Henri Lavedan

Henri Lavedan, né le à Orléans[1] et mort le à Écaquelon (Eure)[2], est un journaliste et auteur dramatique français.

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Biographie

Fils du journaliste catholique Léon Lavedan, directeur du Correspondant, Henri Lavedan commença ses études au petit séminaire de La Chapelle-Saint-Mesmin en 1867, alors dirigé par Mgr Dupanloup, évêque d'Orléans[3]. Il débuta lui-même comme journaliste, collaborant au Figaro, au Gil Blas ou à l'Écho de Paris. Il donna de très nombreux articles à ces périodiques ainsi que des contes et des dialogues sur la vie parisienne, dont beaucoup furent ensuite réunis en volumes. L'un d'eux, la Haute, raille les aristocrates, inaugurant une veine que Lavedan allait ensuite exploiter largement sur la scène.

En 1890[4], il se tourna vers le théâtre en donnant avec succès à la Comédie-Française Une famille. En 1892[5], Le Prince d'Aurec (plus tard rebaptisé Les Descendants), fut refusé par Jules Claretie à la Comédie-Française mais applaudi au Théâtre du Vaudeville où il eut plus de cent représentations : l'auteur y développe un de ses thèmes de prédilection, la satire de la noblesse, accusée de frayer avec la haute finance juive.

Suivirent de nombreuses comédies brillantes et spirituelles : les Deux noblesses (1894[6]), Catherine (1897), Le nouveau jeu (1898[7]), Le Vieux marcheur (1899[8]), Le Marquis de Priola (1902), tentative de transposition du mythe de Don Juan à l'époque moderne, Varennes (1904) (en collaboration avec G. Lenotre), Le bon temps (1906), L’assassinat du duc de Guise (1908). Il triompha avec le Duel (1905, Comédie-Française), pénétrante étude psychologique des relations entre deux frères en même temps qu'appel à l'apaisement au moment des déchirements induits par la loi de séparation des Églises et de l'État.

Sa pièce l’Assassinat du duc de Guise (1908) fut la source d'un film du même nom, réalisé en 1908 par André Calmettes et Charles Le Bargy.

Au moment de l'affaire Dreyfus, il rejoignit le camp anti-dreyfusard et la Ligue de la patrie française, ligue anti-dreyfusarde modérée[9],[10]. Son nom côtoie les peintres Edgar Degas et Auguste Renoir, les poètes José-Maria de Heredia et Pierre Louÿs, le compositeur Vincent d'Indy, etc.

Après la Première Guerre mondiale, face à la transformation profonde de la société décrite dans ses comédies, Lavedan choisit de cesser d'écrire pour le théâtre. Il publie une chronique romanesque en 7 volumes (Le Chemin du Salut, 1920-1924), un essai historique sur Saint Vincent de Paul (Monsieur Vincent aumônier des galères, 1928) et des mémoires (Avant l'oubli) parus dans La Petite Illustration (1933-1938).

Il fut élu à l'Académie française, le , en remplacement d'Henri Meilhac.

En il se marie avec Mathilde Auguez, artiste lyrique[11], d'où une fille Geneviève (1886-1906).

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (19e division)[12].

Œuvres

Il arrive de trouver deux dates différentes pour certaines œuvres de Lavedan. Il s'agit parfois d'œuvres parues tout d'abord sous forme de « roman dialogué », genre cher à Lavedan, donnant la date de la première publication, puis jouées quelques années plus tard en tant que comédies sur la scène d'un théâtre, donnant la date de la première représentation. Ce cas se produit par exemple pour Le Nouveau Jeu et Le Vieux marcheur.

