Henri de La Ferté-Senneterre

Henri II, duc de La Ferté-Senneterre (1599-1681) est un militaire français, maréchal de France en 1651 et gouverneur du duché de Lorraine, occupé par les troupes françaises.

Pour les autres membres de la famille, voir Maison de Saint-Nectaire.

Pour les articles homonymes, voir La Ferté (homonymie), Saint-Nectaire (homonymie) et Senneterre.

Biographie

Issu d'une vieille famille de la chevalerie auvergnate, il est le fils de l'ambassadeur Henri Ier de La Ferté-Senneterre, ministre d'État, et le petit-fils maternel du maréchal Claude de La Châtre de La Maisonfort. Destiné à la carrière des armes, il combattit pour la première fois sous les ordres de Maurice de Nassau, chef de la révolte des Provinces-Unies protestantes contre la domination de la très catholique Espagne.

De retour dans le royaume de France, le jeune homme se distingua pendant le siège de la cité calviniste de La Rochelle, soutenue par des flottes britanniques, entre et , par Richelieu pour venir à bout de cette ville, entourée de fortes murailles, rebelle à l'autorité du roi de France. Il était alors capitaine d'un régiment payé par son père.

En 1632, l'armée française envahissait la Lorraine et c'est tout naturellement que La Ferté se retrouva devant Nancy en 1633. Le , Louis XIII et Richelieu pénétraient dans cette ville peuplée de 16 000 habitants qui venait d'être évacuée par le marquis de Mouis et sa garnison lorraine.

Devenu mestre de camp, grade qui correspond au colonel de nos armées contemporaines, Henri de La Ferté se couvrit de gloire contre les Espagnols à Hesdin le , un an après la naissance de Louis XIV. Afin de le récompenser, Louis XIII le nomma maréchal de camp.

Vue à vol d'oiseau des travaux du siège de Gravelines par le maréchal de La Ferté le 30 août 1658.

Le , alors que le roi Louis XIII était mort depuis cinq jours, Henri de La Ferté-Senneterre participa à la victorieuse bataille de Rocroi contre les Espagnols au cours de laquelle il commandait en second l'aile gauche française et reçut quatre blessures.

Son père étant un favori de la reine Anne d'Autriche, régente du royaume de France depuis le décès de Louis XIII, ce vaillant combattant est nommé Gouverneur du duché de Lorraine en 1643 en remplacement du lorrain de Lenoncourt. En 1644, il contrôlait à Nancy vingt-trois compagnies d'infanterie plus une compagnie suisse en ville vieille et sept compagnies d'infanterie en ville neuve. À ces troupes, s'ajoutait la cavalerie.

Lieutenant général depuis 1648, il reste fidèle à Anne d'Autriche et à Mazarin pendant la Fronde, cette guerre civile qui déchira la France de 1648 à 1652. Turenne et l'archiduc Léopold menaçant Reims, il fut envoyé en pour défendre la ville et celle de Châlons. Si La Ferté intervint de façon brutale pour rétablir la discipline chez ses soldats qui se livraient facilement au pillage, lui-même ne s'imposa aucune limite et vécut abusivement sur le pays. Il est vrai qu'en ces temps troublés, ses gages de 18000 livres n'étaient pas toujours payés dans les temps.

En 1651, il est intronisé maréchal de France le en plus de former la même année le régiment de La Ferté-Senneterre.

En , La Ferté entreprend le siège de Belfort défendu par le comte de La Suze et s'en empare le .

Fait prisonnier à Valenciennes en 1656, il vit sa rançon payée par Louis XIV.

En récompense des bons et loyaux services de son titulaire, le marquisat de La Ferté-Senneterre fut élevé à la dignité de duché-pairie par Louis XIV en .

Le vieux maréchal mourut le .

Vie familiale

Portraits de Magdeleine d'Angennes, épouse de Henri, maréchal-duc de La Ferté-Senneterre, et de Catherine Henriette d'Angennes, épouse de Louis de La Trémoïlle, comte d'Olonne.

Il avait épousé en premières noces Charlotte de Bauves, fille de Henri des Boves, baron de Contenant, maréchal de camp et conseiller d'État, et de Philippe de Chateaubriand. En secondes noces, il épousa, le , Madeleine d'Angennes, dame de La Loupe, fille de Charles d'Angennes, seigneur de La Loupe, baron d'Ambreville, et de Marie du Raynier, sœur de Catherine Henriette d'Angennes avec qui on la trouve représentée dans la tour dorée du château de Bussy-Rabutin. Madeleine eut un enfant de Charles-Paris d'Orléans, duc de Longueville[1]. Ensemble, ils eurent :

Armoiries

Figure Blasonnement

D'azur, à cinq fusées d'argent, rangées en fasce.[2]

Mémoire

Portraits de Magdeleine d'Angennes, épouse de Henri, maréchal-duc de La Ferté-Senneterre, et de Catherine d'Angennes, épouse de Louis de La Trémoïlle, comte d'Olonne.

La municipalité de Senneterre au Québec a hérité de son nom en l'honneur du régiment de La Ferté-Senneterre, renommé régiment de La Salle. Plus tard, en 1756, le 2e bataillon de ce régiment servi sous le Général Montcalm à la bataille de Fort Carillon et à la prise du Fort Oswego.

Notes et références

  1. Artaud de Montor, Encyclopédie des gens du monde, 1842
  2. Michel Popoff et préface d'Hervé Pinoteau, Armorial de l'Ordre du Saint-Esprit : d'après l'œuvre du père Anselme et ses continuateurs, Paris, Le Léopard d'or, , 204 p. (ISBN 2-86377-140-X)

Source

  • Manuel Bazaille : "1643 : Le retour d'Attila"; La Revue Lorraine Populaire; no 180; .

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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