Henri-Cardin-Jean-Baptiste d'Aguesseau

Henri-Cardin-Jean-Baptiste, marquis d’Aguesseau, né le à Paris où il est mort le , est un homme politique et diplomate français, dont l’activité s’exerça de la Révolution à la Restauration.

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Biographie

Petit-fils du chancelier Henri François d'Aguesseau et de Cardin Lebret, le marquis d’Aguesseau embrassa tout jeune la carrière illustrée par son aïeul, et débuta comme avocat du roi au Châtelet de Paris : le , il passa avocat général au parlement, puis, conseiller d'État, et, en 1783, grand-prévôt maître des cérémonies de l'Ordre du Saint-Esprit (1783-1790).

Il épouse, le , Marie Catherine de Lamoignon, fille aînée de Chrétien-François II de Lamoignon de Basville et petite-fille de Nicolas-René Berryer. Leur fille Félicité d'Aguesseau épousera son cousin germain le comte Octave de Ségur.

Député aux États généraux de 1789

En 1789, la noblesse du bailliage de Meaux le choisit pour la représenter aux États généraux. Il fait partie du groupe des 47 députés de son ordre qui se réunirent au tiers état dès le  ; mais il eut à l'Assemblée un rôle effacé et se démit de ses fonctions en .

Non émigré, il devint suspect : à la séance du , le capucin Chabot, dans son rapport sur le comité autrichien, compta d'Aguesseau au nombre des gens soupçonnés de projeter et de préparer l'enlèvement du roi et la dissolution de l'Assemblée. L'Assemblée renvoya le rapport à ses comités, et la dénonciation n'eut pas de suites.

D'Aguesseau jugea prudent de se mettre à l'abri, et il se tint longtemps caché tantôt dans son château de Fresnes, tantôt dans un asile secret que lui avait ménagé un de ses serviteurs.

Sénateur du Premier Empire

L'avènement de Bonaparte le rappela à la vie publique : il fut, après le 18 Brumaire, nommé président du Tribunal d'appel de Paris : le , présentant les hommages de ce corps au chef du gouvernement, il le félicita sur ses victoires d'Italie.

Trois ans après, il fut envoyé à Copenhague qualité de ministre plénipotentiaire de France au Danemark. En 1805, Napoléon Ier l'appela à faire partie du Sénat conservateur (12 pluviôse an XIII : ).

Pair de France

Louis XVIII le comprit à son tour, en 1814, sur la liste des pairs qu'il institua.

D'Aguesseau quitta la France pendant les Cent-Jours, revint avec famille royale, et rentra à la Chambre des pairs. Il y fit partie de diverses commissions, notamment de la commission des « Douze », nommée pour la mise en accusation des prévenus de la conspiration militaire du 19 août.

Il opina en faveur du projet de loi relatif à la contrainte par corps, qui lui parut réunir les dispositions diverses des lois déjà en vigueur. Dans la discussion, il répondit à ceux qui voulaient donner dans certains cas, à détention pour dettes le caractère d'une peine à perpétuité « que la loi proposée laissait un asile aux débiteurs malheureux, et qu'elle était indispensable pour mettre un terme aux incertitudes dans cette partie de la jurisprudence ».

Il fit également partie (1817) d'une Société dont le projet était l'amélioration du régime des prisons.

Dans le procès du maréchal Ney, il vota pour la mort.

Déjà « grand officier commandeur[1] » de l'ordre du Saint-Esprit dès 1783, d'Aguesseau reçut de Napoléon la croix de commandant de la Légion d'honneur et le titre de comte. Il avait été reçu en 1787 à l'Académie française, maintenu par l'ordonnance royale du .

Il était, à sa mort, le dernier survivant de « l'ancienne Académie ». Son successeur Brifaut, se tira adroitement de son éloge :

« La mort, dit-il, a surpris M. d'Aguesseau à la Chambre des pairs, négligé par la renommée, pour laquelle il ne faisait plus rien, mais visité par la vertu, pour qui on peut toujours faire quelque chose. »

Dernier du nom de d'Aguesseau, c'est son petit-fils Eugène, comte de Ségur qui hérita de sa pairie.

Titres

Distinctions

Armoiries

Figure Blasonnement

Armes des d'Aguesseau

D'azur, à deux fasces d'or, accomppagné de six coquilles d'argent, 3 en chef, 2 entre les fasces et 1 en pointe.[5]

Tenants
Deux hommes marins ailés, vêtus de dalmatiques écaillées.
Couronne
de marquis ;
Cimier
Un triton posé de front.
Armes du comte d'Aguesseau et de l'Empire

De gueules, franc-quartier de sénateur ; à la fasce d'or accompagnée de trois coquilles d'argent, deux au-dessus et une en pointe, une étoile d'argent en chef.[2],[5],[6]

On trouve aussi
De gueules, à la fasce d'or accompagnée de trois coquilles d'argent, deux en chef, une en pointe, les deux du chef séparées par une étoile haussée d'argent ; au canton des Comtes sénateurs de l'Empire brochant au neuvième de l'écu.[7]
De gueules, à la fasce d'or, acc. de trois coquilles d'argent, 2 en chef et 1 en pointe, et une étoile du mesme posée au point du chef, au franc-quartier chargé du signe des sénateurs qui est: d'azur, au caducée d'or.
Armes de pair de France (pair à vie, par ordonnance du confirmé à titre héréditaire par l'ordonnance du  ; marquis-pair héréditaire par ordonnance du , et confirmé sur majorat de pairie par lettres patentes du )

D'azur, à deux fasces d'or, accompagnées de cinq coquilles d'argent posées 2, 2, 1, deux entre les fasces et une en pointe soutenue d'un croissant aussi d'argent.[6],[3],[7]

Notes et références

  1. « Aguesseau (Henri-Cardin-Jean-Baptiste, marquis d') », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition].
  2. « BB/29/974 page 7. », Titre de comte accordé à Henri, Cardin, Jean, Baptiste Daguesseau. Bayonne ()., sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le ).
  3. Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) sur www.heraldica.org.
  4. « Cote LH/11/6 », base Léonore, ministère français de la Culture.
  5. Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 1 et 2, Gouda, G.B. van Goor zonen, 1884-1887, et ses Compléments sur www.euraldic.com.
  6. « Tout sur l'héraldique : dessin de blasons et d'armoiries », Noblesse impériale, sur toutsurlheraldique.blogspot.com (consulté le ).
  7. Source : Armorial de l'Empire français - par M. Alcide Georgel - 1870. L'Institut, L'Université, Les Écoles publiques. Texte téléchargé depuis le site de la Bibliothèque Nationale de France.

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