Helmut Lang

Helmut Lang est un créateur de mode autrichien pour hommes et femmes, né à Vienne en 1956, où il ouvre une boutique en 1986.

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Biographie

Autodidacte, Helmut Lang débute la mode à Vienne à l'âge de 23 ans[1] avant d'ouvrir sa première boutique. C'est en pionnier de la mode qu'il fera défiler hommes et femmes ensemble sur les podiums (durant ses « Séances de Travail » discrètes et prisées). Helmut Lang est également l'un des premiers à créer des vêtements d'apparence androgyne (ou plus exactement asexués) qui influenceront bon nombre de créateurs a posteriori, devenant dans les décennies suivantes une référence[2]. Réputé pour soigner les détails, il utilise les matières métalliques, créé des vêtements à partir d'accessoires de mode[2] et autres matières non conventionnelles[3]. Il est aussi connu comme étant l'initiateur de la tendance des jeans « travaillés » (il les couvrira de jets de peinture, ou les enduira[2]). Avec une mode « austère »[3], il est alors une figure de proue du minimalisme[4],[1] et du non-logo émanant du mouvement antifashion (en) du début des années 1990 : il reste d'ailleurs un créateur « culte » de cette époque, représentatif de diverses tendances[2]. Pour le côté conceptuel de ses créations, il est parfois comparé aux créateurs japonais Yohji Yamamoto et Rei Kawakubo, bien qu'il réalise une mode plus facile à porter[1]. Durant sa carrière, il collabore avec les artistes Jenny Holzer ou Louise Bourgeois[1]. Pour sa collection printemps-été 1991, il présente des robes en papier, jetables ; deux ans plus tard, il montre un costume masculin en cuir synthétique changeant de couleurs en fonction de la température corporelle[3]. Il devient précurseur dans certains domaines, comme diffuser ses défilés sur internet ou collaborer avec des artistes[2]. Il part à New York en 1997 et rencontre un grand succès commercial[1].

En 1999 il vend sa société au Prada Group afin de se focaliser uniquement sur la création de ses vêtements. Sa maison souffrira de la volonté de ce dernier de concentrer ses activités sur les seules marques Prada et Miu Miu. En , Prada annonce qu'il n'y aura plus de « Séances de Travail » masculine. Helmut Lang quitte la maison de couture qu'il a fondée. Les boutiques fermeront une à une, dont son flagship du Faubourg St Honoré. En , Prada vend Helmut Lang, un mois après Jil Sander, au holding japonais Link Theory[2]. Bien que ce dernier ait annoncé que Helmut Lang était libre de revenir dessiner ses collections, celui-ci ne s'est pas, depuis lors, manifesté. Il a totalement disparu du paysage de la mode, se consacrant à la sculpture[2]. Malgré tout, le directeur de la marque, Andrew Rosen, tente de relancer celle-ci en 2016 et embauche pour cela Isabella Burley, du magazine britannique Dazed[2]. Celle-ci lance des collections capsules avec plusieurs créateurs, comme celle remarquée de Shayne Oliver, directeur artistique pour la marque new-yorkaise Hood By Air (en)[2],[5],[6].

Notes et références

  1. (en) Design Museum et Paula Reed, Fifty fashon looks that changed the 1990s, Londres, Conran Octopus, coll. « Fifty Fashion Looks », , 112 p. (ISBN 978-1-84091-627-0, présentation en ligne), « Helmut Lang - Ice-cool minimalism », p. 84 à 85
  2. Claire Beghin, « Helmut Lang après Helmut », L'Express diX, no supplément à L'Express, , p. 40 à 42
  3. Denis Bruna (dir.), Chloé Demey (dir.), Astrid Castres, Pierre-Jean Desemerie, Sophie Lemahieu, Anne-Cécile Moheng et Bastien Salva, Histoire des modes et du vêtement : du Moyen Âge au XXIe siècle, Paris, Éditions Textuel, , 503 p. (ISBN 978-2-84597-699-3), « Exubérance et sobriété dans les années 1990 », p. 440
  4. Catherine Pleeck, « Le retour des années 1990 », L'Express Styles, Groupe Express, no 3255, , p. 50 à 53
    « […] la réinterprétation [des années 2010] est moins extrémiste que la version originale, celle de Helmut Lang, le pape du vêtement minimaliste, ou des Belges et des Japonais, qui révolutionnaient la sphère fashion à grands coups de looks architecturés. »
  5. Chloé Thoreau, « Hood by Air ferme (temporairement) ses portes », Les Inrockuptibles, (lire en ligne, consulté le ).
  6. Emeline Blanc, « Shayne Oliver, le créateur de Hood by Air, crée une collection spéciale pour Helmut Lang », sur vogue.fr, Vogue Paris, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Noël Palomo-Lovinski (trad. Lise-Éliane Pomier), Les plus grands créateurs de mode : de Coco Chanel à Jean Paul Gaultier, Paris, Eyrolles, , 192 p. (ISBN 978-2-212-55178-5, notice BnF no FRBNF42523403), « Helmut Lang », p. 152 à 153

Articles connexes

  • Fashion ! reportage dont la seconde partie aborde l'influence d'Helmut Lang dans le mouvement « antifashion » et minimaliste des années 1990.
  • Alice in Wonderland.

Liens externes

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