Heimito von Doderer

Heimito von Doderer, de son nom complet Franz Carl Heimito Ritter von Doderer, né le à Hadersdorf-Weidlingau, près de Vienne, et mort le à Vienne, est un écrivain autrichien.

Biographie

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Heimito von Doderer est le plus jeune fils d'une famille aristocratique aussi bien par son père que sa mère. Son père, Wilhelm Carl von Doderer (1854–1932), de confession catholique, occupe en tant que constructeur des fonctions importantes dans les chemins de fer austro-hongrois. Sa mère Wilhelmine, née von Hügel (1862–1946), est de confession protestante ; sa sœur Charlotte s'est mariée avec l'architecte Max von Ferstel, fils de Heinrich von Ferstel. Par sa grand-mère Maria von Greisinger (1835–1914), Heimito von Doderer est apparenté à l'écrivain Nikolaus Lenau.

Au moment de sa naissance, les von Doderer comptèrent parmi les familles les plus riches de la monarchie. Heimito von Doderer a passé sa scolarité à Vienne et les mois d'été dans la maison familiale près de Reichenau au pied des montagnes du Rax. Un élève moyen, il a obtenu la maturité (Matura) en dépit de quelques difficultés.

En 1914, il commence des études de droit à l'université de Vienne ; néanmoins, il doit interrompre sa formation à cause de la Grande guerre au cours de laquelle il sert dans les forces terrestres impériale et royale sur le front oriental, notamment en Galicie et près de Tchernivtsi en Bucovine. Le , il est fait prisonnier par les Russes et, après un long confinement dans la région de Khabarovsk en Sibérie, il s'est trouvé dans les tourmentes de la guerre civile russe. Il ne revient à Vienne qu'en 1920. Cette année-là, il reprend des études d'histoire et de psychologie.

Il s'essaie à la littérature avant même la fin de ses études et la soutenance de sa thèse pour le doctorat en histoire. Il publie en 1923 un premier recueil de poésie et en 1924 son premier roman, La Brèche.

À la même époque, il commence une liaison avec une femme d'origine juive avec laquelle il se mariera en 1930, avant de s'en séparer deux ans plus tard. Il adhère au parti nazi autrichien le , quelques mois avant son interdiction par le chancelier Dollfuss. Il rejoint néanmoins le parti nazi allemand en 1936.

Par la suite, il prend peu à peu ses distances vis-à-vis du nazisme parallèlement à son rapprochement avec l'Église catholique, avant sa conversion complète en 1940.

Il est mobilisé pendant la Guerre et envoyé notamment en France, puis sur le front de l'Est, enfin à Oslo où il termine la Guerre. Il est fait prisonnier et ne retourne en Autriche qu'en 1946. Dans le cadre de la dénazification, il est alors classé dans la catégorie des « personnes les moins compromises » qui sont néanmoins interdites de publication pour trois ans.[1]

Son grand roman L’Escalier du Strudlhof ou Melzer et la profondeur des ans est achevé en 1949 et publié en 1951. Il est bien accueilli, et Doderer est admis au PEN Club autrichien en février 1952.[2]

Après un second mariage, il s'attaque à la composition d'un autre roman, plus ambitieux encore, qu'il avait imaginé et ébauché, avant de l'abandonner, dans les années 1930 : Les Démons. Cette fresque romanesque, parue en 1956 et mêlant de nombreux personnages inspirés de sa propre vie, est généralement considérée comme son chef-d’œuvre.

En raison de l'ampleur de ses romans et surtout de sa description de la fin d'un monde, il est volontiers comparé à ses compatriotes Robert Musil et Hermann Broch.

