Le Bristol Paris

Le Bristol Paris est un palace situé au 112 rue du Faubourg-Saint-Honoré, dans le 8e arrondissement à Paris.

Pour les articles homonymes, voir Bristol et Hôtel Bristol.

Il est considéré comme l'un des plus grands et des plus prestigieux palaces de Paris et de France.

Histoire

En 1758, lors de la construction de la place de la Concorde, le duc de Noailles vend à Jean François Sandrié, entrepreneur des Bâtiments du Roi, un terrain maraîcher de 60 ha sur lequel est construit un hôtel particulier. Ce bâtiment a commencé à être construit en 1718 par le banquier Law[réf. nécessaire] qui, contraint à la banqueroute, n'eut pas le temps de le voir achevé. Acheté par la comtesse de Damas, celle-ci, à sa mort en 1827, le lègue à sa fille, veuve du comte Charles-François de Vogué. La demeure est vendue en 1829 au comte Jules de Castellane qui y fait installer le théâtre privé qui devient ensuite le restaurant d’hiver de l’hôtel Bristol jusqu'en 2011[1]. Laissé à l'abandon pendant plusieurs années, l'hôtel de Castellane est acquis en 1923 par Hippolyte Jammet (1893-1964), entrepreneur et fils des propriétaires du célèbre restaurant « Bœuf à la mode ». L'hôtel, refait dans le style Art déco avec le concours des architectes Gustave Umbdenstock et Urbain Cassan, est ouvert officiellement en , au milieu des années folles[2]. Il est nommé « Bristol » en hommage à Frederick Hervey (4e comte de Bristol), grand voyageur britannique épris de luxe[3].

À partir de 1945, l’hôtel devient un haut lieu de rassemblement des ambassadeurs et diplomates mondiaux. Il est consacré en 1949 en obtenant ses « 4 étoiles luxe », puis est classé en première position par le guide américain Fielding’s Travel Guide to Europe, en 1962, lui assurant la notoriété aux États-Unis.

En 1978, Rudolf-August Oetker, président du groupe industriel allemand Dr. Oetker, acquiert l’hôtel. Un an après, celui-ci s’agrandit avec la construction d’une nouvelle aile côté jardin, ancien « couvent des Petites Sœurs de la Bonne Espérance ». Deux autres symboles du Bristol voient bientôt le jour : la piscine et le vaste jardin de 1200 m2.

En 1994, Pierre Ferchaud est nommé directeur de l’hôtel, puis président.

En 2004, Le Bristol fait évoluer sa charte graphique, avec un logo où domine le vert en résonance avec le jardin, et lance une ligne de produits dérivés.

Le , le Bristol s'agrandit de 21 chambres, 5 suites et d'un nouveau restaurant, le « 114 Faubourg » grâce à l’acquisition de l’immeuble mitoyen.

En 2014, Sonia Papet est nommée chef concierge au Bristol, devenant la seule femme à ce poste d'un palace parisien[4].

En 2017, le Bristol change de chef pâtissier après le décès de Laurent Jeannin. C'est le chef Julien Alvarez qui reprend les rênes de la pâtisserie du palace.

En 2019, Le Bristol installe dans ses locaux un authentique moulin à céréales pour faire sa propre farine afin de réaliser son propre pain. La même année, le Palace crée sa chocolaterie interne où sont réalisées toutes les confiseries chocolatées proposées aux clients de l'hôtel.

Famille Oetker

Le Bristol appartient à la famille Oetker. Le groupe Oetker Collection est présent dans plusieurs secteurs, dont celui de l’hôtellerie de luxe. À ce jour, la famille Oetker possède le Brenner’s Park Hôtel (en Allemagne), le Cap Eden RocAntibes), le Château du Domaine Saint MartinVence), L'Apogée Courchevel en Savoie, Le Palacio Tangara (à Sao Paulo), L'Eden Roc (à Saint-Barthélemy), Le Lanesborough (à Londres) et enfin Le Bristol Paris. Dans ces endroits, le groupe hôtelier est régulièrement en concurrence avec LVMH Hotel Management[5]. Le projet d'un hôtel de luxe Bristol à Abu Dhabi, annoncé en 2009, est finalement abandonné en 2013[6].

Le dernier né de la Masterpiece Collection[Quoi ?] est la Jumby Bay Island[Quoi ?] (à Antigua).

