Henri Goelzer

Henri Jules Ernest Goelzer (1853-1929) est un latiniste et helléniste français.

Vie

Il est né le à Beaumont-le-Roger, dans l'Eure, d’un père ingénieur, et mort le dans sa propriété d'Esprels, près de Villersexel, en Haute-Saône.

Élève de l'École normale supérieure (promotion de 1874) et de l'École pratique des hautes études, il devint agrégé de grammaire en 1877. Il consacra toute sa vie à l'enseignement de la grammaire et de la philologie, d'abord au Prytanée national militaire en 1877 puis en province (Poitiers en 1879 et au lycée Fontanes en 1880)[1]. De 1882 à 1884, il fut chargé de conférences à la Faculté des lettres de Paris et il devint maitre de conférence de grammaire et philologie dans cette université de 1884 à 1891. Il devint ensuite maitre de conférence de grammaire à l'École normale supérieure, où il fut appelé par Georges Perrot à remplacer Othon Riemann. À la Faculté des Lettres de Paris où son doyen, Alfred Croiset, appréciait sa compétence et son dévouement, il fut chargé de cours entre 1892 et 1904, nommé professeur de grammaire des langues classiques en 1904 puis professeur de poésie latine de 1925 à 1928[1].

Il passa son doctorat en 1884 avec des thèses remarquées : Étude lexicographique et grammaticale de la latinité de saint Jérôme (thèse principale de près de 500 pages, 1884) et Grammaticæ in Sulpicium Severum observationes (thèse latine, 1883).

Sa maîtrise s'exerça encore sur Le Latin de saint Avit, évêque de Vienne, volume de près de 800 pages paru dans la « Bibliothèque de la Faculté des lettres de Paris » (1909).

En utilisant et en complétant les notes de cours d'Othon Riemann, il s'appliqua, pendant dix ans, à un travail considérable de grammaire grecque et latine : la Grammaire comparée du grec et du latin, comprenant la Syntaxe (893 pages, 1897) et la Phonétique et étude des formes (540 pages, 1901).

Eugène Benoist venait d'entreprendre un Nouveau dictionnaire de la langue latine, lorsqu'il mourut prématurément, en 1884, : Goelzer reprit le travail, l'acheva et, en 1892, publia le dictionnaire qui, depuis, a connu de nombreuses éditions.

En 1904, il donna un formidable Nouveau dictionnaire français-latin, in-4° de 1200 pages, contenant la traduction de tous les termes employés dans la langue depuis le XVIIe siècle jusqu'à nos jours.

Il dirigea des fouilles archéologiques en Syrie, découvrant notamment à Minet el-Beida une nécropole du IIe millénaire avant Jésus-Christ.

Il dirigea la série latine de la Collection des Universités de France publiée par l'association Guillaume-Budé et les Belles Lettres, et révisa un certain nombre de leurs éditions-traductions[2]. Dès son élection comme membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en remplacement de Paul Girard (1923), il prépara le dictionnaire destiné à remplacer celui de Du Cange en présidant la commission de l'Union académique chargée de préparer le Nouveau dictionnaire français-latin.

Bibliographie

  • Grammaticæ in Sulpicium Severum observationes potissimum ad vulgarem latinum sermonem pertinentes (1883), thèse de doctorat, Université de Paris
  • Étude lexicographique et grammaticale de la latinité de saint Jérôme (1884)
  • Dictionnaire latin-français (1893), Paris, éd. Garnier frères
  • Grammaire comparée du grec et du latin, syntaxe, Othon Riemann et Henri Goelzer, Librairie Armand Colin, Paris, 1897.
  • Grammaire comparée du grec et du latin, phonétique et étude des formes, Othon Riemann et Henri Goelzer, Librairie Armand Colin, Paris, 1901.
  • Le latin de saint Avit, évêque de Vienne (450?-526?) (1909), Paris, éd. Félix Alcan
  • (en coll. avec Eugène Benoist) Dictionnaire français-latin (1886 ; 5e éd. 1906), et Nouveau dictionnaire français-latin : rédigé d'après les meilleurs travaux de lexicographie latine, parus en France et à l'étranger et particulièrement d’après les grands dictionnaires de Forcellini, de Georges, de Freund et de Klotz (1922), Paris, éd. Garnier frères
  • éditions et traductions de Tacite (aux éditions des Belles-Lettres)
    • Annales (1921)
    • Histoires (Historiæ) (1923)
    • Dialogue des orateurs. Vie d'agricola. La Germanie (1922), 209 p.
  • éditions et traductions de Virgile (aux éditions des Belles-Lettres)
    • Bucoliques. Géorgiques. Enéide (1895), Paris, éd. Garnier
    • Énéide : (Chants 1, 2 et 3) ; édition à l'usage de la classe de quatrième (1916)

Sources

  • C. Charle, Les Professeurs de la Faculté des lettres de Paris (1809-1939), Paris, Éditions du CNRS-INRP, , 2 vol., 182 + 218 pages
  • Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 73, n° 3, 1929, pp. 231-236 (en ligne)

Liens externes

Notes et références

  1. Christophe Charle, « 50. Goelzer (Henri, Julien, Ernest) », Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, vol. 2, no 1, , p. 87–88 (lire en ligne, consulté le )
  2. Alfred Ernout, « Henri Goelzer », Bulletin de l'Association Guillaume Budé, vol. 25, no 1, , p. 14–15 (lire en ligne, consulté le )
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