Haboku sansui

Haboku sansui ou paysage dans la technique du haboku[1] est une peinture monochrome à l'encre  sur papier du peintre japonais Sesshū Tōyō (1420-1506). Elle est datée de 1495 et aujourd'hui conservée au Musée national de Tōkyō au Japon.

Histoire

Cette peinture porte la date de 1495. Sesshū Tōyō avait alors 76 ans et vivait à Yamaguchi (province de Suō)[2]. La peinture est accompagnée d'un texte qui explique qu'elle a été offerte par Sesshū à son disciple Josui Sōen qui le quitte pour rentrer dans sa ville de Kamakura. Contrairement à la convention du shigajiku – rouleau de peinture et de poésie – qui caractérise la peinture monochrome japonaise des XIVe et XVe siècles, le texte n'est pas une poésie célébrant la beauté de la vie contemplative. En effet, Sesshū y résume sa carrière, rend hommage à ses maîtres Josetsu et Shūbun et affirme que c'est la nature qui doit servir d'inspiration à la peinture. À ce titre, cette peinture est révélatrice de la personnalité indépendante d'un moine peintre qui avait quitté son monastère de Kyōto pour voyager en Corée et se mettre au service de seigneurs de l'ouest du Japon.

Description et style

Cette peinture de paysage présente un rocher avec de la végétation, au bas duquel se nichent quelques maisons dont on aperçoit les toits, et qui semblent près d'une étendue d'eau[1]. À l'arrière-plan, en haut de la composition, une montagne est esquissée, comme entraperçue dans la brume.

La technique utilisée est dite haboku, peinture de style cursif[2] ou de style « encre vaporisée », ou encore tachisme[3], consistant à superposer rapidement dans l'humide des couches de lavis d'encre de différentes tonalités[1]. Cette technique, élaborée par le peintre chinois Yu-kien à l'époque de la dynastie des Song, est parfaitement maîtrisée par Sesshū. Elle donne un effet de modelé velouté, créant un paysage embrumé[3].

Il subsiste d'autres œuvres de ce style peintes par Sesshū, comme un paysage conservé au British Museum[4] de Londres (Hatsuboku landscape) et un autre au Cleveland Museum of Art. Ils témoignent de la pratique et de la maîtrise de plusieurs techniques par un grand maître de la peinture monochrome japonaise.


Annexes

Notes et références

  1. Shimizu, Christine., L'art japonais, Flammarion, (ISBN 978-2-08-120787-5 et 2081207877, OCLC 463244648, lire en ligne)
  2. Akiyama Terukazu, La peinture japonaise, Genève, Skira,
  3. Murase, Miyeko. (trad. de l'anglais), L'Art du Japon, Paris, Librairie Générale Française, , 414 p. (ISBN 2-253-13054-0 et 9782253130543, OCLC 36117675, lire en ligne)
  4. (en-GB) « painting / hanging scroll », sur British Museum (consulté le )

Bibliographie

  • Akiyama Terukazu, La Peinture japonaise, Genève, Skira, 1961, p. 113-114, (notice BnF no FRBNF33190469)
  • Miyeko Murase, L'Art du Japon, Paris, Librairie générale française, 1996, p. 204-206, (ISBN 9782253130543)
  • Christine Shimizu, L'Art japonais, Paris, Flammarion, 2014, p. 224, (ISBN 9782081207875)

Articles connexes

Liens externes

  • Portail du Japon
  • Portail de la peinture
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.