Hassan Gouled Aptidon

Hassan Gouled Aptidon (en somali : Xasan Guuleed Abtidoon ; en arabe : حسن جولد أبتيدون), né officiellement à Djibouti le , mais sans doute vers 1908-1910 à Lughaya près de Zeilah, alors en Somalie britannique[1] et mort le ), est un homme politique de la Côte française des Somalis, du Territoire français des Afars et des Issas puis de la république de Djibouti.

Hassan Gouled Aptidon
(ar) حسن جولد أبتيدون

Hassan Gouled Aptidon
Fonctions
Président de la République de Djibouti

(21 ans, 10 mois et 11 jours)
Premier ministre Lui-même
Ahmed Dini
Abdallah Mohamed Kamil
Barkat Gourad Hamadou
Prédécesseur Poste créé
Successeur Ismaïl Omar Guelleh
Premier ministre de Djibouti

(1 mois et 24 jours)
Président Lui-même
Prédécesseur Lui-même (Premier ministre du Territoire français des Afars et des Issas)
Successeur Ahmed Dini
Premier ministre du Territoire français des Afars et des Issas

(1 mois et 9 jours)
Gouverneur Camille d'Ornano (haut-commissaire)
Prédécesseur Abdallah Mohamed Kamil
Successeur Lui-même (Premier ministre de Djibouti)
Vice-président du Conseil de gouvernement de la Côte française des Somalis

(4 mois)
Gouverneur Jacques Compain
Prédécesseur Mahmoud Harbi
Successeur Ahmed Dini
Biographie
Nom de naissance Hassan Gouled Aptidon
Date de naissance ou plus tôt
Lieu de naissance Lughaya (Somalie britannique)
Date de décès ou plus
Nationalité Française, puis djiboutienne
Parti politique RPP

Premiers ministres de Djibouti
Présidents de la République de Djibouti

Biographie

Hassan Gouled Aptidon est né dans le petit village de Garissa, dans le district de Lughaya, au nord du Somaliland. Il appartenait au groupe Mamassan, du clan des Issas.

Période coloniale

Hassan Gouled commence sa carrière dans les années 1930, comme infirmier. Il est en poste à Dikhil en 1932[2]. Il est ensuite entrepreneur.

En 1946, il fonde avec Mahmoud Harbi le Club de la jeunesse somalie et dankalie. Ils sont élus ensemble en 1951 au Conseil représentatif de la colonie, puis se séparent. Hassan Gouled est élu sénateur français, contre Mahmoud Harbi. Il le reste de 1952 à 1957, puis est député à l'Assemblée nationale de 1959 à 1962. Il est battu aux élections législatives de 1962 par Moussa Ahmed Idriss, du Parti du mouvement populaire (PMP).

En 1957, il n'est pas élu au Conseil représentatif, c'est la liste soutenue par Mahmoud Harbi qui l'emporte. Mais au référendum de 1958, Hassan Gouled appelle à voter pour le maintien du territoire sous souveraineté française. «Avec le puissant soutien de l'électorat français» selon I.M. Lewis [réf. nécessaire] et de l'administration, son parti gagne les élections territoriales consécutives et il devient vice-président du Conseil de gouvernement.

Dans les années 1960, il dirige l’Union démocratique issa. Il est signataire de l'accord d'Arta en . Il est ensuite ministre de l'enseignement dans un gouvernement dirigé par Ali Aref Bourhan.

Il est brièvement emprisonné en , avec d'autres responsables du Parti du mouvement populaire comme l’ancien directeur de la prison centrale monsieur Mohamed Houssein (PMP). Il est élu à l'Assemblée territoriale en , puis devient ministre de l'intérieur.

Indépendance de Djibouti et instauration de la dictature

En 1974, Hassan Gouled appelle à voter pour François Mitterrand. Il devient président de la Ligue populaire africaine pour l'indépendance (LPAI) créée en par la fusion de l'Union populaire africaine (UPA) et de la Ligue pour l’avenir et l’ordre. Le secrétaire général est Ahmed Dini.

Il devient président du Conseil de gouvernement le , et est élu président de la future République de Djibouti le par la Chambre des Députés. Il le reste jusqu'en 1999. Après l'attentat contre le «Palmier en Zinc», en , il interdit le principal parti d'opposition, le MPL et instaure un système de parti unique.

Présidence de la République

En 1981, il instaure un système politique dominé par un parti unique en déclarant que son propre parti, le Rassemblement populaire pour le progrès (RPP), était le seul parti légal. Selon l'opposition, il est accusé d'avoir mené une politique « tribale » en faveur des Issas et singulièrement de son clan, les Mamassan, visant à exclure les Djiboutiens Afars[3]. La pratique de la torture par les forces de l'ordre sur les opposants est aussi dénoncée[4].

Après le début de la guerre civile en 1991, il autorise la tenue d'élections pluralistes en 1992. Seuls quatre partis eurent le droit de se présenter. Le Front pour la restauration de l’unité et la démocratie (FRUD), à l'origine des affrontements armés, en est exclu. Le RPP obtient 72 % des votes et Hassan Gouled est réélu pour un quatrième mandat en 1993.

Il quitte son poste en 1999, à l'âge officiel de 83 ans, après plus de 22 ans au pouvoir. Ismaïl Omar Guelleh, son neveu et chef de cabinet, lui succède en remportant l'élection présidentielle de 1999.

Hassan Gouled Aptidon est décédé à son domicile, à Djibouti, le .

Son nom a été donné en 1999 au stade national du pays, le stade El Hadj-Hassan-Gouled-Aptidon.

Notes et références

  1. Absieh Omar Warsama, Botbol (Maurice), Djibouti : les institutions politiques et militaires, La Lettre de l’océan Indien, Paris, 1986.
    Il n'existe pas d'état civil à Djibouti pour les «indigènes» avant 1935, ce qui explique l’imprécision de dates de naissance souvent établies a posteriori.
  2. Journal officiel de la Côte française des Somalis, arrêté du 5 avril 1932.
  3. Ali Coubba, 1995, p. 54.
  4. Ali Coubba, 1995, p. 60.

Bibliographie

  • (en) Ali Coubba, Le mal djiboutien : rivalités ethniques et enjeux politiques, Paris, L'Harmattan, , 171 p. (ISBN 978-2-7384-3700-6 et 2738437001, lire en ligne), p. 174.
  • Oberlé (Philippe), Hugot (Pierre), Histoire de Djibouti - Des origines à la république, Paris, Dakar, Présence Africaine, 1985 (rééd. 1996), 346 p.

Liens externes

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