Henri Bouchet-Doumenq

Henri Bouchet-Doumenq[1], né le [2] à Paris, où il est mort le , est un peintre français.

Signature d'Henri Bouchet-Doumenq.

Biographie

Henri Bouchet-Doumenq voit le jour au 10 rue Mabillon, dans le quartier du Luxembourg de l’ancien 11e arrondissement de Paris. Sa famille est originaire de Montpellier. Il est le deuxième fils de Charles Bouchet-Doumenq, qui a fait des études de peinture à Paris[3]. Sa mère, Antoinette Bonpard, rentière, est native de Saint-George dans l’Aube. Dans cette même maison réside également un ami de son père, le futur peintre Auguste-Barthélemy Glaize, d’origine montpelliérain, dont il sera plus tard l’élève.

Henri Bouchet-Doumenq passe son enfance et son adolescence à Montpellier où son grand-père, le botaniste amateur Dominique Bouchet[4] était venu faire ses études de médecine et s’y était installé après avoir épousé Anne Doumenq, la fille d’un riche négociant de Montpellier[5].

Le père d'Henri Bouchet-Doumenq, amateur de peinture et riche propriétaire, est un militant républicain et socialiste, partisan de la doctrine phalanstérienne[6], qui s’engage dans le combat politique : collaborateur à partir de 1846 de L’Indépendant, journal édité à Montpellier, il doit s’exiler après le coup d’État du 2 décembre 1851. Après son retour en France, il s’installe au château de la Verdette, une propriété située au Pontet, près d’Avignon, domaine que son père avait acquis en 1782 à la suite de la saisie opérée sur le peintre Jean Pillement (1728-1808), peintre du Roi de Pologne et de Marie Antoinette. Il cède en 1865 des terres à son ami le philosophe Charles Renouvier qui vient s’installer à ses côtés.

Son père est également propriétaire en Camargue du Mas des Merles et du Mas du pont de Rousty (devenu le musée de la Camargue), ce qui explique l’attachement d’Henri Bouchet-Doumenq pour la ville d’Arles. Bien que résidant à Paris, il se rend souvent en Arles ou il a une maison place des Prêcheurs. Plusieurs de ses tableaux représentent des Arlésiennes.

Nous le retrouvons à la fin des années 1850 dans l’atelier du peintre suisse Charles Gleyre professeur à l’École des beaux-arts de Paris. Il figure sur le tableau représentant Les quarante trois portraits de peintres de l’atelier de Charles Gleyre [7].

Bouchet-Doumenq est un ami d’Eugène Castelnau et c’est par son intermédiaire qu’il rencontre Frédéric Bazille qui est son cousin éloigné[8]. C’est en , à la demande de Castelnau, qu’il présente Frédéric Bazille à son maitre Charles Gleyre[9] dans son atelier du 69 rue Vaugirard, où ses condisciples sont Auguste Renoir, Alfred Sisley et Claude Monet.

Au Salon de 1878, il présente Aux Alyscamps à Arles, et à cette occasion, rédige un petit poème[10].

Le , Henri Bouchet-Doumenq épouse une arlésienne, Magdeleine Bernard (1854-1896), avec qui il aura deux enfants : Pierre Charles Bouchet-Doumenq (1887-1890), et Jean Bouchet-Doumenq (1893-1915), mort pour la France le à la Main-de-Massiges durant la bataille de champagne, laissant ainsi Henri Bouchet-Doumenq sans postérité.

Son épouse Magdeleine Bernard est également son élève et expose au salon de 1881 un tableau Dans les bois[11].

C’est en 1887 qu’Henri Bouchet-Doumenq est nommé inspecteur des arts du dessin et des musées dans la 9e circonscription, il demeure à cette époque au 15 rue Boissonade à Paris.

Par arrêté du ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts, en date du , il est nommé officier de l’Instruction publique.

En 1891, il est chargé de la 10e circonscription (Algérie et Corse). En 1898, il part dans les Deux Sèvres. En 1900 il est chargé de la 4e circonscription (Deux-Sèvres, Indre).

Henri Bouchet-Doumenq meurt le à son domicile, au 31 Boulevard Saint-Jacques dans le quatorzième arrondissement de Paris.

