Hôtel de Bastard-Castaing

L’hôtel de Bastard-Castaing est un ancien hôtel particulier du XVIIIe siècle situé dans la commune de Lectoure dans le département français du Gers en région Occitanie.

Pour les articles homonymes, voir Castaing.

Il ne doit pas être confondu avec l'hôtel de Bastard, plus ancien, ni avec l’hôtel de Castaing, tous deux situés rue Nationale.

Il est aujourd'hui devenu l’hôtel-restaurant Le Bastard, établissement classé trois étoiles.

Situation

L’hôtel se trouve rue Lagrange, au nord et en contrebas de la cathédrale Saint-Gervais-et-Saint-Protais, entre les rues descendantes Subervie et Saint-Gervais, un porche en retrait entre deux bâtiments y donne accès.

L’hôtel occupe la partie haute du terrain, qui descend par des terrasses successives jusqu’au rempart nord de la ville.

Histoire

L'hôtel est construit pour la famille de Castaing, vieille famille de parlementaires, issue d’un conseiller du roi Louis XV, lieutenant général au Présidial et Sénéchal de Lectoure. L'hôtel revient à François-Dominique de Castaing, maire de la commune de 1815 à 1819.

À sa mort en 1821, à 74 ans, l’hôtel échoit à son cousin le baron Jean-Baptiste de Bastard. Après son décès, sa veuve mène une vie mondaine brillante, recevant notables mais aussi littérateurs et poètes, dont Jean-François Bladé. Il devient le « salon royaliste » de la ville, au même titre qu'à l'hôtel Descamps, qui reçoit quant à lui le salon républicain et bonapartiste.

La baronne de Bastard s’éteint le . À sa mort, l'hôtel est acheté par Alexandre Dufour et sa mère, Anaïs, née Devaux, veuve. Bourgeois jouant un rôle de premier plan à Lectoure, Alexandre Dufour est avocat, mais n'exerçait pas, et poète, tandis que son père Ariste et son grand-père, lui aussi prénommé Alexandre, dit le beau Dufour, étaient médecins. Outre sa fonction d'habitation, l'hôtel leur sert également de garde-meuble.

Poursuivis par leurs créanciers, les Dufour sont contraints de mettre l’hôtel en location. La vie mondaine des salons de l’hôtel se poursuit néanmoins jusqu’en 1920. L'hôtel passe par alliance, à la famille Touzet[1].

Étienne Bladé, fils de Jean-François Bladé, bien que très jeune étudiant, est primé par l’académie des Jeux floraux de Toulouse pour une Élégie directement inspirée par le vieil hôtel. En 1930, Jean Balde, petite-nièce de Jean-François Bladé, raconte sa visite dans l’hôtel désert, reconverti en entrepôt de tabac, où elle évoque les fantômes du passé[2].

L'hôtel est vendu en 1948 par Maurice et Henri Touzet à la municipalité et devient un établissement d'enseignement professionnel puis, dans les années 1960, des bâtiments en préfabriqués sont installés dans le jardin, comme annexes du Lycée Maréchal-Lannes.

Rénové en 1983, il est reconverti en hôtel-restaurant l'année suivante.

Architecture

Le portail de la rue Lagrange, après un retrait formé par des murs arrondis, donne accès à une cour formant terrasse, avec une grille de ferronnerie. À droite se trouvent les communs, à gauche l’entrée du bâtiment principal, qui révèle son architecture classique depuis le jardin et les terrasses inférieures.

Il s’élève sur deux étages côté rue Lagrange, mais repose sur un entresol et une cave côté jardin. Le rez-de-chaussée constituant l’étage noble est rythmé par sept grandes fenêtres, auxquelles répondent des fenêtres plus petites à l’étage supérieur, et au-dessous les fenêtres grillagées de l’entresol. L’architecture, en pierre de taille, est d’une extrême simplicité, l’élégance est apportée par les boiseries des fenêtres à grands carreaux, avec imposte galbée et boiserie ovale.

À l’intérieur, les pièces, ordonnées autour du couloir qui suit le hall d’entrée, ont conservé leurs décors de stuc.

Protection

L'hôtel a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du pour son portail d'entrée sur rue, ses façades, toitures et communs, sa terrasse et son jardin ainsi que les six pièces du rez-de-chaussée avec leur décor de gypserie, le hall d'entrée et son escalier et sa cage [3].

Références

  1. « Lectoure. Rendez-vous du patrimoine : l'hôtel de Castaing », sur ladepeche.fr (consulté le )
  2. Jean Balde, Jean-François Bladé, un d’Artagnan de plume, Paris, Plon, 1930
  3. Notice no PA00094840, base Mérimée, ministère français de la Culture

Sources

  • Histoire de Lectoure, sous la direction de Maurice Bordes et Georges Courtès, Lectoure, 1972.
  • Collectif, Sites et monuments du Lectourois, Auch, imprimerie Bouquet, 1974
  • Collectif, Deux siècles d’histoire de Lectoure, 1780-1980, Lectoure
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