  • 1885 : Mam’zelle Vertu, Flammarion
  • 1887 : Lydie
  • 1888 : Inconsolables
  • 1890 : Une famille, comédie de mœurs en quatre actes, en prose, représentée la 1re fois le [4] à la Comédie-Française, Paul Ollendorff & Albin Michel
  • 1891 : Vol-au-vent, nouvelle parue dans Gil Blas
  • 1891 : Nocturnes, Ernest Kolb & Calmann-Lévy
  • 1892 : Premiers craquements, nouvelle parue dans Gil Blas
  • 1892 : Le Prince d'Aurec, vaudeville en trois actes, représentée la 1re fois le [5] au Théâtre du Vaudeville, Calmann-Lévy
  • 1892 : Le Nouveau Jeu, roman dialogué, puis comédie en cinq actes, représentée la 1re fois le [7] au théâtre des Variétés, Fayard & Flammarion, Kolb
  • 1893 : Leur cœur
  • 1893 : Une Cour, Kolb & Calmann-Lévy
  • 1894 : Je l'ai promis à Gertrude, nouvelle parue dans Gil Blas
  • 1894 : Le Lit
  • 1894 : Leur Beau Physique, série de vingt sketches, Ernest Kolb & Calmann-Lévy
  • 1894 : Les Deux Noblesses, comédie en trois actes, représentée la 1re fois à l'Odéon le [6], Calmann-Lévy
  • 1895 : Les Marionnettes, série de onze sketches, Calmann-Lévy & Arthème Fayard & Flammarion
  • 1895 : Leurs bêtes, série de cinq sketches, Calmann-Lévy
  • 1895 : Le Vieux Marcheur, roman dialogué, puis comédie en cinq actes, représentée la 1re fois le au théâtre des Variétés, Calmann-Lévy & Flammarion
  • 1895 : Viveurs, pièce en quatre actes, représentée la 1re fois sur le Théâtre du Vaudeville le , Arthème Fayard & Flammarion
  • 1896 : Leurs sœurs, série d'études de jeunes filles et de femmes
  • 1896 : Les Petites Visites, Calmann-Lévy 7e édition
  • 1897 : Les Jeunes ou l'Espoir de la France, Calmann-Lévy & Flammarion
  • 1897 : Catherine, comédie en quatre actes, représentée la 1re fois à la Comédie-Française, Flammarion
  • 1897 : La Valse, série de six nouvelles, la première étant intitulée La Valse, Calmann-Lévy
  • 1897 : Les Départs, série de neuf sketches sur le thème du départ, Calmann-Lévy
  • 1898 : Les Beaux Dimanches, série de quinze nouvelles, Calmann-Lévy
  • 1899 : Discours de réception à l'Académie française (41 pages) le
  • 1900 : Servir, pièce en deux actes, représentée pour la 1re fois le au théâtre Sarah-Bernhardt, Flammarion
  • 1900 : La Chienne du roi, pièce en un acte, représentée pour la 1re fois le au théâtre Sarah-Bernhardt, Flammarion
  • 1901 : Les Médicis
  • 1902 : Le Marquis de Priola, pièce en trois actes et en prose, représentée la 1re fois à la Comédie-Française le , Ernest Flammarion
  • 1902 : C’est servi, série de dix sketches autour de repas, Flammarion
  • 1904 : Varennes, avec G. Lenotre, pièce en sept tableaux, représentée pour la 1re fois au théâtre Sarah-Bernhardt, Librairie universelle
  • 1905 : Le Duel, pièce en 3 actes, en prose, représenté pour la 1re fois à la Comédie-Française le , Librairie Paul Ollendorff & Albin Michel
  • 1906 : Le Bon Temps, nouvelle, l'Illustration, Paul Ollendorff & Albin Michel
  • 1906 : En visite, pièce en un acte, Molière
  • 1908 : L’Assassinat du duc de Guise, « drame historique » et scénario du film L'Assassinat du duc de Guise sorti en salle le [13]
  • 1908-1913 : Bon an, mal an, 6 séries d’articles, Librairie académique Perrin
  • 1909 : Sire, pièce en 5 actes, représentée la 1re fois à la Comédie-Française le , Albin Michel & Fayard
  • 1909 : La Vie courante, Librairie des Annales
  • 1909 : La Haute, série de vingt sketches sur la noblesse, Calmann-Lévy
  • 1911 : Mon filleul, roman dialogué, Pierre Lafitte & Albin Michel
  • 1911 : Le Goût du vice, comédie en quatre actes, représentée pour la 1re fois le à la Comédie-Française, L'Illustration & Albin Michel
  • 1912 : Leur cœur, roman, Albin Michel
  • 1915-1921 : Les Grandes Heures, 6 séries d’articles, Librairie académique Perrin
  • 1916 : Dialogues de guerre, Arthème Fayard
  • 1917 : La Famille française, Librairie académique Perrin
  • 1920 : La Belle Histoire de Geneviève, roman dialogué, Société littéraire de France & Plon
  • 1920-1924 : Le Chemin du salut, chronique romanesque, 7 vol., Plon Nourrit et Cie
    • Irène Olette, 1 vol., 1920, Plon
    • Gaudias, 2 vol., 1921, Plon
    • Panteau, 2 vol., 1922, Plon
    • Madame Lesoir, 2 vol., 1924, Plon
  • 1926 : La Puce et Gredine, Hachette
  • 1926 : Le Vieillard, collection Les âges de la vie, Hachette
  • 1927 : Monsieur Gastère, roman dialogué, roman de la gourmandise, Plon
  • 1928 : Monsieur Vincent, aumônier des galères, Collection Le roman des grandes existences, no 17, Plon
  • 1929 : En confidence, Spes
  • 1930 : De la Coupole aux lèvres, roman dialogué, Albin Michel
  • 1932 : Bonne étoile, le drame de l'adoption, roman, Albin Michel
  • 1933 : Volange, comédien de la foire 1756-1808, suivi de Les battus paient l'amende et de Janot chez le dégraisseur, Librairie Jules Tallandier
  • 1933-1938 : Avant l’oubli, 4 vol., Plon
    • Un enfant rêveur, 1 vol.
    • Écrire, 1 vol.
    • Les Beaux Jours, 1 vol.
    • Les Beaux Soirs, 1 vol.