Salons

  • 1865 : La Chanteuse
  • 1870 : Jeune fille faisant un bouquet[12]
  • 1878 : Aux Alyscamps à Arles ; La Mort de Jean-Baptiste[13] (Salomé satisfait la vengeance de sa mère Hérodias, en lui portant dans un plat, la tête de Saint Jean-Baptiste)
  • 1879 : Martyre de Sainte Cécile[13],[14] ; Sur le Rhône à Arles[15].
  • 1880 : La rêveuse (Arles), Carpentras, musée Comtadin-Duplessis ; Portrait de M. Poujade député
  • 1881 : Portrait de M. B.D… ; À la campagne
  • 1883 : Jeune mère arlésienne, Limoux, musée Petiet
  • 1886 : Dans le Jardin ; Portrait de Mme D…
  • 1887 : Portrait de M…

Collections publiques

Galerie

Notes et références

  1. Parfois orthographié Bouchet-Doumeng, Bouchet-Doumencq (base Arcade), Boucher-Doumencq (F Bazille),Boucher-Doumenq, Boucher-Doumeng
  2. Acte de naissance reconstitué en vertu de la loi du 12 février 1872
  3. Le musée Calvet d’Avignon conserve un autoportrait de Charles Bouchet-Doumenq, légué par Caroline Bouchet-Doumenq, veuve Liotier, en 1941.
  4. Fils de l’avignonnais Pierre Simon Bouchet dit « l’ainé »
  5. Un buste en terre cuite de Dominique Bouchet est conservé au musée Calvet d’Avignon.
  6. Bernard Desmars, « (Pierre-) Charles Bouchet-Doumenq (ou Doumencq, Doumeng) », Dictionnaire biographique du fouriérisme, mise en ligne en janvier 2009.
  7. Conservé au Petit Palais à Paris. Le schéma collé au dos de la toile identifie Henri Bouchet-Doumenq comme étant le sixième personnage en haut en partant de la gauche. Voir : (en)« Delaroche’s and Gleyre’s Teaching Ateliers and Their Group Portrait William Hauptman », dans Studies in the History of Art National Gallery of Art, Volume 18, Washington. (voir aussi http://parismuseescollections.paris.fr/fr/petit-palais/oeuvres/quarante-trois-portraits-de-peintres-de-l-atelier-gleyre)
  8. Sa grand-mère était une Bazille.
  9. (en)Dianne W. Pitman, Bazille : purity, pose, and painting in the 1860's.
  10. Les Alyscamps

    Ce royaume des morts est couvert de verdure.
    Les tombeaux disent seuls que là se sont couchés
    Des mortels.Aujourd’hui, des nids partout cachés
    Remplissent de gaieté ce lieu de sépulture.
    C’est un endroit charmant, bien cher aux fiancés ;
    On les y voit venir souvent, l’âme ravie ;
    Ils font, aux Alyscamps, des rêves pour la vie :
    L’avenir rit pour eux auprès des trépassés.
    Henri Bouchet-Doumenq

  11. Il fut écrit à cette occasion[Par qui ?] « Mme Madeleine Bouchet-Doumenq est une Arlésienne qui a, dit-on, la grâce et la beauté des femmes de son pays et il se pourrait que ce fut sa propre image qu’elle nous montre (sans les bois) si joliment peint par elle – une jeune et jolie femme assise sur un banc de mousse, sérieuse ; recueillie, attentive à son livre qui l’attendrit et la captive. »
  12. « de M. Bouchet-Doumenq, indique le commencement d’un peintre, on sent que la main de Gleyre a conduit le pinceau. »L’Artiste : revue de l’art contemporain, Volume17.
  13. Emmanuelle Amiot-Saulnier, La peinture religieuse en France, 1873-1879, prix du musée d’Orsay 2006.
  14. « Longtemps après sa mort », dit le livret, « des chrétiens retrouvèrent son corps miraculeusement conservé et recueillent son sang. C'est ce sang qu'étanchent deux vierges chrétiennes, ç’a été un beau prétexte, à M. Henri Bouchet-Doumenq pour peindre des étoffes et des figures de femmes de grandeur naturelles. Une grande suavité de tons règne dans cette toile. Il y a de la poésie et du sentiment. Nous avons cru reconnaitre un portrait (que nous avons salué d'en bas avec respect) dans la tête de ce vénérable apôtre à barbe fine, qui lève les yeux au ciel, avec une expression douce et inspirée, à la vue du miracle. ». Acquis par l’État pour 2 000 Fr et attribué au musée Calvet d’Avignon
  15. « Sur des roseaux fleuris, belle, très jeune encore, Ouvrant de grands yeux noirs, brillants, voluptueux Une femme est couchée, et l’amant qui l’adore Rame très lentement … » — Marius Poulet. Acquis par l’État pour 3 000 Fr et attribué au musée Adrien-Lebouché à Limoge (Haute-Vienne)
  16. Esprit Calvet, le fondateur du musée, était un ami de l’arrière-grand père de l’artiste : Pierre Simon Bouchet dit « l’ainé ». C’est sur les recommandations d'Esprit Calvet, médecin d’Avignon, que Dominique Bouchet, grand-père de l’artiste fit ses études de médecine à Montpellier.

Liens externes

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