Œuvres

  • Gassen und Landschaft (1923)
  • Die Bresche (1924)
  • Das Geheimnis des Reichs (1930)
  • Der Fall Gütersloh (1930)
  • Ein Mord, den jeder begeht (1938)
    Publié en français sous le titre Un meurtre que tout le monde commet, traduit par Pierre Deshusses, Paris, Rivages, coll. « Littérature étrangère », 1986 (ISBN 2-903059-92-6) ; réédition, Paris, Rivages, coll. « Bibliothèque étrangère Rivages » no 14, 1990 (ISBN 2-86930-305-X)
  • Ein Umweg (1940)
    Publié en français sous le titre Sursis, traduit par Blaise Briod, Paris, Plon, 1943 ; réédition, Paris, Union Générale d'Éditions, coll. « 10/18. Domaine étranger » no 1837, 1987 (ISBN 2-264-01023-1)
Wien Strudlhofstiege (« L'escalier Strudlhof » à Vienne), 2003
  • Die erleuchteten Fenster oder Die Menschwerdung des Amtsrates Julius Zihal (1951)
    Publié en français sous le titre Les Fenêtres éclairées ou L'Humanisation de l'inspecteur Julius Zihal, traduit par Pierre Deshusses, Paris, Rivages, coll. « Littérature étrangère », 1990 (ISBN 2-86930-306-8)
  • Die Strudlhofstiege oder Melzer und die Tiefe der Jahre (1951)
    Publié en français sous le titre L'Escalier du Strudlhof ou Melzer et la profondeur des ans, traduit par Rachel Bouyssou et Herbert Bruch, Montréal, Carte Blanche, 2020 (ISBN 978-2-89590-409-0)
  • Das letzte Abenteuer (1953)
    Publié en français sous le titre La Dernière Aventure, traduit par Annie Brignone, Toulouse, Éditions Ombres, coll. « Petite bibliothèque Ombres » no 46, 1995 (ISBN 2-84142-011-6)
  • Die Dämonen. Nach der Chronik des Sektionsrates Geyrenhoff (1956)
    Publié en français sous le titre Les Démons, d'après la chronique du chef de division Geyrenhoff, traduit par Robert Rovini, Paris, Gallimard, coll. « Du monde entier » 1965 ; réédition, Paris, Union Générale d'Éditions, coll. « 10/18. Domaine étranger » no 1837, 1987 (ISBN 2-264-01023-1) ; réédition en 3 vol., Paris, Gallimard, coll. « L'Étrangère », 1992 (ISBN 2-07-072597-9)
  • Ein Weg im Dunklen (1957)
  • Die Posaunen von Jericho (1958)
  • Grundlagen und Funktion des Romans (1959)
    Publié en français sous le titre Fondements et fonction du roman, traduit par Robert Rovini, dans Les Temps modernes 21/234, 1965, p. 908-921
  • Die Peinigung der Lederbeutelchen (1959)
  • Tod einer Dame im Sommer (1959), nouvelle reprise ultérieurement dans le recueil Unter schwarzen Sternen
    Publié en français sous le titre Mort d'une dame en été, traduit par François Grosso, Paris, Éditions Sillage, 2010 (ISBN 978-2-916266-69-5)
  • Die Merowinger oder Die totale Familie (1962)
  • Die Wasserfälle von Slunj (Roman No. 7/I) (1963)
    Publié en français sous le titre Les Chutes de Slunj, traduit par Albert Kohn et Pierre Deshusses, Paris, Rivages, coll. « Littérature étrangère », 1987 (ISBN 2-903059-92-6)
  • Tangenten. Tagebuch eines Schriftstellers 1940–1950 (1964)
  • Unter schwarzen Sternen (1966)
  • Meine neunzehn Lebensläufe und neun andere Geschichten (1966)
  • Divertimenti und Variationen (1972), anthologie posthume
    Publié en français sous le titre Divertimenti, traduit par Pierre Deshusses, Paris, Rivages, coll. « Littérature étrangère », 1996 (ISBN 2-7436-0023-3)
  • Kurz- und Kürzestgeschichten (1972), anthologie posthume
    Publié en français sous le titre Histoires brèves et ultra-brèves, traduit par Raymond Voyat, Paris, Éditions du Rocher, coll. « Motifs » no 310, 2008 (ISBN 978-2-268-06517-5)

Récompenses et distinctions

Notes et références

  1. Lutz-W. Wolff, Heimito von Doderer [en allemand], Rohwolt, 2e édition, 2000, p. 89.
  2. Lutz-W. Wolff, p. 103 et 105.

Liens externes

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