Non datées :

  •  ?? : Baignoire 9, Flammarion
  •  ?? : Les Sacrifices, Flammarion
  •  ?? : Emotions, Spes

1920 : La Maison Brocatel, Plon

  •  ?? : Les Portraits enchantés
  •  ?? : Petites Fêtes, Calmann-Lévy
  •  ?? : Le Carnet d'un petit châtelain, Librairie Nilsson

Notes et références

  1. Archives départementales en ligne du Loiret, état-civil d'Orléans, registre des naissances de 1859, acte de naissance n° 377 (vue 130/470).
  2. Recueil des actes administratifs de la Préfecture du département de la Seine de 1941, Legs Lavedan.
  3. Histoire du Petit Séminaire de La Chapelle Saint-Mesmin d'Émile Huet, Orléans, Paul Pigelet & Fils, 1913, 450 pages. Réédité en 2010 par Kessinger Publishing (ISBN 978-1-16679-262-6).
  4. Page de couverture de l'exemplaire visible à Université de Toronto
  5. page de couverture de l'exemplaire visible à Université de Toronto et à
  6. page de couverture de l'exemplaire visible à Université de Toronto
  7. page de couverture de l'exemplaire visible à Université de Toronto
  8. Paru tout d'abord sous forme de « roman dialogué » en 1895, et joué à partir du 3 mars 1899 comme comédie au théâtre des Variétés
  9. Jean-Pierre Rioux, Nationalisme et conservatisme. La Ligue de la patrie française, 1899-1904, Beauchesne, 1977
  10. Ariane Chebel d'Appollonia, L'Extrême-droite en France, p. 137.
  11. « Mathide Auguez », sur artlyrique.fr
  12. Registre journalier d'inhumation de Paris Père-Lachaise de 1941, en date du 26 janvier (vue 25/31) (après inhumation provisoire sur Equelon)
  13. http://dvdtoile.com/Film.php?id=8211

Annexes

Iconographie

  • Dornac, Portrait du romancier et auteur dramatique, Henri Léon Emile Lavedan (1859-1940), dans son rez-de-chaussé, rue d'Astorg, 8e arrondissement, Paris, entre 1885 et 1895, photographie, Paris, musée Carnavalet (notice en ligne).

Liens externes

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