Henri Bisson

Henri Bisson ( à Mayenne - à Laval) est un dirigeant français de football.

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Biographie

Débuts

Il est issu d'une longue filiation laïque : né d'un père instituteur-adjoint à Mayenne en 1902, puis instituteur à Gorron : Henri-Paul Bisson[1]. Il a passé toute sa jeunesse en Mayenne fréquentant notamment le collège d'Ernée.

En 1921, il a effectué son service militaire à Constantinople. Libéré de ses obligations militaires, il revient en France. Pendant 11 années, interrompant la filiation laïque du métier d'instituteur, il est représentant avant d'ouvrir à Laval en 1932 une industrie de bonneterie qu'il dirigera jusqu'en 1978.

Stade lavallois

Présentation

« Henri Bisson, petit président d'un petit club, et d'une petite équipe., à Roger Michaux, président de l'Olympique lyonnais[2]. ».

Il est président de la section de football du Stade lavallois Mayenne Football Club, le . Ses relations furent homériques[3] et rivales avec l'abbé Hervé Laudrin (qui dirigeait le CEP Lorient) au sein de la LOFA. Il est chevalier de la Légion d'honneur en 1954. Il est aussi commandeur des Palmes académiques.

Il fut élu président du comité directeur du Stade lavallois le .

En 30 ans, il fit gravir à cette équipe de football, tous les échelons de la hiérarchie, jusqu'à la Coupe d'Europe en 1983. Il a mené son stade comme une affaire personnelle, en patron de choc. Obstiné, mais pas entêté au point d'être aveuglé par ses idées, il a su s'entourer, dialoguer et se débrouiller dans un écheveau politique assez complexe. Laïque convaincu, ce miracle lavallois, expression qui lui déplaisait est d'abord dû à son talent, un étrange mélange d'autoritarisme, parfois de despotisme, d'orgueil, de rouerie, mais aussi d'une fidélité à des principes et des valeurs humaines. Conscient du facteur humain, il n'hésita pas parfois à dépasser les préjugés pour s'attacher les services d'un joueur, par exemple Raymond Keruzoré.

En 1976, le Stade lavallois doit alors quitter le statut de club amateur[4] pour celui de club professionnel. Son arrivée parmi l'élite du football hexagonal suscite beaucoup de curiosité et de scepticisme. Les décisions sportives sont effectuées par l'entraineur Michel Le Millinaire dont la voix est prépondérante, mais sont toujours l'objet d'une discussion avec Henri Bisson et les dirigeants qui l’entourent dont parmi eux Henri Mauduit[5]. Bisson aime être sur le banc de touche, mais sans jamais se mêler du domaine sportif et du travail de l’équipe[6].

Il fit partie de l'exploit comme président lorsque son équipe créa lors de la saison 1983-1984 en Coupe de l'UEFA lors de la double confrontation avec la grande équipe du Dynamo Kiev de Blokhine et Zavarov.

Monde industriel, associatif et culturel

Homme intelligent, distingué et érudit, son action ne se limitait pas au sport, elle s'étendait au monde industriel, associatif et culturel. Président-directeur général d'une entreprise de bonneterie-mercerie en gros à Laval, il fut, de janvier 1968 à avril 1984, administrateur de l'URSSAF, élu sur une liste du CNPF représentant les employeurs et les travailleurs indépendants. De 1973 à 1984, il siège au conseil d'administration de l'Hôpital de Laval où il représente la caisse primaire d'assurance maladie (CPAM). Président de la Fédération des œuvres laïques de la Mayenne du au , vice-président des Pupilles de l'enseignement public et du Comité départemental de La Jeunesse au plein air, il était officier de la Légion d'honneur (1988).

Accueilli d'abord avec condescendance par la Ligue nationale de football (devenue la Ligue de football professionnel), il a fini par en devenir membre. Son franc-parler ne manquait pas de bon sens. Il était écouté. Il a suivi avec attention l'évolution des mœurs et des pratiques du football, l'escalade des salaires, qui fit revenir son club après sa mort en division inférieure.

Notes et références

  1. Né le 24 juillet 1876 à Couesmes. Frère de Joseph Bisson.
  2. Michel Jouneaux, Le Stade lavallois, une histoire, Siloë, 1994, p. 26.
  3. On achetait nos chaussures. On n'échangeait jamais nos maillots, ça coûtait cher. J'étais étudiant à l'École Normale. Ça aussi, ça posait des problèmes parfois. On jouait le dimanche, souvent très loin. J'avais cours jusqu'au samedi midi. Les autres partaient en car. Moi, c'était le président Henri Bisson qui venait me chercher dans sa gosse DS, à 11 h 30, et m'emmenait. On rentrait tard le dimanche soir. Le lundi matin, à 8 h à l'école, je dormais au fond de la classe. Le professeur posait une question et disait « Bon, Lhuissier, je ne vous interroge pas, je sais... » Témoignage de Jacques Lhuissier.
  4. . Il a été joueur professionnel lors de la montée de Sedan et connait parfaitement le milieu du football.
  5. .

Liens externes

Voir aussi

Article connexe

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