Caractéristiques

  • Le palace emploie en 2018 : 558 personnes[4] ;
  • Un hall avec des toiles de maîtres et des sculptures du XVIIIe et XIXe siècles acquises, dans les années 1930, à une vente aux enchères des réserves du Musée du Louvre, ainsi que deux grandes tapisseries des Gobelins et leurs scènes champêtres[7] ;
  • 190 chambres dont 100 suites. La plus grande suite est la suite Impériale de 320 m2[8]. La suite panoramique a servi de décor au film de Woody Allen Minuit à Paris[9] ;
  • Le plus grand jardin privé des palaces parisiens avec 1 200 m2. Le prix moyen d'une chambre standard est de 1 500 euros la nuit en 2018[4] ;
  • Une piscine habillée de teck est située au 6e étage et offre une vue panoramique sur les toits de Paris et le Sacré-Cœur ;
  • 7 salons climatisés dont 4 ouverts sur le jardin ;
  • Un spa Le Bristol by La Prairie et salle de fitness ;
  • Une boulangerie avec son propre moulin à céréales. Les équipes de la boulangerie du Bristol travaillent avec 6 variétés de blé ;
  • Une chocolaterie.

Restauration

Entrée du 114 Faubourg rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris.
  • Le restaurant gastronomique Épicure (chef cuisinier : Éric Frechon, trois étoiles au Guide Michelin rouge)
  • Le 114 Faubourg (chef cuisinier : Loïc Dantec, une étoile au Guide Michelin rouge), la brasserie de luxe du Bristol.
  • Le café Antonia (carte du Chef cuisinier : Éric Frechon).
  • Le Bar du Bristol.
  • Avec le Plaza Athénée, un des seuls établissements à posséder sa propre boulangerie.

Anecdotes

Pendant l'occupation allemande, l'architecte Léo Lehrman, juif, resta caché dans la chambre 106 du Bristol, l'un des rares grands hôtels de Paris non réquisitionnés par les Allemands car le propriétaire Hippolyte Jammet a conclu en , un accord avec l'ambassadeur des États-Unis William C. Bullitt, pour en faire une annexe résidentielle de l'ambassade américaine, en contrepartie de la mise à disposition gratuite de l'établissement et de ses services[10]. La nuit, lorsque l'hôtel était vide, Lehrman quittait sa cachette, pour aller faire en secret les plans des futurs travaux de l'hôtel, et notamment de l'ascenseur en fer forgé torsadé[11]. Ce secret fut gardé par les 210 salariés du Bristol[12]

Cinéma

Données économiques

La société Hotel le Bristol a été créée en 1957, elle est dirigée depuis 2016 par Luca Allegri ; son chiffre d'affaires a atteint 62 M€ en 2016 et la perte nette sur cet exercice est de 11 M€. L'effectif 2018 est de 558 personnes[14].

Notes et références

  1. Le Bristol Paris - Histoire et photos de l'hôtel de luxe parisien.
  2. Christian Baulez, Rue du Faubourg-Saint-Honoré, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, , p. 298.
  3. Jean Watin-Augouard, Marques de luxe françaises, Eyrolles, , p. 58.
  4. « Sonia Papet au Bristol: seule femme chef concierge d'un palace parisien », sur ladepeche.fr, .
  5. Olivier Drouin, « Bernard Arnault, Xavier Niel : guéguerre dans l'hôtellerie de luxe à Courchevel », sur capital.fr, (consulté le )
  6. « Oetker Collection annule son projet d'hôtel de luxe, à Abu Dhabi »,
  7. Promenade anecdotique au faubourg du Roule. Rue du Faubourg Saint-Honoré no 100 à 272, p. 7
  8. http://www.lebristolparis.com/fr/chambres-et-suites/suites-signatures/suite-imperiale/
  9. http://www.lebristolparis.com/fr/chambres-et-suites/suites-signatures/suite-panoramique/
  10. Cosmopolis, « Le Bristol Paris : Histoire et photos de l'hôtel de luxe parisien », sur cosmopolis.ch, (consulté le ).
  11. (en) Mark Thompson, « The wrought-iron elevator gate created by architectural designer Leo Lerman », sur mrnystyleandtravel.com, (consulté le ).
  12. « Emission Complément d'enquête - L'hôtel des Justes - France 2 », .
  13. Anne-Charlotte de Langhe et Aude Vernuccio, « Le cinoche à la trace », in Le Figaroscope, semaine du mercredi 10 au 16 avril 2013, page 6.
  14. « HOTEL LE BRISTOL à PARIS 8 (75008), bilan gratuit 2016, sur SOCIETE.COM (572047751) », sur www.societe.com (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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