Heazlewoodite

L'heazlewoodite est un minéral rare, un sulfure de nickel pauvre en soufre, de formule Ni3S2, trouvée dans la dunite serpentinitisée. Elle se trouve sous forme de disséminations et de masses de cristaux métalliques opaques, de couleur bronze clair à jaune laiton, qui cristallisent dans le système trigonal. Elle a une dureté de 4 et une densité de 5,82. L'heazlewoodite fut décrite pour la première fois en 1896 à Heazlewood, Tasmanie, Australie[2].

Heazlewoodite
Catégorie II : sulfures et sulfosels[1]

Zaratite (incolore), hellyerite (poudre bleue) et heazlewoodite (bronze clair)
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique Ni3S2
Identification
Couleur bronze pale
Classe cristalline et groupe d'espace Trapézoédrique (32)
symboles H-M : (32)
R32 (n° 155)
Système cristallin Trigonal
Macle Peut-être la cause de la structure en mosaïque observée sur section polie
Clivage Aucun
Habitus Disséminé, granulaire à massif
Échelle de Mohs 4
Éclat Métallique
Propriétés optiques
Transparence Opaque
Propriétés chimiques
Densité 5,82

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Paragenèse

L'heazlewoodite s'est formée au sein des roches terrestres par métamorphisme de la péridotite et de la dunite via un processus de nucléation. L'heazlewoodite est le moins riche en soufre des minéraux de sulfure de nickel et se forme seulement par exsolution orphique du soufre à partir de la maille cristalline de l'olivine métamorphique.

On pense que l'heazlewoodite se forme à partir du soufre et du nickel qui existent dans l'olivine vierge en quantités trace, et qui sont expulsés de l'olivine lors des processus métamorphiques. L'olivine magmatique contient généralement jusqu'à ~4000 ppm de Ni et jusqu'à 2500 ppm de S au sein de la maille cristalline, en tant que contaminants et en substitution d'autres métaux de transition ayant des rayons ioniques similaires (Fe2+ et Mg2+).

Durant le métamorphisme, le soufre et le nickel au sein de la maille d'olivine sont reconstitués en minéraux sulfures métamorphiques, principalement la millérite, durant la serpentinisation et l'altération en talc-carbonates (en). Lorsque l'olivine métamorphique est formée, la propension que ce minéral a à résorber le soufre, et pour le soufre à être extrait via la perte concomitante de volatils provenant de la serpentinite, tendent à abaisser la fugacité du soufre.

Dans cet environnement, la minéralogie du sulfure de nickel conduit à la formation du minéral à plus faible teneur en soufre, qui est l'heazlewoodite.

Occurrence

L'heazlewoodite est connue dans quelques intrusions ultramafiques au sein des roches terrestres. Le complexe intrusif ultramafique Honeymoon Well, en Australie-Occidentale est connu pour contenir des assemblages de sulfure heazlewoodite-millérite au sein de l'olivine serpentinisée accumulée dans la dunite, formé par le processus métamorphique.

Le minéral est également signalé, de nouveau en association avec la millérite, dans les roches ultramafiques de Nouvelle-Calédonie.

Ce minéral a été trouvé dans des météorites[3], dont les ferreuses[4] et les chondrites carbonées CV[5].

Voir aussi

Références

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. (en) « Heazlewoodite », sur Mindat
  3. (en) Alan E. Rubin, « Mineralogy of meteorite groups », Meteoritics, vol. 32, no 2, , p. 231–247 (DOI 10.1111/j.1945-5100.1997.tb01262.x, Bibcode 1997M&PS...32..231R)
  4. (en) V. F. Buchwald, « The Mineralogy of Iron Meteorites », Philosophical Transactions of the Royal Society of London. Series A, Mathematical and Physical Sciences, vol. 286, no 1336, , p. 453–491 (ISSN 0080-4614, DOI 10.1098/rsta.1977.0127, Bibcode 1977RSPTA.286..453B)
  5. (en) Harry Y. Mcsween Jr., « Petrographic variations among carbonaceous chondrites of the Vigarano type », Geochimica et Cosmochimica Acta, vol. 41, no 12, , p. 1777–1790 (DOI 10.1016/0016-7037(77)90210-1, Bibcode 1977GeCoA..41.1777M)
  • Guillon J.H. and Lawrence L.J., The opaque minerals of the ultramafic rocks of New Caledonia, Mineralium Deposita, volume 8, 1973, pp. 115–126.

Liens externes

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