, Prints, Lacquer, Weatherhill, (ISBN 978-1-891640-19-3), p. 88
  4. (en) Hiromichi Soejima, « Japan, §V: Sculpture > (iv) Kamakura period (1185–1333) », Oxford Art Online, université d’Oxford (consulté le )
  5. (en) Sherry Fowler, « Travels of the Daihoonji Six Kannon Sculptures », Ars Orientalis, vol. 36,
  6. (en) John H. Martin et Phyllis G. Martin, Kyoto Cultural Guide, Tuttle Publishing, (ISBN 978-0-8048-3341-7, lire en ligne), p. 285
  7. (en) Rebecca M. Brown et Deborah S. Hutton, A Companion to Asian Art and Architecture, John Wiley & Sons, (ISBN 978-1-4443-9632-4, lire en ligne), p. 582
  8. (en) Mark Schumacher, Busshi of Japan, Kamakura Era, Unkei & Kaikei Keiha, Zenpa, Jōkei, Others, onmarkproductions.com
  9. (en) Hiromichi Soejima, « Japan, Sculpture, Kamakura Period », dans Jane Turner, The dictionary of Art, vol. 17, Grove’s Dictionaries, (ISBN 9781884446009), p. 121-126
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